Pionnier de l’Art Nouveau, Émile Gallé est le fondateur de l’École de Nancy née en 1901. Le maître verrier et ébéniste est connu pour sa maîtrise de la pâte de verre, ses marqueteries innovantes ainsi que son répertoire décoratif inspiré de la nature.
Une entreprise familiale
Émile Gallé est né en 1846 à Nancy. Fils d’un maître verrier, il fut très tôt en contact avec le monde de l’art et du commerce.
Après l’obtention de son baccalauréat, le jeune homme effectua un apprentissage des métiers du verre à Meisenthal puis de la céramique à la Faïencerie de Saint-Clément.
À partir de 1867, Gallé fut associé à l’entreprise de négoce et de décoration de faïence et de verrerie de son père. La même année il représenta l’entreprise familiale à l’Exposition universelle à Paris où il fut récompensé d’une mention honorable pour la verrerie. Lors de l’Exposition universelle et internationale de Lyon en 1872, il obtint une médaille d’or.
1871-1873 : voyages et apprentissage
Émile Gallé partit à Londres en 1871 où il travailla au musée de Kensington et au jardin botanique de Kew Gardens. Ceci lui permit notamment d’approfondir ses connaissances en la matière tout en constituant un répertoire décoratif qui lui servirait dans son travail futur de la verrerie.
Gallé effectua par la suite une série de voyages en Italie, en Suisse ainsi qu’à Paris où il découvrit l’art des cristaux anciens et le style rococo.
1873-1878 : la reconnaissance d’un artiste verrier
De retour dans l’Est, Émile Gallé ouvrit son propre atelier de verrerie en 1873. L’année suivante, il reprit la manufacture de verre et céramique de son père à Nancy. Officialisé en 1877, le changement de direction impliqua le développement d’une nouvelle production pour la décennie à venir.
Les verreries élaborées de Gallé reçurent une reconnaissance internationale lors de l’Exposition universelle de 1878. Cette reconnaissance fit d’Émile Gallé un artiste verrier reconnu.
1884 : la première usine Gallé
Émile Gallé fit construire sa première usine en 1884. Par le recours à la machine, le maître verrier souhaita produire à moindre coût des objets destinés à une plus large clientèle. Ainsi, Émile Gallé réalisa deux types de production : les pièces uniques ou petites séries ainsi que les pièces de grandes séries destinées à une large diffusion. Un tel procédé contribua à la reconnaissance internationale d’un foyer lorrain d’art décoratif industriel.
1889-1901 : la naissance de l’École de Nancy
La maîtrise technique d’Émile Gallé ainsi que son répertoire décoratif innovant en fit rapidement un ambassadeur du cristal en France et à l’étranger, notamment à partir de l’Exposition universelle de 1889.
Gallé perfectionna sa maîtrise de l’art verrier et mit au point de nouvelles techniques décoratives. En ce sens il élargit la gamme des couleurs, épaissit la pâte de verre, ajouta poudres, paillettes, feuilles d’or et bulles, grava à l’acide, etc.
En collaboration avec les artistes et industriels de l’Est (Louis Majorelle, René Lalique, les Frères Daum, Baccarat), Émile Gallé fonda l’École de Nancy en 1901. Le but étant de rassembler les artistes, artisans et industriels lorrains appartenant au mouvement Art Nouveau.
Après son décès survenu en 1904, la verrerie Gallé poursuivit sa production jusqu’à sa fermeture en 1936.
L’apport d’Émile Gallé à l’histoire de l’art
L’Art nouveau est un mouvement artistique qui s’est développé entre 1885 et 1915. Ce style élégant et décoratif se cantonna pour l’essentiel aux arts appliqués. Inspiré de l’histoire et lié à la Révolution industrielle, ce style présentant des caractéristiques communes revêtit des noms différents selon les pays : « Art nouveau » en France et Belgique, « Jugendstil » en Autriche, « Liberty » en Italie, « Modernismo » en Espagne ou encore « Modern Style » en Angleterre, chaque terme faisant en réalité référence à un même courant artistique.
La libre esthétique de l’Art Nouveau se caractérise par l’utilisation de motifs floraux, des lignes animées et sinueuses ainsi que le recours au fer forgé.
Émile Gallé s’intéressa à la fois à la verrerie, à l’ébénisterie et à la céramique. L’industriel est connu pour ses techniques innovantes : verre multicouche travaillé à l’acide, verre taillé, gravé et émaillé mais également marqueterie mêlant bois (chêne, noyer, frêne, prunier) et matières diverses (nacre, métal).
Œuvres d’Émile Gallé
Les musées qui exposent Émile Gallé
Les œuvres d’Émile Gallé sont exposées dans de nombreux musées en France et à l’étranger : Musée d’Orsay et Petit Palais à Paris, Musée de l’École de Nancy, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Musée des Beaux-Arts de Reims, Musée Fin de Siècle de Bruxelles, Walters Art Museum de Baltimore.
Les principales expositions de l’artiste
- Émile Gallé : Nature et symbolisme — Influence du Japon, Musée Georges de la Tour, Vic-sur-Seille, 2009
- La main aux algues et aux coquillages, le testament artistique d’Émile Gallé, Musée d’Orsay, Paris, 2004
Les principaux ouvrages sur Émile Gallé
- THIEBAUT Philippe, Émile Gallé : le magicien du verre, éd. Gallimard, 2004
- LE TACON François, Émile Gallé, Maître de l’art nouveau, éd. Nuée Bleue, 2004
- COLLECTIF, Émile Gallé et le verre. La collection du Musée de l’École de Nancy, éd. Somogy, 2004
- DEBIZE Christian, Émile Gallé et l’École de Nancy, éd. Serpenoise, 1998
Expertise et Estimation des œuvres d’Émile Gallé
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