Zao WOU-KI

Retour sur un artiste au destin exceptionnel, un artiste universel

Très précoce, Zao Wou-Ki commence à dessiner et à peindre vers l’âge de 10 ans et pratique assidûment la calligraphie.

De sa formation classique et académique à l’École des Beaux-Arts de Hangzhou, il souhaite rapidement s’émanciper et tend déjà vers l’Occident en s’imprégnant de loin des grands maîtres : Pablo Picasso, Henri Matisse, Amedeo Modigliani, Paul Cézanne ou Auguste Renoir. Il se sent très proche de la démarche de Paul Cézanne et Henri Matisse en particulier.

II vit en Chine jusqu’à l’âge de 28 ans et en 1948, il part pour la France, emportant avec lui l’héritage artistique de son pays et embrassant les nouvelles inspirations de l’Occident. Zao Wou-Ki doit alors louvoyer au milieu d’écueils périlleux : rester amarré à son passé ancestral et occulter l’énergie bouillonnante de l’art européen ou noyer ses racines dans les flots artistiques occidentaux. Paul Klee sera l’allié qui lui permettra de garder son identité propre et son âme artistique.

Très vite, il s’immerge dans le milieu artistique parisien, particulièrement attiré par l’impressionnisme. Il compte parmi ses amis bon nombre des plus grands artistes internationaux, tels que Pierre Soulages ou Joan Miró. Au contact de l’Occident, il se dirigera progressivement vers l’abstraction lyrique. Ses peintures sont indéfinissables, de paradoxes et de nuances qui « confèrent à l’œuvre une vibrante densité, vision autant que résurgence, secret autant qu’illumination » (Daniel Marchesseau, historien de l’art).

Il jouit très vite d’une renommée internationale et il est mis à l’honneur dans de nombreuses expositions aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. La Chine reconnaîtra son talent plus tardivement, au début des années 80. Son empreinte artistique est immense, il produit de nombreuses peintures à l’huile, encres de Chine, lavis, lithographies originales, lithographies dans des livres d’artistes, eau-forte et aquatinte, estampes, céramiques, et même des vitraux. À sa mort en 2013, son héritage est considérable et aujourd’hui présent dans de nombreux musées aux quatre coins du monde : la Tate Gallery de Londres, la Fondation Miró à Barcelone, l’Asian Art Museum de San Francisco, la Fondation Van Gogh à Arles, etc.

Expertise et estimation des œuvres de Zao Wou-Ki

Ce peintre chinois, ayant été naturalisé français dans les années 60, a cultivé un lien intime avec la France et bon nombre de ses œuvres ont donc investi notre territoire artistique.

Nous nous déplaçons dans toute la France pour estimer toute œuvre signée Zao Wou-Ki en votre possession. Nous vous soumettrons une expertise précise et fiable au prix du marché.

Barnie’s rachète comptant toutes peintures et productions artistiques de cet artiste majeur du XXe siècle.

En empruntant les codes de l’impressionnisme, Zao Wou-Ki joue sur les couleurs, mais aussi la lumière, et conserve toujours son univers fait de formes et de mirages. Sa superbe toile « Bateau Fond Bleu » invite au voyage et à la plénitude. À l’inverse, il sait donner fougue et joie à ses peintures, comme dans la très colorée peinture « Village en Fête » qui fait découvrir les mondes secrets de son imagination.

Œuvres réalisées par Zao Wou-Ki

Peinture

Lithographie

Zao Wou-Ki, l’artiste franco-chinois à la dimension internationale 

Expositions

  • 1946, exposition au Musée Cernuschi, Paris, France
  • 1955, exposition au Musée des Beaux-Arts, Cincinnati, États-Unis
  • 1966, exposition à la Maison de la culture, Caen, France
  • 1968, exposition Musée d’Art moderne, San Francisco, États-Unis.
  • 1974, exposition Maison des arts et des loisirs, Sochaux, France
  • 1975, exposition, Delta International Art Center, Beyrouth, Liban
  • 1978, exposition des estampes de Zao Wou-Ki, Hôtel de Ville et Bibliothèque municipale, Châteauroux, France
  • 1980, exposition au Palais des Beaux-Arts, Charleroi, Belgique
  • 1980, exposition au Musée de l’État, Luxembourg, Luxembourg
  • 1981, exposition au Grand Palais, Paris, France. Exposition itinérante dans plusieurs musées au Japon
  • 1982, exposition à la Bibliothèque nationale, Vichy, France
  • 1983, exposition au Musée des Beaux-Arts, Pékin, Chine et à l’Académie de peinture de Hangzhou
  • 1983, exposition au Musée national d’Histoire, Taipei, Taïwan. Exposition itinérante, maison de la culture de Tai-Nang, et Bibliothèque préfectorale de Tai-Chung
  • 1985, exposition à la Maison de la culture, La Rochelle, France
  • 1999, exposition « Zao Wou-Ki, les 20 dernières années de peinture », Centre d’Art, Royan, France
  • 2007, exposition « Zao Wou-Ki », Musée-Château de Nemours, France
  • 2012, exposition « Zao Wou-Ki, Le printemps du pinceau », Musée des Beaux-Arts, Rouen, France
  • 2015, exposition au Musée d’Art de Pully, Suisse
  • 2018, exposition « L’espace est silence », Musée d’Art moderne, Paris, France
  • 2021, exposition « Il ne fait jamais nuit », Hôtel de Caumont – Centre d’art, Aix-en-Provence, France

trospectives

  • 1954, rétrospective musée Cincinnati, États-Unis
  • 1964, rétrospective, Institut de technologie du Massachusetts, États-Unis
  • 1965, rétrospective, Museum Folkwang, Essen, Allemagne
  • 1969, rétrospective, Musée d’Art contemporain, Montréal, Canada
  • 1970, rétrospective, Palais des Beaux-Arts, Charleroi, Belgique
  • 1983, rétrospective, Musée Ingres, Montauban, France
  • 1992, rétrospective, Fondation Calouste-Gulbenkian, Lisbonne, Portugal
  • 1993, rétrospective, Taipei Fine Arts Museum, Taïwan
  • 1994, rétrospective, Centre culturel des Arts contemporains, Mexico, Mexique
  • 1996, rétrospective, Kaohsiung Museum of Fine Arts à Taïwan et au Hong Kong Museum of Art
  • 1996, « Zao Wou-Ki – A Retrospective », Musée d’Art moderne, Hong Kong, Chine
  • 1998, rétrospective, « Rétrospective de l’œuvre peinte et encres de Chine de 1979 à 1995 », musée des Beaux-Arts, Angers, France
  • 1998, rétrospective « Rétrospective Zao Wou-Ki, 60 ans de peintures », musée des Beaux-Arts de Shanghai, puis Pékin et Hangzhou
  • 2001, rétrospective, Musée d’Ixelles, Belgique
  • 2003, rétrospective, Galerie nationale du Jeu de Paume, Paris, France
  • 2004, rétrospective au Musée Fabre, Montpellier, France. Rétrospective itinérante au Lieu d’Art et Action Contemporaine de Dunkerque, au musée Fabre à Montpellier, au Bridgestone Museum à Tokyo et à l’Espace Bellevue à Biarritz
  • 2008, rétrospective, Bibliothèque nationale de France, Paris, France. Reprise au Suzhou Museum en Chine
  • 2013, rétrospective, Pinacothèque communale, Locarno, Suisse

Musées

  • Musée d’Art moderne, Paris, France
  • Grand Palais, Paris, France
  • Centre Georges-Pompidou, Paris, France
  • Centre culturel Noroit, Arras, France
  • Musée Ingres, Montauban, France
  • Musée Bertrand, Châteauroux, France
  • Musée National du Luxembourg, Luxembourg
  • Musée d’Art moderne, San Francisco, États-Unis
  • Musée Carnegie, Pittsburgh, États-Unis
  • Musée Solomon R. Guggenheim, New York, États-Unis
  • Musée Fogg Art, Cambridge, États-Unis
  • Université d’Harvard, États-Unis
  • Musée Herbert F. Johnson, Ithaca, États-Unis
  • Musée Hirshhorn, Washington, États-Unis
  • L’Institut d’Art, Chicago, États-Unis
  • Musée des Beaux-Arts, Montréal, Canada
  • Musée national des Beaux-Arts, Québec, Canada
  • Musée national d’Art moderne, Osaka, Canada
  • Musée de Shanghai, Chine
  • Musée national de Chine, Pékin, Chine
  • Musée national du Palais, Taipei, Taïwan.
  • Musée des Beaux-Arts de Kaohsiung, Taïwan
  • Musée d’Art moderne, Rio de Janeiro, Brésil

Fondations

  • Fondation Zao Wou-Ki, Genève, Suisse
  • Fondation Veranneman, Kruishoutem, Belgique
  • Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse
  • Fondation Vasarely, Aix-en-Provence, France

Les principaux livres sur Zao Wou-Ki

  • ABADIE Daniel, Zao Wou-Ki, éd. Hacker Art Books, 1988, 124 p.
  • COLLECTIF, Zao Wou-Ki, 1935-2010, éd. Flammarion, 2017, 400 p.
  • COLLECTIF, Zao Wou-Ki, éd. Paris musées, 2018, 64 p.
  • COLLECTIF, Zao Wou-Ki : Catalogue raisonné des peintures volume 1 (1935-1958), éd. Flammarion, 2019, 343 p.
  • COLLECTIF, Zao Wou-Ki collectionneur : L’homme des deux rives, éd. Flammarion, 2016, 293 p.
  • CHALUMEAU Jean-Luc, Zao Wou-Ki, éd. Cercle d’Art, 2001, 63 p.
  • CHAR René, Zao Wou-Ki, effilage du sac de jute, éd. Gallimard, 2011, 128 p.
  • CHENG François, Zao Wou-Ki, éd. Jeu De Paume, 2003, 241 p.
  • DAIX Pierre, Zao Wou-Ki, éd. Ides et Calendes, 2013, 128 p.
  • DELAY Florence, ABADIE Daniel, Zao Wou-Ki : Peintures et encres de Chine 1948-2005, éd. Hazan, 2015, 160 p.
  • DE VILLEPIN Dominique, Zao Wou-Ki et les poètes, éd. Albin Michel, 2015, 264 p.
  • DUQUERROY Marion, Zao Wou-Ki : L’espace est silence, Beaux-Arts éditions, 2018, 66 p.
  • FRÈCHES José, Zao Wou-Ki. Œuvres, écrits, entretiens, éd. Hazan, 2007, 160 p.
  • JACOMETTI Nesto, L’Œuvre gravé 1949-1954 de Zao Wou-Ki, Catalogue raisonné, éd. Gutekunst & Klipstein, 1955, 86 p.
  • LAUDE Jean, Zao Wou-Ki, éd. La connaissance, 1974, 120 p.
  • LEYMARIE Jean, Zao Wou-Ki, éd. Hier et Demain, 1978, 332 p.
  • MARCHESSEAU Daniel, MARQUET Françoise, et HENDGEN Yann, Zao Wou-Ki : Peintures, œuvres sur papier, céramiques, Somogy éditions d’art, 2007, 95 p.
  • MARQUET Françoise, Zao Wou-Ki, Les Estampes 1937-1974, 1975, 160 p.
  • MICHAUX Henri, Zao Wou-Ki, éd. Cercle d’Art,
  • NOËL Bernard , Zao Wou-Ki, éd. Cercle d’Art, 2000, 143 p.
  • NOËL Bernard, Zao Wou-ki : encres, éd. Seguier, 1989
  • ROY Claude, Zao Wou-Ki, éd. Georges Fall, 1970, 116 p.
  • TEXIER Richard, Zao, éd. Gallimard, 2018, 160 p.
  • VALLIER Dora et AGERUP Jorgen, Zao Wou-Ki : The Graphic Work, A Catalogue Raisonne 1937-1995, éd. Heede & Moestrup, 1994
  • VERGAHEN Éric, Zao Wou-Ki – Encres et Aquarelles, éd. Kamel Mennour, 2019, 144 p.

Biographie complète : Zao Wou-Ki, le maître de l’abstraction lyrique

Du 1er juin 2018 au 6 janvier 2019, le musée d’Art moderne de Paris a consacré une exposition au maître franco-chinois Zao Wou-Ki, l’occasion de revenir sur un parcours artistique exceptionnel à l’aube du centenaire de sa naissance.

Les débuts artistiques de Zao Wou-Ki, entre tradition chinoise et modernité européenne

T’chao Wou-Ki (devenu Zao Wou-Ki à son arrivée en France) est né en 1920, à Pékin. Entouré de ses six frères et sœurs, de sa mère et de son père, banquier, il grandit à Nantung, une petite ville près de Shanghaï. Zao Wou-Ki est l’un des descendants de la dynastie des Song (Xè-XIIIè apr. J.-C.) et admire déjà les peintures de Mi Fu (peintre chinois du XIe siècle) dont ses parents exposent un paysage lors des grandes occasions. Il dira à propos de ce peintre qu’il est « un peintre qui regarde autrement (…) ».

Élève doué et attentif, le jeune Zao Wou-Ki s’intéresse dès l’âge de dix ans au dessin et à la peinture qu’il pratique. Si son père, amateur d’art l’encourage dans cette voie, sa mère est plus réticente, mais ne s’oppose pas à son inscription à l’école des Beaux-arts de Hangzhou à l’âge de 14 ans. Il y étudie le dessin d’après un plâtre, d’après modèle, mais aussi la peinture à l’huile et la peinture traditionnelle chinoise.

Très tôt, le jeune artiste bouscule les codes de la peinture académique qui lui est enseignée, par ses professeurs, dont certains ont été formés à l’école des Beaux-arts de Paris, et dont les modèles sont Puvis de Chavannes ou encore Meissonnier. Tenaillé entre la tradition de la peinture chinoise et l’Académisme qu’il rejette, Zao Wou-Ki a besoin d’expérimenter le réel par d’autres moyens.

Il trouve dans les peintres modernes français comme Paul Cézanne, Matisse ou encore Pablo Picasso, la vision d’un art libéré des contraintes et plus proche de la nature. Il exerce son art sur le modèle des cartes postales rapportées par son oncle de ses voyages à Paris ainsi que des revues américaines diffusées en Chine comme Vogue.

En 1941, Zao Wou-Ki organise une exposition au musée national d’Histoire naturelle de Tchoung-King. Il y présente les œuvres de quelques-uns de ses contemporains chinois, ainsi que quelques-unes de ses œuvres. Détachées de la tradition, les toiles exposées insufflent une vague de modernité dans le paysage artistique chinois.

En 1946, Zao Wou-Ki revient à Hangzhou lorsque l’école des Beaux-arts déménage dans ses anciens locaux après que la Chine, occupée par le Japon jusqu’alors, redevienne libre. Zao Wou-Ki, guidé par la liberté de création et d’esprit qui a toujours été la sienne décide de partir pour la France, avec sa femme Lan-Lan.

Zao Wou-Ki, construction d’un artiste à la renommée internationale

Le 1er avril 1947, Zao Wou-Ki arrive à Paris. Il passe alors le plus clair de son temps au Louvre, et après quelques semaines y trouve un atelier, voisin de celui d’Alberto Giacometti. Là, l’artiste trouve enfin sa voie, dans le pays des impressionnistes qu’il admire tant. Zao Wou-Ki fait la connaissance d’artistes français comme Pierre Soulages et Hans Hartung, et immigrés comme Nicolas de Staël.

En 1949, Zao Wou-Ki est récompensé d’un premier prix à un concours dessin et croise à nouveau le chemin de Vadime Elisseeff, alors conservateur du musée Cernuschi, rencontré en Chine quelques années auparavant. Impressionné par le travail du peintre, il expose une vingtaine de ses huiles sur toile au musée Cernuschi.

En 1950, Pierre Loeb, amateur d’art et galeriste visite l’atelier de Zao Wou-Ki et lui propose de s’associer, après lui avoir acheté une quinzaine de toiles. Cette collaboration durera sept ans.

Les années 1950 marquent aussi la découverte et le développement de l’art de la lithographie pour l’artiste. Réalisées à l’imprimerie Desjobert, elles sont regroupées en albums, tantôt suivis des poèmes d’Henri Michaux, tantôt pour illustrer des textes.

En 1951, Zao Wou-Ki part en Suisse et découvre l’œuvre de Paul Klee, qui bouleversera sa propre création. Zao Wou-Ki apprend et comprend la peinture européenne d’une manière différente via le prisme de cet artiste influencé par l’art chinois.

Passionné de voyage, l’artiste emprunte de nombreux itinéraires à travers le monde. Il peint peu pendant ces périodes de découverte, mais continue de s’enrichir et de parfaire son savoir artistique. Il visite l’Italie et s’imprègne des grands chefs-d’œuvre de la Renaissance.

En 1952, Zao Wou-Ki est exposé à Paris et dans les grandes villes américaines comme Chicago, Washington et New York. C’est le début de la gloire. L’écrivain et poète Henri Michaux, devenu son ami, écrit les préfaces de ses catalogues d’exposition.

Son art ne s’exprime pas que sur une toile : Zao Wou-Ki réalise en 1953 le décor pour les Ballets de Paris de Roland Petit, et notamment La perle.

Zao Wou-Ki, entre désaveu et renouveau artistique

L’art de Zao Wou-Ki bascule vers 1953, lorsque, le reconnaissant lui-même il tend « vers une écriture imaginaire, indéchiffrable ». Les amateurs ne le suivent plus et très vite, l’investissement de Pierre Loeb est réduit à néant. Malgré le désaveu des amateurs français, Zao Wou-Ki continue d’être un artiste reconnu outre-Atlantique. La première rétrospective de son œuvre a lieu au musée Cincinnati en 1954.

En 1957, l’artiste part pour un voyage autour du monde qui le mènera notamment aux États-Unis et plus précisément à New York. Il y fait la connaissance de Samuel Kootz, un marchand de tableaux, et rend visite à des artistes de l’École de New York avec qui il tissera des liens d’amitié. La spontanéité et la liberté de création de la peinture américaine deviennent des modèles à suivre.

Poursuivant son périple dans les grandes villes des États-Unis aux côtés du couple Soulages, Zao Wou-Ki forme son œil à une expression artistique jusqu’alors inconnue dans les musées d’Art moderne.

Visitant le Japon, il y fait la rencontre de sa deuxième épouse Chan May-Kam. De retour de ses voyages, Zao Wou-Ki collabore avec le marchand d’art Samuel Kootz, ainsi qu’avec la Galerie de France, mettant en avant « l’abstraction lyrique » de l’artiste.

En 1959, Zao Wou-Ki décide de déménager son atelier rue Jonquoy dans un entrepôt aménagé. Lieu isolé du monde extérieur, son atelier est conçu presque comme un espace de recueillement, où il est toujours seul.

En 1957, une première biographie de l’artiste est écrite par son ami et collectionneur Claude Roy. Les hommages se multiplient et Jean-Michel Meurice, artiste-peintre et documentariste, réalise un film sur la vie et l’œuvre de Zao Wou-Ki.

En 1964, Zao Wou-Ki obtient la nationalité française, grâce au soutien d’André Malraux, alors ministre de la Culture. L’artiste continue de produire des lithographies, notamment pour illustrer les ouvrages d’André Malraux, comme son livre intitulé La tentation de l’Occident, paru en 1926. Plus tard, Zao Wou-Ki illustrera des poèmes comme ceux de Jean Lescure ou d’Arthur Rimbaud.

C’est à cette époque, que Zao Wou-Ki se plonge dans le travail, délaissant un temps sa soif de découverte et d’ailleurs.

Mais très vite, son succès l’amène à voyager de nouveau, notamment en Europe du Nord où il découvre les expositions sur Brueghel, Vermeer et Rembrandt. L’année suivante, ses voyages se poursuivent à un rythme effréné, du Canada aux États-Unis, il passe également au Mexique pour découvrir les sites archéologiques.

C’est à partir 1971 que Zao Wou-Ki s’intéresse de plus en plus à la réalisation d’encres de Chine. Cette technique, délaissée jusqu’à présent par l’artiste, prend une importance certaine dans sa création depuis que sa femme, May, est tombée malade. Elle décède l’année suivante.

Le retour aux sources de l’artiste franco-chinois

Zao Wou-Ki décide de partir pour quelques mois dans le pays qu’il a quitté près de 25 ans auparavant. S’en suivront deux nouveaux voyages, toujours auprès de sa famille, en 1974 puis en 1975. Zao Wou-Ki a toujours été inspiré par la peinture traditionnelle chinoise et aide à l’exposition en 1975 de peintures de paysage chinois à la Biennale de Paris au Palais Galliera. Tout comme l’Europe l’a influencé au cours de sa création, il estime que l’art traditionnel est un pan important de son vécu et de sa création, qu’il faut mettre en valeur et que les Européens doivent pouvoir découvrir.

Zao Wou-Ki retrouve goût à la création en 1973, lorsqu’il réalise de très grands formats, exposés dans les galeries parisiennes. Mais très vite, la santé fragile de sa mère le pousse à retourner en Chine auprès des siens.

Il poursuit sa production d’estampes et de grands formats à un rythme soutenu. Ses huiles sur toile connaissent un succès sans précédent et ravissent le monde de l’art par sa modernité et sa technique. C’est à cette période de sa vie qu’il réalise sa peinture intitulée « Hommage à André Malraux ». Ce triptyque de plus de 5 mètres de long est une parfaite illustration du génie créatif de Zao Wou-Ki.

L’artiste continue d’illustrer des textes et des livres et connait un succès sans faille, avec des expositions qui se tiennent en France et dans le monde, notamment en 1975 au Liban et plus précisément à Beyrouth au Delta International Art Center.

En 1975, avec sa femme, Françoise Marquet, rencontrée quatre ans plus tôt, Zao Wou-Ki poursuit ses voyages à New York puis à Rome avec leur ami Jean Leymarie, alors directeur de la Villa Médicis. D’une curiosité sans faille, Zao Wou-Ki admire une fois de plus, et avec un recul plus important, les œuvres des artistes de la Renaissance, mais également les tableaux de Nicolas Poussin présentés à une exposition qui lui est consacrée.

En 1978 se déroule une grande exposition des estampes de Zao Wou-Ki à Châteauroux. Cet évènement révèle l’intérêt du grand public pour l’artiste, et les critiques encensent les chefs-d’œuvre exposés.

Les expositions se multiplient et le succès est au rendez-vous. Au sommet de sa gloire, Zao Wou-Ki décide de faire don à la Bibliothèque nationale de France d’œuvres gravées, présentées lors d’une exposition en 1979.

Toujours proche de la classe politique, Zao Wou-Ki réalise en 1979 des dessins à l’aquarelle et à l’encre de Chine, pour la Manufacture nationale de Sèvres, commandée par le ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Philippe Lecat.

En 1980, une nouvelle commande de l’État permet de renouveler son art. Il doit réaliser une très grande fresque pour un édifice scolaire. Zao Wou-Ki réalise les neuf panneaux de cette fresque qui fait l’admiration des amateurs. Suite à cet exploit, il est nommé professeur de peinture murale à l’école nationale supérieure des Arts décoratifs.

En 1981, Zao Wou-Ki expose pour la première fois et de façon individuelle ses œuvres dans un musée français : les galeries nationales du Grand Palais. L’exposition est un franc succès et deviendra itinérante dans différents musées au Japon, notamment à Fukutoa et Hong Kong.

Après être allé aux vernissages de ces différentes expositions, il poursuit son voyage en Asie dans les grandes villes chinoises, accompagné de sa femme, qui découvre avec émerveillement la culture de son mari.

Zao Wou-Ki continue de réaliser des toiles de très grandes dimensions ainsi que des fresques, notamment pour l’architecte et néanmoins ami de l’artiste, I. M. Pei, pour son hôtel des Collines parfumées, inauguré près de Pékin en 1982.

En 1983, des expositions lui sont consacrées notamment en Asie à Taipei, capitale de Taïwan, ainsi qu’à Tai-Nang et Tai-Chung. Puis en France, avec une rétrospective consacrée à l’artiste au musée Ingres de Montauban.

Exposé pour la première fois dans son pays d’origine, Zao Wou-Ki ne cache pas sa joie auprès du ministre de la Culture chinois qui, en retour, ne tarit pas d’éloge sur le peintre. Zao Wou-Ki est exposé au musée national de Pékin et à l’Académie de peinture de Hangzhou où s’est pour la première fois exprimé son talent près de 50 ans plus tôt.

 Zao Wou-Ki, entre honneurs et hommages

À presque 60 ans, Zao Wou-Ki se lance dans un nouveau projet sans précédent : réaliser une mosaïque de 10 mètres de long pour un lycée de Mitry-Mory dans le département de Seine-et-Marne.

Promu officier de la Légion d’honneur par le ministre de la Culture, M. Jack Lang, Zao Wou-Ki poursuit l’exposition de ses œuvres à Paris et en Suisse, puis à la Maison de la culture de La Rochelle.

En 1985, Zao Wou-Ki est appelé à la demande de son ancienne école à Hangzhou où il dispense des cours de peinture et de dessin au fusain, à des professeurs et élèves venus de toutes les meilleures écoles d’Art de Chine.

En 1993, le président de la République française, François Mitterrand, promeut Zao Wou-Ki commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur et les hommages se multiplient sous la forme de rétrospectives au Japon, au Mexique et à Taïwan.

À la fin des années 1990, Zao Wou-Ki accompagne plusieurs fois le président de la République française, Jacques Chirac, en voyages officiels et notamment en Chine.

En 2002, l’œuvre et la carrière de Zao Wou-Ki sont consacrées puisqu’il est élu à l’Académie des Beaux-arts, et nommé grand officier de l’ordre de la Légion d’honneur. En 2003, une rétrospective de l’œuvre de l’artiste à la galerie nationale du Jeu de Paume est visitée par plus de 135 000 personnes, un record.

En 2008, une grande rétrospective lui est consacrée à la Bibliothèque nationale de France à Paris. Cet évènement sonne la consécration de son art et paradoxalement aussi, la fin de sa production d’huiles sur toile et ses dernières aquarelles l’année suivante.

Il poursuit ses recherches et ses créations autour du vitrail, avec notamment une réalisation pour le réfectoire du prieuré de Saint-Cosme, dans les Vosges.

Cette figure marquante de l’art contemporain franco-chinois s’éteint à l’âge de 93 ans et est enterrée au cimetière du Montparnasse à Paris. L’œuvre de l’artiste franco-chinois, présente dans tous les grands musées d’Arts moderne et contemporain du monde, est aujourd’hui d’une valeur inestimable.

Zao Wou-Ki et l’encre de Chine

Maître des « masses de lumière et d’ombre », Zao Wou-Ki développe dans sa technique de dessin à l’encre sur papier, l’expression d’une abstraction infinie.

La technique de l’encre de Chine a toujours été d’utilisation aisée pour Zao Wou-Ki, qui s’est mis à en produire de plus en plus, quitte à délaisser l’huile sur toile, lorsque sa femme, May est tombée malade dans les années 1970.

L’inspiration mûrie de la tradition

Très jeune, Zao Wou-Ki est imprégné des traditions et de la culture chinoise, notamment par son père qui lui apprend la calligraphie. Plus tard, lors de ses études à l’école des Beaux-arts de Hangzhou, il étudie le dessin et la peinture chinoise traditionnelle.

Rejetant les modèles établis d’une tradition multiséculaire, le jeune artiste s’intéressera de nouveau aux arts traditionnels chinois et notamment à la réalisation d’œuvre à l’encre de Chine dans les années 1970.

Il dit à ce propos « Si je trace un signe, il est toujours limité par le signe, mais la liberté doit jouer : c’est là qu’est la difficulté : car tout en s’exprimant très librement, il y a toujours une tradition et une éducation qui te retiennent. L’encre de Chine est le résultat de ces composantes et il n’y a pas de mensonge possible. »

L’artiste travaille en réserve, c’est-à-dire qu’il laisse apparaitre le papier, pour mettre en valeur les tâches qui apparaissent au premier plan de l’œuvre. Ces œuvres sont d’une bichromie intense, avec des effets grisâtres selon la densité de l’encre de Chine sur la surface de la toile. Cette mise en valeur du contraste entre le noir et le blanc n’est pas sans rappeler « l’outrenoir » de Pierre Soulages.

Les outils de la création

Zao Wou-Ki aimait rappeler la simplicité de la création d’une œuvre réalisée à l’encre de Chine sur papier. Il suffit simplement d’utiliser un flacon d’encre de Chine, du papier et des pinceaux permettant de tracer des traits et des formes expressives aussi légères que possible.

Pour réaliser ses œuvres, Zao Wou-Ki se sert de plusieurs dizaines de pinceaux, qui peuvent surprendre par leur largeur. Les pinceaux traditionnels tels qu’utilisés se terminent tous par une pointe en poils, qu’il faut effiler et lisser.

L’attention portée aux matériaux utilisés est d’une importance primordiale selon Zao Wou-Ki, qui utilise un papier de grande qualité. Importé d’Asie et notamment de Chine et du Japon. Le papier est fabriqué dans une tradition chère à l’artiste. Les papiers peuvent être d’un blanc immaculé, mais aussi délicatement gris ou jaune, qui donnent tout autant de profondeur à son expression.

Le paradoxe de la création

Les repentirs, propres à la peinture à l’huile sont ici bannis. Les réalisations à l’encre de Chine sont des œuvres qui mettent en exergue un paradoxe : la technique employée est celle de la spontanéité, mais également de la justesse et du refus de l’approximation. Zao Wou-Ki a ainsi déchiré et laissé dans un coin de son atelier des centaines de dessins, jugés trop médiocres selon lui.

Animées d’une complexité et d’une réflexion sans faille, les encres de Chine de Zao Wou-Ki sont à opposer à la création spontanée qui anime l’art contemporain de l’époque. Issu de la tradition, son art ne saurait sacrifier l’abstraction à un manque de réflexion probant.

Le jeu de matière et de contraste entre l’ombre et la lumière de ses encres est le fruit de nombreuses recherches et d’années de maîtrise de cette technique. Chaque trait, chaque coulure, chaque signe s’inscrivent dans un art global empreint de modernité.

Au-delà de la signification

Mais alors, qu’est-ce que ces encres de Chine sur papier donnent-elles à voir ? Rien et tout à la fois. Zao Wou-Ki n’a pas pour ambition de moderniser la peinture de paysage, et si chacun peut déduire des taches d’encre, une mer agitée ou un arbre, ceci n’est pas de la volonté de l’artiste. Il serait vain de chercher une quelconque représentation figurée dans ses œuvres.

Zao Wou-Ki, dans une interview donnée par sa dernière épouse, Françoise Marquet, s’exprime en ces termes lorsqu’elle lui pose la question de la référence à la nature et à la réalité dans ses encres de Chine : « En tout les cas, il n’y a pas de référence parce que je l’ignore. (…) L’essentiel est de créer un espace propre. » N’en déplaise donc, aucune explication iconographique ou référence ne vient perturber l’œuvre de l’artiste.

Si Zao Wou-Ki emprunte à la tradition chinoise des paysages à l’encre, les réserves et la technique, la comparaison s’arrête là. Les encres de Chine réalisées par Zao Wou-Ki sont des œuvres inclassables, ni issues de l’expressionnisme abstrait, pas plus que du courant moderne ou de la grande tradition chinoise dans son ensemble.

Ces taches d’encre ont permis de suggérer à l’infini, sans jamais pouvoir être définie précisément, et c’est peut-être là le génie d’un grand artiste.

Chu TEH-CHUN

Né en 1920 à Hangzou en Chine, Chu Teh-Chun est un peintre abstrait franco-chinois. Cet artiste a été à l’origine, notamment après son passage à l’école National School of Fine Arts, de l’intégration de techniques de peinture chinoise traditionnelle dans l’art occidental. L’orientation du peintre vers l’art abstrait vient avant tout du désir de ressentir une certaine liberté d’expression. D’une technique et d’une fluidité sans pareil, l’artiste maîtrise le mouvement et crée des combinaisons de touches de couleurs comme dans Lumière éternelle. Son œuvre, dont la force et la richesse réside dans la rencontre de deux cultures, rencontre ses premiers succès à Paris. Elle va ensuite s’étendre à l’étranger et attestera d’un héritage fort dont l’expression artistique témoignera de cette liberté créatrice si prononcé. En ses qualités d’expert Barnie’s rachète immédiatement et sans commission toutes huiles de cet artiste majeur.

Faire face à l’exode

Au delà de l’école, c’est à peu près cinq cent aquarelles de paysages du lac de l’ouest que le peintre va réaliser. Il va tout d’abord passer son temps à peindre dans un style purement traditionnel avant d’opter pour la peinture occidentale. Cependant, secoué par la guerre sino-japonaise, le système d’enseignement va le pousser à suivre l’exode des universités dans l’Ouest de la Chine. Cet exode ne l’empêchera nullement d’obtenir son diplôme avec brio, il deviendra par la suite professeur assistant. Durant cette période Chu Teh-Chun va continuer à créer de nombreuses œuvres.

L’influence de grands maîtres

Mais Chu Teh-Chun c’est aussi des rencontres. Celles de Wu Guanzhong et Zao Wou-Ki vont être déterminantes. Surnommés les trois mousquetaires de l’art moderne chinois, ces artistes vont faire preuve d’une très grande inventivité et ainsi influencer le monde de l’art. Mais l’artiste se laisse également influencer par Nicolas De Staël, grand peintre Russe à la peinture constamment en évolution. De Staël va encourager le peintre à s’éloigner peu à peu de la peinture figurative.

Toiles abstraites au dégradé de bleu

La carrière de l’artiste s’est également forgée au grès des voyages. En 1955, le peintre part pour Paris, il voyagera par la suite entre Taïwan, Hong Kong, Saïgon, Marseille, Ceylan… Des voyages formateurs et des trajets inspirants le mèneront notamment à se confronter à l’immensité de la mer, à son bleu intensif, aux dégradés des couchers de soleil pointant à l’horizon. Tous ces éléments vont imprégner son œuvre et notamment lui permettre de réaliser une série de 22 peintures abstraites, dont « Amour Océan » ou encore « Heures sans ombres ». Ces toiles abstraites au dégradé de bleu si travaillées, dont les gestes fluides vont transporter le spectateur au delà des frontières, créeront le lien entre la peinture traditionnelle chinoise et l’art pictural rencontré en occident. N’hésitez pas à contacter Barnie’s pour l’expertise et l’achat comptant d’œuvre abstraite de cet artiste chinois.

Expertise et estimation des œuvres de Chu Teh-Chun

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L’artiste chinois a proposé tout au long de sa carrière des tableaux plus aériens les uns que les autres. Un voyage des sens et une aventure visuelle à nulle autre pareille. L’une de ses pièces les plus marquante demeure encore aujourd’hui peinture « CARTÉS PAISIBLES” qui reprends tous les codes de la peinture occidentale, avec une technique de peinture traditionnelle chinoise. Des œuvres plus sophistiquées et précieuses ont également marqué sa carrière, comme la très structurée composition No. 51 – Mille Vies Se Cachent Dans Le Bois.

Œuvres réalisées par CHU Teh-Chun

Peinture

Lithographie

Chu Teh-Chun, la représentation au-delà des frontières

Expositions 

  • 1954, première exposition personnelle, Taipei, Taïwan
  • 1960, exposition Galerie Legendre, Paris, France
  • 1962, exposition à la Galerie Legendre à Paris, à la Galerie Baier à Mayence, et à la Galerie Creuse à Paris
  • 1963, exposition collective, Carnegie Art Museum de Pittsburgh, États-Unis
  • 1963, exposition à la Maison internationale de la Cité universitaire, Paris, France
  • 1969, exposition à la 10e Biennale de Sao Paulo, Brésil
  • 1982, exposition Musées des Beaux-Arts André Malraux, Le Havre, France
  • 1982, exposition à l’Orangerie de Bagatelle, Paris, France
  • 1984, exposition au Théâtre municipal d’Esch-sur-Alzette au Luxembourg
  • 1985, exposition à la Maison des Arts et loisirs, Sochaux, France
  • 1985, exposition au Centre Culturel Municipal, Gentilly, France
  • 1986, exposition à l’Institut de Hong Kong pour la promotion de la culture chinoise, Hong Kong, Chine
  • 1988, exposition au Musée d’Art moderne, Liège, Belgique
  • 1994, exposition au Musée Amérindien de la point bleue, au Musée d’Art de Juliette, et à la Maison de la culture Mercier, région de Québec, Canada
  • 1997, exposition itinérante à travers les pays d’Extrême-Orient
  • 1998, exposition au Musée municipal des Beaux-Arts de Taipei, Taïwan
  • 2000, exposition « Chu Teh-Chun peintures », Hôtel de Ville, Sochaux, France
  • 2000, exposition «  Chu Teh-Chun. », Musée de Shanghai, Chine
  • 2004, triple exposition à Cannes, à la Malmaison, à l’Espace Miramar et à la Villa Domergue, France
  • 2007, exposition au Musée royal de Ueno, Tokyo, Japon
  • 2009, exposition « De neige, d’or et d’azur », Musée Guimet, Paris, France
  • 2009, exposition Musée Suzhou, Chine
  • 2010, exposition Musée N.AM.O.C, Pékin, Chine
  • 2010, exposition « Da Neve ; do Ouro e do Céu Azul » Musée d’Art contemporain de Macao, Chine
  • 2013, exposition à la Pinacothèque de Paris « les chemins de l’abstraction », Paris, France
  • 2015, exposition « Amours océanes », Fondation Monticelli, Marseille, France

Rétrospectives 

  • 1971, rétrospective au Musée national d’Histoire de Taipei, Taïwan
  • 1978, rétrospective à la Maison de la culture de Saint-Étienne, France
  • 1987, rétrospective Musée national d’Histoire de Taipei, Taïwan
  • 1997, rétrospective, Musée des Beaux-Arts de Pékin, de Hong Kong, de Kaohsiung, et Taipei
  • 2008, rétrospective au Musée national d’Histoire de Taipei, Taïwan
  • 2010, rétrospective au Musée national de Chine, Pékin, Chine

Musées 

  • Musée d’art contemporain, Liège, Belgique
  • Musée National Dhaka, Bangladesh
  • Bibliothèque Nationale, Bogota, Colombie
  • Art Collection of Saint-Louis University, Saint-Louis, États-Unis
  • Musée d’Art Moderne, Paris, France
  • Musée d’art contemporain, Dunkerque, France
  • Musée Bertrand, Châteauroux, France
  • Musée de Pierrefeu, Nice, France
  • Musée des Beaux-Arts André Malraux, Le Havre, France
  • BNF, Paris, France
  • Fonds national d’art contemporain, Paris, France
  • Maison de la culture de la société des eaux, Marseille, France
  • Musée Cernuschi, Paris, France
  • Musée d’art contemporain du Val-de-Marne
  • Fonds du musée d’art contemporain, Bourg-en-Bresse
  • Musée Hyacinthe Rigaud, Perpignan
  • Musée d’Art moderne, Troyes
  • Musée du Cuauhtémoc, Chihuahua, Mexique
  • Musée Olympique, Lausanne, Suisse
  • Musée national historique de Taipei, Taïwan
  • Taipei Fine Art Museum, Taipei, Taïwan
  • Taïwan Museum of Art, Taichung, Taïwan
  • Musée d’Art moderne, Belgrade, Serbie Monténégro
  • Musée national d’art contemporain, Pékin Chine

Fondations

  • Fondation Septentrion, Marcq-en-Barœul, France
  • Fondation d’éducation culturelle de Hou Chenting, Taipei, Taïwan
  • Fondation Chu Teh-Chun, Genève, Suisse
  • Fondation Monticelli, Marseille, France

Les principaux livres sur Chu Teh-Chun

  • JUIN Hubert, Chu Teh-Chun, éd. Le Musée de Poche, 1979, 101 p.
  • CABANNE Pierre, Chu Teh-Chun, éd. Cercle d’art, 1993, 200 p.
  • CABANNE Pierre, Chu Teh-Chun, éd. Flammarion, 2000, 246 p.
  • CABANNE Pierre et RESTELLINI Marc, Chu Teh-Chun : les chemins de l’abstraction, éd. Pinacothèque de Paris et éd. Gourcuff/Gradenigo, 2013, 149 p.
  • CHU Yvon et CHU Anne-Valérie, Chu Teh-Chun, Amours océanes, 2015, 48 p.
  • DESROCHES Jean-Paul, De neige, d’or et d’azur : l’œuvre céramique de Chu Teh-Chun, éd. La Martinière, 2009, 255 p.
  • LEFEBVRE Eric, Chu Teh-Chun : Œuvres sur papier, éd. Gourcuff Gradenigo, 2016, 80 p.
  • RÉMY Pierre-Jean, LAMBRICHS Colette, CLERC-RENAUD Jacques, Chu Teh-Chun, éd. La Différence, 2006, 395 p.

Biographie complète : Chu Teh-Chun, la quête artistique

 Le destin hors-norme d’un artiste chinois

L’artiste franco-chinois, Chu Teh-Chun est né le 24 octobre 1920 dans la province côtière du Jiangsu, en Chine. Issu d’une famille aisée de médecins, et adepte de peintures traditionnelles chinoises, Chu Teh-Chun suit une scolarité classique, avant d’entrer à l’École nationale des Beaux-Arts de Hangzhou. Il suit alors les cours de l’un des plus célèbres peintres modernes, Lin Fengmian.

Au départ, le jeune artiste privilégie l’aquarelle pour ses réalisations dans un style soit occidental ou traditionnel chinois. Cependant, l’École nationale des Beaux-Arts ne proposant pas cette spécialité, il décide de se spécialiser dans la peinture à l’occidentale. Là, il est captivé par les reproductions des toiles des artistes modernes, comme Pablo Picasso ou Paul Cézanne, issus des ouvrages rapportés de France par ses professeurs.

En 1937, la guerre sino-japonaise éclate et l’école doit déménager constamment ses locaux. Les étudiants suivent un périple de plusieurs milliers de kilomètres à travers la Chine et s’inspirent des paysages évoluant sous leurs yeux. Ces souvenirs le marqueront toute sa vie. Diplômé en 1941, il devient professeur assistant à l’École des Beaux-Arts, puis professeur au département d’architecture de l’Université centrale de Nankin.

Dix ans plus tard, Chu Teh-Chun part retrouver sa mère, veuve depuis 1940 et épouse Liu Hanfu, avec qui il aura une fille, Kate. Ils partent pour Taipei, où Chu Teh-Chun devient professeur de la section architecture à l’École d’industrie.

Poursuivant ses activités créatrices, le Musée national d’histoire de Taipei à Taïwan lui commande une composition sur le thème de l’évolution de la Chine au XXe siècle, depuis la révolution de Sun Yat Sen en 1911.

Quelques années plus tard, en 1954, Chu Teh-Chun réalise sa première exposition personnelle à Taipei. Il y présente des œuvres très liées à la nature, s’inspirant notamment des montagnes d’Ali Shan, une mine d’or pour les yeux selon l’artiste.

À la poursuite de son rêve : la France comme destinée

Le bouleversement de sa vie artistique et sentimentale arrive en 1955, lorsque l’artiste décide de partir pour un long voyage ayant pour destination la France. Là, il contemple de ses propres yeux l’art occidental. Ce long voyage lui inspirant bon nombre de ses œuvres dans les tons bleus, reflet notamment de ses traversées en bateau.

Ce voyage est également marqué par la rencontre avec Ching-Chao, une ancienne élève, partie étudier la peinture espagnole à Madrid, qui deviendra l’amour de sa vie. Arrivés à Marseille le 5 mai 1955, ils prennent le train et arrivent à Paris. Chu Teh-Chun passe alors le plus clair de son temps au Louvre et apprend le français.

L’artiste oscille entre figuration et abstraction au milieu des années 1950. Après être parti en Espagne, et avoir admiré les œuvres de Francisco de Goya et du Greco, il rentre en France et heurte sa vision artistique à celle de Nicolas de Staël. Très vite, l’artiste s’éloigne du réalisme académique, pour poursuivre sa propre ambition artistique qui est la représentation spirituelle de la peinture, inspirée de l’art chinois.

En 1958, à Paris il fait la rencontre d’artistes et de personnalités du monde de l’art comme le sculpteur Albert Féraud, Corneille, ou encore Francis Bott. C’est cette année-là que Chu Teh-Chun réalise alors sa première exposition personnelle à Paris.

Cette première exposition parisienne lui vaut un franc succès auprès des amateurs, qui lui achètent ses toiles, exposées dans plusieurs galeries parisiennes, dont la galerie Legendre, qui lui propose un contrat exclusif de 6 ans.

En 1960 il épouse Tung Ching-Chao, avec qui il aura un fils, prénommé Yi-Hwa, puis un second, Yvon, né huit ans plus tard. L’artiste présente ses toiles dans les galeries parisiennes, ainsi que dans de nombreuses expositions collectives et personnelles en Europe et aux États-Unis.

Chu Teh-Chun voyage en Haute-Savoie et notamment à Chamonix, où il s’inspire des paysages enneigés de l’Aiguille du Midi.

Ses voyages le conduisent à admirer l’œuvre de Rembrandt en Hollande, ce qui bouleversera son travail autour de la couleur. Les œuvres de Chu Teh-Chun sont connues et admirées dans le monde entier. Les expositions personnelles se succèdent en Europe, et une première rétrospective de son œuvre est présentée à la maison de la culture de Saint-Étienne en 1978.

Les années 1980 : l’artiste français, au sommet de sa carrière

Chu Teh-Chun acquiert la nationalité française en 1980 et poursuit une carrière artistique sans faille. Il est exposé au musée des Beaux-Arts André Malraux au Havre et à l’Orangerie de Bagatelle. Il devient membre du jury de fin d’études pour le département des Beaux-Arts de l’Université chinoise de Hong-Kong. Voyageant à travers la Chine sur plusieurs semaines, il retourne à ses premiers amours et à son inspiration initiale quelque peu perdue.

De retour en France en 1986, il expose ses œuvres au cours d’importantes expositions notamment au théâtre municipal d’Esch-sur-Alzette, ainsi que dans de nombreuses galeries en France et en Suisse.

L’année suivante, une rétrospective de son œuvre est présentée au Musée national d’Histoire de Taipei, Chu Teh-Chun expose également au musée d’Art moderne de Liège, au Musée de Taïwan, ainsi qu’à l’Hôtel de Ville de Paris pour l’exposition « La passion de Dunkerque ».

L’artiste connait un grand succès et expose à travers tout le pays. La passion du voyage continuera d’inspirer l’artiste tout au long de sa carrière. Parti pour l’Italie en 1991, il découvre les œuvres de Tintoret, de Giorgione, de Véronèse, etc. Avant de partir pour un long voyage aux États-Unis, puis en Europe du Nord (Postdam, Dresde, Weimar).

L’artiste franco-chinois aux multiples facettes de création

Le 17 décembre 1997, Chu Teh-Chun est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France. Ses domaines de créations varient et l’artiste s’intéresse de plus en plus à la céramique à la fin des années 1990. Puis son activité s’étend au domaine de la lithographie.

Nommé chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet 2001 par le président de la République française, Chu Teh-Chun, poursuit sa création artistique avec de nouveaux projets plus modernes les uns que les autres, notamment une création monumentale pour l’opéra de Shanghai intitulée « Symphonie festive », qui sera exposée le 27 aout 2003.

Les expositions personnelles et collectives se multiplient en Europe pour souligner le talent de l’artiste. Il devient officier de l’ordre national du Mérite et médaille d’or du Mérite européen à Luxembourg, en 2007.

Cette même année, Chu Teh-Chun entame une collaboration avec la manufacture de Sèvres pour la création d’une série d’œuvres originales en céramique, qui seront exposées au musée Guimet à Paris puis au musée de Suzhou en Chine au mois de décembre.

De nombreuses expositions rétrospectives lui sont consacrées en septembre 2008 au Musée national d’Histoire de Taipei, à Taïwan, puis au musée N.A.M.O.C de Pékin en 2010.

Cet artiste inclassable, figure marquante de l’art contemporain occidental et oriental, s’est éteint en mars 2014, à l’âge de 93 ans.

SANYU

Né dans la province chinoise de Sichuan en 1901, Sanyu est issu d’un milieu aisé possédant parmi les plus grandes fabriques de soierie de la région. Son intérêt pour l’art se révèle dès son plus jeune âge et est largement encouragé par sa famille. Ainsi, il bénéficiera de la richesse familiale mais aussi du soutien de son père, alors peintre animalier, qui lui transmettra les rudiments de son art. Comme l’a sous-entendu Matisse, pour s’approprier un objet, l’artiste doit d’abord dessiner pour cultiver l’esprit et c’est seulement après quelques années de préparation que le jeune artiste pourra toucher à la couleur. C’est à peu près dans cette optique que Sanyu s’est engagé. En qualité d’expert d’oeuvre d’art, Barnie’s peut porter un oeil sur sur les démarches et sur les oeuvres de Sanyu.

Une éducation choyée

Grâce à l’approbation de son entourage et à l’appui financier de son frère, reconnaissant son intérêt et son talent artistique, Sanyu va bénéficier très tôt de l’école à la maison. Cette éducation s’effectuera au travers de cours de calligraphie avec Zhao Xi et de cours de dessin avec son père. C’est ensuite qu’il rejoindra les bancs de l’université de Shangaï puis qu’il partira parfaire son éducation au Japon en 1919.

Des voyages formateurs

Ses années de formations se poursuivent à l’échelle internationale, tout d’abord au Japon, puis à Berlin et l’année suivante à Paris. Cet artiste peintre cherche avant tout à parfaire et à enrichir ses techniques. Lorsqu’il décide de s’installer à Paris, il amorce ses propres recherches. Paris est pour lui un lieu enrichissant et stimulant où il y découvre entres autres le nu sur modèle vivant à l’École de la Grande Chaumière ; des découvertes qui lui vaudront la reconnaissance de son talent.

Une émancipation des codes picturaux traditionalistes

Au delà de sa pluridisciplinarité, ce peintre chinois arrive à se libérer du carcan traditionaliste de l’art asiatique. Il porte cet art au seuil de la modernité et l’affranchi de tous soucis matériels. Préférant des environnements d’apprentissages moins traditionnels, il va croquer les portraits des gens qui l’entourent, il va réaliser un ensemble d’aquarelles dont Femme au carnet de dessin, peindre des natures mortes à l’huile tel que Deux gros hortensias roses dans un vase blanc en 1931. Cependant sa préoccupation majeure  réside dans l’étude du nu, un art dans lequel il va exceller notamment à partir de 1929.

Une technique singulière

Les périodes des années 30 et 40 sont les plus fécondes pour l’artiste. Empreint d’un certain émerveillement, le peintre réalise des œuvres aux tonalités paisibles et harmonieuses, des représentations figuratives teintées, au fil des ans, d’un certain modernisme. Il va peindre des nus sur des aplats de couleur, sans trop de soucis de profondeur mais grâce à un fond lisse et laiteux sur lequel il fera glisser, avec une grande finesse, son pinceau. Son art évolue peu à peu révélant son brio, l’influence du milieu parisien mais surtout toute la puissance des lignes de son pinceau.

Expertise et estimation des œuvres de Sanyu

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Sanyu est célèbre notamment pour sa représentation des nus. En étudiant toutes les facettes du corps nu, il parvient à inviter le spectateur, non seulement dans l’intimité représenté, mais aussi dans sa propre intimité. On en voit un parfait exemple dans sa toile « Nu Debout » où la disproportion du corps est présente pour exprimer tout son amour pour les femmes de grande taille. La réalisation de ces œuvres lui ont permis d’aiguiser son œil d’artiste et, par la suite, de proposer de réelles merveilles. La peinture « Chrysanthèmes dans un vase en verre, 1950 » est le témoin de sa maturité artistique.

Œuvres réalisées par Sanyu

Peinture

Sanyu, près d’un siècle d’exposition

 Expositions 

  • 1925, 1928, 1946, exposition au Salon d’automne, Paris, France
  • 1930, 1932, 1936, 1947, exposition au Salon des Tuileries, Paris, France
  • 1932, 1936, 1938, 1956 exposition au Salon des Indépendants, Paris, France
  • 1933, exposition au Musée National des Écoles Étrangères et Contemporaines, Paris, France
  • 1934, exposition à la Kunstzaal Van Lier, Amsterdam, Pays-Bas
  • 1964, exposition au Musée National d’histoire, Taïwan
  • 1992, exposition au Dimensions Art Center, Taipei, Taïwan
  • 1995, 2001 exposition au Musée National d’histoire, Taipei, Taïwan

Rétrospectives 

  • 2004, rétrospective « Sanyu, l’écriture du corps », Musée Guimet, Paris, France

Musées 

  • Musée des arts asiatiques Guimet, Paris, France
  • Musée National d’histoire, Taipei, Taïwan
  • Centre d’Art et de culture de Tamsui, Taipei, Taïwan

Fondations 

  • Yageo Foundation

Les principaux livres sur Sanyu

  • DESROCHES Jean-Paul, Sanyu : l’écriture du corps, éd. Skira, 2004, 211 p.
  • RIEDEL Jean-Claude, Sanyu, 1992, 48 p.
  • WONG Rita, Sanyu : Catalogue Raisonne Oil Paintings, tome 1, éd. Yageo Foundation, Lin & Ken Art Publications 2001, 384 p.
  • WONG Rita, Sanyu : Catalogue Raisonne Oil Paintings, tome 2, éd. The Li Ching Cultural and Educational Foundation, 2011, 207 p.

Biographie complète : Sanyu, la création artistique à l’épreuve de la vie

En 2017, une peinture intitulée « Pot de fleurs » réalisée par le célèbre peintre franco-chinois Sanyu, s’est vendue au prix de 8,7 millions d’euros, établissant un record pour l’artiste décédé onze ans auparavant. Qui l’eut cru ? Surtout pas Sanyu lui-même, ignoré de la communauté artistique tout au long de sa vie. Retour sur le parcours d’un artiste de la scène parisienne de la fin des années 1920, à la renommée en devenir.

Les soutiens indéfectibles de Sanyu au service de sa créativité

Sanyu, de son vrai nom Chang Yu, est né à Nanchong en Chine le 14 octobre 1901. Issu d’une famille de la haute société, attachée à la tradition des lettrés chinois (les intellectuels), Chang Yu est le sixième enfant d’une famille qui en comptait douze.

L’aîné de la fratrie, Chang Shufang a beaucoup soutenu financièrement sa famille et le talent de son petit frère, après avoir fait fortune dans la soie et le coton. Grâce à la réussite professionnelle de son frère aîné, Sanyu eut des précepteurs privés dans le confort de son domicile, et pu, plus tard, s’adonner à toutes les expériences artistiques qu’il souhaitait, voyageant dans le monde entier.

Très jeune, Sanyu se découvrit un talent pour la calligraphie traditionnelle chinoise et la peinture qu’il étudie auprès de son père, qui avait une certaine réputation pour la réalisation de peintures animalières.

Parti au Japon en 1919, puis à Shanghai, Sanyu étudie à l’université, et saisit l’opportunité de partir en voyage d’études en France, grâce à une politique d’expansion scolaire internationale, initiée par le gouvernement de Chine et le président de l’université de Pékin.

Toujours soutenu financièrement par son frère ainé, Sanyu étudie l’art à l’Académie de la Grande Chaumière, contrairement à ses pairs venus de Chine qui préféreront étudier dans des écoles officielles comme l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts ou l’Académie Julian.

Là, il s’adonne à son art. Sa première peinture connue date de 1921 et s’intitule sobrement « Pivoines ». La nature a longtemps inspiré l’artiste qui aime représenter les chevaux. Puis, la nature morte laissera place à l’étude du nu, son sujet de prédilection.

Proche d’autres artistes et écrivains de la communauté chinoise en Europe, comme Xu Beihong ou encore Sha Xunmei, Sanyu est l’un des cofondateurs de la Société du « Chien céleste », réplique humoristique de la société du « Cheval céleste » créée en 1919 par des artistes de Shanghai. Sa société avait pour objectif de transformer la sensibilité artistique chinoise traditionnelle en un art nouveau. Cependant, la vision paradoxalement trop académique du groupe déplut à Sanyu, qui resta loin des préceptes du groupe, mais proche de ses amis.

Les années 1920 représentent l’année des festivités pour l’artiste qui profite de la vie, joue au violon et au tennis et se rend à de somptueuses fêtes de campagnes. Le dandysme de Sanyu a été combiné avec un dédain pour le mercantilisme de l’art qui était caractéristique des lettrés chinois traditionnels.

En 1928, il épouse Marcelle Charlotte Guyot de la Hardrouyère, l’amour de sa vie, rencontrée sur les bancs de la Grande Chaumière trois ans plus tôt. Ils vivent ensemble rue du Sommerard à Paris, avant d’emménager à Malakoff. Mais les soupçons d’infidélité de Sanyu poussèrent Marcelle à demander le divorce qui fut prononcé en 1931. Elle se remaria en 1940, contrairement à Sanyu qui ne se remaria jamais.

Sanyu, un homme à part sur la scène artistique française

L’artiste refusait de vendre ses peintures ou de travailler avec des marchands, il préférait les donner gracieusement. La méfiance de l’artiste envers les marchands allait à l’encontre du mode de fonctionnement de l’art en France, puisque les artistes ont souvent collaboré avec les marchands, que ce soit les impressionnistes avec Paul Durand-Ruel ou encore les cubistes avec Daniel-Henri Kanhweiller.

Cependant, la mort de son frère en 1931 poussa l’artiste à s’engager dans des efforts artistiques plus sérieux afin de subvenir à ses besoins. Il s’associa avec des collectionneurs, mécènes et néanmoins amis comme Henri-Pierre Roché, écrivain de profession, ainsi que le compositeur néerlandais Johan Franco.

En 1931, Henri-Pierre Roché lui avait acheté cent onze tableaux et six cents dessins au total. Mais les problèmes d’argent rendirent Sanyu méfiant envers le marchand et la collaboration prit fin l’année suivante.

Johan Franco, passionné d’art et admirateur de celui de Sanyu, mit tout en œuvre pour faire décoller la carrière du peintre en le soutenant financièrement et en montant plusieurs expositions, notamment à Amsterdam. Le peintre y expose principalement des peintures représentant des animaux, surtout des chevaux, le nu n’est encore qu’une part mineure de son œuvre.

Cependant ces expositions font vite l’objet de critiques. Les tableaux de Sanyu sont qualifiés par plusieurs critiques de « décoratifs et plats ». Sanyu est obligé de subvenir à ses besoins par d’autres moyens. Il travaille alors dans un restaurant chinois et tente de développer un sport inventé par ses soins : le ping-tennis.

Pendant la guerre, les fournitures pour la peinture devinrent inabordables et l’artiste se tourne alors vers la sculpture de plâtre, qu’il présente notamment lors du Salon des Indépendants.

Du désintérêt du public au désintéressement artistique

En 1948, il se rendit à New York, où il partageait un atelier avec Robert Franck, un célèbre photographe, qui devint un ami proche. Ce dernier se souvient que l’artiste n’aimait pas parler d’Art et qu’il finit même par s’en désintéresser, tout soucieux qu’il était de faire fructifier son activité de ping-tennis, malheureusement voué à l’échec.

Après deux années passées à New York et aucun tableau produit, ni même vendu parmi ceux rapportés de Paris, Sanyu quitte les États-Unis pour revenir en France. Durant les années qui suivirent, Sanyu assurait sa subsistance en réalisant des travaux de menuiserie et en peignant des meubles, la vente de ses tableaux ne lui assurant qu’un maigre revenu.

Jugeant sa personnalité excentrique, et sa pauvreté embarrassante, les peintres de la communauté chinoises s’éloignèrent peu à peu de l’artiste. Sanyu fréquente alors un nouveau cercle d’artistes comprenant notamment le célèbre peintre Jacques Monory.

En 1963, Sanyu est invité à Taipei pour un séminaire sur l’art, aux côtés notamment de Zao Wou-Ki et de Chu Teh-Chun, où sont évaluées les peintures des nouveaux artistes de la scène chinoise contemporaine.

Sanyu est mort en août 1966 dans son studio du 28 rue de la Sablière, probablement asphyxié par le gaz de son fourneau mal éteint.

L’art de Sanyu, très et sûrement trop moderne pour l’époque, ne lui a que peu rendu hommage de son vivant. Les évolutions du goût en matière artistique, connaissent un regain d’intérêt pour la ligne très épurée de l’artiste, qui est aujourd’hui l’une des figures marquantes du marché de l’art en France.

Joseph SIMA

L’influence de Seghers

Jospeh Sima est un peintre français d’origine tchèque né en 1891. Après s’être installé à Paris en 1921 en tant que correspondant pour le groupe Devetsil, un groupe artistique développant l’art prolétarien, le peintre se lie d’amitié avec de nombreux artistes. Tristan Tzara, Georges Ribemont Dessaignes ou encore Mondriant, Lecorbusier et Delaunay sont autant de nom qui ont contribué à enrichir les échange de l’artiste. Mais c’est aussi la découverte d’un artiste graveur de renom qui va l’influencer dans ses choix. C’est en effet Hercule Seghers, graveur hollandais, qui va inspirer Joseph Sima grâce à ses représentations de paysages insolites.

Sima et le surréalisme

En 1925 et 1926, l’artiste va fréquenter les mouvements de surréalistes. C’est par la suite qu’il fondera son propre mouvement avec deux de ses amis, Le Grand Jeu, et avec lesquels ils se réuniront régulièrement dans son atelier. Il participera par ailleurs à des expositions telles que celle des surréalistes au Kunsthaus de Zurich. Mais Sima c’est aussi beaucoup de rencontre et notamment celle de Paul Eluard et de André Breton, avec qui il travaillera et voyagera notamment à Prague.

La conception de l’art

Pour Sima, une des principale source d’inspiration émerge face aux moments d’illumination. En effet, l’illumination soudaine permettrait de voir le monde dans sa dimension originelle. Cette conception de l’art, propre au groupe du Grand Jeu, se retrouvera dans les œuvres de l’artiste. Suite à cela, Sima arrêtera de travailler pendant quelques années à cause de la guerre. Ce n’est qu’en 1950, que le peintre retrouve l’envie, le temps et le gout pour la production de toile et notamment de paysages.

Une œuvre imprégné de souvenir

Au travers de l’œuvre de Sima c’est tout un univers qu’il est possible d’entrevoir. Très largement inspiré par son enfance mais aussi par des idées de liberté, d’amour, d’escapades que l’artiste partage une certaine poésie et vision de la vie. Il voyage en Espagne, en France, il s’inspire des paysages sans pour autant les copier. Il veut avant tout donner vie, faire ressentir, montrer sa source d’inspiration pour partager ses ressentis. Il ne s’agit pas d’une simple copie mais d’une écoute attentive du monde qui transparaît dans son art. Il puise dans le passé, explore les courants, il s’essaye à l’expressionnisme en arrivant à Paris. Puis sa peinture évolua, plus colorée, plus onirique, elle accorde une place plus importante à l’espace et la lumière. Parmi ces œuvres on retrouvera Plougrescant ou encore Visions du monde retrouvée. Sima réussi avec brio à naviguer entre dématérialisation et figuration, entre abstraction et lyrisme. Tous ses éléments constitutifs de l’arts de l’artiste sont autant d’éléments que Barnie’s est à même d’évaluer. Pour cette raison, Barnie’s peut faire l’expertise de vos œuvres d’art et racheter vos peintures et tableaux de l’artiste tchèque.

Expertise et estimation des œuvres de Jospeh Sima

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On peut scinder la totalité des productions de Joseph Sima en deux temps bien distincts. Une première époque, celle de ses débuts, où il s’intéresse de près à la figuration et exprime tout son univers. Avec notamment la toile « Épave« , il met en emphase toute la noirceur de l’homme. À l’inverse, la seconde partie de sa vie d’artiste sera marquée par une passion pour l’abstrait aérien. L’œuvre « Matière Souffle » en incarne toute la quintessence. N’hésitez pas à également consulter notre page dédiée aux prix de vente des œuvres de Joseph Sima pour en savoir plus sur sa cote.

Œuvres réalisées par Joseph Sima

Peinture

Jean ROYÈRE

Il est peu commun de voir une carrière si talentueuse commencer aussi tardivement, c’est en effet à partir de 1931 que Jean Royère décide d’embrasser la carrière de designer. C’est à l’âge de 29 ans qu’il va abandonner sa carrière dans la banque et dans l’exportation, une situation confortable mais à laquelle il se résiliera pour entamer une nouvelle aventure.

Un changement de carrière

Ce créateur de mobilier arrive dans le métier sans aucune formation préalable, sa principale motivation : l’envie et le goût pour la décoration. Avec le bar du Carlton sur les Champs Elysées, il va commencer sa carrière avec succès ce qui lui permettra par la suite de collaborer avec de grands designers tel que Pierre Gouffé. C’est avec ce dernier qu’il se lancera dans la création de meubles originaux mais surtout de grande qualité comme par exemple la chambre à coucher en placage de sycomore.

Un travail à l’image de son créateur

Issu d’un milieu aisé, l’artiste n’hésite pas à participer régulièrement aux grands salons parisiens tels que Le Salon d’Automne ou le Salon des Artistes Décorateurs. C’est notamment grâce à ces différents salons que Royère acquiert une notoriété internationale. L’œuvre de celui-ci reflète le créateur, elle est fantaisiste, issue d’un travail acharné, décomplexé et à l’image de l’aventure qui l’attend.

Utiliser les matières à bon escient

Ce décorateur hors pair a su marquer les esprits par l’utilisation de matériaux variés respectant les envies de ses clients. Il se plonge dans les décors pour ainsi y intégrer les plus belles pièces. Mélangeant bois et stratifié, notamment dans l’élaboration de la table trèfle, ou encore bois et marqueterie de paille pour les buffets. Ainsi, il porte ses conceptions hors des sentiers battus et va s’enrichir de nombreuses expériences. Aujourd’hui Barnie’s recherche et rachète les pièces de mobilier de Jean Royère, tels que tables, tables basses, fauteuils et canapés signés de l’artiste.

Un registre ornemental en lien avec l’équilibre des formes

Mais le mobilier Jean Royère c’est également le design et le mariage des formes et des matières retrouvées dans les paires de fauteuils bridges écussons ou dans ses banquettes croisillons. Les créations de l’artiste sont épurées et reflète un soucis de l’esthétisme unique. Le décorateur réussi son pari en intégrant une note poétique tout au long de son œuvre, il va élaborer une série de luminaire, dont celui liane en tube de métal, marquant un tournant pour l’époque. Il y a dans les créations de cet artiste un désir de structurer les meubles, de penser l’ornement et de le mettre en corrélation avec la fonctionnalité. Pour toutes ses raison Barnie’s se déplace en France et s’occupe de l’estimation gratuite de toutes œuvres de Jean Royère. Barnie’s achète comptant et sans commissions toutes les pièces de mobiliers ou luminaires de l’artiste.

Expertise et estimation des œuvres de Jean Royère

Nous recherchons activement les meubles signés par Royère. Contactez Barnie’s pour faire expertiser ces œuvres par notre équipe de professionnels qui vous fourniront rapidement une estimation de votre œuvre de Jean Royère.

Mélange des matières et finesse des détails s’expriment dans l’ouvrage de Jean Royère. Une des pièces les plus représentative de cet attrait pour le mélange des matériaux est la « table démontable (table Mod. 506 S.A.M.) de 1951« . Le « « Fauteuil Bridge« ” en est également une belle représentation, avec ses accoudoirs en moleskine.

Œuvres réalisées par Jean Royère

Mobilier design

Jean Royère, un designer incontournable des plus grands Salons européens et internationaux du XXe siècle

Expositions

  • 1934, 1935, 1943 : Salon d’Automne, Paris, France
  • 1935, 1942, 1954, 1959 : Salon des artistes décorateurs, Paris, France
  • 1936 : Salon des arts ménagers : Grand Palais, Paris, France
  • 1936 : Biennale de Milan, Milan, Italie
  • 1937 : Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, Paris, France
  • 1939 : Exposition « De l’idée à la forme » Palais Galliera, Paris, France
  • 1949 : Exposition « Formes françaises » Maison de France, Rockefeller Center, New York, États-Unis
  • 1951 : Exposition « Foyer d’aujourd’hui » Salon des arts ménagers, Paris, France
  • 1952 : Exposition « le Génie de Paris », Musée des Arts décoratifs, Paris, France
  • 1952 : Exposition « Le Génie français », Revue Art et industrie, Paris, France
  • 1953 : Exposition « La Demeure Joyeuse Paul Marrot et ses amis » Pavillon Marsan, Paris, France
  • 1954 : Exposition « Foyer d’aujourd’hui » Salon des arts ménagers, Paris, France
  • 1954 : Exposition des dessins de Jean Royère, Faculté des Beaux-Arts de Téhéran, Iran
  • 1963 : Exposition au mémorial Union Ballroom, New York, États-Unis
  • 1963 : Exposition de dessins à Neufchâtel et à La Chaux-de-Fonds, France
  • 1966 : Exposition « Décors insolites chez Tristan de Salazar », Hôtel de Sens, Paris, France
  • 1981 : Exposition « Paris-Paris 1937-1957 », Centre Georges Pompidou, Paris, France
  • 1995 : Exposition « Rêves d’alcôves. La chambre au cours des siècles. », Musée des Arts décoratifs, Paris, France

Musée

  • Musée des Arts décoratifs, Paris, France

Les principaux livres sur Jean Royère

  • BEAUD Marie-Claude, MARTIN-VIVIER Pierre-Emmanuel, OLIVIÉ Jean-Luc, RUBINI Constance, ROYÈRE Jean, Jean Royère, décorateur à Paris, éd. Norma, 1999, 174 p.
  • GAILLEMIN Jean-Louis, MARTIN-VIVIER Pierre-Emmanuel, Jean Royère, éd. Norma, 2018, 320 p.
  • MARTIN-VIVIER Pierre-Emmanuel, Jean Royère, éd. Norma, 2002, 316
  • OLIVIÉ Jean-Luc, Jean Royère, décorateur à Paris, éd. Norma, 1999, 174

Biographie complète : Jean Royère, décorateur : de la vocation tardive à l’évidence

Jean Royère, designer et dessinateur français de renom, est né le 3 juillet 1902 à Paris au sein d’une famille aisée. Son éducation classique et soutenue l’oriente, après un parcours scolaire classique, à étudier le droit. Il part pour l’Angleterre étudier à l’Université de Cambridge, avant de revenir à Paris à l’aube de ses 23 ans.

Sa vocation de décorateur ne se concrétise que grâce au soutien de Louis Metman, conservateur général du musée des Arts décoratifs, et de son oncle Jacques Raverat, avec qui il travaille jusqu’en 1931 dans une société d’import-export.

Les commandes commencent à affluer après que Jean Royère ait réalisé le décor du cabinet médical et de l’appartement du docteur Philippe Decourt. En 1933 il réalise également le décor d’une brasserie sur les Champs-Élysées à Paris : le Carlton. Le succès ne se fait pas attendre, le mobilier métal, Bakélite et rotin fait sensation, et un article de la revue Art et industrie souligne les débuts prometteurs de ce jeune décorateur.

L’année suivante, en 1934, Jean Royère fait la connaissance de Pierre Gouffé, un fabricant de mobilier de style au Faubourg Saint-Antoine. Le jeune décorateur créé du mobilier pour la section design de cette importante maison. La renommée ne tarde pas à venir, lorsque Jean Royère reçoit une médaille de bronze au salon d’automne de cette même année.

Son mobilier est alors caractérisé par des tubes et lattes en métal, très épurés. Ce mobilier habillera son premier atelier rue Passy à Paris, qu’il investit dès 1934.

En 1935, Jean Royère connait un nouveau succès au salon d’Automne avec sa conception d’un salon complet, composé de meubles dans les tons bruns, rehaussés de rideaux à fleurs. Il poursuit sur sa lancée avec la présentation d’un cabinet de travail ainsi que d’une véranda au Salon des artistes décorateurs.

En 1936, le décorateur participe au Salon des arts ménagers où il se distingue une fois de plus notamment grâce à la réalisation d’une chambre en bois laqué blanc, sur le thème de la « maison de week-end ». Plus tard il réalisera, en collaboration avec deux architectes, du mobilier produit en série renouant avec ses premiers amours : le métal.

La même année il remporte un concours organisé par la Fondation Foch, pour l’aménagement de 120 chambres pour les étudiantes infirmières de Suresnes. Ils se distinguent dans d’autres grands ensembles, avec, entre autres, la création de mobilier en série pour la cité d’Aplemont réalisée par l’architecte Jean Walter.

De décorateur à designer, entre influence venue d’ailleurs et retour à la Tradition

Jean Royère fait la rencontre de designers, notamment italiens, et scandinaves, comme Gio Ponti et Alvar Alto, à la triennale de Milan, qui auront une influence certaine sur ses projets. Jean Royère part pour les pays scandinaves, en Suède, en Norvège et au Danemark et raconte en ses termes son expérience du Design nordique « Et bien avant que les créations nordiques ne fussent connues en France, j’avais été très frappé par leurs techniques, leur goût, leur façon de concevoir le mobilier moderne en fonction de la vie actuelle… ».

Dès 1937 Jean Royère est reconnu par ses pairs ainsi que par les amateurs d’arts décoratifs comme une figure incontournable du design en France. L’exposition internationale des arts et techniques de la vie moderne se tient cette même année à Paris, l’occasion pour Jean Royère de déployer tous ces talents à travers la réalisation de nombreux ensembles pour les pavillons de l’exposition. Dix-sept en tout. Il réalise notamment les coins de repos pour l’hiver et pour l’été, pour le pavillon des artistes décorateurs. Ces deux ensembles marquent le point d’orgue de sa carrière, tant la critique l’encense.

Toujours présent au Salon d’Automne, Jean Royère présente pour la première fois son mobilier de la série « croisillon », qui est actuellement l’un des plus recherchés par les collectionneurs de Design. Devenu sociétaire au salon d’Automne, il l’est également au Salon des artistes décorateurs.

Jean Royère se lance dans la réalisation d’un grand projet pour l’appartement de son ami Henri Lazard. Ce dernier lui confie la décoration intérieure de tout son appartement. Ce chantier est le premier d’une longue série où les fauteuils en métal chromé ou laqué côtoient les tables en bois.

En 1939, Jean Royère expose au Salon des artistes décorateurs un boudoir qui marque un tournant dans sa création. Sont alors présentées de nombreuses pièces de mobilier qui font aujourd’hui sa renommée. Des fauteuils « éléphanteau », aux sièges « trèfle », une grande partie de ses meubles les plus connus y sont. Son style, d’une originalité moderne et subjective est critiquée par certains qui le qualifie de « baroque forain », laissant peu de chance au génie de s’exprimer.

La guerre est déclarée et Jean Royère se retrouve mobilisé comme maréchal des logis au fort de Charenton puis à Fontainebleau. Il sert l’effort de guerre d’une façon peu commune grâce à son métier. En 1940, il reprend ses activités de décorateur auprès de Pierre Gouffé. Résistant actif, il cache des civils et des aviateurs alliés.

Malgré les circonstances, Jean Royère continue de travailler sur des projets d’ensemble mobiliers rustiques, caractéristiques des attentes de l’époque et d’un retour à la sobriété dictée par ces temps difficiles.

L’année 1943 marque un tournant dans la carrière de Jean Royère. En pleine guerre mondiale, il ouvre un cabinet de décoration à Paris. Il continue de participer aux expositions et notamment au Salon d’Automne où il présente un meuble bas de rangement avec une technique de marqueterie de paille. Cette technique, utilisée au XIXe siècle pour couvrir des boîtes, coffrets et autres objets de petite taille est réintroduit par le designer. Les matériaux modestes et la technique artisanale n’enlèvent rien à la beauté moderne de ce meuble.

Les designers sont marqués par un retour à la Tradition en ces temps troublés et Jean Royère ne fait pas exception. Le mobilier rustique caractéristique des débuts de l’artiste n’a jamais réellement quitté ses projets. Jean Royère réalise des meubles en chêne massif notamment pour le 32e Salon des artistes décorateurs où il présente une salle à manger d’auberge rustique.

Au-delà des frontières, un designer à la renommée internationale

Bientôt l’art de Jean Royère s’exporte à l’international et notamment au Moyen-Orient auprès de riches commanditaires. En 1938, il réalise l’appartement du président de la Bourse du Caire. C’est le point de départ de plusieurs chantiers au Moyen-Orient, au Liban, en Égypte ou encore en Syrie. Durant les années de guerre, Jean Royère retourne en France pour se concentrer sur ses projets locaux avant de retrouver ses projets internationaux.

L’aspect international de la carrière de Jean Royère est très important. En 1946, le designer ouvre une galerie « Jean Royère et Aladin » au Caire, grâce au succès de ses collaborations au Proche et Moyen-Orient. Gabriel Chamma devient son représentant sur place, et présente via une exposition annuelle les nouvelles créations du designer via des maquettes ou des photos. L’année suivante, il ouvre une autre galerie à Saint-Tropez, puis à Beyrouth, fort de son succès à l’étranger.

En 1947, Jean Royère emploie ses talents à la décoration de l’ancien appartement de sa mère, du 234 rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris, dont il devient propriétaire. Le canapé « Boule » ainsi que ses premiers meubles biomorphiques font leur apparition. Il crée également le mobilier pour le « bureau d’une femme d’affaires » en tôle noire, avec des pastilles ivoire.

Le luxe et la fantaisie caractérisent le mobilier de Jean Royère. Cela se constate tantôt dans la création d’un mobilier luxueux en bois précieux, tantôt dans la réalisation de mobilier à poils longs et « canapé banane ».

L’apogée de sa carrière internationale se cristallise lorsqu’il réalise, en 1948, la décoration de l’ensemble des pièces de réception du consulat de France à Alexandrie. Sa fantaisie est alors limitée aux tapis et au grand lustre « hérisson », les meubles réalisés en bois précieux et bronze s’imposent pour la solennité d’un tel lieu. Il s’agit de sa première commande publique d’importance. Des pièces de réception, au vestibule, Jean Royère peaufine les moindres détails d’un aménagement global. Cette vitrine est d’une importance capitale pour le designer qui multiplie les chantiers en Égypte, notamment aux hôtels Sémiramis et Shepheard’s.

En 1949, Jean Royère installe son atelier au 182 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris. Sa galerie, plus grande que la précédente, lui permet non seulement d’exposer ses nouveautés, mais aussi les réalisations de certains de ses contemporains comme des laques de Bernard Dunand, ou encore les tapisseries de Jacques Anquetil.

La même année, Jean Royère présente au salon de l’imagerie, un projet de mobilier de jardin, en tubes métalliques, ainsi qu’une grande cheminée blanche. Peu connu aux États-Unis, contrairement à son succès au Moyen-Orient, Jean Royère ne réalise qu’un chantier en Amérique du Nord à l’ambassade du Koweït aux États-Unis.

De retour à Paris en 1950, Jean Royère réalise la décoration du restaurant Drouant à Paris, ainsi que plusieurs autres chantiers en France, et notamment dans les Alpes.

Jean Royère, ainsi que plusieurs autres décorateurs sont appelés à Helsinki, afin de décorer les logements de la légation de France sur place. Les salons sont confiés à Jean Royère, qui les meuble de tables basses aux pieds « sphères » et de fauteuils boule « polar bear » (ours polaire).

Jean Royère présente une chambre meublée de mobilier en rotin lors de l’exposition « Foyer d’aujourd’hui » au Salon des arts ménagers de 1951. Le designer se rend à tous les évènements d’importance en France comme à l’étranger et cette année-là il part à Milan pour l’exposition triennale et à Londres pour l’exposition d’art décoratif du festival.

En 1952, des meubles de Jean Royère sont pour la première fois présentés au Musée des Arts décoratifs de la ville de Paris, lors de l’exposition intitulée « Le Génie de Paris ». Il y présente une chambre de « jeunes gens » résolument moderne, où les bureaux en chêne qui pourraient paraitre rustiques sont animés de modernité grâce à une structure métallique laquée.

Jean Royère participe à la décoration du palace Le Capitole de Beyrouth, en 1953. De la salle de cinéma aux chambres, le designer laisse libre cours à son imagination, tantôt tintée de classicisme et de sobriété dans les chambres, tantôt de fantaisie comme dans les parties communes.

C’est en 1954 qu’est présenté pour la première fois le fauteuil « œuf » au Salon des arts ménagers, ainsi que la table basse de la série « flaque ». Ces deux modèles deviennent très vite des classiques du répertoire de Jean Royère.

L’orientation de sa carrière prend un tournant plus architectural avec le projet de villa californienne au Maroc, à Casablanca. À Téhéran, il organise une conférence sur le design d’intérieur et plus généralement sur l’architecture d’intérieur et y expose ses dessins. En Arabie Saoudite, Jean Royère participe à la décoration du Palais du roi Séoud d’Arabie à Djedda.

Le milieu des années 1950 marque la découverte de nouvelles créations comme la table basse au piétement « yo-yo » ou encore ses appliques lianes, appliques toute en légèreté, rappelant un célèbre dicton de l’art nouveau « Jetez la fleur, gardez la tige ».

À Bagdad il réalise en collaboration avec le ferronnier Raymond Subes, du mobilier en fer courbé. Ce mobilier pour l’Arab Bank est une nouvelle innovation dans son travail de recherche autour de la modernité.

Ses chantiers se multiplient à Jérusalem et Beyrouth, mais l’instabilité politique au Moyen-Orient le pousse à s’éloigner et construire un nouveau projet international : il part pour Lima afin de fonder avec André Castoriano (antiquaire péruvien), un magasin destiné à la décoration intérieure. L’année suivante il ouvre à Sao Paulo la galerie Esquisses.

En France, ses projets vont bon train. Le designer s’attelle à la décoration du bureau du président de la chambre de commerce du Havre. Parmi d’autres chantiers, celui-ci est empreint de sobriété, matérialisée par du mobilier de style néo-classique. Jean Royère réalise également des aménagements intérieurs pour le célèbre restaurant Le Fouquet’s des Champs-Élysées.

Toujours très implanté au Moyen-Orient, Jean Royère réalise pour le Shah d’Iran, la décoration de son palais de Sa’ad Abâd. Ce chantier consiste en l’aménagement de plusieurs pièces, dont deux salons et une salle de cinéma, ainsi que la décoration des appartements de ces sœurs. Les chantiers sont pharaoniques, ce qui ancre un peu plus le designer dans cette partie du monde.

Il ouvre une succursale à Téhéran, où il réalise la décoration du Park hôtel et le palais de Baharestan, qui est le nouveau Sénat. En 1959, on lui confie la décoration du Sénat de Téhéran, qui marque l’apogée de sa carrière au Moyen-Orient. Là il collabore notamment avec le célèbre ferronnier Gilbert Poillerat, pour la confection du mobilier et du décor dans son ensemble.

Des années 1960 à 1981 : entre création, nostalgie et hommage

 1959 marque l’année de sa dernière participation au Salon des artistes décorateurs. À cette occasion, Jean Royère présente un salon confortable, avec la présentation de ses lampadaires « liane », qui devient dès lors un classique de son répertoire de créations.

Jean Royère se fait construire une maison préfabriquée en 1960 dans la forêt de Marly, qui propose un échantillon de ses créations les plus célèbres. Il utilise cette maison comme lieu de réception pour ses clients, mais aussi pour ses amis.

En France, un nouveau chantier attend le designer en 1961 : l’aménagement des appartements privés du commandant du paquebot France. Il est alors associé à Jacques Lévy-Ravier, qu’il avait protégé 20 ans plus tôt lors de l’Occupation. Bientôt d’autres chantiers suivront comme la décoration du paquebot Mélusine, puis le chantier de l’hôtel Bristol à Paris.

Présent sur tous les fronts de la création, Jean Royère a écrit pendant quelques années, des articles sur le design pour des revues comme « Mobilier et décoration », et a publié des livres comme en 1970 un ouvrage intitulé « Harems et Pieds dorés » où il raconte ses voyages et ses rencontres avec les rois et princes du Moyen-Orient.

En 1966, lors de l’exposition intitulée « Décors insolites chez Tristan de Salazar », Jean Royère présente un échantillon des meubles qui ont fait son succès au cours des dernières années, dans un projet intitulé « Salon au 50e étage d’un immeuble à Manhattan, New York ». Des appliques « liane » au canapé « banane », tous les meubles reflètent les années de réflexion autour du design de ce créateur de génie.

Jean Royère se singularise par l’emploi de matériaux très divers comme la marqueterie de paille, le métal perforé ou laqué, ou encore les poils longs sur ses fauteuils et ses tapis. De tous les matériaux, mais aussi de toutes les formes, avec les célèbres formes « banane », « boule ». De ses chaises « trèfle », au fauteuil « éléphanteau », en passant par les tables basses roulantes, « sphère » ou les étagères en fil de fer, Jean Royère aura su exprimer son talent sous toutes les formes.

C’est en 1972 que Jean Royère prend congé de son métier de décorateur et s’installe définitivement aux États-Unis en 1980. Il met en vente une partie de son mobilier et lègue alors au Musée des arts décoratifs de la ville de Paris un grand nombre d’archives de son travail et un certain nombre de meubles parmi les plus iconiques.

Jean Royère meurt le 14 mai 1981 aux États-Unis. De nombreuses expositions lui ont rendu hommage depuis, au musée des Arts décoratifs de la ville de Paris, mais aussi dans les galeries parisiennes comme à la Galerie Sonnabend à New York en 2008.

Jean PROUVÉ

Fils du peintre et sculpteur Victor Prouvé, Jean Prouvé a su marquer son temps par la réalisation d’œuvres de ferronneries d’art. Né en 1901, à Paris, il suit une formation comme orfèvre chez Émile Robert, Enghien et Szabo à Paris. En créant l’Atelier Jean Prouvé en 1931, le designer va réaliser du mobilier en tôle d’acier plié puis des éléments d’architecture.

De la réalisation à la fonctionnalité

Jean Prouvé est un architecte et designer français dont le travail va exercer une influence significative sur la représentation des techniques de conception en terme de design et d’architecture. Il fréquenta notamment Pierre Jeanneret, Le Corbusier ou encore Charlotte Perriand et créera par la suite l’Union des Artistes Modernes (U.A.M). Le point commun entre ces différents artistes est une volonté de supprimer l’artificiel et d’allier la fonction à la fabrication. C’est dans ces conditions que Jean Prouvé va réussir à se faire connaître pour son esthétisme moderne et son élégance sans pareil.

Des débuts dans la ferronnerie

Suite à ses débuts dans la ferronnerie d’art, le créateur et designer va s’intéresser au façonnage de la tôle d’acier. Cette matière permet d’obtenir des sonorités graves presque caverneuses. C’est une matière qu’il va utiliser et grâce à laquelle il va développer tout une gamme de mobilier parmi lesquels on va pouvoir retrouver le bahut BA 11, les tables Cafétéria ainsi que les chaises Métropole. L’ensemble de ce mobilier est aujourd’hui reconnu comme étant le travail et l’accomplissement d’un homme empli de courage, un « ingénieur-ouvrier », un artiste, un architecte d’un talent exceptionnel.

Du design de mobilier à l’habitat industriel

Cet artiste est un grand défenseur des méthodes de production industrielle. Il va notamment utiliser des pièces de tôle pour fabriquer du mobilier. Il est aussi un grand architecte et va appliquer ses principes du design industriel à la fabrication de formes modulaires sur ses bâtiments. Tout au long de sa carrière Jean Prouvé va tester et expérimenter de nouvelles matières, de nouvelles techniques, de nouveaux composants. Tout ceci marquant une préoccupation de l’artiste pour intégrer le bâtiment à l’environnement.

Au travers des intrigues et des vicissitudes il est avant tout un créateur

Jean Prouvé est un parfait autodidacte qui a considérablement enrichi la vision du mobilier et de l’architecture moderne. Véritable artisan du métal en son temps, il dessinera de nombreux éléments de mobilier tels que ses emblématiques bureaux Dactylo, tables Compas, lits Flavigny, fauteuils Visiteur et chaises Standard.

Aujourd’hui, Barnie’s est considéré comme l’un des acteurs majeurs en ce qui concerne l’estimation de pièces de mobilier signés Jean Prouvé. Pour cette raison, nous nous mettons à votre disposition pour toute question ou tout achat d’œuvres dont nous saurons évaluer toute la valeur.

Œuvres réalisées par Jean Prouvé

Mobilier design

Jean Prouvé, les plus belles expositions, rétrospectives et collections privées d’un architecte de génie 

Expositions 

  • 1925, exposition Pavillon de Nancy, Exposition Universelle, Paris, France
  • 1954, exposition Pavillon du centenaire de l’aluminium, Villepinte, France
  • 1990, exposition « Jean Prouvé : constructeur, 1901-1984 », Centre Georges Pompidou, Paris, France
  • 2002, exposition « Trois structures », Nomadic Columbia University, États-Unis
  • 2005, exposition « Jean Prouvé : Trois structures Nomadic, » Pacific Design Center, Musée d’Art Contemporain, Los Angeles, États-Unis
  • 2006, exposition « Jean Prouvé : Une maison tropicale », Hammer Museum, Los Angeles, États-Unis
  • 2007, exposition « Jean Prouvé : La Poétique de l’objet technique », Weil am Rhein, Allemagne, puis Musée d’Art Moderne, Kamakura et Hayama, Deutsches Architekturmuseum, Francfort, Institut néerlandais d’architecture, Maastricht, Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt, Paris, Design Museum, Londres, et Museo dell’Ara Pacis, Rome (liste non-exhaustive)
  • 2008, exposition « Ateliers Jean Prouvé », Musée d’Art Moderne, New York, États-Unis
  • 2012, exposition « Jean Prouvé », Nancy, France
  • 2013, exposition « Une passion pour Jean Prouvé : Du mobilier à l’architecture », Pinacoteca Agnelli, Turin, Italie
  • 2018, exposition « Jean Prouvé : Architecte des Jours Meilleurs », Fondation Luma, Arles, France
  • 2018, exposition « Jean Prouvé : Nord-Sud », Marseille, France
  • 2019, exposition Jean Prouvé, « L’âme du métal », Château de La Coste, Le Puy-Sainte-Réparade, France

Musées 

  • Musée d’Art moderne, San Francisco, États-Unis
  • Museum of Modern Art, New York, États-Unis
  • Musée des Beaux-Arts, Nancy, France
  • Musée de l’Histoire du Fer, Nancy, France
  • Musée Lorrain, Nancy, France
  • Maison Jean Prouvé, Nancy, France
  • Centre Georges Pompidou, Paris, France

Rétrospectives 

  • 1977, rétrospective de Jean Prouvé, École technique supérieure, Genève, Suisse
  • 1981, rétrospective Jean Prouvé, Musée de Rotterdam, Pays-Bas
  • 1991, rétrospective Jean Prouvé, Centre Georges Pompidou, Paris, France

Fondation 

  •  Fondation Luma, « Jean Prouvé – Architecte des jours meilleurs », 2018, Arles, France

Les principaux livres sur Jean Prouvé

  • CLAYSSEN Dominique, Jean Prouvé, L’idée constructive, éd. Dunod, 1983, 200 p.
  • COLEY Catherine, Jean Prouvé, éd. du Centre Georges Pompidou, 1993, 70 p.
  • COLEY Catherine et BIGNON Jean-Claude, Jean Prouvé, entre artisanat et industrie, éd. AMAL/École d’architecture de Nancy, deux volumes, 1990-1992.
  • DE MUGA Patricia, Jean Prouvé : Objects And Furniture Design, éd. Poligrafa, 2007, 128 p.
  • ENJOLRAS Christian, Jean Prouvé, les maisons de Meudon, éd. de La Villette, 2003, 224 p.
  • GRIZOT Alain, DELORENZO Antony, Jean Prouvé/Serge Mouille : Deux maîtres du métal, 1985, 170 p.
  • MARREY Bernard, La « mort » de Jean Prouvé, éd. Linteau, 2005, 58 p.
  • MARREY Bernard, L’abbé Pierre et Jean Prouvé, éd. Linteau, 2010, 80 p.
  • MOULIN François, Jean Prouvé, le Maître du métal, éd. La nuée bleue, 2001, 237 p.
  • NILS Peter, Prouvé, éd. Taschen, 2006, 96 p.
  • PHAIDON, Jean Prouvé, architect for better days, éd. Phaidon, 2018, 240 p.
  • SULZER Peter, Jean Prouvé, Œuvres complètes, éd. Birkhauser, deux tomes, 1999-2000.
  • SULZER Peter, Jean Prouvé highlights, éd. Birkhauser, 2002, 171 p.
  • TOUCHALEAUME Éric, Jean Prouvé, les maisons tropicales, 2007, éd. Galerie 54, 155 p.
  • VAN GEEST Jan, Les meubles de Jean Prouvé, éd. Taschen, 1991, 160 p.
  • VÉNACQUE Axel, Jean Prouvé, le pavillon du centenaire de l’aluminium, éd. Nouvelles Éditions Place, 2001, 61 p.

Biographie complète : Jean Prouvé, le bâtisseur d’avenir

Jean Émile Victor Prouvé est né le 8 avril 1901 à Paris. Son père, Victor Prouvé, était un artiste, notamment disciple du grand peintre Alexandre Cabanel. Jean Prouvé sera marqué tout au long de sa carrière par le travail de son père et surtout par son investissement pour la création de l’École de Nancy, qui marquera des générations d’artistes.

Jean Prouvé s’enrichit, dès son plus jeune âge, des préceptes de l’école de Nancy qui sont notamment la régénération des arts, l’introduction de nouvelles techniques de production et une plus grande accessibilité de l’art.

Très vite, la Première Guerre mondiale est déclarée. La ville de Nancy, sur le front Est, est particulièrement touchée. À la sortie de la guerre, la famille Prouvé, comme une grande partie des Français, est sans ressource. Le chef de famille, Victor, décide alors d’envoyer son fils aîné, Jean, en formation de ferronnerie chez Émile Robert dans la banlieue parisienne.

L’âge d’or de la ferronnerie et les débuts du mobilier signé Jean Prouvé

Le jeune homme se forge alors un solide bagage en ferronnerie auprès des ouvriers, devenant l’un des meilleurs apprentis d’Émile Robert. Sur recommandation de son maître, il part alors exercer ses talents dans le 18e arrondissement de Paris auprès de Raymond Subes. Loin d’être ménagé, le jeune homme deviendra pourtant un « élève prodige ».

En 1919, Jean Prouvé quitte les ateliers de Raymond Subes et se fait embaucher par Adalbert Szabo, chez qui il travaille jusqu’en 1921. À cette époque, la ville renait peu à peu de ses cendres, et la vie artistique et mondaine reprend des couleurs. Le Mouvement Art déco apparaît à cette époque et exploite le fer pour toute sorte d’ornements en architecture.

En 1918, Jean Prouvé reçoit sa première commande personnelle : une grille de jardin pour la propriété de Victor Guillaume, peintre et graveur, ami de son père. Cet élan artistique fut perturbé par son service militaire effectué de 1921 à 1923.

De retour sur la scène professionnelle et artistique, Jean Prouvé honore de nombreuses commandes comme une porte pour le monument aux morts de Remiremont, dans les Vosges. En 1924, le ferronnier ouvre son premier atelier à Nancy, grâce à l’aide financière de Saint-Just Péquart, un important négociant en quincaillerie. C’est aussi à cette époque que Jean Prouvé refuse le poste de directeur de l’atelier de ferronnerie de la célèbre Maison Gallé, car il doutait de l’avenir de l’Art nouveau.

Jean Prouvé épouse Madeleine Schott, qui lui donnera un garçon, Michel-Jean, malheureusement décédé huit mois après sa naissance. Traumatisés, les jeunes époux ne perdent pas espoir de fonder une grande famille. Ce qui sera chose faite avec la naissance de leurs cinq enfants.

Jean Prouvé, aidé par ses collaborateurs, produit des séries de lampadaires, de grilles forgées, des rampes d’escalier, et d’autres pièces qui rencontrent un certain succès. Il collabore notamment à l’aménagement du prestigieux hôtel Thiers de Nancy.

Le Nancéien adhère rapidement aux préceptes de Le Corbusier. Il renie l’ornementation dans l’architecture et le mobilier car cette décoration superflue nuirait selon lui à la lecture de l’objet.

En 1925, Jean Prouvé est désigné pour réaliser les portes du pavillon de Nancy à l’exposition des Arts Décoratifs de Paris. Remarqué par la critique et encensé dans les revues spécialisées, Jean Prouvé construit sa renommée autour d’un art qui lui est propre.

L’année suivante, le Nancéien collabore avec le célèbre architecte Robert Mallet-Stevens à la confection d’une grille pour l’un de ses chantiers, entraînant le jeune créateur dans la cour des grands.

Jean Prouvé travaille principalement à Paris et à Nancy. Il réalise notamment des chantiers pour les grandes brasseries des régions de l’Est de la France, ainsi que des palaces vosgiens. Il est alors encensé par les critiques pour son travail, moderne et fonctionnel, proche du concept de l’art total.

En 1930, Jean Prouvé est l’un des fondateurs de « l’Union des Artistes Modernes » (U.A.M.), qui entend diffuser l’art auprès du plus grand nombre, par l’association entre artiste et industriels. Cette même année, Jean Prouvé présente au Pavillon de Marsan à Paris ses premiers meubles dont une chaise et un grand fauteuil, tous deux inclinables.

Jean Prouvé se sent un peu à l’étroit dans son atelier, il déménage donc et créé « Les Ateliers Jean Prouvé ». Il embauche de nouveaux ouvriers et renouvelle son matériel. Directeur proche de ses collaborateurs, Jean Prouvé leur consent de nombreux avantages, qui seront maintenus même pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les années qui précédèrent la Seconde Guerre mondiale furent florissantes pour Jean Prouvé qui multiplia les chantiers en France, notamment en collaboration avec les frères André, et Émile Ruhlmann.

Jean Prouvé décide de développer son activité dans le secteur du mobilier. Il crée notamment les tables « aéronautiques » basées sur les principes de construction des ailes d’un avion. Le créateur est en charge de l’aménagement de chambres, notamment pour l’université de Nancy en 1928, puis du lycée de garçons de Metz vers 1935. Des lits métalliques, aux étagères très fonctionnelles, rien n’est laissé au hasard dans cet ensemble très moderne. Aussi, il dessine la fameuse chaise Standard n° 4  qui connaîtra d’innombrables versions. Comme le disait Jean Prouvé lui-même « Construire un meuble est chose sérieuse, très sérieuse (…) ».

Jean Prouvé décide de protéger ses innovations en déposant une série de brevets techniques dans les années 1930. Dès 1934, fort de son succès, il doit répondre à un nombre important de commandes, rendant sa production semi-industrielle.

Les grands chantiers à l’épreuve de la Guerre

Jean Prouvé se déplace à l’étranger à l’occasion de chantiers comme en Algérie pour le palais du gouvernement, mais aussi aux États-Unis, pour la construction du pavillon français de l’Exposition universelle de New York, ou encore au Canada, pour la réalisation de l’hôtel de la légation française à Ottawa.

D’autres grands chantiers en France permettent d’asseoir sa notoriété. Notamment celui de l’hôpital de la Grande-Blanche à Lyon en collaboration avec l’architecte Tony Garnier, précurseur de l’urbanisme moderne. Jean Prouvé fournit des portes, des ascenseurs, des cache-radiateurs, des fenêtres à guillotine, mais aussi des poignées pour les portes coulissantes.

L’un des plus grands chantiers de Jean Prouvé reste la Maison du peuple de Clichy, en collaboration avec le duo d’architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods. Les premières études de cette réalisation remontent à 1935 et s’achèvent à la veille de la Seconde Guerre mondiale. L’ingénieur de l’opération est Vladimir Bodianski, avec qui Jean Prouvé développa des liens complices. Voulue comme un lieu d’échange et de convivialité, la maison de Clichy est un ensemble harmonieux où tout est mis en œuvre pour respecter un cahier des charges ambitieux. Franck Lloyd Wright, un célèbre architecte américain, venu visiter la maison de Clichy s’exclama « Aux États-Unis, nous n’en sommes pas là ! »

La guerre est déclarée. Jean Prouvé est contacté pour réaliser dans les plus brefs délais des unités d’habitation montables et démontables rapidement pour le front. Il en réalisera plusieurs centaines. Malgré l’occupation allemande et l’exil de sa famille en Bretagne, Jean Prouvé reste à la tête de son atelier jusqu’au bout.

Une nouvelle collaboration avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret se dessine pendant ces temps difficiles, mais le métal d’ordinaire utilisé par Jean Prouvé devient rare et cher. Le bois remplace alors ce matériau si précieux à l’œuvre de Jean Prouvé, car l’urgence et la situation de guerre rendent nécessaire ce changement.

Des petits bureaux, des tables et armoires sont confectionnés entièrement dans du chêne massif de bonne qualité. Les lignes de mobilier, notamment le fauteuil Visiteur et les grands chantiers se développent malgré ces temps troublés. Une autre production moins habituelle se développe en parallèle : des cadres de bicyclette ou des fours Pyrobal.

Acteur de la résistance, Jean Prouvé a confectionné des sabots métalliques pour faire dérailler les trains allemands et aurait participé à des actions nocturnes contre l’occupant. Il est proche de Charlotte Perriand, résistante de la première heure.

La reconstruction et l’usine de Maxéville

Devenu maire provisoire de la ville de Nancy à la libération et sans expérience politique, Jean Prouvé n’a pas de mal à se faire une place au sein de ses administrés, conquis par l’architecte aussi bien que par l’homme.

La priorité de Jean Prouvé reste la reconstruction des bâtiments détruits par les bombardements, l’éradication des bâtiments insalubres et la reconstruction de la ville autour de jardins. Il soumet ses projets au commissaire régional de la République qui en retiendra certains.

En mars 1945, Jean Prouvé est appelé à œuvrer à l’échelle nationale pour aider à la reconstruction du pays. Il collabore à ce projet titanesque de plus d’un million et demi de logements avec l’ingénieur Raoul Dautry. L’architecte réalise alors des Pavillons démontables 6×6 , constructions d’urgence pour répondre à la crise immédiate. Ces pavillons n’avaient pas vocation à durer dans le temps, mais certains datant de cette époque sont encore visibles dans l’est de la France.

Le projet de construction de l’usine de Maxéville avait été mûri depuis 1947. Le but de cette usine était d’assurer confortablement une production à grande échelle. Maxéville est situé dans la banlieue nord de Nancy, non loin d’axes de circulation importants, nécessaire à l’expédition et à la réception de pièces et matériaux.

Jean Prouvé, architecte de sa propre usine, démontre une fois de plus ses talents, sur une surface totale de 25 000 mètres carrés comprenant des ateliers de fabrication, et de stockage de matières premières.

Grâce à cette usine, des écoles préfabriquées, mais aussi de nombreux meubles, seront fabriqués par les deux cents employés du site. Les besoins toujours croissants d’après guerre poussent à la création en 1949, d’un atelier entièrement dédié à la fabrication de meubles en série.

Les ateliers de Jean Prouvé bénéficient alors du label « meubles de France » pour ses meubles démontables et transformables, en métal et en bois. Naissent alors ses modèles emblématiques comme son bureau Compas avec son piètement en équerre, le fauteuil Visiteur « version Kangourou » ou encore le bureau Présidence. De nombreux modèles de bahuts, tables basses, guéridons et grandes tables font leur apparition dans les lignes de production.

Jean Prouvé rencontre Steph Simon, ingénieur, qui devient son agent commercial. Ce dernier met en avant l’architecte dans des revues et des publicités dès 1951. Jamais loin de l’esthétique d’avant-guerre prôné par l’U.A.M. et de ses racines nancéiennes, Jean Prouvé continue à participer aux salons des Arts ménagers et des Arts Décoratifs, avec pour mot d’ordre : le fonctionnalisme.

L’autre credo de la production à Maxéville est celui des maisons usinées. En 1949, un accord avec le ministre Eugène Claudius-Petit permet à l’usine de s’enrichir d’une commande d’une douzaine de maisons pour la région parisienne, dans le quartier de Bellevue, à Meudon. En plus de cette commande, Jean Prouvé exposera les maisons Coques en 1951, au salon des Arts ménagers de Paris. Les espaces sont modulables grâce à des portes coulissantes entre le séjour et les chambres rendant l’intérieur de ces maisons, plus moderne que jamais.

L’architecte va également construire des maisons de vacances dans le Midi, notamment la Villa Dolander, face à la plage de Saint-Clair du Lavandou. Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1991.

Les projets architecturaux de Jean Prouvé sont nombreux et il se lancera, entre autres, dans la réalisation de deux maisons de type Métropole pour le comité interprofessionnel du logement à Tourcoing dans le Nord de la France.

En plus des logements, Jean Prouvé poursuit la réalisation de nombreux ensembles scolaires, fort de ses précédentes expériences dans le domaine. Les commandes de l’éducation nationale affluent pour l’école de Vantoux en Moselle classée Monument Historique en 2001, ou encore une école maternelle à Martigues.

Entre affront et renouveau

En 1952, Jean Prouvé, en désaccord avec son actionnaire principal « l’Aluminium français », sur la manière dont la société doit être gérée, est démis de ses fonctions. Il dira à ce stade de sa vie : « Je suis mort en 1952 ». L’architecte perd son usine, ses collaborateurs, ses brevets et jusqu’à sa propre raison sociale.

Si sa famille continue d’habiter à Nancy, Jean Prouvé situe son activité professionnelle à Paris afin de s’éloigner le plus possible de cet échec. En 1954, il s’associe à Michel Bataille, écrivain, Jean-Claude Aron, promoteur et Serge Kétoff, architecte, et crée une société appelée « Les constructions de Jean Prouvé ».

C’est à cette époque que Jean Prouvé crée le pavillon du centenaire de l’aluminium en collaboration avec Michel Hugonnet. Ce pavillon est plébiscité par les Parisiens qui se déplacent en nombre pour admirer cette manifestation du système constructif de l’architecte.

Sa société, bien que florissante, est absorbée par la Compagnie Industriels de Matériels de Transport. Jean Prouvé devient directeur du département de construction en bâtiments. Il accole son nom à l’entreprise et sa renommée en est décuplée. Les commandes affluent, il réalise des façades rideaux pour les lycées, les aéroports, etc. Et développe des techniques innovantes.

En 1954, Jean Prouvé décide de réaliser un rêve : construire sa propre maison dans sa ville natale, Nancy. La pièce principale de la maison sera le séjour, délimitée par de grandes baies vitrées. Les matériaux de prédilection de son art tels que le métal, la tôle, le verre et le bois seront utilisés pour la réaliser.

Deux ans plus tard, l’architecte s’atèle à la réalisation de la maison des « jours meilleurs » pour l’abbé Pierre, qui a vécu, tout comme Prouvé, la crise du logement d’après-guerre comme un véritable traumatisme. Jean Prouvé, proche des idées sociales défendues par cet altruiste réalise plusieurs maisons transportables et facilement modulables, pour loger les sans-abris.

Steph Simon, ancien agent commercial de Jean Prouvé signe avec ce dernier un contrat d’édition de meubles. Galerie incontournable du Paris moderne, la galerie Steph Simon exposera les travaux de Jean Prouvé jusque dans les années 1970.

En 1957, Jean Prouvé devient membre du Conservatoire national des arts et métiers. Pendant treize ans, l’architecte enseignera aux salariés en activité son savoir-faire. Il résume son enseignement par cette phrase « Il sera beaucoup dessiné, beaucoup démontré, parlé le moins possible ».

La révérence

Durant la décennie qui suivit, Prouvé occupe toujours son poste d’ingénieur-conseil et mène à terme de nombreux projets architecturaux, en accord avec ses aspirations artistiques muries depuis tant d’années. C’est également la décennie des récompenses. Il reçoit le prix Auguste Perret en 1963, puis est fait chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Au tout début des années 1960, bien qu’agnostique convaincu, Jean Prouvé s’attèle à la construction de lieux de culte en Moselle, en association avec l’architecte Eugène Voltz. Il conçoit trois églises, réalisées à partir d’une structure nomade.

Jean Prouvé conçoit également une maison appelée la maison Gauthier pour sa fille Françoise, son mari et leurs quatre enfants. Tout le savoir-faire du grand architecte transparaît dans cette maison.

Les années 1960 sont également marquées par la réalisation de stations de loisirs en montagne. Associé à Charlotte Perriand, il débute les travaux aux Arcs en Savoie. Un ensemble d’immeubles en copropriété comprenaient des logements d’une trentaine de mètres carrés, ainsi que des solariums.

De 1964 à 1967, Jean Prouvé aide à la réalisation de la tour Nobel sur les bords de la Seine. Et bien qu’il ne soit qu’un conseil dans ce projet, l’architecte restera dans l’histoire comme une figure marquante de cette architecture.

Depuis 1968 et jusqu’à sa mort en 1984, Jean Prouvé est à la tête d’un cabinet d’architecture, en tant qu’architecte-conseil indépendant. En 1971, Jean Prouvé défend le projet de réalisation du centre Georges Pompidou, de l’architecte Renzo Piano, en tant que président du jury du concours, et en tant qu’ancien professeur au Conservatoire national des arts et métiers. Ce projet qualifié d’élégant et astucieux par le maître verra le jour le 31 janvier 1977.

Au début des années 1980, Jean Prouvé poursuit la quête qui a toujours était la sienne : réaliser des architectures et du mobilier économique, s’adressant au plus grand nombre mariant les qualités de fonctionnalité et d’économie.

Jean Prouvé meurt dans la nuit du 23 au 24 mars 1984, dans la ville qui l’a vu naître et dans la maison qu’il s’est construite, témoin de ses rêves et de la créativité de cet architecte de génie, maître du métal et bâtisseur d’avenir.

Jean Prouvé travailla également avec les architectes Jacques et Michel André la rénovation de bâtiment à Nancy comme le Zoo et le Musée des Beaux-Arts. Les projets architecturaux laissèrent place à de nombreuses collaborations pour du mobilier scolaire, ainsi que du mobilier de jardin et la conception des meubles de l’hôpital Solvay.

L’architecte poursuivit ses collaborations avec d’autres de ses pairs, comme Tony Garnier pour le chantier de l’hôpital de la Grande-Blanche à Lyon. Aussi, avec les architectes Eugène Baudouin et Marcel Lods pour l’un des plus grands chantiers de Jean Prouvé : la Maison du peuple de Clichy.

Outre les architectes et les ingénieurs, Jean Prouvé côtoie des hommes politiques, comme Eugène Claudius-Petit, connu pendant la résistance, avec qui il imagine et produit ses fameuses « maisons usinées ».

Ses collaborations furent multiples et fructueuses et restent le témoin d’une modernité prônée au-delà des divergences.

Expertise et Estimation des œuvres de Jean Prouvé

Certaines œuvres de Jean Prouvé sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Jean Prouvé afin d’établir une estimation de votre pièce. 

Jacques-Émile RUHLMANN

Acteur incontournable de l’Art Déco

Considéré comme l’un des acteurs principaux de l’Art déco, Jacques-Emile Ruhlmann est un décorateur français d’origine alsacienne. Issu d’une famille de peintres en bâtiment, il est attendu à la succession de la maison familiale. Cependant, après son service militaire, il décide de dessiner ses propres meubles. Cela génère chez lui un intérêt certain pour l’art décoratif. Influencé par les architectes qu’il rencontre, cet artiste décorateur d’intérieur est un autodidacte devenu peu à peu un acteur majeur du style Art déco des années 20 et 30.

Evolution d’un visionnaire

Né à Paris en août 1879, Jacques-Emile Ruhlmann baigne dès son plus jeune âge dans l’Art décoratif. Fils d’industriels, spécialisés en peinture du bâtiment, il poursuit son apprentissage chez un peintre décorateur, il multiplie les rencontres avec des architectes et développe un intérêt certain pour le dessin au travers de ses recherches décoratives. Pour cet artiste Art déco, la fabrication des meubles modernes doit être inspirée des œuvres du XVIIIème siècle. Ce décorateur impressionne, séduit et réussi à conquérir tant il innove. Par son talent et sa curiosité, il réussit à réaliser des œuvres spectaculaires mettant en valeur de luxueux meubles dont les formes nouvelles pour l’époque séduisent un grand nombre d’amateurs.

L’importance du détail

Ce fabricant de meubles est avant tout un visionnaire, il cherche le raffinement, excelle dans ses techniques de finitions parfaites. Il ne cherche pas seulement la fonctionnalité, comme beaucoup à cette époque, mais cherche aussi la création de style. Il perfectionne ses techniques et destine ses meubles à de riches industriels, hommes politiques et personnages de la haute société.

Communiquer, un élément indispensable à sa notoriété

Cet artiste n’excelle pas seulement dans la conception de meubles, il est aussi un promoteur hors pair très influent auprès des critiques et des médias. Il gagne ainsi une renommée non seulement au travers de ses créations mais aussi de son sens relationnel.

Esthétisme & finesse de son mobilier

L’esthétisme révélé par ses pièces se caractérise par une grande influence de Joseph Hoffman tant par la finesse de leurs lignes que par un certain retour à la clarté. L’utilisation de bois nobles, l’inscription de marqueterie d’ivoire, d’ébène ou encore de bronze sont autant d’éléments caractéristiques de ses créations. Des meubles parmi lesquels on retrouve les tables à jeux fumoir Dubly, le cabinet “État rectangle” ou encore le Bureau dos d’âne.

Une œuvre d’une grande richesse

D’un esthétisme moderne, ces pièces forment un ensemble décoratif aux formes élancées, des œuvres empreintes de contrastes de matières, de richesses harmonieuses de couleurs, de finesses retrouvées sur les entrées de serrures, les poignées ou encore les sabots des pieds sculptés, un ensemble d’éléments dont nous saurons évaluer la teneur.

Expertise et estimation des œuvres de Jacques-Émile Ruhlmann

Spécialisé dans l’expertise d’œuvres d’art et de mobilier, Barnie’s estime les pièces de mobilier design de Jacques-Émile Ruhlmann dotées de particularités stylistiques singulières. L’estimation est gratuite et nous proposons de racheter comptant vos objets ou meubles dessinés par de ce créateur du XXème siècle.

Jacques-Émile Ruhlmann est connu pour son influence dans le domaine des Arts Décoratifs, comme sa « Commode Lassalle » ou encore son « Applique de forme octogonale » qui incarne tout le luxe du XXe siècle. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Jacques-Émile Ruhlmann pour en savoir plus sur sa cote.

 

Œuvres réalisées par Jacques-Emile Ruhlmann

Mobilier design

Sayed HAIDER RAZA

Tout d’abord entré à l’école des beaux art de Nagour, Sayed Haider Raza est le fondateur du Progressive artist group. Grâce à la bourse offerte par les gouvernements indiens et français, en 1950, il va entrer à l’Ecole des Beaux Arts de Paris. Cette entrée lui permettra d’acquérir un savoir-faire et des techniques occidentales lui permettant d’affirmer son identité artistique. Une formation qui le mènera jusqu’à l’obtention du prix de la critique en 1956, accordé pour la première fois à un artiste étranger. En tant qu’expert dans l’estimation et le rachat comptant de peintures et d’aquarelles Barnie’s vous propose une prestation haut de gamme et estime gratuitement les œuvres de Sayed Haider Raza.

L’émergence d’un réel talent

Les années qui suivent vont entretenir la réputation du peintre indien. Il participe à de nombreuses expositions individuelles et collectives par exemple à Venise, à Sao Paulo ou encore à New Delhi. Ces expositions vont ainsi lui permettre d’être reconnu comme premier peintre moderne. L’artiste connaît peu à peu une réelle notoriété internationale grâce à des œuvres telles que Carcassonne ou encore Italian Village. Ces œuvres reflètent ainsi ses talents de paysagiste abstrait dans une de ses première période.

L’influence de l’Inde

Né en 1922 à Madhya Pradesh, l’artiste mène tout d’abord des études à l’école de Nagpur. Ces premières études ont leur importance dans la trajectoire prise par l’artiste. En effet, les différents éléments de l’enfance de Sayed Haider Raza vont résonner tout au long de sa carrière. Au fil du temps ce peintre va s’orienter vers une peinture abstraite géométrique, avec des œuvres comme Composition géométrique, pour enfin s’orienter vers une peinture plus spirituelle. Le peintre est avant tout un coloriste, la couleur tient toute sa place dans son œuvre. Elle est le reflet d’une conception de la vie et d’une orientation artistique mais elle est aussi propre à la culture indienne tant présente dans ses créations.

Décrypter l’art de Sayed Haider Raza

Au travers de peintures réalisées par l’artiste c’est tout un monde aux couleurs chaudes qui résonne. La passion des couleurs reflète bien toute cette influence indienne empreinte de symbolisme, d’émotion, de valeurs et de croyances. Ses dessins s’inspirent des souvenirs de son enfance passée dans la forêt mais l’artiste s’inspire également des courants de pensée métaphysique indien. Plusieurs de ses peintures ont des cercles circulaires sombres sources selon lui d’énergie et de créativité. Cet artiste est très préoccupé par les énergies, c’est un moderniste soucieux de la qualité plastique de l’art. Pour toutes ces raisons Barnie’s acquiert régulièrement les œuvres signées de la main de Sayed Haider Raza. Véritable électron libre dans le paysage artistique mondial, il a su créer un style unique, alliance de l’héritage de son pays d’origine et de l’influence de plus de 50 ans en France à travers l’Ecole de Paris.

Expertise et estimation des œuvres de Sayed Haider Raza

Barnie’s recherche activement les peintures de Sayed Haider Raza. Nos équipes se déplacent rapidement pour réaliser une expertise de qualité et une estimation fiable de vos œuvres du peintre indien. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Sayed Haider Raza pour en savoir plus sur sa cote.

Sayed Haider Raza et ses œuvres d’art abstraites puisent, pour beaucoup, leur inspiration dans les souvenirs de l’artiste. L’un de ses plus célèbre tableau « La Terre » s’inspire de son village d’enfance en Inde, et en apporte une réinterprétation à travers une technique purement contemporaine et occidentale. Ce goût pour la représentation de son pays se ressent également dans la toile « Village en Fête, 1964 » où les couleurs chaleureuses nous invitent au voyage.

Œuvres réalisées par Sayed Haider Raza

Peinture

Sculpture

Line VAUTRIN

Surnommée la “poétesse du métal”, Line Vautrin est une artiste française guidée par sa volonté de liberté. Dotée de multiples talents, elle dessine, crée des bijoux et des objets de décoration. Née en 1913 à Paris, elle marquera son époque par sa volonté de ne pas se plier aux conventions artistiques de l’époque. C’est en qualité d’expert que Barnie’s vous propose d’estimer gratuitement vos bijoux et objets signés Line Vautrin.

Des débuts prometteurs

Née peu avant la guerre, cette créatrice commence à réaliser ses premières œuvres avant ses 21 ans. C’est notamment grâce à sa présence à l’Exposition universelle de 1937 qu’elle obtient une certaine notoriété. En présentant une collection de bijoux très diversifiée dans son stand, elle gagne en renommée et ouvre l’année suivante une boutique sur les Champs Elysées. L’engouement suscité par ses pièces uniques va participer à sa renommée et lui offrir une visibilité auprès d’une clientèle nouvelle.

Une recherche de la matière

Designer hors pair, elle va se concentrer sur la recherche d’une nouvelle substance grâce à laquelle elle réalisera un nouveau matériau qu’elle baptisera le “talosel”. Cette nouvelle matière va susciter l’intérêt de nombreux amateurs d’art mais aussi développer son œuvre. Line Vautrin va façonner, créer, faire chauffer cette nouvelle matière à base d’acétate de cellulose pour réaliser une grande partie de ses plus grandes œuvres. Des œuvres telles que le miroir coiffeuse nommé “Poisson” ou encore sa série de miroirs sorcières, agrémentés de figures ciselées, parmi lesquels “Charlemagne” ou encore “Soleil à pointes”. Cette artiste au grand pouvoir créateur offre ainsi une série d’objets d’art forts et complexes. Taille, matière, place et importance dans la carrière de la créatrice sont autant d’éléments indispensables à une bonne expertise d’œuvre d’art.

L’élégance et le raffinement

En tant que créatrice de bijoux, Line Vautrin s’essaie à de nouvelles techniques. Elle laisse libre cours à son imagination. Dans les années 40, elle élargit sa gamme, diversifie ses créations en créant notamment des boîtes en bronze tels que poudriers et piluliers. Incarnation d’un esprit de l’élégance, elle use des mots et des poèmes sur ses compositions. Donnant aux couvercles de petites boîtes dorées le luxe de l’esprit, elle réussit à confectionner des accessoires empreints d’élégances voire même de lyrismes comme par exemple lors de la réalisation d’un poudrier dont les mots “Pour toi mon amour” ornent cet accessoire de manière circulaire et raffinée, donnant une impression d’intimité.

Expertise et estimation des œuvres de Line Vautrin

Fondée en 2010, Barnie’s a pour vocation l’achat comptant d’œuvres d’art. Pour cette raison, nous nous proposons d’effectuer une estimation de vos œuvres de Line Vautrin. Nos équipes se déplacent rapidement pour réaliser une expertise de qualité des œuvres de la célèbre designer française.
Line Vautrin et ses œuvres anticonformistes sont très recherchées, comme son superbe “Miroir Soleil à Pointes N°2” qui présente un important travail des matières qui entourent le miroir et forment les rayons du soleil, aux reflets cuivrés. C’est surtout « La Lampe de Table Ananas de 1960 » qui incarne toute la personnalité décalée de la créatrice.

Œuvres réalisées par Line Vautrin

Miroir

Sculpture – objet

Les plus belles expositions de Line Vautrin

Expositions 

  • 1937, Exposition universelle de Paris, France
  • 1939, exposition au Salon des artistes décorateurs, Paris, France
  • Fin des années 1980 et début des années 1990 série d’expositions dont une au Victoria & Albert Museum, Londres, Angleterre

Rétrospective 

  • 1999, rétrospective « Secret de bijoux, Line Vautrin et onze créateurs d’aujourd’hui », Musée des Arts Décoratifs, Paris, France

Musées 

  • Musée des Arts Décoratifs, Paris, France
  • Victoria & Albert Museum, Londres, Angleterre

Line Vautrin, destin d’une créatrice, d’une parurière, à la modernité inégalée

Line Vautrin résume sa passion ainsi : « Qu’il s’agisse du métal, de l’émail ou de tout autre chose, j’aimais me “coltiner” avec la matière. J’aimais surtout inventer des histoires et les matérialiser à travers des formes diverses. L’infini s’ouvrait à moi…, seul manquait le temps ».

L’obstination et la passion pour guides : Line Vautrin, les débuts difficiles

Créatrice de bijoux et d’objets de décoration, designer et artiste avant tout, Line Vautrin est née à Paris, peu de temps avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, le 28 avril 1913. Son père était fondeur et bronzier d’art au Faubourg Saint-Antoine à Paris. Elle explique avoir vécu dans l’odeur du cuivre et avoir eu envie de fondre de petits objets dès son plus jeune âge.

La question de son avenir ne se pose pas : Line Vautrin veut devenir artiste et créer de ses propres mains, loin de ses expériences professionnelles aliénantes comme chez Schiaparelli, une maison de création de mode.

Après d’autres expériences professionnelles comme la photographie industrielle, Line Vautrin réalise ses premiers bijoux fantaisie et décide de se mettre à son compte. Forte de l’expérience technique que lui a transmise son père, la jeune femme crée, cisèle, et dore ses premiers bijoux. L’artiste explique que son premier bracelet était un rond de serviette, agrandi et façonné à son goût.

Les premières années de création sont difficiles pour l’artiste. Line Vautrin fait du porte-à-porte dans les rues de Paris et de Londres pour présenter sa collection qui tient dans une petite valise. Ses modèles plaisent, mais on est encore loin du succès prêté à ses créations aujourd’hui. Souhaitant rester maître de son art, Line Vautrin refuse de travailler pour les grandes maisons.

Les débuts de la reconnaissance

L’Exposition universelle de 1937 a marqué un tournant dans la vie de la créatrice. Elle y présente ses créations qui plaisent au grand public. Parmi ses créations sont présentés des poudriers, boîtes, broches, colliers ou cendriers de bronze doré, gravés ou émaillés, appartenant à la fois à l’art du bijou, par leur délicatesse, et à la sculpture par leur figuration expressive.

Cette exposition est une vitrine formidable pour Line Vautrin qui commence à se faire un nom. Suite à ce succès, la créatrice décide d’élargir la gamme de ses bijoux et réalise des parures à apposer sur les vêtements de dames.

Ses bijoux évitent les registres traditionnels de la joaillerie. La parurière présente une alternative à l’aspect classique de la bijouterie qui prévaut depuis toujours.

Les créations de Line Vautrin fonctionnent par séries, par thèmes. L’un de ses thèmes phares est celui de l’amour. Dans une centaine de créations, comprenant des boîtes à cigarettes et des poudriers, l’artiste donne vie à des rébus. Ses rébus sont multiples et très inventifs, figurant par exemple « l’amour fait passer le temps, et le temps fait passer l’amour » ou encore « j’ai grand appétit de vous ».

En 1938, Line Vautrin ouvre sa première petite boutique, rue de Berri à Paris. La clientèle se presse pour acquérir les dernières tendances en matière de bijou. Line Vautrin crée sans relâche de nouveaux modèles, plus élégant les uns que les autres pour parer les dames d’un supplément d’élégance.

Line Vautrin effectue son premier grand voyage en Crète puis en Egypte où elle découvre et étudie l’art de la parure sous l’Antiquité. De retour à Paris, et malgré le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l’artiste expose au Salon des artistes décorateurs ses boites, piluliers et autres étuis, décorés des rébus, devenus en quelque sorte sa marque de fabrique.

De la guerre au faste de la création

Les temps difficiles et de restrictions de la guerre influencent le travail de Line Vautrin, qui tente, par des parures, de renouveler le style des dames, privées de nouvelles robes. Si l’artiste utilise toujours son matériau de prédilection qu’est le bronze, elle se laisse séduire par d’autres matériaux aux propriétés diverses comme le bois ou encore le verre.

Le succès est au rendez-vous. Line Vautrin ne s’est jamais laissée guider dans ses choix, elle crée pour elle et pour « elles ». Ses boîtes et ses bijoux, rendant grâce à la fantaisie, plaisent aux femmes de son époque, amenant un peu de légèreté en ces temps difficiles.

En 1942, Line Vautrin fait la rencontre de Jacques-Armand Bonnaud, peintre notamment spécialisé dans la réalisation de décors de théâtre. Ils se marient dans l’année et auront une fille Marie-Laure. Cependant Line Vautrin laisse peu de place à la vie familiale et sentimentale, tout investie qu’elle est dans son travail de création.

Line Vautrin commence à connaître la gloire et son mari l’aide en mettant ses talents de peintre à son service. Il lui confectionne des cartons d’invitation ou des brochures mettant en valeur ses collections.

À la sortie de la guerre, Line Vautrin exploite toujours le bronze, mais aussi la terre cuite et le plastique. Son succès est tel qu’elle achète au cœur du Marais, l’hôtel particulier Mégret de Sérilly, où elle s’installe avec son jeune époux.

Line Vautrin fait également l’acquisition d’une boutique plus grande que la précédente au 63 rue du Faubourg Saint-Honoré. Son mari et elle rénovent également leur hôtel particulier, souhaitant en faire un lieu de goût, en grands amateurs d’art qu’ils sont.

Jacques-Armand réalise des fresques, des statuts ou encore des vitrines murales pour mettre en valeur les objets anciens chinés par le couple. Du mobilier de Gilbert Poillerat, aux œuvres en bronze de Diego Giacometti, en passant par les tapisseries tissées à partir de modèles anciens, tout est réalisé avec goût et souci du détail pour recevoir des invités prestigieux lors de soirées mondaines.

C’est également dans cet hôtel particulier que Line Vautrin installe ses ateliers de création et présente ses collections. Employant cinquante personnes, l’artiste crée au moins un modèle par jour, qu’elle produit en série limitée. La petite boutique de la rue de Berri n’est plus qu’un lointain souvenir.

Line Vautrin, une créatrice à l’inspiration propre

La curiosité de Line Vautrin la pousse à créer et renouveler son art chaque jour. Ce leitmotiv, ainsi que sa soif de curiosité, l’amènent à suivre son mari qui lui propose de s’installer au Maroc.

Ils quittent la France en 1949 et, dès son arrivée, elle ouvre un magasin pour présenter ses créations à Casablanca. Les parures riches et originales de la créatrice attirent une clientèle riche. Elle revient à ses premiers amours : le travail solitaire, contrairement à son mari qui crée dans la joie et la désinvolture, fréquentant les lieux de vie avec leur fille, Marie-Laure.

Leurs visions de la vie finissent d’altérer l’équilibre déjà fragile du couple qui se sépare l’année suivante. Line Vautrin ne trouve plus son bonheur de l’autre côté de la Méditerranée et décide donc de retourner à Paris avec sa fille. Jacques-Armand Bonnaud, lui, décide de rester, après avoir reçu de nombreuses commandes, notamment du futur roi Hassan II.

De retour à Paris, Line Vautrin est en quête de renouveau, personnel et créatif. Elle décide de s’essayer à de nouveaux matériaux. Bien qu’elle continue de créer des objets en bronze doré, l’artiste utilise un tout nouveau matériau appelé « rhodoïd », une sorte de matière de synthèse innovante.

Ce matériau est à la hauteur de ses ambitions artistiques, et lui permet de ne pas limiter sa créativité. Elle développe le brevet pour une matière similaire et lui donne le nom de « Talosel ». Cette résine synthétique, malléable et facile d’utilisation permet de renouveler l’art de Line Vautrin. Avec ce matériau elle crée notamment ses fameux miroirs sorcières, de forme convexe, qui transforment l’image reflétée.

Cette nouvelle matière se prête également à la réalisation de plus petits objets qu’elle affectionne tout particulièrement depuis ses débuts : les bijoux. Les formes, libérées des contraintes matérielles, se développent pour le plus grand plaisir de la clientèle, en demande de renouveau créatif.

Line Vautrin a un besoin perpétuel de renouvellement dans sa vie, ce qui se vérifie une fois de plus lorsqu’elle ouvre une nouvelle boutique pour présenter sa collection. Elle s’installe rive gauche à Paris, loin des autres magasins de décoration. Le pari de l’emplacement est gagnant puisque son enseigne connait un franc succès. Cette expérience fut enrichissante pour la créatrice qui a développé sa clientèle au-delà du quartier habituel des décorateurs et auprès d’une clientèle très riche et célèbre de l’époque. Brigitte Bardot était notamment une habituée et se rendait régulièrement dans sa boutique.

Depuis quelques années déjà, les magazines d’art de vivre et de décoration intérieure lui consacrent des articles comme dans Art et Industrie, et Décor d’Aujourd’hui. Des articles encensent son œuvre en France, mais également à l’étranger comme en Espagne ou encore dans les pays anglo-saxons comme l’Angleterre et les États-Unis.

Les prémices d’un nouveau projet : l’enseignement

En 1967, Line Vautrin ouvre une école d’art pour transmettre son savoir-faire, au 29 quai des Grands Augustins à Paris. L’artiste fait notamment appel à sa meilleure ouvrière depuis de longues années, Thérèse Patchayan, ainsi qu’à sa fille Marie-Laure, qui enseignera le savoir-faire de sa mère en France et dans le monde entier.

Line Vautrin enseigne le découpage des plaques de talosel, le détourage des motifs, le modelage, le collage, l’enrobage, et les incrustations à chaud de toutes sortes. Les objets étaient de toutes les formes, les miroirs, oxydés, parfois craquelés, régénérés son art antérieur.

Line Vautrin s’est toujours revendiquée comme étant artisane, et enseigne aussi bien à des pairs installés dans la profession, soucieux d’améliorer leurs techniques, qu’à de jeunes artistes en devenir souhaitant apprendre auprès de cette importante créatrice.

L’artiste souhaita exposer ses pièces qui auraient pu « remplir trois ou quatre salles » d’un musée et se tourna vers les musées parisiens, qui ne donnèrent pas suite, malgré de nombreuses relances. Peu importe, l’artiste se consacra avec plus d’acharnement que jamais à son art.

N’interrompant jamais ses recherches sur les formes et les matières elle brevète un procédé : les « pellimorphoses ». Cette technique a été définie plus tard comme étant des « expansions de plastiques colorés prises entre deux surfaces transparentes ». Cette matière synthétique était incrustée de petits morceaux de miroirs de couleur. Les « pellimorphoses » expriment son expérience surréaliste. Les créations issues de ce processus connaissent un succès cependant moins important que ses précédentes créations.

Ses idées sont de plus en plus empreintes du surréalisme. Elle publie un livre en 1986, intitulé « À la rencontre du Dragon ». Ce livre lui permet d’exprimer les crises et les doutes qui la tiraillent de plus en plus. L’artiste exprime son art par l’assemblage ludique de formes obscures. De son œuvre émane une fantaisie tactile.

La même année, en 1986, un grand nombre de ses créations, toutes plus originales les unes que les autres furent vendues aux enchères. S’ensuivirent plusieurs autres ventes de ses objets dans les années 1990 auprès de maisons de vente aux enchères telles que la maison Poulain Le Fur en 1996 et 1998.

Entre renouveau et hommage : les années 1990

En 1987, l’artiste fait la connaissance de David Gill, un collectionneur d’art qui deviendra son mécène. Il se porte acquéreur d’un grand nombre de ses œuvres réalisées en bronze et mises en vente aux enchères cette année-là.

Grâce à David Gill, Line Vautrin est exposée à l’occasion de nombreux évènements artistiques de par le monde. Et notamment au Victoria & Albert Museum de Londres. Cette rencontre est une bonne chose pour la créatrice, car l’intérêt autour de ses créations se trouve renouvelé.

Line Vautrin réinvente de nouveaux modèles et objets de décoration grâce au détournement de ses premières créations, le décor d’une boucle de ceinture devient celui d’un bracelet par exemple. La plupart de ses créations d’objets du quotidien trouvent leur pendant dans ses créations de bijoux.

En 1992 que Line Vautrin est nommée Chevalier des arts et des lettres par Jack Lang, ministre de la Culture. Passionnée, l’artiste créera jusqu’à son dernier souffle le 12 avril 1997 lorsqu’elle meurt d’un arrêt cardiaque à bientôt 84 ans.

Une vie de création, voilà ce qui résume le mieux le parcours d’une artiste partie de peu et qui a accompli de grandes choses. Pour Line Vautrin, le renouvellement est le reflet de toute vie intérieure.

Pierre SOULAGES

Né en décembre 1919 à Rodez dans l’Aveyron et décédé en octobre 2022, Pierre Soulages est un des grands maîtres de la peinture française. En réalisant plus de 1 550 tableaux, il a su s’imposer en créant des jeux de lumière et de couleur. Mais Pierre Soulages est avant tout une figure majeure de l’abstraction. Dès 1947, en présentant ses brous de noix au Salon des Surindépendants, il va attirer les regards sur des compositions charpentées. En effet, les œuvres présentées par l’artiste sont composées de larges tracés bruns différents de la peinture néo-fauviste.

Des matériaux riches de sens

Suite à ses premières expositions, Pierre Soulages va rencontrer Hans Hartung, mais également le très talentueux Francis Picabia. Au-delà d’une reconnaissance croissante, il est important de noter toute la simplicité avec laquelle l’artiste élabore ses toiles : il utilise notamment, dans un contexte encore difficile, un médium peu coûteux comme le brou de noix, mais cela ne retire rien de son style. Le résultat donne des constructions décomplexées dont le geste sobre de l’artiste révèle une énergie forte.

La quête du noir

Pierre Soulages est avant tout un peintre du noir et de la lumière. Au fil des années, il a su s’imposer et se faire reconnaître comme l’une des figures française contemporaine incontournable. Des éléments sont à noter, notamment sa relation au noir. C’est en 1979 que le peintre graveur invente l’Outrenoir. Le fait de se concentrer sur une couleur lui permet de réussir la conception d’un espace pictural qui semble se situer à l’opposé de monochromes traditionnels. De cette manière et grâce à ses recherches sur le noir, il entretient une relation à la lumière qui en fait le plus grand artiste français actuel.

Le rapport entre œuvre et spectateur

« Je ne représente pas, je présente » tels sont les mots de l’artiste pour décrire sa démarche lors d’un entretien avec Françoise Jaunin. Lorsqu’il parle de ses représentations d’arbres, la silhouette n’est pas apparente, seules restent présentes l’énergie structurelle et la manière dont la structure occupe la toile. Le but est avant tout de faire en sorte que les bandes fassent corps avec le support. C’est dans les reflets de la matière noire qu’il modélise à la surface de ses toiles que de l’ombre surgit la lumière. L’exemple des Outrenoirs en est la parfaite modélisation. L’artiste cherche à obtenir des nuances de gris à partir de la brillance perceptible dans le relief de la peinture. Ainsi, Soulages va faire ressortir un mouvement et des contrastes au gré des déplacements du spectateur.

Expertise et estimation des œuvres de Pierre Soulages

Certaines œuvres de Pierre Soulages sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Pierre Soulages afin d’établir une estimation de votre pièce.

Œuvres réalisées par Pierre Soulages

Peinture

Estampe — Multiple

Pierre Soulages, un artiste à la vitrine internationale

Expositions

  • 1947 : Les Surindépendants, Parc des Expositions, Paris, France
  • 1948 : Galerie Lydia Conti, Paris, France
  • 1948 : « Peinture abstraite française » Stuttgart, Exposition itinérante à Munich, Dusseldorf, Hanovre, Hambourg, Francfort et Fribourg, Allemagne
  • 1951 : « Pierre Soulages », Galerie Birch, Copenhague, Danemark
  • 1952 : « Pierre Soulages », Galerie Stangl, Munich, Allemagne
  • 1954, 1955, 1957, 1959, 1961, 1964, 1965 : Galerie Kootz, New York, États-Unis
  • 1955 : « Pierre Soulages Paintings », Galerie Gimpel Fils, Londres, Royaume-Uni
  • 1955 : La première Documenta, Exposition universelle de l’art contemporain, Cassel, Allemagne
  • 1956, 1960 : « Soulages », Galerie de France, Paris, France
  • 1968 : « Pierre Soulages — Paintings since 1963 », Exposition itinérante à Buffalo, Pittsburgh, et New York, États-Unis
  • 1974 : « Pierre Soulages », Atelier des Halles, Paris, France
  • 1989 : « Soulages : 40 ans de peinture », Exposition itinérante à Nantes, Valence et Kassel
  • 2001 : « Lumière du noir », Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg, Russie
  • 2005 : « Outrenoir, recent paintings », Robert Miller Gallery, New York, États-Unis
  • 2009 : « Soulages au Salon Carré du Louvre », Musée du Louvre, Paris, France
  • 2016 : « Pierre Soulages, le noir », Museum Folkwang, Essen, Allemagne
  • 2017 : « Les Soulages du Centre Pompidou », Musée Soulages, Rodez, France
  • 2019 : « Soulages au Louvre », Cours Carré du Louvre, Paris, France
  • 2020 : « Pierre Soulages la puissance créatrice », Espace Lympia, Nice, France

Rétrospectives

  • 1960 : Hanovre, Allemagne
  • 1963 : Copenhague, Danemark
  • 1966 : Houston, États-Unis
  • 1967 : « Pierre Soulages, rétrospective », Musée national d’art moderne, Paris, France
  • 1989 : « Pierre Soulages — 40 ans de peinture » Kassel, Musée IVAM de Valence, Nantes, France
  • 1994 : «  Une rétrospective », Palais des Beaux-Arts de Chine (Meschuguan), Pékin, Chine
  • 1996 : « Soulages noir lumière », Musée d’Art moderne de la ville de Paris, Paris, France. Exposition reproduite à Mexico, en Corée du Sud et en Allemagne
  • 2009-2010 : Rétrospective Pierre Soulages, Centre Georges Pompidou, Paris

Musées

  • Musée Soulages, Rodez, inauguré en 2014
  • Musée Fabre, Montpellier, aile consacrée à l’artiste depuis 2007
  • Centre Georges Pompidou, Paris
  • MoMA, New York, États-Unis

Fondations

  • Fondation Pierre Gianadaa, Martigny, Suisse, fondée en 1976
  • Fondation Louis Vuitton, Paris, France, fondée en 2006
  • Fondation Jean-Claude Gandur, fondée en 2010

Les principaux livres sur Pierre Soulages

  • BADIOU Alain, Pierre Soulages : Un peintre affirmationniste, éd. Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou, 2019, 24 p.
  • BOBIN Christian, Pierre, éd. Gallimard, 2019, 104 p.
  • DUBORGEL Bruno, Pierre Soulages Conques : la Lumière Révélée, ed.Bernard Chauveau, 2014, 48 p.
  • ENCREVÉ Pierre, Peintures (1946-2006), éd. Seuil, 2007, 480 p.
  • ENCREVÉ Pierre, L’œuvre complet. Peintures : 1946-1959, tome 1, éd. Seuil, 1994
  • ENCREVÉ Pierre, L’œuvre complet. Peintures : 1959-1978, tome 2, éd. Seuil, 1995, 336 p.
  • ENCREVÉ Pierre, L’œuvre complet. Peintures : 1978-1997, tome 3, éd. Seuil, 1998, 350 p.
  • ENCREVÉ Pierre, L’œuvre complet. Peintures : 1997-2013, tome 4, éd. Gallimard, 2015, 464 p.
  • FLECK Robert et OBRIST Hans Ulrich, Pierre soulages, éd. Manuella, 2017, 189 p.
  • JAUNIN Françoise, Pierre Soulages : Outrenoir, éd. La bibliothèque des arts, 2012, 158 p.
  • PACQUEMENT Alfred et NORA Pierre, Soulages au Louvre, éd. Gallimard, 2019, 166 p.
  • PACQUEMENT Alfred et ENCREVÉ Pierre, Soulages, éd. Centre Pompidou, 2009, 245 p.
  • VAILLAND Roger, Comment travaille Pierre Soulages?, éd. Le temps des cerises, 2012, 46 p.

Biographie complète : Pierre Soulages, un artiste français à la renommée séculaire et internationale

Lors d’une conférence à l’école du Louvre en 1984, Pierre Soulages explique son cheminement artistique :

« Très tôt j’ai pratiqué une peinture qui abandonnait l’image, et que je n’ai jamais considéré comme un langage (…). Ni image, ni langage. »

Cette vision de l’art a fait de lui le peintre français contemporain le plus célèbre du marché de l’art. Cent ans après sa naissance, le maître du noir et de la lumière fait toujours autant parler de lui. L’occasion de revenir sur un parcours artistique et une destinée humaine hors du commun.

Une destinée artistique semée d’embuche

Pierre Soulages est né le 24 décembre 1919 à Rodez dans l’Aveyron. Très jeune il s’intéresse au domaine archéologique, arpente les allées du musée Fenaille, et commence à exercer son talent artistique à travers la pratique du dessin et de la peinture. Ce besoin de créer devient vite quotidien.

Adolescent, Soulages suit des cours de dessin au lycée Foch de sa ville natale, puis entre à l’École des beaux-arts de Montpellier au début des années 1940. Le jeune artiste peut alors compter sur le soutien de sa mère, malgré une situation financière précaire et son statut de veuve.

En 1938, Soulages se rend à Paris où il s’inscrit aux cours de René Jaudon pour intégrer l’École nationale des beaux-arts, afin de préparer le concours de professorat de dessin. Il obtient son diplôme, mais stupéfait par l’académisme froid et le manque d’innovation de la part de ses pairs, Pierre Soulages décide de quitter l’enseignement. Il poursuit alors sa quête artistique seul, avec la bénédiction de son ancien professeur, loin des mouvances modernes autour de l’Académie Ranson ou de l’Académie Julian. Pierre Soulages souhaite une destinée hors des conventions.

Francisco de Zurbarán, Pedro de Campaña, Courbet et bien d’autres ont inspiré les créations de Pierre Soulages. Au-delà de la technique, ce sont souvent les variations de couleurs et la liberté de création qui captivent l’artiste. Les couleurs acidulées de Francisco de Zurbarán, la lumière dans les peintures de Véronèse et notamment dans le brocart de la robe de Sainte-Catherine dans son célèbre tableau « Mariage mystique de Sainte-Catherine », peint vers 1560.

C’est à Paris qu’il est marqué par des expositions rétrospectives sur l’œuvre de Paul Cézanne et de Pablo Picasso. La fascination pour ces artistes pousse Pierre Soulages à persévérer dans le domaine artistique. Mais très vite le manque d’argent et la montée du fascisme le poussent à retourner vivre à Rodez auprès de sa mère et de sa sœur. Entre désillusions et bonheur de retrouver les siens, ses sentiments sont partagés et son avenir artistique incertain.

La guerre fait rage en Europe, le jeune artiste est envoyé à Bordeaux puis à Nyons, servir pour l’effort de guerre. Il est démobilisé au début de l’année 1941 et part à Montpellier où il s’inscrit à l’École des beaux-arts afin de poursuivre son rêve de devenir professeur de dessin. Il passe ses journées au musée Fabre où il côtoie les chefs-d’œuvre de Pedro de Campaña, Francisco de Zurbarán et de Gustave Courbet.

Cette même année, il fait la rencontre de Colette Llaurens, qu’il épouse un an plus tard. C’est le début d’une collaboration artistique et d’un amour sans faille.

En 1942, sous l’Occupation allemande, les jeunes hommes en bonne santé sont envoyés en Allemagne afin de réaliser le Service du Travail Obligatoire dans les usines, mais Pierre Soulages fera exception à la règle. La période de l’Occupation fut synonyme d’insoumission certes, de la part de l’artiste, mais aussi de peur et d’appréhension tant la menace de la déportation en Allemagne pesait sur lui.

Pierre Soulages décide de partir pour le sud de la France avec de faux papiers. Il travaille en tant que régisseur dans le vignoble du mas de la Valsière, où il fait la rencontre de l’écrivain Joseph Delteil, l’une des figures marquantes de la vie de l’artiste. Joseph Delteil devient très vite son ami le plus proche et lui présente Sonia Delaunay, une figure marquante de l’art abstrait au XXe siècle.

En 1944, Pierre Soulages se rend à Toulouse, où il fait la connaissance de Jean Cassou, poète et fondateur du Musée national d’art moderne. En 1945 son beau-père lui propose le poste de directeur au sein de son entreprise d’import-export. Ce poste lui aurait assuré un train de vie très confortable et une vie calme, mais Pierre Soulages, convaincu que sa place est ailleurs, refuse et retourne à Paris.

À Paris, Pierre Soulages prône un art à l’opposé des trois paradigmes de l’art de son temps que sont, le colorisme (défendu par Fernand Léger, Henri Matisse ou encore Pablo Picasso), les signes expressifs, universellement perceptibles, ainsi qu’une perception encore trop objective de l’art. Umberto Eco parle de l’art de Pierre Soulages comme d’une « œuvre ouverte ».

Dès le début de sa création artistique, Pierre Soulages utilise des instruments de peintres, mais également des instruments de chantier, consistant en un véritable travail de construction autour d’un projet défini par ses émotions. Il maçonne, arrache, écrase, lisse, pour créer.

Après la guerre, Pierre Soulages s’installe avec Colette à Courbevoie puis rue Schœlcher à Paris. Ils vivent très modestement et connaissent la misère sociale et la disette de l’après-guerre, mais se nourrissent de leurs ambitions artistiques.

Très vite débarrassé de l’influence des modernes, Pierre Soulages crée et mûrit sa propre vision de la représentation artistique, refusant la couleur, il met en œuvre des compositions de signes hiératiques. Le peintre est soutenu en cela notamment par Francis Picabia et Hans Hartung. Ce dernier qu’il rencontre à l’exposition des Surindépendants en 1947 va durablement influencer sa création artistique. Ils se rejoignent sur l’idée que le dogmatisme de l’art abstrait doit être dépassé, le débat devant s’élever pour un renouveau artistique certain, dont ils seront les fers de lance. C’est grâce à Hans Hartung que Pierre Soulages rencontre Lydia Conti, galeriste, qui sera la première à lui donner une vitrine de choix.

La vie de Soulages est marquée de rencontres essentielles d’un point de vue artistique comme en 1948 où il fait la connaissance de Fred et Yves Klein, mais aussi de Gérard Schneider et d’autres, avec qui il va enfin pouvoir goûter à la notoriété.

L’avenir éclairé d’un maître du noir

Pierre Soulages connait enfin le succès à partir de 1948 avec l’achat, par différentes galeries d’art, musées, ainsi que part des collectionneurs de certaines de ses œuvres comme « Peinture 146 x 97 cm, 10 janvier 1951 », par le directeur du Musée d’Art moderne de la ville de New York : Alfred Barr. Cette peinture est aujourd’hui exposée au musée Fabre.

C’est à partir de 1950 que les titres de ses tableaux ne se résument qu’à leurs descriptions et à leurs jours de réalisation. Cette période est celle de l’harmonisation pour l’artiste, qui défend un peu plus sa monochromie, celle du noir. Cette même année, l’État français achète pour la première fois une œuvre de l’artiste.

Les années 1950 marquent la prospérité et la reconnaissance du travail de Pierre Soulages. Il fait installer un atelier à Sète, proche du musée Paul Valéry et un second rue Galande à Paris dès 1957. Attaché au sud de la France et à la région de Montpellier, Soulages trouve vite un intérêt à rencontrer des artistes importants localement, des acteurs du mouvement Supports/Surfaces comme Saytour et Meurice.

Les années 1950 marquent également une évolution du support de création. Pierre Soulages se consacre toujours à la peinture qui restera son médium de prédilection, mais débute un travail d’expression artistique sur d’autres supports, créant ainsi des eaux-fortes, et des lithographies.

L’artiste évoque le pouvoir de la peinture, emplie de sensations et d’émotions, son seul but étant de les transmettre avec le plus de véracité possible : « La réalité d’une œuvre c’est la manière qu’elle a d’être un tout cohérent, vivant, chargé de pouvoir (…) Les matières, les couleurs les rythmes (…) qui constituent une peinture non figurative ont (…) un pouvoir d’émotion. »

Les évènements se succèdent. Pierre Soulages est contacté par le marchand Samuel Kootz, qui met en valeur sa production artistique et devient son représentant. Le succès ne se fait pas attendre et le maître continue d’exposer tout autour du monde, d’abord à Cassel en Allemagne en 1955 à la première documenta, puis à Londres et à la galerie Charpentier à Paris.

Au-delà des frontières, un succès sans faille

Le succès de Pierre Soulages en France fut tardif et ce n’est qu’en 1967 qu’eu lieu la première exposition rétrospective de son œuvre au Musée national d’art moderne de Paris. En Allemagne le peintre était déjà connu et collectionné dès la fin des années 1940 notamment grâce à l’exposition en 1948 « Peinture abstraite française » à Stuttgart, puis montrée dans les musées de Munich, Dusseldorf, Hanovre, Hambourg, Francfort et Fribourg.

Parti à la conquête des États-Unis, il y rencontre de nombreux artistes, à la renommée grandissante, notamment Willem de Kooning, Mark Rothko ou encore William Baziotes. Bien que l’artiste continue de vivre en France, les Américains se prennent de passion pour l’artiste, et une rétrospective de son œuvre est présentée au musée de Houston en 1966.

Apprécié des amateurs d’art américains, Pierre Soulages est très vite exposé dans la galerie Betty Parsons à New York. Cette vitrine fut le point de départ du succès outre-Atlantique de l’artiste. Approché par un conservateur du Musée d’Art moderne de la ville de New York, James Johnson Sweeney, puis par Sidney Janis, le directeur de l’une des plus grandes galeries new-yorkaises, Pierre Soulages ne boude pas son succès. Il vit alors de son œuvre non pas en France, mais aux États-Unis et en Allemagne. André Chastel écrivait à ce propos comme pour confirmé ce succès à l’international que « Soulages est probablement plus connu et plus admiré à l’étranger qu’en France ».

Entre retour aux sources et innovations

Pierre Soulages trouve sa place en France dans les années 1960 et dispose alors de vitrines importantes dans des galeries d’art moderne, notamment à Paris. Bientôt les États-Unis et l’Allemagne lui tournent le dos, notamment lors de l’exposition en 1964 à la troisième Documenta de Cassel en Allemagne. Moqué pour son travail jugé répétitif et trop lyrique. Bientôt le pop art aux États-Unis détrône l’œuvre révolutionnaire de Pierre Soulages, avant un retour en grâce dans les années 1970.

Si le succès est moindre, le mythe n’est pas mort pour autant. De nombreuses expositions rétrospectives à Houston, et en Amérique latine, ainsi que le soutien des galeries en France, permettent à Pierre Soulages de continuer à vivre de son art.

Les années 1960 marquèrent un tournant dans la création artistique de l’artiste. Ses œuvres empruntent de néofiguratisme se renouvèlent, sans jamais que l’artiste ne se s’éloigne de sa conception subjective de l’art. Pierre Soulages a osé renverser les données de sa peinture, soutenu en cela par sa renommée internationale, certes fluctuante, mais toujours assurée.

Au tout début des années 1980, Pierre Soulages renverse une fois de plus les codes de son œuvre par la création de tableaux monopigmentaires. L’intérêt pour les œuvres du peintre fut relancé notamment grâce à une succession d’expositions dont la première s’est tenue à Cassel en 1989, et a été présentée notamment à Valence en Espagne et à Nantes. Puis la rétrospective de 1996 au Musée d’Art moderne de la ville de Paris finit de relancer son succès en France. Ses expositions s’exportaient dans le monde entier. La plus impressionnante de toutes fut certainement celle réalisée aux anciennes halles de marché de Hambourg, qui fit dire à Soulages que c’était « le plus bel espace (qu’il n’ait) jamais eu ».

Son travail sur les vitraux de l’abbatial de Conques en 1994, ainsi que la rétrospective qui lui a été consacrée deux ans plus tard, finirent d’ériger Pierre Soulages en tant qu’artiste français incontournable sur la scène nationale et internationale.

L’apogée d’un mythe vivant de la peinture contemporaine française

L’art de Soulages murit dans les années 1960 notamment avec la production de 21 toiles « macrographiques » (terme inventé par Harold Rosenberg). Le Musée national d’art moderne de Paris présente la première exposition Soulages en 1967, qui est un succès sans précédent. Dix ans plus tard, les œuvres de Pierre Soulages sont exposées au centre Pompidou dès son inauguration.

Son atelier (qui est encore le même actuellement) est déplacé rue Maubert à Paris en 1974. En 1975, l’artiste expose ses toiles à travers le monde, de Lisbonne à Dakar en passant par Paris. Le musée Fabre lui consacre une exposition parallèle à celle organisée par la galerie Frédéric Bazille en 1975. C’est également le point de départ pour Pierre Soulages de son entrée dans les collections du musée qui compte aujourd’hui 34 de ses toiles.

En 1979, Soulages débute ses expériences sur ce qu’il appellera plus tard « l’outrenoir ». Il en parle en ces termes « Outrenoir : noir qui cessant de l’être devient émetteur de clarté, de lumière secrète. Outrenoir : un autre champ mental que celui du simple noir. » Il peint alors des tableaux où le blanc et le noir se répondent jusqu’à ce que le noir envahisse toute la surface de sa toile.

Au-delà de sa création, l’artiste devient un personnage public connu pour ses talents et la grandeur de son œuvre. Il devient membre en 1983 du conseil d’administration du Grand Louvre. Plus tard certaines de ses œuvres et notamment deux grandes tapisseries réalisées par ses soins seront exposées au ministère des Finances.

En 1987 on lui confie un chantier qui marquera un tournant dans sa production artistique : il réalise les vitraux de l’abbatiale de Sainte-Foy de Conques qui a su mettre en évidence son travail sur la lumière. Ces « diffuseurs de lumière » permettent de se plonger dans le travail infini des variations lumineuses.

En 1989 une grande rétrospective de son œuvre lui est consacrée à Cassel en Allemagne, où 34 ans plus tôt il exposait pour la première fois ses œuvres.

En 1994, le premier volume du catalogue raisonné de l’œuvre de Pierre Soulages est publié par l’un des plus grands spécialistes de son art : Pierre Encrevé. Cette même année, les vitraux de l’abbatiale de Sainte-Foy sont inaugurés, offrant une luminosité incomparable à des amateurs toujours convaincus du génie de Pierre Soulages.

La ville de Rodez devient au début des années 2000 le berceau de l’art de Pierre Soulages. Le couple fait don à la ville d’une vingtaine de toiles constituant aujourd’hui le fond du musée portant le nom de l’artiste, inauguré en 2014. Cette collection, qui est l’une des plus importantes comprend aujourd’hui des toiles, mais également des bronzes et d’autres objets d’art créés par ses soins.

Ses dernières toiles datant du début des années 2000 sont plus légères, avec le noir comme source d’inspiration constante depuis 70 ans. L’artiste met en avant des traits de couleurs ocre, voire blanc horizontales, qui perturbe à peine la monochromie noire qui fait sa renommée.

À l’occasion du centenaire de l’artiste, le 24 décembre 2019, le Musée du Louvre lui rend hommage à travers une exposition qui est entièrement consacrée à son génie dans le Salon Carré du plus grand musée français.

Charlotte PERRIAND

Artiste plongée dès son plus jeune âge dans le monde de l’artisanat, Charlotte Perriand a su au fil des années se faire une place dans le monde du design. Élevée par une mère couturière et un père tailleur, elle n’hésite pas une seconde à mélanger les matières et les styles dans ses conceptions pour les insérer ensuite dans des coins de salons. Connu pour son expertise d’œuvre d’art et de mobilier Barnie’s estime vos œuvres signées Charlotte Perriand.

Un parcours riche en échanges

Charlotte Perriand a étudié à l’École de l’union centrale des Arts décoratifs de Paris entre 1920 et 1925. En tant qu’architecte et designer, elle décide ensuite d’ouvrir sa propre société de design d’intérieur, une société qu’elle dirige pendant 10 ans. Charlotte Perriand est fascinée par le mobilier d’intérieur, cet intérêt et sa curiosité l’ont ainsi amenée à travailler avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret, à Paris, des années 1920 aux années 1930, en tant qu’associée en charge de l’équipement et du mobilier. C’est grâce à cette expérience qu’elle va renforcer sa technicité, ses références et son savoir. Les meubles en tubes d’acier issus de leur partenariat seront par la suite édités par la maison Cassina.

Des expositions prometteuses

Perriand se fait connaître dès l’âge de 24 ans alors qu’elle expose son Bar sous le toit au salon d’Automne de Paris. Ce bar est composé d’une banquette en acier chromé spécialement créée pour son « appartement-atelier » de la rue Saint-Sulpice. Cette composition comprenait également des guéridons, des tabourets de bar aux piètements circulaires ou encore des tabourets bas aux piétements cruciformes. C’est grâce à cette exposition que l’artiste se fait acclamer par les critiques puis remarquer par Le Corbusier. Tout ceci mènera Perriand à réaliser la chaise longue LC4, à l’armature en acier, en collaboration avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret.

Des influences nippones fortes

En 1955, l’exposition «  synthèse des arts  » prend place au grand magasin de Takashimaya à Tokyo. Durant cette exposition l’artiste va réaliser une nouvelle version de sa chaise longue en lui octroyant cette fois des connotations plus asiatiques. Son idée est de créer la même chaise longue, mais en bambou et cela de manière artisanale. Son expérience au Japon va être marquante. Elle insuffle un nouvel élan à ses créations qui l’inspire notamment pour la création des étagères Nuage. Ce souffle artistique nippon se retrouvera dans le reste de ses œuvres et de ses démarches tout au long de sa carrière.

Une carrière jonchée de rencontres

Charlotte Perriand c’est le design, la conception architecturale, la rationalisation de l’espace, le mobilier aux multiples inspirations, mais c’est aussi et surtout les rencontres. Cette artiste a côtoyé les plus grands, elle a retrouvé Pierre Jeanneret et Le Corbusier, elle a rejoint la Galerie Steph Simon au côté de Jean Prouvé, elle collabore avec Serge Mouille ou encore Francis Jourdain, Raymond Templier ou Eileen Gray. Ainsi les années de collaboration, mais aussi l’immersion au cœur de la culture japonaise et l’association avec de nombreux artistes vont influencer son œuvre et lui permettre de valoriser un renouveau des valeurs esthétiques. Un apport spécifique donnant une impulsion nouvelle et une sensibilité moderne au design. Tous ces facteurs sont autant d’éléments que Barnie’s est à même d’estimer la teneur et cela gratuitement. En effet Barnie’s s’engage sur le principe du rachat d’œuvre immédiat et sans commission.

Expertise et estimation des œuvres de Charlotte Perriand

Société d’estimation d’objets d’art, nous recherchons activement les pièces de mobilier design de Charlotte Perriand. Notre équipe d’acheteurs qualifiés se déplace rapidement et réalise une estimation de qualité de toutes vos œuvres de la célèbre architecte et designer française. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Charlotte Perriand pour en savoir plus sur sa cote.

Charlotte Perriand est connue pour son jeu des matières et des styles, qui se superposent et se mélangent dans la plupart des meubles de sa carrière. On retrouve notamment ces audacieuses associations de modèles dans sa Bibliothèque Nuage  (1947) ou encore dans sa bibliothèque La maison du Mexique  (1962), qui offrent un sublime mélange de couleurs à la fois vives et douces.

Œuvres réalisées par Charlotte Perriand

Mobilier design

Charlotte Perriand, une figure incontournable de l’architecture et du design depuis 1925

Expositions 

  • 1925, exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, Paris, France.
  • 1926, 1927, exposition au Salon des artistes décorateurs, Paris, France.
  • 1929, exposition au Salon d’Automne, Paris, France.
  • 1935, exposition internationale, Bruxelles, Belgique.
  • 1936, exposition au Salon des arts ménagers, Paris, France.
  • 1937, exposition internationale, Paris, France.
  • 1941, exposition « Sélection-Tradition-Création », Tokyo, Japon.
  • 1950-1955, expositions à la Galerie Steph Simon, Paris, France.
  • 2005, exposition « Charlotte Perriand », Musée national d’art moderne, Paris, France.
  • 2008, exposition « Charlotte Perriand et le Japon », Grand Palais, Paris, France.
  • 2012, exposition « Charlotte Perriand, la photographie pour un autre monde », Musée Nicéphore-Niepce, Chalon-sur-Saône, France.
  • 2013, exposition « Charlotte Perriand et le Japon », Musée d’art moderne et contemporain, Saint-Étienne, France.

Rétrospectives 

  • 2005, rétrospective au musée national d’Art moderne, Paris, France.
  • 2019, rétrospective « Le monde nouveau de Charlotte Perriand », Fondation Louis Vuitton, Paris, France.

Musées 

  • Musée national des Arts modernes, Paris, France.
  • Musée des Arts décoratifs, Paris, France.
  • Musée d’art moderne et contemporain, Saint-Étienne, France.
  • Musée Nicéphore-Niepce, Chalon-sur-Saône, France.

Fondation 

  • Fondation Louis Vuitton, Paris, France.

Les principaux livres sur Charlotte Perriand

  • ADLER Laure, Charlotte Perriand, éd. Gallimard, 2019, 272 p.
  • BARSAC Jacques, Charlotte Perriand : L’œuvre complète Volume 1, 1903-1940, éd. Norma, 2015, 528 p.
  • BARSAC Jacques, Charlotte Perriand : L’œuvre complète Volume 2, 1940-1955, éd. Norma, 2015, 526 p.
  • BARSAC Jacques, Charlotte Perriand : L’œuvre complète Volume 3, 1956-1968, éd. Norma, 2017, 527 p.
  • BARSAC Jacques, Charlotte Perriand : L’œuvre complète Volume 4, 1968-1999, éd. Norma, 2019, 528 p.
  • BARSAC Jacques et CHERRUET Sébastien, Le Monde nouveau de Charlotte Perriand, éd. Gallimard, 2019, 396 p.
  • BARSAC Jacques, Charlotte Perriand et le Japon, éd. Norma, 2018, 336 p.
  • BERBARIAN Charles, Charlotte Perriand : Une architecte française au Japon 1940-1942, éd. Chene, 2019, 128 p.
  • COLLECTIF, Perriand Charlotte, un Art d’Habiter, éd. Norma, 2015, 512 p.
  • FLEURY Cynthia, BONY Anne, VERDENNE Elisabeth, Living with Charlotte Perriand, éd. Skira Paris, 2019, 370 p.
  • VERDENNE Elisabeth, Charlotte Perriand, éd. Assouline, 2005, 79 p.

Biographie complète : Charlotte Perriand, créatrice de modernité, entre Orient et Occident

Charlotte Perriand, avant-garde européenne et japonaise, fut une actrice majeure du design. Militante sociale convaincue, tournée vers le bien être de la société, elle fut une créatrice visionnaire dont le dogme a toujours été « L’important ce n’est pas l’objet, mais l’homme ».

Les prémices d’une pionnière de l’art de vivre

La première et la plus célèbre des designers françaises est née le 24 octobre 1903 à Paris. Charlotte Perriand est formée dans l’École des arts décoratifs créée par l’Union centrale des arts décoratifs, grâce à une bourse d’études.

Ce monde était alors inconnu pour la jeune artiste. Elle côtoie les jeunes filles d’origines bourgeoises et y fait notamment la rencontre de Jacqueline Lamba, la future épouse d’André Breton.

Henri Ranpin, peintre, décorateur et illustrateur français est le directeur de l’établissement. Avant de la soutenir, le directeur l’a mis au défi, afin d’intégrer la deuxième année d’étude dans l’école, de noircir plusieurs carnets de dessins durant tout l’été 1921, afin d’évaluer ses capacités créatrices. La jeune femme passe son été au jardin des plantes, et réussit à attirer l’attention de son professeur grâce à des talents artistiques, jusqu’alors insoupçonnés.

Pour Henri Rapin, et Charles Dufresne, peintre et décorateur français, il faut que la jeune artiste se fasse connaître par tous les moyens, ce qui se résume à l’époque à la participation au plus d’expositions possible.

En 1925, se tient l’exposition internationale des arts décoratifs à Paris. Charlotte Perriand est tout juste diplômée et décide d’y participer. Elle présente un « coin salon » et reconnaitra elle-même que son travail d’alors était « très moche ».

En 1926 elle fait la rencontre de son premier mari et tente de faire connaitre son image, notamment avec la préparation de son projet présenté au Salon d’Automne en 1927. Son « bar sous le toit » la fit connaitre à seulement 23 ans. Fascinée par le monde de l’industrie automobile, elle emploie le métal chromé pour ses meubles.

Jean Fouquet, un ami joaillier, lui conseille de lire l’Art décoratif d’aujourd’hui, et Vers l’architecture écrits par Le Corbusier. Ce fut une révélation pour Charlotte Perriand, qui reconnu nombre de ses inspirations et de ses ambitions dans l’œuvre de son ainé.

Charlotte Perriand s’inscrit dans une nouvelle génération d’artistes, qui bouscule les a priori artistiques et tente de fonder une nouvelle approche de la modernité. Ces figures importantes se nomment Sonia Delaunay, Jean Prouvé, Robert Mallet-Stevens, Eileen Grey ou encore Fernand Léger, qu’elle aura la joie de rencontrer tout au long de sa carrière.

Charlotte Perriand et Le Corbusier, une collaboration fructueuse

Elle décide de se rendre dans l’atelier de Le Corbusier, croquis et dessins sous le bras, avec la ferme intention de travailler avec l’architecte. Malheureusement, la rencontre se passe mal et Le Corbusier l’aurait congédié. Charlotte Perriand insiste et lui propose de venir voir son travail exposé au Salon d’Automne.

Accompagné de Pierre Jeanneret, Le Corbusier découvre avec un certain intérêt le travail de Charlotte Perriand. Finalement conquis par cette jeune universitaire, à la vision moderne et inspirante, il décide de lui laisser sa chance et l’embauche dans son atelier en 1927.

Le Corbusier avait ambitionné de créer des « machines à habiter » en imaginant la maison et les espaces à vivre comme un outil, adapté aux besoins de l’homme nouveau. Il s’éloigne du superflu et de l’artifice de l’ornement pour laisser place au fonctionnalisme le plus total. Cette liberté de création plait à Charlotte Perriand, qui renie alors son enseignement universitaire classique, pour entrer dans l’esprit nouveau, l’esprit moderne.

Engagée au sein de l’atelier de Le Corbusier, elle créera pour lui le mobilier le plus moderne et avant-gardiste jamais imaginé à l’époque. Une complicité se crée peu à peu entre Charlotte Perriand et Le Corbusier, malgré les exigences accrues de ce dernier. Elle dira à ce propos « Le Corbusier attendez de moi que je donne vis au mobilier ».

Indépendante et d’un tempérament entreprenant, Charlotte Perriand intègre la Société des artistes décorateurs notamment avec René Herbst, architecte-décorateur et Louis Sognot, décorateur et designer. Ils souhaitent exposer tous les trois au Salon des artistes décorateurs de 1929, mais on leur refuse une exposition commune. Ils quittent donc le groupe et se réunissent chez Hélène Henry, une créatrice de tissus pour fonder une nouvelle association : l’Union des Artistes Modernes (U.A.M.).

Cette association réunit des esprits modernes, des architectes, des ensembliers, des ferronniers, des verriers, des sculpteurs, des affichistes, des tapissiers, des peintres, des journalistes, etc. dans une conception de défense de l’art total. La synthèse des arts est une notion que Charlotte Perriand portera toute sa vie. Parmi les personnalités marquantes de ce groupe se détache Robert Mallet-Stevens, un grand architecte de l’époque, qui a notamment collaboré avec Jean Prouvé.

Déjà, la personnalité de la jeune designer s’affirme. Le groupe qu’elle a formé prévoit que ses membres adhèrent aux principes de l’art social, pur, accessible à tous, afin de s’éloigner d’une imitation pour la vanité de quelques-uns. En 1934, parait leur manifeste écrit par Louis Chéronnet et intitulé : Volonté de doter l’homme du XXe siècle d’un cadre raisonnable.

Charlotte Perriand et les membres de l’Union exposeront chaque année. Fernand Léger, célèbre peintre et artiste moderne du début du XXe siècle se lie d’amitié avec Charlotte Perriand, dès leur première rencontre à l’Ambassade d’Allemagne en 1930. Ils défendaient des idées proches, celles de défendre une nouvelle forme d’art moderne, et un fonctionnalisme agréable au service des gens.

En 1929, se tient le Salon d’Automne auquel Charlotte Perriand participe. Ce salon est l’occasion de présenter son travail révolutionnaire, notamment sa chaise à bascule, épousant la forme du corps. L’objet s’adapte au corps, à son mouvement, et non l’inverse. La firme Thonet accepte alors de produire une partie de son mobilier. Cette étape de démocratisation et d’accessibilité du mobilier moderne est une étape importante permettant de concrétiser le projet d’art social de Charlotte Perriand.

Elle y présente également un système de casiers innovant, aux matériaux variables comme le stratifié ou les feuilles d’aluminium. Les casiers, de dimension rigoureusement identique, sont juxtaposables, et superposables.

D’origine savoyarde, Charlotte Perriand se rend régulièrement à la montagne, et s’adonne notamment à ses loisirs préférés que sont le ski et la photographie. Quelques projets de mobiliers et de décoration d’intérieur y verront le jour, notamment aux Arcs, où elle a travaillé avec Jean Prouvé.

Charlotte Perriand fait peu à peu ses armes auprès de Le Corbusier, qui aura bientôt une confiance aveugle en son travail. En 1930, Le Corbusier est à Moscou pour un ambitieux projet, dont il confiera finalement les rênes à sa protégée. Plus tard, Charlotte participe à la réalisation de résidences particulières auprès de Le Corbusier.

En 1935, elle participe à la présentation de l’œuvre collective intitulée « Maison du jeune homme », à l’exposition universelle de Bruxelles. Le projet présentait les différentes pièces nécessaires à la vie saine d’un jeune homme, sur un plan de 57 min 2 s. Charlotte Perriand réalise la salle d’étude, Louis Sognot la chambre et René Herbst, le gymnase.

En 1936, elle participe au Congrès international d’architecture moderne et part pour la Russie où elle étudie le communisme et tente d’en comprendre les enjeux. Suite aux élections législatives en France, qui donnent le Front Populaire en tête, les commandes officielles affluent pour Charlotte Perriand.

L’architecte publie des articles pour argumenter en faveur de l’équipement moderne et milite pour un art social. Elle explique aux Françaises pourquoi il faut abandonner les meubles traditionnels ornés, qui sont beaucoup trop encombrants contrairement à ses casiers modulables et ergonomiques. Elle s’engage sur les questions sociales et notamment sur la salubrité et l’hygiène dans les villes. Charlotte Perriand participe à ce propos à la construction de nombreux intérieurs tout au long des années 1930, où les gros plateaux de bois font office de tables et où l’usage des matériaux robustes et peu couteux permet aux gens les plus pauvres de vivre décemment.

Peu à peu, Charlotte Perriand se spécialise dans la réalisation d’habitations où n’est gardé que le strict nécessaire, excluant tout superflu et ornement. Elle développe cette vision au sein de son propre appartement de 57 m2 situé au dernier étage d’un immeuble dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Cette conception de l’espace est devenue un modèle pour les logements d’urgence d’après guerre.

En 1937, Charlotte Perriand participe à la réalisation du Pavillon des temps nouveaux aux côtés de Le Corbusier et de Pierre Jeanneret, ainsi qu’au Pavillon de l’agriculture. Elle y réalise des montages et des collages avec l’aide de Fernand Léger.

Cette même année, après dix ans de bons et loyaux services, Charlotte Perriand met fin à sa collaboration avec Le Corbusier, afin de monter des projets avec Pierre Jeanneret et Jean Prouvé.

Charlotte Perriand, pont entre Orient et Occident

Entre 1937 et 1940, Charlotte Perriand fait des projets pour l’entreprise « l’Aluminium français » en collaboration avec Jean Prouvé et Pierre Jeanneret. Elle travaille notamment à des projets immobiliers à Méribel, puis aux Arcs dans les années 1960.
En parallèle, Charlotte Perriand est sollicitée par le rédacteur en chef du journal Le Soir, Jean-Richard Bloc, pour réaliser son bureau. De ce projet nait son fameux bureau avec plateau de forme « boomerang », en sapin, avec un piétement très étonnant et presque sculptural. Elle reprend le bois et les casiers suspendus ainsi que les étagères, qu’elle avait déjà produits.

C’est en février 1940 qu’une proposition vient changer le cours de sa vie et de sa création. Charlotte Perriand reçoit une proposition surprenante d’un ministre japonais, l’invitant à venir au Japon afin d’apporter une aide au pays pour le développement de l’artisanat et de l’industrie sur place. C’est par le biais d’un stagiaire japonais travaillant chez Le Corbusier, nommé Sakakura, que le nom de la jeune Designer fut mis en avant pour réaliser cette mission.

Le Japon à l’époque est encore un pays très mystérieux, fort de ses traditions et de ses coutumes, que les Européens maitrisent très peu. Elle hésite à partir et quitter la France, ainsi que ses proches pour une durée indéterminée, en ces temps troublés, mais Fernand Léger, va vite dissiper ses craintes. Charlotte Perriand part pour le Japon et s’exclame : « Je vais occuper une place que les boschs n’auront pas ».

Sur place, Charlotte Perriand découvre une autre façon de voir le monde et comprend qu’au Japon les traditions remontent aux sources des choses : elle part alors à la quête des sources de l’objet, comprenant que celui-ci est important pour tous les aspects du quotidien.

Passionnée de photographie, Charlotte Perriand photographie ses sources d’inspiration au Japon et s’intéresse à de nouveaux matériaux comme le bambou. Elle étudie ses caractéristiques et l’utilise bientôt pour réaliser son mobilier, résistant et souple, par le biais de techniques anciennes japonaises. Sa célèbre chaise longue de repos en métal chromé est désormais réalisée à partir de bambou et de bois.

Charlotte Perriand, redécouvre la paille, le bois, qu’elle inclut dans son mobilier. Elle travaille des matériaux que les premiers modernes avaient rejetés au profit du métal et d’autres matières innovantes comme le plastique.

C’est dans ce dialogue entre tradition et modernité que Charlotte Perriand trouve l’équilibre de sa création. La dimension artisanale au Japon est encore très importante et très respectée à l’époque où les meilleurs artisans étaient surnommés les « dieux vivants », comme les Hamada, célèbres céramistes de l’époque. Elle découvre l’architecture traditionnelle japonaise et y retrouve le principe des tatamis d’une dimension rigoureusement établi, les panneaux coulissants, etc. Cette logique est d’une très grande modernité et Charlotte Perriand y adhère aisément.

En 1941, Charlotte décide de monter une exposition à Tokyo, intitulée « Sélection-Tradition-Création » en collaboration avec les grands magasins au Japon : Takashimaya. Elle interroge l’artisanat japonais, sélectionne ses innovations modernistes, et l’expose.

Elle vit au Japon pendant toute la Seconde Guerre mondiale, fait la rencontre de Jacques Martin, son futur mari, avec qui elle aura une fille, Pernette. C’est en 1945 que Charlotte Perriand retourne enfin en France. Elle renoue avec Le Corbusier et lui apporte son aide pour le projet de l’unité d’habitation à Marseille. Elle intègre dans ce projet des portes coulissantes traditionnellement utilisées au Japon, ainsi qu’une ouverture et un éclatement de l’espace.

À son retour en France, Charlotte Perriand fait également face à la détresse et à la misère sociale. Elle souhaite être associée à des projets de reconstruction, pas seulement pour la création de mobilier, mais aussi pour la reconstruction des bâtiments. Formée en tant qu’architecte auprès de Le Corbusier, elle n’était cependant pas diplômée et méprisait l’ordre des architectes créé sous Pétain. Elle regrettera toute sa vie de ne pas avoir été reconnue comme architecte professionnelle, car il est difficile de dissocier mobilier et immobilier.

En 1952, Charlotte Perriand signe un contrat d’atelier avec les ateliers Jean Prouvé qui lui confièrent deux missions en tant que directrice artistique du département des meubles. La première était d’améliorer l’esthétique et les dimensions pratiques des meubles de Jean Prouvé. La seconde consistait à apporter de nouveaux meubles en fabrication en série à l’usine.

Ils travaillent ensemble à la confection de nouveaux meubles comme les bibliothèques « Tunisie » et « Mexique ». Mais bientôt les ateliers Jean Prouvé, qui éditaient le mobilier de Charlotte Perriand, connaissent des difficultés.

Elle se tourne alors vers Steph Simon et sa galerie sur le boulevard Saint-Germain, qui lui édite ses meubles à partir de 1956. Pendant dix ans, la galerie Steph Simon sera un phare dans le domaine de la création artistique moderne.

En 1955, la designer retourne au Japon, car son mari est nommé directeur de l’Agence Air France à Tokyo. Là, elle réalise l’aménagement des locaux de l’agence et renoue contact avec ses amis japonais. Elle propose la tenue d’une exposition alliant les céramiques de Fernand Léger, aux tapisseries de Le Corbusier, aux peintures du jeune Soulages.

Dix ans plus tard, Charlotte Perriand réalise l’aménagement de la résidence de l’ambassadeur du Japon, Akira Matsui, à Paris. Le mobilier de style moderne est fidèle à son style épuré et avant-gardiste. À son mobilier se mêlent des objets d’art importés du Japon.

En 1973, Charlotte Perriand réalise la « Maison du thé », dans les jardins de l’Escaut à Paris. Là, elle tire la leçon de tous les enseignements appris au cours de son long séjour en Asie : les voilages côtoient le mobilier en bambou, et les cloisons à la japonaise. Ce projet constitue le point final de l’aventure japonaise de Charlotte Perriand.

Son style a souvent été repris, copié, revisité, car la créatrice inspire par ses formes fonctionnalistes nouvelles. Très ouverte à la jeune génération de designers, Charlotte Perriand a longtemps enseigné son art aux nouvelles générations de designers. Elle les encourageait à imposer leur vision de la modernité, avec toujours l’idée que l’homme est au cœur de tout. Elle disait à ce propos : « On a tendance à faire un objet, pour l’objet, l’homme est absent, mais attention il ne faut pas se tromper de sujet ».

Charlotte Perriand s’est éteinte à l’âge de 96 ans le 27 octobre 1999, laissant derrière elle, une vision moderne de l’aménagement intérieur et du design, dont le modèle lui survivra longtemps encore.

Dimitri CHIPARUS

Dimitri Chiparus, aussi appelé Demeter ou Demetre Chiparus, est né à Dorohoi en Roumanie en septembre 1886. Son parcours est ponctué de voyages entre l’Italie et la France. En 1909, l’artiste sculpteur se rend en Italie où il suit les cours de Raffaello Romanelli. Par la suite, il part pour la capitale française pour parfaire sa formation à l’École des beaux arts avec Antonin Mercie et Jean Boucher.

L’alliage des matières

La combinaison de bronze et d’ivoire, aussi appelée chryséléphantine, a eu un effet remarquable sur le travail de l’artiste. En effet, cet alliage donne de l’éclat, de la brillance et un effet stylistique personnalisé. Durant cette période, son travail sur la matière se trouve enrichi par sa série de figurines d’enfants. La récréation ou encore Lazzarone, dit aussi Le petit joueur d’accordéon, en sont les parfaits exemples.

Sculptures aux influences égyptiennes

Dimitri Chiparus est un sculpteur du mouvement Art Déco, principalement connu pour ses sculptures chryséléphantines représentant des danseuses. La plupart de ses plus grandes œuvres sont réalisées entre les années 1914 et 1933. Durant les années 20, les créations du sculpteur sont inspirées des travaux de fouilles en Égypte, notamment par la découverte de la tombe de Toutankhamon. Cette influence va se retrouver par la suite dans la réalisation de danseurs aux costumes égyptiens, aux poses variées. Son travail sera de plus inspiré par les Ballets russes et le music-hall.

Les bronzes de Chiparus

La maturité du travail de l’artiste atteint donc des sommets début 1920. Des sculptures remarquables tant par leur technicité que par la qualité des matériaux contribuent à sa notoriété. Mais c’est avec sa Danseuse au cerceau (c.1925), inspirée par la danseuse Zoula de Boncza des Folies Bergères, qu’il va réaliser une de ses plus brillantes œuvres.

Un style unique

Les sculptures chryséléphantines de Chiparus sont très recherchées sur le marché de l’art. Les célèbres danseuses que l’artiste a mises en scène dans une ambiance des années 30 sont très appréciées pour leur formidable mélange de matières. Les statuettes de bronze et d’ivoire reposent sur un socle en marbre ou bien en onyx qui s’associent pour former une scène pleine de joie.

Ses sculptures Art déco, d’une grande élégance, sont aujourd’hui reconnues internationalement et bénéficient d’une présence permanente au musée La Piscine de Roubaix ainsi qu’au musée d’Art nouveau et d’Art déco de Salamanque en Espagne.

Œuvres de Dimitri Chiparus

Expertise et estimation des œuvres de Dimitri Chiparus

Vous possédez une sculpture ou une céramique de Dimitri Chiparus ? Les équipes de Barnie’s vous proposent une estimation de vos œuvres et s’engagent à vous transmettre une offre d’achat au prix du marché (sans obligation de vente). Pour recevoir votre offre d’achat, il vous suffit de renseigner le formulaire en y joignant des photographies de votre ou de vos pièce(s).

N’hésitez pas à consulter notre page dédiée à la cote des oeuvres de Dimitri Chiparus pour en savoir plus sur les prix de vente de ses œuvres.

Francois-Xavier LALANNE

Sculpteur, graveur, François-Xavier Lalanne a su s’imposer comme un artiste de référence de notre époque. Fort de sa formation à l’Académie Julian il fera sa première exposition de peinture à la galerie Cimaise en 1953 à Paris.

Parcours d’un sculpteur, graveur sur cuivre, designer

François-Xavier Lalanne est né à Agen en 1927. Après une scolarité chez les jésuites, il se rendra à Paris étudier la peinture, le dessin et la sculpture. Cette approche du monde de l’art va ainsi lui permettre de découvrir de nombreux artistes du surréalisme comme par exemple Max Ernst ou Marcel Duchamp. Mais cette expérience parisienne va également lui permettre de côtoyer des artistes tels que Brancusi, Dali ou encore Magritte. Ces rencontres vont influencer de manière significative ses créations et son œuvre.

Les arts décoratifs au cœur de son œuvre

L’œuvre de ce sculpteur suscite rapidement l’intérêt de grandes figures. En 1950, il va notamment décorer la nouvelle boutique parisienne de Dior située avenue Montaigne. Un décor élaboré avec le jeune assistant Yves Saint Laurent, qui deviendra par la suite un fervent admirateur. Puis de grands collectionneurs tels les Rothschild vont se pencher sur ses œuvres et voir en lui un grand artiste. En 1956, la rencontre avec  Claude Dupeux, va donner une nouvelle impulsion à sa carrière. Tous deux se marient et commencent ensuite à travailler sous le nom Les Lalanne. Leur première exposition aura lieu à la galerie J. à Paris et sera un de leur premier succès. Cette exposition présentera notamment un rhinocéros abritant un bureau. Cela marquera le début du courant mené par les deux artistes mêlant sculptures et meubles.

La représentation animale

François-Xavier Lalanne est avant tout connu pour son bestiaire et ses créatures duplices, composites. Tout au long de sa carrière, il va incorporer des animaux dans les meubles qu’il dessine. Des meubles uniques et représentatifs de l’art décoratif tels que la boîte de sardine-canapé ou encore le mouton utilisable comme fauteuil. Une des volontés de l’artiste étant d’allier le beau à l’utile et de s’approprier l’art car comme le mentionnait le designer “Quand on peut s’asseoir sur une œuvre, elle devient plus familière”.

Expertise et estimation des œuvres de François-Xavier Lalanne

Au fil des années Barnie’s Art Invest a su étayer un sens de l’expertise de plus en plus pointu. C’est, entres autres, grâce à notre expérience que nous sommes désormais à même d’évaluer vos œuvres de François Xavier Lalanne. Notre équipe d’acheteurs qualifiés se déplace rapidement et réalise une estimation gratuite et de qualité de toutes vos œuvres du sculpteur français.

Parmi toutes les œuvres représentant des animaux, certaines des sculptures de François-Xavier Lalanne comptent parmi les plus belles et les plus recherchées. Sa sculpture « Deuxième Rhinocéros » est un formidable jeu de matières. Elle est savamment composée de laiton, bois, cuir, et acier qui en font l’une des œuvres les plus appréciées des amateurs d’art. Il en va de même pour la deuxième édition de son « Gorille de Sûreté de 1984« , entièrement constitué de bronze.

Œuvres réalisées par François-Xavier Lalanne

Sculpture

Mobilier

François-Xavier Lalanne, les plus belles expositions

Expositions

  • 1952, première exposition personnelle, Paris, France
  • 1966, 1970, 1974, exposition « Les Lalanne », Galerie Alexandre Iolas, Paris, France
  • 1967, exposition à The Art Institute, Chicago, Illinois, États-Unis
  • 1970, exposition « Les Lalanne », Galerie Iolas, Milan Italie et Genève, Suisse
  • 1972, exposition «  X. Lalanne », Maison de la culture, Amiens, France
  • 1973, exposition « Lalanne », Maison de la culture, Amiens, France
  • 1974, « F.X. & C. Lalanne » Royal Scottish Academy, Édimbourg, Grande-Bretagne
  • 1975, exposition « Les Lalanne », Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, Paris, France
  • 1975, exposition « F.X. et Claude Lalanne », Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, Pays-Bas
  • 1976, exposition « Les Lalanne, Galerie Sara Gilat, Jérusalem, Israël
  • 1977, exposition “Les Lalanne”, Art Museum of South Texas, Corpus Christi, Texas, États-Unis
  • 1980, exposition “Les Lalanne”, Château de Sédières, France
  • 1980, exposition “Le monumentaux de Lalanne”, Chapelle de la Villedieu, Saint-Quentin-en-Yvelines, France
  • 1983, exposition “Les Lalanne, la Magie blanche dans la vie de tous les jours”, Atelier 74, Annecy, France
  • 1983 “Les Lalanne”, Musée de Nemours, France
  • 1985, exposition, Galerie Holin, Miami, États-Unis
  • 1989, exposition “Les Lalanne”, Galerie Art Project, Nice, France
  • 1990, exposition “Les Lalanne”, l’Hippodrome, Douai, France
  • 1991, exposition “Les Lalanne”, Château de Chenonceau, Chenonceau, France
  • 1997, exposition “Les hippopotames”, Mikomoto, Tokyo, Japon

Rétrospectives

  • 1998, rétrospective “Les Lalanne à Bagatelle”, Parc de Bagatelle, Paris, France
  • 2010, rétrospective consacrée à François-Xavier et Claude Lalanne, Musée des Arts décoratifs de Paris, France
  • 2021, rétrospective « Les Lalanne à Trianon », Domaine du Petit Trianon et du Hameau de la Reine, Versailles

Musées

  • Musée national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, France
  • Jardins du Palais de l’Élysée, Paris, France
  • Fonds National d’Art contemporain, Paris-La Défense, France
  • Parc Georges-Brassens, Paris, France
  • Musée des Arts Décoratifs, Paris, France
  • Musée Yves-Saint-Laurent, Paris, France
  • Musée national et Manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie, Paris, France
  • Place des oies, Sarlat-la-Canéda, France
  • Château de Brécy, Saint-Gabriel-Brécy, France
  • Musée de la Vallée, Barcelonnette, France
  • Fonds Régional d’art contemporain de Picardie, Amiens, France
  • Musée de l’Abbaye de Sainte-Croix, Les Sables-d’Olonne, France
  • Musée d’Art Moderne Dunkerque, France
  • Musée des Beaux-Arts, Agen, France
  • Manufacture et Musée nationaux, Sèvres, France

Musées à l’étranger 

  • Musée Reflex, Anvers, Belgique
  • Musée Cooper-Hewitt, New York, États-Unis
  • Château de Winsdor, Grande-Bretagne
  • Musée de plein air Hakon, Japon
  • Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, Pays-Bas

Fondations 

  • Fondation Bemberg, Toulouse, France
  • Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse

Les principaux livres sur François-Xavier Lalanne

  • ABADIE Daniel, Lalanne(s), éd. Flammarion, 2009, 352 p.
  • DANNATT Adrian, François-Xavier and Claude Lalanne, In the Domain of Dreams, éd. Rizzoli Usa, 2018, 272 p.
  • GABET Olivier, Les Lalanne, catalogue préfacé par Hélène David-Weill, introduction par Béatrice Salmon et Dominique Forest, éd. Musée des arts décoratifs, 2010, 143 p.
  • MARCHESSEAU Daniel, Les Lalanne, éd. Flammarion, 1998, 157 p.
  • ROSENBLUM, Les Lalanne, éd. Skira, 1991, 142 p.
  • RUSSELL John, BROWNSTONE Gilbet et GAUTHIER Blaise, Les Lalanne, éd. SMI, 1975, 108 p.

Biographie complète : La nature représentée par François-Xavier et Claude Lalanne

La représentation de l’animal en sculpture existe depuis des temps immémoriaux, mais a connu un essor de popularité depuis le XIXe siècle.

Antoine-Louis Barye est alors le plus grand sculpteur animalier, célèbre pour son modelé expressif et son réalisme dynamique. Plus tard, au XXe puis au XXIe siècles, le renouvellement constant de la représentation animale par des artistes tels Rembrandt, Bugatti, ou François Pompom, a permis de maintenir la cote du sujet animalier, dont François-Xavier et Claude Lalanne sont aujourd’hui les fers de lance.

L’univers des époux Lalanne, peuplé d’animaux réalistes et parfois étranges, sert l’art moderne tel qu’il est conçu dès le milieu du XXe siècle. L’intérêt pour ces sculptures utilitaires proches de la nature est loin de tomber dans l’oubli.

Le bestiaire des époux Lalanne

Les époux Lalanne aiment et célèbrent l’univers animalier, et la nature en général. Le réalisme est au cœur de leur démarche artistique, notamment pour Claude, qui a expérimenté l’empreinte, le moulage, et la galvanoplastie. Bien que l’on a souvent rapproché l’œuvre des époux Lalanne de l’Art nouveau, il n’en est rien. La nature dans l’œuvre de ces derniers n’est pas stylisée, elle est réaliste. De plus, si la flore est présente dans l’œuvre des époux Lalanne, c’est le sujet animalier qui domine leur production.

Leur atelier et leurs sources d’inspiration sont leur jardin, les campagnes et les forêts. Ils travaillent avec et pour la nature qu’ils restituent de la façon la plus vraisemblable possible, sans artifice. Dans sa sculpture en bronze « Lapin chou », Claude Lalanne mêle deux représentations très réalistes d’un chou et d’un lapin, qui s’ornent mutuellement.

Leurs recherches s’inspirent sûrement du bestiaire de Bernard Palissy au XVIe siècle, mais également d’autres artistes comme Falize pour son travail d’orfèvre sur les couverts naturalistes, qui rappellent ceux réalisés par Claude pour Dali en 1965 qui se terminent en coquille d’escargot ou encore les couverts pour Alexandre Iolas en 1966 en argent, animé de motifs floraux.

Ils collaborent avec la manufacture de Sèvres et s’inspirent de Léon Kann, dessinateur et modéliste, dont le motif principal d’ornement est l’ombelle. Jean-Joseph Carriès, sculpteur et céramiste proche du mouvement symboliste, est une autre source d’inspiration, notamment lorsque les époux réalisent les « Escargots-doigts » ou encore les « Colliers bouches » de Claude Lalanne. Si les époux n’ont jamais revendiqué s’inspirer de ces artistes, ils restent des descendants de leur lignée artistique.

Le rapport à l’environnement et à la nature est donc primordial pour les époux Lalanne. De « La Mouche » à « La Sauterelle », réalisées dans les années 1960, tout un répertoire se fait jour. Ces artistes créent la nature, pour la rendre à elle-même et celle-ci n’a d’autres intérêts que de s’y fondre. La nature va même jusqu’à habiller des choses de la nature.

Les premiers « Moutons de Laine », œuvres iconiques des époux Lalanne apparaissent au milieu des années 1960. L’œuvre globale est souvent composée de plusieurs pièces, fait l’effet d’un troupeau, en accord avec le désir de ses créateurs. C’est un peu comme dirait François-Xavier Lalanne « la campagne à Paris ».

Les primates ont constitué une autre série d’importance pour les époux. « Le Babouin » et « Le Gorille » sont des sculptures utilitaires, se transformant en antre de cheminée pour l’un et en coffre pour l’autre. Les époux aiment à représenter des forces de la nature, plus ou moins imaginaires comme « Le Minotaure ».

L’univers fantastique en contradiction avec la représentation réaliste de la nature n’est jamais très loin dans l’œuvre des époux Lalanne, notamment pour la réalisation du « Grand Chat », créature polymorphique entre la tête de félin, la queue d’un poisson, finissant à ergots et sabots, avec des mamelles.

De l’anecdote au génie créatif

François-Xavier et Claude Lalanne sont les dignes héritiers de la représentation moderne de l’animal. Chez les époux Lalanne, l’art animalier est un thème où l’anecdote est transcendée. Inspirés par les artistes et les penseurs modernes, proches du surréalisme, les époux s’attaquent au répertoire animalier mainte fois employé par leurs prédécesseurs, mais dans un élan créatif tout autre. Ils détournent le réel, animal et végétal, sans jamais transiger avec le réalisme. Espiègle et réfléchie, la démarche tend à une maitrise du langage et du sens des mots appliqués en art.

Si en 1973 les époux inventent « l’Âne de Pompadour », matérialisé par une sculpture d’âne à l’échelle 1 qui se transforme en un bureau, c’est pour rendre matériel le fameux « bureau dos d’âne » très en vogue sous Louis XV. De même, lorsque François-Xavier Lalanne imagine le « Fauteuil Crapaud », inspiré du nom donné à un fauteuil iconique du XIXe siècle, en lui donnant la forme d’un amphibien.

L’expression « être serrés comme des sardines » leur donne l’idée de créer des coussins représentant des sardines, qui ont vocation à décorer un canapé, sur lequel, la place peut manquer. C’est à ce stade que l’on peut aisément comprendre que la création est un jeu sans fin pour les époux Lalanne.

Les logiques des expressions françaises et de la littérature en général, guident la création des époux. Il existe toujours un lien, même lointain, entre la représentation animale de la sculpture avec son aspect utilitaire. Un hippopotame, adepte des cours d’eau et des rivières, devient logiquement le réceptacle d’une baignoire.

Leurs références littéraires sont multiples. Alice au pays des merveilles, mais également d’autres œuvres littéraires majeures comme L’écume des jours de Boris Vian, chef-d’œuvre où les mots-valises permettent de développer l’imagination. Serait-ce un hasard si en 1964 François-Xavier Lalanne crée le « Rhinocrétaire », très proche du pianocktail décrit par l’écrivain dans son célèbre ouvrage ?

L’univers merveilleux des époux Lalanne

Regard décalé sur la nature presque imaginaire, à l’image du conte d’Alice au pays des merveilles, « les Lalanne » (comme on les surnomme depuis 1965) ne s’imposent aucune barrière dans la création. Lorsqu’Alice utilise un hérisson comme boule et un flamand rose comme maillet, pour jouer au croquet, les Lalanne utilisent un crocodile comme dossier d’un fauteuil, un mouton comme siège, un poisson comme sac, un chameau comme banquette et les ailes d’un papillon pour bijou.

Leur première exposition commune se déroule à la galerie Jeanine Restany, en 1962, exposition appelée « Zoophytes », évoquant avec humour, leur passion pour la représentation animale en sculpture. Là se dresse un monde au-delà des frontières du réel, où l’animal et le végétal ont une place prépondérante. François-Xavier y présente son fameux « Rhinocéros » en cuivre qui se transforme en baignoire et Claude ses célèbres « Choupattes ». Décliné à l’infini dans les objets du quotidien, la nature souvent représentée à l’échelle 1, est l’élément essentiel de leur création.

Bien que très réaliste, la représentation animale exalte et célèbre l’univers merveilleux et parfois même l’étrange. « La Pomme » représente une sculpture en bronze doré, représentant une pomme et une bouche. Cette représentation, très proche de l’univers de René Magritte, intrigue et peut déranger le regard qui s’attarde sur cette vision étonnante. La tête est à nouveau détournée par les époux Lalanne avec la sculpture « L’Homme à la tête de choux » où le légume remplace la tête de la personne représentée, rendant impossible son individualisation.

Claude LALANNE

Claude Lalanne crée, au travers de la sculpture, des objets dans un soucis d’esthétisme naturel et de design pratique. Cette sculptrice, ayant étudié l’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts et à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris, offre des œuvres uniques, influencées par le monde vivant. Ses créations d’inspiration florale, ou encore animale, dénotent un univers, une œuvre singulière puisant dans son amour pour la nature et une volonté utilitaire forte. Des œuvres telles que Miroir branches réalisé en 2015 ou encore Bambiloba réalisé en 2006 reflète cette intention de créer des sculptures utilitaires.

Claude Lalanne sculptrice française
Marcassin, 2015 Bronze et cuivre / © Galerie Mitterrand, Paris

Claude Lalanne est également reconnue pour ses collaborations avec son époux François-Xavier Lalanne, rencontré dans une galerie en 1952, et avec qui elle deviendra célèbre sous le nom “Les Lalanne”.

« Les Lalanne »

Le couple trouve une certaine forme d’inspiration et de complémentarité au travers des textures, des lignes et des formes rencontrées dans la nature. C’est une série de commande effectuée par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, au cours des années 60, qui va leur octroyer une visibilité internationale. Les Lalanne trouvent l’inspiration dans les formes et lignes traditionnelles et les textures présentes dans la nature. Claude s’inspire particulièrement des plantes et des fleurs tandis que François-Xavier s’intéresse aux animaux.

Claude Lalanne est une artiste vive aux goûts baroques. Elle sculpte et façonne des compositions à la fois esthétiques et utilitaires, elle crée un univers alliant le mobilier et l’œuvre d’art. Une œuvre végétale se composant de bancs ou encore de miroirs aux motifs végétaux en bronze mais également des objets décoratifs aux détails manifestes. Elle s’inspire d’une nature qu’elle admire, dont elle aime à s’emparer afin de plonger ses sculptures dans des bains de galvanoplastie pour qu’elle ressortent argentées. Elle donne ainsi à ses pièces une surface métallique détaillée.

Expertise et estimation des œuvres de Claude Lalanne

Nous recherchons des œuvres de Claude Lalanne. N’hésitez pas à nous contacter pour faire expertiser vos œuvres, notre équipe de professionnels vous fournira rapidement une estimation gratuite.

L’artiste est particulièrement appréciée dans le monde de l’Art pour ses œuvres qui semblent être de véritable déclaration d’amour à la nature. Sa sculpture “Pomme” de 2008, en incarne la plus simple mais riche expression. De la même manière, sa sculpture de “Guépard à Tête Droite” est tout autant aimée pour la même raison.

Bambiloba
Bambiloba, oeuvre réalisé par Claude Lalanne / © Galerie Mitterrand, Paris

Œuvres réalisées par Claude Lalanne

Sculpture – Objet

Mobilier Design

Claude Lalanne, les plus belles expositions

Expositions

  • 1952, première exposition personnelle, Paris, France
  • 1966, 1970, 1974, exposition « Les Lalanne », Galerie Alexandre Iolas, Paris, France
  • 1967, exposition à The Art Institute, Chicago, Illinois, États-Unis
  • 1970, exposition « Les Lalanne », Galerie Iolas, Milan, Italie et Genève, Suisse
  • 1973, exposition « Lalanne », Maison de la culture, Amiens, France
  • 1974, « F. X. & C. Lalanne » Royal Scottish Academy, Édimbourg, Grande-Bretagne
  • 1975, exposition « Les Lalanne », Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, Paris, France
  • 1975, exposition « F.X. et Claude Lalanne », Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, Pays-Bas
  • 1976, exposition « Claude Lalanne », Musée de l’Avale Sainte-Croix, les Sables-d’Olonne, France
  • 1976, exposition « Les Lalanne », Galerie Sara Gilat, Jérusalem, Israël
  • 1977, exposition « Les Lalanne », Art Museum of South Texas, Corpus Christi, Texas, États-Unis
  • 1980, exposition « Les Lalanne », château de Sédières, France
  • 1983, exposition « Les Lalanne », la Magie blanche dans la vie de tous les jours”, Atlier 74, Annecy, France
  • 1983, exposition « Les Lalanne », Musée de Nemours, France
  • 1985, exposition, Galerie Holin, Miami, États-Unis
  • 1989, exposition « Les Lalanne », Galerie Art Project, Nice, France
  • 1990, exposition « Les Lalanne », l’Hippodrome, Douai, France
  • 1991, exposition « Les Lalanne », château de Chenonceau, Chenonceaux, France
  • 1997, exposition « Les hippopotames », Mikomoto, Tokyo, Japon

Rétrospectives

  • 1998, rétrospective “Les Lalanne à Bagatelle”, parc de Bagatelle, Paris, France
  • 2010, rétrospective consacrée à François-Xavier et Claude Lalanne », Musée des Arts décoratifs de Paris, France

Musées

  • Musée national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, France
  • Jardins du Palais de l’Élysée, Paris, France
  • Fonds National d’art contemporain, Paris-La Défense, France
  • Parc Georges-Brassens, Paris, France
  • Musée des Arts décoratifs, Paris, France
  • Musée Yves-Saint-Laurent, Paris, France
  • Musée national et Manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie, Paris, France
  • Musée de la Manufacture nationale de porcelaine des porcelaines, Sèvres, France
  • Place des oies, Sarlat-la-Canéda, France
  • Château de Brécy, Saint-Gabriel-Brécy, France
  • Musée de la Vallée, Barcelonnette, France
  • Fonds Régional d’art contemporain de Picardie, Amiens, France
  • Musée de l’Abbaye de Sainte-Croix, Les Sables-d’Olonne, France
  • Musée d’Art Moderne, Dunkerque, France
  • Musée des Beaux-Arts, Agen, France
  • Manufacture et Musée nationaux, Sèvres, France

Musées à l’étranger 

  • Musée Reflex, Anvers, Belgique
  • Musée Cooper-Hewitt, New York, États-Unis
  • Château de Winsdor, Grande-Bretagne
  • Musée de plein air Hakon, Japon
  • Musée Marie Laurencin, Chiago, Japon
  • Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, Pays-Bas

Fondations 

  • Fondation Bemberg, Toulouse, France
  • Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse

N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Claude Lalanne pour en savoir plus sur sa cote.

Diego GIACOMETTI

Un environnement familial artistique

Diego est né le 15 novembre 1902 à Borgonovo, petit village Suisse. Son père, le peintre Giovanni Giacometti, va lui transmettre sa passion pour les arts.

Frère d’Alberto Giacometti, Diego a su, par son ingéniosité, se faire une place dans le milieu de la sculpture et du design. La collaboration des deux frères fut étroite et grandement encouragée par leur père. Les deux artistes ont partagé pendant longtemps leur atelier, ils se sont influencés, complétés, parfois même opposés. En assistant son frère dans la fabrication de structures, Diego prenait part dans la réalisation d’armatures pour les œuvres de son aîné. Il veillait à la bonne mise en place des procédés de fonte de bronze, appliquait la patine et sauvait même certaines pièces des humeurs de son frère, ce qui lui conféra une approche unique de la matière.

L’œuvre de Diego Giacometti semble marquée par l’influence de son frère. Après la mort de celui-ci, Diego a étendu son ouvrage. Sa production a redoublé, lui donnant une plus grande visibilité mais lui permettant surtout d’imposer un style personnel. Des statues hiératiques aux fauteuils ornés de têtes de lions finement sculptés en passant par les lampadaires au design végétal, cet artiste s’impose comme un sculpteur de talent.

L’univers animalier

Diego Giacometti réalise des croquis d’animaux en bronze en s’appuyant sur l’esthétique des sculptures anciennes et des dessins primitifs. Il sculpte en alliant les matières, il représente des animaux, les met en scène. L’utilisation du bronze, à la propriété élastique, lui permet de travailler ses supports avec minutie. Les techniques utilisées sont diverses et requièrent des techniques spécifiques parfois coûteuses que le sculpteur maîtrise. Sa dextérité tout comme son désir de renouer avec une très haute qualité de production marque son mobilier et ses sculptures, ce qui lui vaudra le surnom d’As des patines.

Le monde animalier est pour Giacometti une source de richesse artistique. En tant que designer, il allie esthétique et fonctionnalité. Dans un univers onirique, ses compositions offrent un effet visuel imprégné de légèreté, comme la réalisation de la Table arbre à la souris. L’éloquence de ses sculptures reflète un rapport à la nature très personnel, un soucis du détail et une volonté d’allier les matières. Des œuvres telles que sa célèbre sculpture L’Autruche réalisée en 1977, ou encore le Chat maître d’hôtel en 1967 en sont les parfaits exemples.

Fauteuil Giacometti

Fauteuils à têtes de lion

Expertise et estimation des œuvres de Diego Giacometti

Nous sommes à la recherche d’œuvres de Diego Giacometti. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez faire estimer les biens que vous possédez. Notre équipe de professionnels se déplacera, vous apportera une estimation fiable et vous guidera dans votre projet.

Les créations de Diego Giacometti sont aussi oniriques et poétiques que leurs noms. Dans un style toutefois sobre, et élégant, cet artiste nous fait entrevoir un monde plein d’imagination, qui s’inscrit dans la simplicité et le mythologique. Sa sculpture « Chat Maître d’Hôtel », qu’il créé entre 1961 et 1964, frôle même parfois l’absurde. Mais Giacometti maîtrise aussi l’art de la tempérance. Fin décorateur, il crée également la superbe « Table au dragon à l’oiseau« , symbole de pureté et d’innocence. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Diego Giacometti pour en savoir plus sur sa cote.

Œuvres réalisées par Diego Giacometti

Mobilier Design

Sculpture

Serge MOUILLE

En tant que designer industriel et orfèvre français de talent Serge Mouille a tout d’abord été connu pour ses dessins de luminaire. Masterisé à l’école des Arts Appliqués de Paris, cet artiste étudia la métallurgie et reçu une formation d’orfèvre sous la direction de Gabriel Lacroix. Ce n’est que quelques années plus tard qu’il deviendra professeur dans cette même école et qu’il ouvrira son propre atelier de métallurgie. En tant que spécialiste dans l’expertise d’œuvres d’art Barnie’s saura faire l’estimation des oeuvres de Serge Mouille.

Un talent précoce

Né à Paris en décembre 1922, Serge Mouille produit dans un soucis d’esthétique. Très tôt, il va trouver des modèles de dessin au Jardin des Plantes de Paris. Il va notamment passer de nombreuses heures à y croquer des plantes, des animaux et développer un talent certain pour le dessin. Cette première approche lui vaudra de se présenter au concours d’entrée de l’école des Arts Appliqués de Paris. Ce qui lui a permis d’être à 13 ans, le plus jeune élève de son temps à être reçu à cette école.

Une oeuvre ancrée dans le mouvement

Devenu maître dans l’art de modeler le métal au marteau il va s’imposer, au milieu d’ouvriers chevronnés, en tant qu’artisan de talent. Ses oeuvres sont d’une grande finesse et sont étudiées pour produire une réflexion optimale de la lumière. C’est par cette finesse qu’il souhaite obtenir une harmonie sculpturale de caractères qui évoque un sentiment de mouvement dans l’espace. En se mettant à son compte après la guerre, il va donc dévouer sa vie et son oeuvre à l’enseignement et à la recherche.

Dessins et monogravures

Au travers de ses 44 ans de recherches, ce sculpteur et orfèvre de renom va enrichir son oeuvre au travers de multiples luminaires mais aussi de gravures et de dessins. En 1951, sa rencontre avec Jacques Adnet insuffle un nouveau souffle à ses créations. Elle lui permet de se lancer dans la création de lampadaire et de gagner le statut d’artiste créateur en développant par exemple la série des formes noires.

Une vaste production de luminaire

Ainsi dès 1953, il commence ses recherches sur les formes en métal et la fabrication artisanale de luminaires, tout en assurant la direction de l’atelier d’orfèvrerie de l’École des arts appliqués. Des oeuvres telles que L’oeil, réalisé en 1953, la série des appliques Flammes en 1954 ou encore l’applique Saturne à l’esthétisme si aérien dénote une grande ingéniosité. L’obtention de cette plastique sculpturale harmonieuse évoque un sentiment de mouvement dans l’espace. Un esthétisme dont Barnie’s est à même d’évaluer le potentiel en tant que premier interlocuteur en Europe pour l’achat comptant d’oeuvres d’art et de pièces de collection. Pour cette raison Barnie’s saura effectuer l’expertise de vos luminaires, lampadaires, lampe, plafonniers et appliques réalisés par Serge Mouille.

Expertise et estimation des œuvres de Serge Mouille

Vous possédez une des œuvres de Serge Mouille ? Contactez Barnie’s et notre équipe de professionnels du marché de l’Art se déplace rapidement pour une estimation rapide et fiable de toutes les pièces du designer français. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Serge Mouille pour en savoir plus sur sa cote.

L’ingéniosité abstraite de Serge Mouille s’exprime dans ses superbes objets de décoration intérieure. Sa « Lampe de table Dallux« , par exemple, incarne tout le luxe des années 50, à travers un choix de matière audacieux, plein d’opulence. Ce qui contraste avec d’autres œuvres comme son lampadaire modèle “Totem” qui est une pièce minimaliste d’influence Art Déco.

Œuvres réalisées par Serge Mouille

Mobilier Design

Sculpture

Pablo PICASSO

Pablo Picasso est un artiste espagnol né à Malaga, le 25 Octobre 1881 et décédé le 8 avril 1973 en France. Cet artiste de renom international est connu pour avoir passé l’essentiel de sa vie en France mais surtout pour avoir utilisé tous les supports pour son travail et avoir contribué de manière significative à de nombreux mouvements artistiques du XXème siècle. En sa qualité de premier interlocuteur en matière d’achat comptant d’œuvres d’art en Europe, Barnie’s met son expertise à votre service.

Les débuts d’un créateur de style

Considéré comme l’un des plus important artiste du XXème siècle, Picasso était un peintre, dessinateur et sculpteur de grande envergure. C’est à l’âge de huit ans que l’artiste fait ses débuts encouragés par son père. Il réalisera notamment sa première peinture à l’huile, Le Petit Picador Jaune. Par la suite, il voyagera entre Madrid, Barcelone et Malaga et c’est en 1896 qu’il sera reçu à l’école de la Llotja à Barcelone. Durant sa jeunesse il est possible de ressentir toute l’influence du modernisme catalan dans ces œuvres. Durant les années qui suivirent Picasso réalisera des périples à Madrid, retournera à Barcelone, fréquentera Els quatre Gats, rencontrera Utrillo pour enfin rejoindre la capitale française.

Cubisme et surréalisme

Mais le parcours de cet artiste ne s’arrête pas là. Il multipliera les rencontres, les voyages entre Madrid, Barcelone et Paris. D’autre part, c’est en 1901 que son œuvre se verra influencé par le décès d’un ami proche, Casagemas. Cet évènement tragique l’amenant à sa période bleue. C’est une époque durant laquelle la teinte ainsi qu’une certaine forme de mélancolie seront dominantes dans ses tableaux, les œuvres majeures en étant La Vida ou encore Las Dos Hermanas. S’en suivent la période rose, les rencontres avec la famille Stein, l’inspiration africaine, la conception du Cubisme avec Braque mais aussi l’approche du Surréalisme.

Un succès international

Pablo Picasso est en effet considéré comme étant le fondateur du cubisme avec Georges Braque. Il a notamment réalisé Les demoiselles d’Avignon, Peinture de casserole et bougie… L’artiste s’affirme, s’essaye à de nouvelles techniques et de nouvelles matières, il peint, colle, présente, représente, fait part de ses sentiments au travers de ses œuvres. C’est tout un univers qu’il réalise, c’est tout cet univers et toute cette inventivité qui lui valu d’attirer les jalousie mais aussi d’accroître sa notoriété. Car Pablo Picasso est avant toute chose un artiste qui a produit près de 50 000 œuvres dont 1 885 tableaux, 2 880 céramiques, 1 228 sculptures, 7 089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et 30 000 estampes comme des lithographies ou des gravures. Face à cette multitude d’œuvres, Barnie’s se propose d’estimer et de vous racheter comptant toutes pièces de l’œuvre de ce grand artiste du XXème siècle.

Expertise et estimation des œuvres de Pablo Picasso

Vous possédez une peinture ou une œuvre de Pablo Picasso à faire estimer ? Contactez Barnie’s et notre équipe de professionnels du marché de l’Art se déplace rapidement pour une estimation de toutes les peintures mais aussi des céramiques ou autres œuvres d’art de l’artiste.

Sur la fin de sa vie, Picasso s’isole, et se créé un fascination nouvelle pour le personnage du Mousquetaire. Très vite, il multiplie les représentations de cette figure du Moyen-âge. Son portrait « Mousquetaire Buste » est l’un d’entre eux, il représente à merveille l’univers de la fin de vie du peintre. Il peindra également, dans la même veine, le tableau « Femme et Enfant » qui adopte, quant à lui, un style plus enfantin.

Œuvres réalisées par Pablo Picasso

Peinture

Estampe – multiple

Mai-Thu

Mai Trung Thu est un peintre vietnamien né en 1906, dans le village de Ro-Nha au nord du Vietnam. Fils d’une grande famille tonkinoise dont le père était un mandarin aux hautes fonctions, il va suivre des études au lycée Français de Hanoï. Suite à son passage dans ce lycée, il va faire partie de la première promotion à intégrer l’Ecole des Beaux Arts de Hanoï. Un passage qui lui vaudra de devenir un artiste aux multiples talents responsable d’une nouvelle forme de divulgation de la culture vietnamienne. Fondé sur des valeurs fortes, Barnie’s a pour priorité l’éthique et la confiance. Deux notions motrices et indispensables à son activité d’acheteur d’art. De par son expertise notre agence s’engage à estimer vos oeuvres de Mai Thu.

Une passion exprimée au fil des époques

Ce peintre connu depuis la fin des années cinquante présente une large variété de productions. Ce sont essentiellement ses peintures sur pongé, un tissu de soie léger et souple, par aplats et frotté de gouache grâce auxquelles Mai Thu acquiert sa renommée. Cet artiste est un passionné d’art sachant déceler la dimension humaine et affective de l’art. Une qualité qu’il va mettre au service de ses propres compositions picturales notamment au travers de ses représentations d’enfants, comme avec Deux jeunes garçons s’exerçant à la lecture dans un intérieur Vietnamien réalisé en 1950 ou encore Le jeu de construction ; thème récurrent qui lui offrira une notoriété mondiale.

Bien que ses peintures sur pongé soient reconnues, l’artiste peintre se distingue également par l’intensité des couleurs utilisées. Des couleurs se révélant de plus en plus fortes et empreintes d’une grande profondeur avec le temps. Mais Mai Thu, c’est aussi un dessinateur, un portraitiste utilisant aussi bien la pastel que la mine de plomb. Ce peintre vietnamien tire son inspiration de son environnement tout en conservant des pratiques rigoureuses en partie héritées de sa formation à l’Ecole des Beaux Arts.

Un artiste pluridisciplinaire

Cinéaste, photographe, musicien, peintre, Mai Thu est un artiste aux multiples facettes. Connu dans le monde pour ses représentations d‘enfants, il multiplie également les thèmes. Des portraits de femmes en passant par les scènes familiales vietnamienne ou encore les compositions florales, il explore les thèmes qui lui sont chers. Dès 1955, sur demande de son directeur artistique, il peindra même à la manière de l’Ecole de Fontainebleau. ll va, dès lors, reprendre et s’approprier des classiques de manière stylistique tels que La Joconde de Vinci ou deux femmes se touchant le sein, et produire des versions plus asiatiques. Être passionné d’art, c’est reconnaître la dimension humaine, culturelle et affective d’une oeuvre. C’est dans cette optique et en tant que spécialiste dans l’expertise d’œuvres d’art que Barnie’s se veut à même d’estimer des œuvres de Mai Thu.

Des voyages formateurs

Professeur de dessin dans les années 30, il décidera quelques années plus tard de quitter le Vietnam pour se rendre en France. C’est à Paris qu’il se retrouvera avec deux de ses amis peintres. Cette arrivée dans la capitale française va ensuite susciter l’intérêt général, alors curieux et friand de l’art exotique. Mais ce voyage va aussi constituer un apport à sa production. Ses peintures transmettent une forme de pureté et de douceur, des formes traditionnelles peu communes en occident mais révélant une certaine forme de classicisme inspirée par Victor Tardieu et par les courants artistiques alors présent en France. En tant que professionnel et expert en art, Barnie’s, se propose d’évaluer vos peintures, portraits et dessins de Mai Thu. Notre société sera à même d’estimer oeuvres.

Expertise et estimation des œuvres de Mai-Thu

Spécialiste dans l’achat d’oeuvre d’art, nous recherchons les œuvres signées par Mai Thu. Contactez nous pour faire expertiser ces œuvres par notre équipe de professionnels qui vous fourniront rapidement une estimation de ses peintures.

Parmi les plus beaux portraits de femmes de Mai Thu, il est impossible de ne pas citer celui de « la Femme à la Robe Orange » . D’une beauté prodigieuse, cette femme met en lumière une robe traditionnelle Vietnamienne, dont la couleur contraste d’une manière douce et agréable avec le fond vert céladon. La toile « Jeune Fille à l’Éventail » quant à elle frappe par sa technique de peinture beaucoup plus traditionnelle. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Mai Thu pour en savoir plus sur sa cote.

Œuvres réalisées par Mai-Thu

Peinture

Estampe – Multiple

Le PHO

Le Pho est reconnu comme l’un des maîtres de la peinture vietnamienne du XXème siècle. Ce peintre de renom est né en 1907 dans le nord du Vietnam. Il effectue l’essentiel de ses études à Hanoi et fut l’un des premiers certifié de l’école des Beaux Arts en Indochine.

Une révolution artistique influente

Cet artiste à la renommée internationale a eu le privilège de vivre une révolution artistique sans précédent en Indochine. Autodidacte à ses débuts, il étudiera par la suite en entrant à l’école professionnelle de Hanoï. On peut d’ors et déjà entrevoir le talent et la passion qui l’anime. De plus, il est important de rappeler que cet artiste appartient à la génération d’acteurs asiatiques ayant lié le monde de la représentation asiatique à celui de la modernité occidentale.

L’école des Beaux Arts de Hanoï une passerelle entre culture asiatique et occidentale.

Parmi les acteurs influents dans la vie artistique de Le Pho on peut compter Victor Tardieu. Cet homme est le fondateur et le directeur de l’école dans laquelle Le Pho, tout comme Maï Thu, va recevoir un enseignement aux techniques occidentales tel que la peinture à l’huile. Néanmoins, cette école prône l’identité culturelle vietnamienne, elle pousse ainsi les artistes formés comme Le Pho, à conserver leur identité tout en développant leurs procédés de création.

Des débuts à l’exposition coloniale

En se remettant dans le contexte coloniale de l’époque, il est primordiale de souligner l’importance de Victor Tardieu dans le parcours de Le Pho. En effet, très sensible au talent du jeune peintre vietnamien, il va l’inviter à devenir son assistant pour l’Exposition Coloniale de 1931. Ceci va lui donner l’occasion de découvrir Paris puis de voyager en Europe jusqu’en 1933. Ces voyages vont être déterminants et très formateurs tant l’artiste va puiser et s’inspirer de l’art occidental pour approfondir ses connaissances et techniques.

Un art en constante évolution

L’art de Le Pho laisse paraître une certaine évolution tout au long de son parcours. Il va se détacher peu à peu du traditionalisme inspiré des techniques classiques chinoises ou encore italiennes pour moderniser peu à peu son style. Un mélange de couleurs, un mélange de styles et de techniques vont peu à peu laisser place à des oeuvres tels que Jeune fille au voile clair ou encore Le thé. Nombre de ses oeuvres sont réalisées sur soie, soie marouflée ou encore sur toile. L’artiste emploie encre, gouache, huile. Il mélange les matières, donne du style et du mouvement. Il alterne les peintures, utilise un dessin linéaire, lie ses figures de femmes ou d’enfants à leur environnement. Tout est présent pour offrir une oeuvre poétique, personnelle et d’une grande qualité. Pour ces différentes raisons Barnie’s est là pour effectuer l’expertise de vos oeuvres de Le Pho. N’hésitez pas à nous contacter.

Expertise et estimation des œuvres de Le Pho

Vous possédez une peinture de Le Pho ? Contactez Barnie’s et notre équipe de professionnels du marché de l’Art se déplace rapidement pour une estimation rapide et fiable de toutes les peintures de l’artiste vietnamien. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Le Pho pour en savoir plus sur sa cote.

Les portraits de femmes de Le Pho sont très reconnus et recherchés. Les portraits du début de sa carrière offrent un beau mélange entre culture vietnamienne et inspiration occidentale. Le tableau « La Jeune Fille Aux Pommes-Cannelle » en est le meilleur exemple. Le style traditionnel, avec la représentation d’un visage aux traits occidentaux apporte un mélange intriguant autant que beau. Un peu plus tard, en avançant dans l’âge, Le Pho propose de nouvelles œuvres où les couleurs traditionnelles et austères laissent la place à la douceur et aux couleurs vives et chaleureuses, comme dans sa peinture « Composition, 1973« .

Œuvres réalisées par Le Pho

Peinture

Jean-Michel FRANK

Benjamin d’une fratrie de trois garçons, Jean Michel Frank sera le seul survivant de la Grande Guerre. Ce designer trop longtemps oublié grandira auprès de sa mère, dans la bourgeoisie parisienne de l’avenue Kléber. Fils d’un banquier s’étant suicidé suite au décès de ses deux fils durant la guerre, Jean-Michel Frank va peu à peu se passionner pour le monde intellectuel et artistique. Il deviendra notamment l’ami de Louis Aragon et de Pierre Drieu La Rochelle pour qui il s’improvisera décorateur. Premier interlocuteur en Europe pour l’achat comptant d’œuvres d’art et de pièces de collection, Barnie’s met son expertise à votre service pour toute évaluation de meubles ou luminaires Jean-Michel Frank.

Détourner les usages

En 1921, cet artiste designer va tenter de réaliser ses premières œuvres d’aménagement. C’est notamment grâce à ses premières expériences qu’il deviendra un décorateur de l’intelligentsia parisienne. Suite à ses premières expériences, l’artiste décorateur va faire l’acquisition d’un appartement au 7 rue de Verneuil dans un hôtel particulier. Dans ce bel appartement, il va tenter de réduire au maximum le mobilier. Le but était ici de ne laisser apparaître que des effets de lignes créant des effets cinétiques en disposant d’espaces purgés d’une décoration parfois trop présente à l’époque. Le designer va alors surprendre, au risque de déplaire. Dans sa démarche, Jean-Michel Frank garde l’élégance des lieux tout en recherchant l’équilibre. Une volonté qui se retrouvera également dans le design du mobilier réalisé par ce décorateur et créateur.

Un ascétisme évocateur

L’œuvre de Jean-Michel Frank est reconnaissable par sa puissance évocatrice. En effet, la nudité radicale des lieux réaménagés crée un choc esthétique à l’époque. La simplicité des contenus, le rejet du détail superflu donne de la légèreté aux espaces. Cette simplicité se retrouve également dans la création de luminaires. Des pièces aux courbes parfaites, au design simpliste mais approfondi tels que les lampes Crosspiece ou les lampadaires hélicoïdales en sont les parfaits exemples. Cet artiste fait preuve d’une rigueur presque sèche dans ses créations. Le fauteuil Bridge et le canapé style 1940 sont créés. Ils s’intègrent parfaitement dans un ouvrage évocateur, impénétrable et presque onirique.

Laisser respirer les lieux

Devenu en 1930 un véritable professionnel de la décoration, Jean-Michel Frank réussi à réunir autour de lui de grands talents auxquels il commandera quelques œuvres. Ses compositions sont nues, parfois étranges, exemptes de toutes fioritures. Il épure, aménage, habille des intérieurs en y intégrant des matières, telles que la terre cuite, le mica, ou encore le graphite jusqu’ici étrangères à la réalisation des meubles. Petit à petit, il réalise en collaboration avec l’ébéniste Adolphe Chanaux des gammes de meubles et de lampes aux courbes minimales. C’est à partir de cette époque que des artistes comme Alberto Giacometti ou Christian Bérard vont lui être associés et permettre à son œuvre d’être reconnue.

Expertise et estimation des œuvres de Jean-Michel Frank

Vous possédez une des œuvres de Jean-Michel Frank ? Contactez Barnie’s et notre équipe de professionnels du marché de l’Art se déplace rapidement pour une estimation rapide et fiable de toutes les pièces du décorateur français.

Le minimalisme de Jean-Michel Frank s’exprime dans de merveilleux meubles au courbes parfaites et épurées comme sa « Table basse ARAGON » , ou encore dans ses élégantes « Lampes Cruciformes » , véritables merveilles du XXe siècle. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Jean-Michel Frank pour en savoir plus sur sa cote.

Œuvres réalisées par Jean-Michel Frank

Mobilier Design

Jean DUNAND

D’origine Suisse, Jean Dunand est un artiste français né le 20 mai 1877 à Lancy. Durant sa jeunesse, il entre à l’École des Arts Industriels de Genève et en sort en 1897. Grâce à la bourse de voyage qui lui est attribuée il part pour Paris. Une fois arrivé dans la capitale française, il va travailler comme ouvrier ciseleur et suivre par la même occasion des cours du soir auprès de l’artiste sculpteur Jean Dampt. C’est grâce à cette rencontre qu’il va s’essayer à l’art de la sculpture, puis présenter un buste à l’Exposition Internationale de 1900 pour enfin se tourner vers le travail du métal.

Un artiste pluridisciplinaire

Jean Dunand fut très intéressé par différents courants. Il s’essaye à la peinture, à la sculpture, à la dinanderie et la laque. En effet, bien que tout d’abord formé à la sculpture, il n’hésite pas à s’orienter vers les Arts Décoratifs et la dinanderie, ce qui lui vaudra une grande renommée et notamment celle de “plus grand créateur Art Déco” selon Félix Marcilhac.

Des rencontres d’envergure

Ce grand artiste du XXème siècle, est marquant tant son intérêt pour les différents courants artistiques de son époque est grand. Il va se pencher, par exemple, sur des domaines tels que celui du mobilier avec Jacques-Émile Ruhlmann, artiste avec qui il va travailler le design et la décoration intérieure.

L’art de la dinanderie

Fils d’un fondeur d’or dans l’horlogerie, Jean Dunand semble attiré par le travail du métal. Ce fut un très grand dinandier, l’un des plus célèbres à maîtriser la laque. Parmi ses oeuvres les plus célèbre, on compte de nombreux vases. Qu’il s’agisse de vases sphériques en dinanderie d’étain à surface martelée à larges facettes ou encore de vases godrons en dinanderie de cuivre à patine verte, le travail de l’artiste est remarquable de finesse, de créativité et de technicité.

Un talent pour l’art de la laque

Jean Dunand est un célèbre maître dinandier mais aussi l’un des plus célèbres occidentaux à maîtriser l’art de la laque. C’est en 1912, après une rencontre avec le japonais Seizo Sugawara qu’il s’initia à la laque. Ainsi en 1913, au salon des artistes décorateurs, il présenta un Vase aux serpents mesurant près de 1,30m et une pendule Caducée en bronze. Il multiplie les techniques et les procédés et va également montrer un talent pour le dessin et la réalisation de nombreux portraits au moyen de fusain, de crayon ou encore de gouache.

Une production importante

Durant sa vie Jean Dunand réalise plus de 1200 oeuvres. Mais au cours de sa carrière il va aussi constituer des groupes d’artistes avec lesquels il va réaliser des expositions comme par exemple à la galerie George Petit. D’autre part, il va devenir célèbre pour ses talents décoratifs. Il utilisera pour cela, paravents, vases et meubles en laque pour la décoration en 1925 du pavillon des Métiers d’Arts. Ce qui lui vaudra par la suite de recevoir plusieurs commandes pour la décoration intérieur de paquebots. Pour toutes ces raisons Barnie’s se tient à votre écoute pour l’expertise ou l’estimation de vos tables, bahuts ou fauteuils signés Jean Prouvé.

Expertise et estimation des œuvres de Jean Dunand

Barnie’s, société d’estimation d’objets d’Art recherche activement les œuvres de Jean Dunand. Notre équipe d’acheteurs qualifiés se déplace rapidement et réalise une estimation de qualité des sculptures et peinture de l’artiste Suisse.

Qu’il s’agisse de ses objets de décoration, de son mobilier ou de ses peintures, les œuvres de Jean Dunand rayonnent d’authenticité. « La Table de jeu«  qu’il crée en 1925, incarne tout le caractère ancien que l’artiste a toujours recherché durant sa carrière. On retrouve cette authenticité et le sens du détail dans ses travaux de dinanderie : son « Vase oblong » est très recherché pour son design unique, qui s’accorde à merveille à une ambiance sombre et chic. Quant à ses tableaux, ils sont de véritables merveilles de pluridisciplinarité. Dans le superbe portrait Madame Agnès il utilise des feuilles d’argent, de la laque et d’autres matériaux qui offre un rendu profond et énigmatique à la femme représentée. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Jean Dunand pour en savoir plus sur sa cote.

Œuvres réalisées par Jean Dunand

Sculpture – Objet

Mobilier Design

Peinture

Constantin KOROVINE

Constantin Alexeïevitch Korovine est un artiste Russe né en 1861 à Moscou. Tout d’abord élève à l’école de peinture de Moscou, sous la houlette de Alexeï Savrassov, il fut ensuite décorateur de théâtre et d’opéra dans la capitale Russe.

Peintre post-impressionniste et décorateur de théâtre russe

Enfant issu d’une famille de négociant russe, Korovine entre dès l’âge de quatorze ans à l’École de peinture, de sculpture et d’architecture de Moscou. Il débutera dans l’architecture pour ensuite s’orienter vers la peinture. Par la suite il s’engagera avec l’Académie Impériale des Beaux Arts de St Petersbourg mais n’y restera que quelques mois en raison des méthodes d’enseignements. Néanmoins tout au long de sa vie son art sera très largement inspiré et influencé par Savrassov. Barnie’s Invest en sa qualité d’expert d’œuvre d’art est à même d’évaluer vos peintures. Notre vocation première est, au travers de l’expertise, l’achat comptant de vos œuvres d’art.

Un paysagiste hors pair

L’art de Korovine tire son inspiration de ses voyages et de ses expériences notamment dans sa série de paysages. Plusieurs peintures inspirées de ses 6 ans passés dans le nord de la Russie et en Scandinavie, parmi lesquels on retrouvera notamment Ruisseau de Saint Tryphon à Petchenga ou Port de Norvège. Cet artiste va également s’inspirer du courant impressionniste rencontré en France au début des années 90. Ces pièces représentent une valeur que vous ne saurez peut être pas estimer. C’est pour cette raison que Barnie’s analyse gratuitement toutes les oeuvres de cet artiste mondialement connus.

Un artiste aux multiples compétences

Constantin Korovine est également un artiste engagé, impliqué. Il va décorer en 1900 le Pavillon Russe de l’Exposition Universelle de Paris, il va enseigner à l’école de peinture et de sculpture de Russie en 1901 ou encore s’engager dans des théâtres. Quelques années plus tard, il va se vouer à la sauvegarde d’œuvres de peintres emprisonnés pendant la Révolution d’Octobre, des œuvres étant parties intégrantes du patrimoine Russe. Ce peintre décorateur organise des ventes, des expositions, travaille pour le théâtre. Ce n’est que par la suite qu’il décide de partir en France.

Un talent tardivement reconnu

Les débuts de l’artiste peintre à Paris sont assez difficiles malgré son talent il ne bénéficiera d’une exposition personnelle qu’en 1929. Néanmoins son parcours est teinté d’œuvres majeures parmi lesquelles on dénote le portrait d’une choriste datant de 1883, ou encore La plage de Dieppe de 1889, et marquant l’impressionnisme russe. Mais Korovine c’est aussi un artiste paysagiste, portraitiste singulier et de grand talent. Ses techniques et ses compétences aussi variées que talentueuses lui permettent de travailler dans les styles du symbolisme et du modernisme dont l’évolution est révélée par l’ampleur des peintures réalisées au cour de sa carrière. Notre société experte en oeuvres d’art estime toutes oeuvres d’art d’artistes Russes tel que celles de Constantin Korovine. Il vous suffit simplement de remplir le formulaire ou de nous contacter par téléphone pour effectuer l’estimation d’oeuvres d’art de Constantin Korovine.

Expertise et estimation des œuvres de Constantin Korovine

Vous souhaitez faire estimer une œuvre de Constantin Korovine ? Faites la expertiser ! Contactez Barnie’s et notre équipe de professionnels du marché de l’Art se déplace rapidement pour vous fournir une estimation rapide et fiable de toutes les peintures du peintre russe.

Le passage à Paris de Constantin Korovine, et les tableaux qu’il y a peint sont très recherchés par les amateurs d’arts. C’est le cas de son tableau « Fête populaire dans Paris« , où il exprime tout son talent de l’impressionnisme et crée une atmosphère sensationnelle, grâce à des coups de pinceau bruts mais précis. Il peindra également des toiles plus modestes, moins abstraite, mais néanmoins superbes, comme sa toile « Roses and Apples« .

Œuvres réalisées par Constantin Korovine

Peinture