Ferdinand BARBEDIENNE

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1810-1892

Industriel français

© E. Capiomont et Cie

Méconnu du grand public, Ferdinand Barbedienne joua pourtant un rôle essentiel dans l’histoire de l’art du XIXe siècle. L’industriel français fut en effet à l’origine de l’une des plus grandes fonderies d’art aux côtés des fonderies Susse et Hébrard.

Industriel dans l’âme

D’origine modeste, Ferdinand Barbedienne est né en Normandie à Saint-Martin-de-Fresnay en 1810. Il fit fortune pour la première fois dans une affaire de papiers peints située à Paris.

En parallèle, un jeune ingénieur, Achille Collas (1795-1859), mit au point un procédé mécanique de réduction des sculptures en ronde-bosse, en améliorant notamment le pantographe  des sculpteurs— instrument de dessin permettant de reproduire un motif à l’échelle exacte —. Collas déposa le brevet de son invention en 1837.

1838 : l’association fructueuse entre un industriel et un inventeur

L’association entre Barbedienne et Collas eut lieu en 1838. La société Collas & Barbedienne se voua à la reproduction et à la commercialisation de copies réduites de sculptures dans divers matériaux (albâtre, bois, bronze, ivoire, stéatite). Grâce au procédé révolutionnaire de réduction mathématique élaboré par Achille Collas, les associés ouvrirent les portes à une production sans précédent.

Barbedienne et Collas se spécialisèrent dans les reproductions d’après l’antique tout en élaborant de nouveaux procédés chimiques destinés à colorer et à patiner les bronzes. Les associés eurent ainsi pour ambition de démocratiser l’art en réalisant de nombreuses copies d’antiques et en diffusant des œuvres contemporaines.

Ensemble ils présentèrent une réduction de la Vénus de Milo (150-130 a. v. J. C.) à l’Exposition des produits de l’industrie française de 1839. Leur travail fut salué par l’obtention d’une médaille d’argent.

Les années 1840 : les contrats d’édition

S’il s’intéressa aux antiques, Ferdinand Barbedienne alla plus loin encore. En effet, il conclut des contrats d’édition avec de nombreux sculpteurs contemporains. Parmi eux figurèrent François Rude (1784-1855), les sculpteurs animaliers Antoine-Louis Barye (1795-1875) et Emmanuel Frémiet (1824-1910) ainsi que Jules Mène (1810-1879) et Henri Chapu (1833-1891).

Par le biais de ces contrats d’édition, le sculpteur cédait ses droits au fondeur, lequel exécuta des éditions d’œuvres originales limitées. Notons qu’en France, depuis 1981, les éditions sont considérées comme originales dans la limite de huit tirages issus du même moule auxquels s’ajoutent quatre épreuves d’artiste.

Par la suite, Barbedienne et Collas perfectionnèrent leur procédé de reproduction afin de copier une sculpture d’un seul bloc. Cette nouvelle innovation leur valut une médaille d’argent à l’Exposition des produits de l’industrie française de 1844.

Les années 1850 : vers la production d’objets décoratifs

En 1955, Achille Collas reçut la grande médaille d’honneur à l’Exposition universelle de Paris. La même année, Barbedienne collabora avec l’ornemaniste Louis-Constant Sévin (1821-1888).

Le sculpteur ornemaniste travailla pour Barbedienne jusqu’à la fin de sa vie. Il renouvela notamment les formes d’objets du quotidien, les transformant en véritables objets d’art. Les œuvres de Sévin illustrent le style néo-grec en vogue à l’époque.

Les années 1860 : la mort d’Achille Collas

En 1859, la mort de l’ingénieur Achille Collas fit de Barbedienne le seul propriétaire de la fonderie. La qualité de sa production fut récompensée par la nomination du fondeur à la tête du Comité des industries du bronze en 1865.

Barbedienne collabora avec l’émailleur Alfred Serre (1837-1906) lequel développa une gamme d’émaux cloisonnés qui firent sensation à l’Exposition universelle de Londres en 1862.

Les années 1870 : la guerre franco-allemande

Le conflit entre la France et l’Allemagne en 1870 entraina une pénurie des métaux bruts provoquant la suspension de l’activité de fondeur de Barbedienne.

Ferdinand Barbedienne reprit son activité à la fin du conflit et augmenta ses productions. Avec Alfred Serre il réalisa entre 1878 et 1889 l’Horloge monumentale de style Renaissance ornée d’émaux qui est aujourd’hui conservée à l’Hôtel de Ville de Paris.

1892 : la maison Leblanc-Barbedienne

À la mort de Ferdinand Barbedienne en 1892, son héritier Gustave Leblanc-Barbedienne (1849-1945) reprit la fonderie qui devint alors la maison Leblanc-Barbedienne. Spécialisée dans les sculptures monumentales la fonderie resta active jusqu’à la moitié du XXe siècle. La maison collabora notamment avec le très célèbre Auguste Rodin (1840-1917).

L’apport de Ferdinand Barbedienne à l’histoire de l’art

Bien que n’étant pas un artiste, Ferdinand Barbedienne renouvela le domaine de la sculpture. En effet, grâce à son association avec l’ingénieur Achille Collas qui mit au point le procédé révolutionnaire de réduction des sculptures, il stimula la diffusion des œuvres antiques et contemporaines. Spécialisée dans les éditions de sculptures et d’objets d’art, la maison Barbedienne atteignit rapidement une grande renommée et associa son nom à celui de grands artistes (Sévin, Serre, Dumas).

Les musées qui exposent Ferdinand Barbedienne

La maison Barbedienne collabora avec plus de 45 sculpteurs tandis qu’à la fin des années 1880 son catalogue proposait près de 500 sujets déclinés en plusieurs dimensions. Par conséquent, les sculptures issues des fontes Barbedienne sont très nombreuses et sont exposées dans les plus grands musées nationaux et internationaux.

Les principales expositions de l’artiste

À ce jour, il semblerait qu’aucune exposition d’ampleur rassemblant les œuvres issues de la fonderie Barbedienne n’ait eu lieu.

Les principaux ouvrages sur Ferdinand Barbedienne

  • RIONNET Florence, Les Bronzes Barbedienne : l’œuvre d’une dynastie de fondeurs (1834-1954), éd. Athena, 2016
  • RIONNET Florence, La Maison Barbedienne. Correspondances d’artistes, 2008
  • RIONNET Florence, Barbedienne ou la fortune de la sculpture du XIXe siècle, Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 2002

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