Henri FANTIN-LATOUR

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(1836-1904)

Peintre français

Méconnu du grand public, Henri Fantin-Latour est un peintre français dont l’œuvre résolument moderne peut être rattachée aux mouvements réaliste, impressionniste et symboliste. L’artiste excella dans l’art du portrait et de la nature morte.

Portraitiste de père en fils

Henri Fantin-Latour est né à Grenoble en 1836. Sa famille installée à Paris, Fantin-Latour reçut un premier enseignement auprès de son père, Théodore Fantin-Latour (1805-1872), portraitiste. Le jeune homme rejoignit l’atelier du peintre Horace Lecoq de Boisbaudran (1802-1897) en 1851. Fantin-Latour apprécia l’enseignement dispensé, lequel laissa une grande liberté dans le développement d’un style personnel.

En 1854, Henri Fantin-Latour fréquenta l’École des Beaux-Arts de Paris, aux côtés d’Edgar Degas (1834-1917) notamment. 

En parallèle, le jeune artiste compléta son apprentissage en réalisant de nombreuses copies d’œuvres anciennes exposées au Louvre (Titien, Véronèse, Van Dyck, Watteau).

1859-1864 : les premiers salons

Henri Fantin-Latour fit son premier envoi au Salon de 1859. Toutefois, son Autoportrait fut écarté par le jury. L’artiste dut attendre deux ans avant d’être exposé au Salon. Néanmoins, après un nouvel échec survenu en 1863, Henri Fantin-Latour participa au Salon des Refusés de la même année auquel participèrent notamment Édouard Manet (1832-1883), Camille Pissarro (1830-1903), James Abbott McNeill Whistler (1834-1903) et Johan Barthold Jongkind (1819-1891).

À partir de 1864, Fantin-Latour figura à chaque Salon. L’artiste brilla aussi bien par ses portraits individuels (Édouard Manet, 1867), ses doubles portraits (Les Deux sœurs, 1859) que par ses portraits collectifs (L’Atelier des Batignolles, 1870).

Les années 1860 : Fantin-Latour et les natures mortes

Henri Fantin-Latour fit la rencontre du peintre américain James Abbott McNeill Whistler en 1859 au Louvre. Ensemble les deux artistes effectuèrent plusieurs séjours à Londres entre 1859 et 1881.

Dans les années 1860, les natures mortes jouèrent un rôle essentiel dans la carrière d’Henri Fantin-Latour, lui assurant notamment un revenu régulier. Et c’est en Angleterre que l’artiste trouva un marché propice à la vente de ses natures mortes. En effet, contrairement à la France où la mouvance impressionniste était encore peu appréciée, l’Angleterre regorgeait d’amateurs avides de collectionner des compositions florales. 

Mis en relation avec le graveur Edwin Edwards (1823-1879) grâce à Whistler, Fantin-Latour s’exerça à l’art de la gravure. En 1862, l’une de ses natures mortes fut exposée pour la première fois à la Royal Academy de Londres. Par la suite, Fantin-Latour exposa régulièrement plusieurs natures mortes au sein de l’institution londonienne. Dès lors les commandes se succédèrent assurant la réussite commerciale de Fantin-Latour (Nature morte avec fleurs et fruits, 1866).

Les années 1870 : Fantin-Latour et les portraits de groupe

Tout au long de sa carrière, Henri Fantin-Latour exécuta des portraits. Il réalisa des autoportraits dans un premier temps puis des portraits individuels, des doubles portraits et enfin des portraits de groupe.

Fantin-Latour révolutionna les portraits collectifs, faisant de ces derniers de grands tableaux-manifestes (Hommage à Delacroix, 1864 ; Un coin de table, 1872).

Son œuvre la plus connue est très certainement Un atelier aux Batignolles (1870) illustrant les liens qu’Henri Fantin-Latour entretenait alors avec les artistes impressionnistes. Édouard Manet au centre de la composition est entouré d’Otto Scholderer (1834-1902), Auguste Renoir (1841-1919), Zacharie Astruc (1833-1907), Émile Zola (1840-1902), Edmond Maître (1840-1898), Frédéric Bazille (1841-1870) et Claude Monet.

L’apport d’Henri Fantin-Latour à l’histoire de l’art

Étroitement lié aux impressionnistes qu’il retrouvait au Café Guerbois et qu’il admirait, Henri Fantin-Latour s’est pourtant dissocié du mouvement en proposant une œuvre intimiste composée de portraits et natures mortes où dominent des harmonies sombres.

Fantin-Latour remit au goût du jour l’art du portrait de groupe à partir de 1865. Véritables manifestes, ces compositions eurent pour ambition de défendre les artistes, les écrivains et les musiciens dont Fantin-Latour admirait le travail. Peu fréquents au XIXe siècle, les portraits de groupe de l’artiste puisèrent leur inspiration dans les modèles de l’âge d’or de la peinture néerlandaise du XVIIe siècle, les combinant aux grands formats destinés à la peinture d’histoire.

Afin de s’assurer des revenus réguliers, Henri Fantin-Latour réalisa de nombreuses natures mortes. Il conçut ces œuvres comme de véritables « portraits de fleurs ». Les bouquets composés par l’artiste sont traités avec une simplicité efficace, faisant écho aux œuvres de Jean-Siméon Chardin (1699-1779). Ce genre, jugé mineur dans la hiérarchie académique, connut un véritable engouement dans la deuxième moitié du XIXe siècle. 

Tout au long de sa carrière, Fantin-Latour eut pour principe d’exécuter des compositions réalistes, d’imiter la nature tout en se mesurant aux maîtres anciens.

Œuvres d’Henri Fantin-Latour

Les musées qui exposent Henri Fantin-Latour

En France, les œuvres d’Henri Fantin-Latour sont exposées à Paris (Musée du Louvre, Musée d’Orsay, Musée du Petit Palais) ainsi que dans de nombreux musées de province (Fondation Bemberg de Toulouse, La Piscine de Roubaix, Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, de Lyon, de Reims, de Rouen, de Lille). 

À l’étranger, les œuvres de l’artiste figurent également dans les musées londoniens (National Gallery, Tate Gallery, Victoria and Albert Museum) et américains (Clark Art Institute de Williamstown, Detroit Institute of Arts, National Gallery of Art de Washington, Philadelphia Museum of Art).

Les principales expositions de l’artiste

  • Fantin-Latour. A fleur de peau, Musée du Luxembourg, Paris, 2016 
  • Henri Fantin-Latour, Grand Palais, Paris, 1982

Les principaux ouvrages sur Henri Fantin-Latour

  • COLLECTIF, Fantin-Latour. A fleur de peau, éd. Réunion des musées nationaux, 2016
  • CHEVREUIL Claude, Un coin de table, éd. de Fallois, 2010
  • WHITE Harrison et WHITE Cynthia, La carrière des peintres au XIXe siècle : du système académique au marché des impressionnistes, éd. Flammarion, 2009
  • CRESPELLE Jean-Paul, La vie quotidienne des impressionnistes : 1863-1883, éd. Hachette, 1981

Expertise et Estimation des œuvres de Henri Fantin-Latour

Certaines œuvres de Henri Fantin-Latour sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Henri Fantin-Latour afin d’établir une estimation de votre pièce.