Raoul DUFY

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1877 – 1963

Peintre français

Photo © Izis

Exceptionnel dessinateur et coloriste, Raoul Dufy excella aussi bien dans la peinture, la gravure, la lithographie que dans la céramique.

S’il subit l’influence de l’impressionnisme à ses débuts, avant d’expérimenter le fauvisme et le cubisme cézannien ; Raoul Dufy parvint à développer une touche qui lui est propre et facilement reconnaissable faisant de lui un artiste phare du XXème siècle.

Le Havre, berceau de grands peintres

Né au Havre en 1877, Raoul Dufy est l’ainé de neuf enfants. Issu d’une famille modeste le jeune garçon interrompit ses études à l’âge de quatorze ans afin de travailler dans une maison d’importation de café. Mais son père qui aimait la musique transmit son goût pour l’art à plusieurs de ses fils, dont Raoul et son jeune frère Jean (1888-1964) qui deviendra peintre également.

Ainsi, à la même époque, Raoul Dufy suivit des cours du soir à l’École municipale des Beaux-Arts du Havre. À cette occasion il fit la rencontre d’Othon Friesz (1879-1949) qui restera l’un de ses plus fidèles amis.

1895-1900 : des prémices impressionnistes

Durant ses premières années au Havre, Raoul Dufy acquit une certaine maîtrise du dessin qu’il n’aura de cesse de perfectionner.

Il ne put échapper à l’influence du Honfleurais Eugène Boudin (1824-1898) et du style impressionniste que les paysages et personnages de la région lui offrirent. La plage de Sainte-Adresse constitua un motif privilégié où s’illustraient pêcheurs et promeneurs (La plage de Sainte-Adresse, 1904, huile sur toile, Centre Pompidou, Paris). Ainsi, dès 1895 Dufy réalisa des aquarelles académiques de paysages des proches environs ainsi que des portraits de famille et des autoportraits.

1900-1908 : le fauvisme, un choc artistique

En 1900, Raoul Dufy reçut une bourse de la ville du Havre lui permettant de s’inscrire à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il fréquenta l’atelier du peintre Léon Bonnat (1833-1922) où il retrouva Friesz avec lequel il partagea un atelier à Montmartre.

Si entre 1901 et 1904, Raoul Dufy continua d’être influencé par les impressionnistes — Camille Pissarro (1830-1903) et Claude Monet notamment (1840-1926) — le Salon d’automne de 1905 créa un choc chez le jeune peintre. En effet, le fauvisme des artistes Henri Matisse (1869-1954) et André Derain (1880-1954) déclencha chez Dufy une quête artistique qui le conduira au développement d’un style personnel.

Durant cette période, Raoul Dufy réalisa des œuvres simples aux sujets épurés et aux couleurs éclatantes (Vieilles maisons sur le bassin de Honfleur, 1906, huile sur toile).

1908 : la tentation du cubisme cézannien

En 1908, Dufy découvrit Marseille et l’Estaque en compagnie de Georges Braque (1882-1963). Le jeune artiste se passionna pour Cézanne (1839-1906) et commença, de fait, à ordonner son dessin au travers de compositions davantage géométriques.

Au contact de Braque — qui de son côté allait être à l’origine du cubisme — Raoul Dufy simplifia ses formes, structura l’espace et adoucit ses couleurs (La grande baigneuse, 1914, huile sur toile, Musée d’Art Moderne André Malraux, Le Havre).

Mais le cubisme n’étant pas au goût de l’époque, les toiles se vendaient très mal. Raoul Dufy, par nécessité économique, s’adonna à la gravure sur bois à partir de 1907 puis poursuivit son travail de recherche entre 1909 et 1911. Il illustra de nombreux livres en puisant son inspiration dans l’art populaire.

1910 : Dufy et la mode

Séduit par la fantaisie de Dufy, le couturier Paul Poiret (1879-1944) lui proposa de réaliser des tissus. Ainsi, en 1910, Poiret et Dufy créèrent un atelier d’impression de tissus « La petite usine ». L’artiste était en charge de dessiner les motifs, graver les bois destinés à l’impression et d’étudier les techniques chimiques nécessaires à l’impression. Peu à peu Raoul Dufy introduit la couleur et assouplit son trait.

En 1912, Dufy signa un contrat avec une firme de soieries lyonnaise qui lui permit d’exprimer pleinement son talent. L’artiste poursuivit cette activité parallèle jusqu’en 1928.

Depuis 1919 : la recherche d’une touche propre

Cherchant à développer un style n’appartenant qu’à lui, Raoul Dufy voyagea dans plusieurs pays à partir de 1919 — Italie, Sicile, Maroc — en quête de nouveaux modèles. Mais c’est en Provence que Raoul Dufy parvint à trouver son inspiration. Il allia sa maîtrise extraordinaire du dessin aux couleurs éclatantes. Son trait se libéra des contraintes du cubisme laissant s’épanouir courbes et arabesques (Les collines de Vence, vers 1920, huile sur toile).

L’apport de Raoul Dufy à l’histoire de l’art

Après avoir testé de nombreux styles — impressionniste, fauve, cubiste — Raoul Dufy parvint à développer sa propre touche. Les caractéristiques essentielles de son style furent en place dès 1920.

Les compositions de Dufy sont tout d’abord conçues à travers un trait de dessin caractéristique du peintre. Végétaux, personnages, symboles, courbes ressortent de ses compositions tels de véritables éléments sculptés. Ces derniers, tracés au crayon, à l’encre de Chine ou au pinceau fin, structurent la scène et lui insufflent la vie.

Associée au dessin, la couleur étalée en larges aplats ou en zébrures nerveuses imbibe la forme en arrière-plan et déborde largement, créant ainsi une ambiance colorée aux tons purs et rayonnants.

Ainsi, la forme et la couleur ne coïncident jamais totalement dans les compositions de Dufy, faisant de ses peintures des œuvres uniques et reconnaissables.

Son œuvre la plus monumentale est sans conteste la fresque La Fée Électricité réalisée à la demande de la Compagnie parisienne d’Électricité en 1937.

Les musées qui exposent Raoul Dufy

Les œuvres de Raoul Dufy sont principalement exposées à Paris (Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Centre Pompidou) ainsi qu’au Musée d’Art Moderne d’André Malraux du Havre. Il est également possible d’admirer ses œuvres à la Fondation Bemberg de Toulouse, au Musée Henri-Martin de Cahors ou à l’étranger (Petit Palais de Genève, Galerie Nationale de Prague).

Les principales expositions de l’artiste

  • 2021 : « Le Paris de Dufy », Musée de Montmartre, Paris
  • 2019 : « Raoul Dufy au Havre », Musée d’Art Moderne d’André Malraux, Le Havre
  • 2017 : « Dufy – Le bonheur de vivre », Palais Lumière, Évian
  • 2011 : « Raoul et Jean Dufy — Complicité et Rupture », Musée Mormottan Monet, Paris
  • 2008 : « Raoul Dufy — Le Plaisir », Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

Les principaux ouvrages sur Raoul Dufy

  • LAZ Lauren, La légèreté Raoul Dufy, éd. Somogy, 2017
  • RICCIOTTI Rudy, Les couleurs du bonheur, éd. Silvana, 2017
  • Raoul Dufy et Jean Dufy — Complicité et Rupture, Catalogue d’exposition, éd. Hazan, 2011
  • Raoul Dufy : du motif à la couleur, éd. Somogy, 2003
  • Dufy, éd. des Musées de Nice, 1990
  • LAFAILLE Maurice, Catalogue raisonné de l’œuvre peint de Raoul Dufy, éd. Motte, 1972-1977
  • COGNIAT Raymond, Raoul Dufy, éd. Flammarion, 1967

Expertise et Estimation des œuvres de Raoul Dufy

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