André LANSKOY

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(1902-1976)

Peintre franco-russe

D’origine russe, André Lanskoy s’installa à Paris en 1921. Son œuvre d’abord figurative, évolua progressivement vers l’abstraction. Les gouaches et peintures de Lanskoy sont représentatives de la nouvelle École de Paris.

Une carrière militaire prédestinée

André Lanskoy est né à Moscou en 1902. Fils du comte Lanskoy, le jeune homme était destiné à une carrière militaire. En ce sens, il étudia à l’École des Pages en 1908 avant d’intégrer l’École des Cadets de Saint-Pétersbourg en 1917.

Dès son enfance, André Lanskoy fut attiré par les manifestations visuelles de la couleur, notamment à travers la vie quotidienne et les objets de la culture populaire russe.

Le jeune homme se réfugia à Kiev en 1919. Durant deux mois Lanskoy s’exerça au dessin. Il s’engagea par la suite dans l’Armée blanche qu’il suivit en Crimée puis à Constantinople.

1921 : l’arrivée à Paris

André Lanskoy arriva à Paris en 1921 pour ne plus jamais repartir. Dès lors le jeune homme se consacra pleinement à la peinture. 

Il rencontra également les nombreux peintres russes présents dans la capitale et apprit quelques rudiments de la peinture auprès de Sergueï Soudeïkine (1882-1946). Mais c’est surtout en fréquentant les galeries de la rue de La Boétie et Le Louvre que Lanskoy perfectionna sa formation. Au musée il étudia Vélasquez, Le Greco, les primitifs italiens, les Vénitiens. Mais le véritable choc artistique fut celui de sa rencontre avec le Portrait du peintre avec sa palette du Douanier Rousseau (1844-1910). 

Lanskoy s’intéressa à la correspondance de Vincent van Gogh (1853-1890) avec son frère Théo. L’œuvre du Néerlandais suscita une grande admiration de la part du peintre russe.

En 1922, André Lanskoy fréquenta l’Académie de la Grande Chaumière située près du quartier de Montparnasse. À cette époque, il s’adonna aux paysages, natures mortes et portraits. 

1924 : la rencontre avec les collectionneurs Wilhelm Uhde et Roger Dutilleul

André Lanskoy exposa ses œuvres au Salon d’Automne à partir de 1923. Sa participation en 1924 fut remarquée par le collectionneur allemand Wilhelm Uhde (1874-1947). C’est grâce à ce dernier que Lanskoy signa son premier contrat avec la galerie Bing, lieu où il fit la rencontre déterminante avec le collectionneur Roger Dutilleul (1872-1956). La première exposition particulière d’André Laskoy eut lieu à la galerie Bing en 1925.

Dutilleul, qui acheta pour la première fois une œuvre de Lanskoy en 1925 (Intérieur dans un salon), soutint l’artiste russe entre 1928 et 1944 lui permettant de continuer à peindre.

1922-1937 : un peintre figuratif

De ses débuts de peintre jusqu’en 1937, André Lanskoy exécuta des œuvres figuratives. Cette première période de son œuvre évolua tant au niveau technique qu’au niveau de la palette de couleurs utilisées. Les intérieurs figés sont marqués par une perspective très « à plat ». 

1937-1941 : vers l’abstraction

L’année 1937 marqua un tournant dans l’œuvre de Lanskoy. En effet, l’artiste présenta un intérêt grandissant pour les œuvres des peintres abstraits Paul Klee (1879-1940) et Vassily Kandinsky (1866-1944). Progressivement, Lanskoy s’éloigna de l’objet avec lequel il rompit définitivement en 1941. 

Cette phase intermédiaire se manifesta par la réalisation de gouaches figuratives, semi-figuratives et abstraites. Au fur et à mesure Lanskoy libéra son travail de la représentation, décomposant les formes, transformant les personnages de jadis en assemblage de tâches douces. 

Ses œuvres de transition furent exposées à la galerie Berri-Raspail en 1942.

Les années 1940 : l’amitié avec Nicolas de Staël

André Lanskoy atteignit l’abstraction pure dans les années 1940. En 1944, l’artiste exposa ses œuvres récentes à la galerie Jeanne Bucher. Cette même année fut celle de sa rencontre — grâce à Dutilleul — avec la galerie Louis Carré (1897-1977). S’ensuivit une collaboration qui dura seize ans.

L’année suivante, Lanskoy rencontra son compatriote Nicolas de Staël (1914-1955). Une profonde amitié lia les deux artistes, si bien que l’œuvre de de Staël fut influencée par Lanskoy.

En 1948, la galerie Louis Carré présenta une exposition sur André Lanskoy, mêlant œuvres figuratives et abstraites.

Les années 1950-1970 : le temps des expositions

Dans les années 1950, André Lanskoy fut exposé dans de nombreuses galeries parisiennes : Palmes (1956), Claude Bernard (1958), Charpentier (1960), Kriegel (1962). 

En parallèle, dès 1953, les expositions personnelles se multiplièrent en province et à l’étranger : Albert Loeb (1959), Kaplan (1961), Knoedler (1965).

André Lanskoy participa également à de nombreuses expositions collectives organisées dans le monde entier.

Enfin, s’il s’adonna au dessin et à la peinture, André Lanskoy réalisa des cartons pour la tapisserie ainsi que des illustrations d’ouvrages.

L’apport d’André Lanskoy à l’histoire de l’art

André Lanskoy fait partie de ces artistes russes formant la nouvelle École de Paris. Son œuvre d’abord figurative évolua progressivement vers l’abstraction.

Après une phase intermédiaire entre 1937 et 1941, André Lanskoy rompit avec la figuration. Une plastique graphique et visuelle particulièrement identifiable se mit alors en place. Un réseau de lignes courbes (oblique, ellipse, spirale) parcourut ses compositions. À cela s’ajouta une palette colorée où les tons froids (bleu, vert, violet, rose) s’alternèrent avec les tons chauds (vermillon, jaune, ocre, brun). La matière est riche et généreuse, aux couches picturales posées en larges aplats répondent l’apparence grumeleuse et le relief inégal dû à la fragmentation de la touche sous l’effet d’une brosse.

Œuvres d’André Lanskoy

Les musées qui exposent André Lanskoy

Les œuvres d’André Lanskoy sont exposées au Centre Pompidou et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ainsi qu’à Colmar, Grenoble, Le Havre, Lille, Maubeuge, Mulhouse, Saint-Étienne, Tourcoing et Villeneuve-d’Ascq. 

À l’étranger les œuvres de Lanskoy sont également visibles aux États-Unis à New York ainsi qu’en Espagne à Tolède. 

Les principales expositions de l’artiste

  • Lanskoy, un peintre russe à Paris, LAM, Villeneuve-d’Ascq, 2011 
  • André Lanskoy 1902-1976, Musée des Beaux-Arts de Pouchkine (Moscou) et Musée national russe (Saint-Pétersbourg), 2006 

Les principaux ouvrages sur André Lanskoy

  • DRON Pascaline et PITTIGLIO Angelo, André Lanskoy, éd. Pittiglio, 1900
  • GRENIER Jean, André Lanskoy, éd. Hazan, 1960

Expertise et Estimation des œuvres d’André Lanskoy 

Certaines œuvres d’André Lanskoy sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres d’André Lanskoy afin d’établir une estimation de votre pièce.