Théodore ROUSSEAU

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1812-1867

Peintre français

Photo © Mineapolis

Théodore Rousseau est, avec Jean-Baptiste Camille Corot (1796-875), l’une des figures principales de la peinture de paysage française du milieu du XIXe siècle. Souvent détracté par la critique et exclu par le jury du Salon, Rousseau s’érigea comme la figure emblématique de l’École de Barbizon. Préservant son indépendance artistique tout au long de sa carrière, l’artiste passa du romantisme au naturalisme et annonça l’impressionnisme.

Un jeune homme attiré par la campagne

Né en 1812 à Paris, Théodore Rousseau fut initié aux arts très tôt. Manifestant rapidement des aptitudes pour la peinture, ses parents l’encouragèrent dans sa vocation. 

En 1821, le jeune Rousseau étudia le paysage auprès de son cousin le peintre Pierre-Alexandre Pau de Saint-Martin (1782-1850).

Quelques années plus tard, il intégra l’École des Beaux-Arts de Paris au sein de l’atelier du peintre de paysage historique Jean-Charles-Joseph Rémond (1795-1875) avant de devenir l’élève de Guillaume Guillon-Lethière (1760-1832).

Non admis à concourir au prix de Rome et rebuté par l’enseignement académique, Théodore Rousseau s’intéressa aux maîtres anciens exposés au Louvre — Claude Lorrain et les paysagistes hollandais (Ruysdael, Hobbema) notamment — ainsi qu’à ses contemporains paysagistes anglais (Constable, Bonnington). À la même époque, l’artiste réalisa de nombreuses excursions dans les environs de Paris afin de réaliser des paysages sur le motif d’après nature. 

1830 : le premier séjour en Auvergne

Théodore Rousseau réalisa de nombreux voyages tout au long de sa carrière, marquant à chaque fois une nouvelle étape artistique. Son premier voyage le mena en Auvergne en 1830. Rousseau découvrit alors des sites sauvages qui lui inspirèrent des paysages empreints de romantisme (Vue d’Auvergne, 1830, huile sur toile, Barber Institute of Arts, Birmingham).

À son retour à Paris, le peintre rompit avec Rémond et se rapprocha des jeunes paysagistes Narcisse Diaz de la Peña (1807-1876) et Jules Dupré (1811-1889).

1831-1836 : le temps des salons

Théodore Rousseau exposa au Salon de 1831 Paysage d’Auvergne (1830). Son entrée fut remarquée par la critique. Trois ans plus tard, en 1834, l’artiste obtint une médaille de troisième classe.

En 1831 et 1832, Rousseau effectua deux voyages en Normandie aux côtés de Paul Huet (1803-1869) où il découvrit la luminosité des ciels marins. En 1834, le paysagiste porta son dévolu sur le Jura où il exécuta notamment la Descente des vaches. Refusé par le jury du Salon de 1835, ce tableau offusqua par l’audace de sa composition et ses couleurs criardes.

1836-1841 : le repli

Entre 1836 et 1841, les œuvres de Rousseau furent régulièrement refusées par le jury du Salon. Si bien que l’artiste décida de ne plus soumettre ses réalisations à leur appréciation.

En 1836, Théodore Rousseau effectua un premier séjour à Barbizon à la lisière de la forêt de Fontainebleau. Il fut rapidement rejoint par Corot et Diaz.

Le peintre se rendit en Vendée en 1837. À cette occasion le paysagiste s’intéressa aux éléments du minéral et du végétal et à leur processus de formation : roches, cours d’eau, croissance des arbres (L’Allée des châtaigniers, huile sur toile, Musée du Louvre, Paris).

En 1842, Théodore Rousseau effectua un séjour solitaire dans le Berry. Cette fois-ci l’artiste se pencha sur l’interprétation de la vibration et de la fluctuation de l’atmosphère suivant les heures de la journée et les saisons (Mare, 1842, huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Reims). 

À l’occasion d’un voyage à L’Isle-Adam, Rousseau exécuta, pour la première fois dans l’histoire de la peinture, un paysage d’hiver entièrement peint sur le motif (Effet de givre, 1845, huile sur toile, Walters Art Museum, Baltimore).

1848-1860 : vers la reconnaissance

Théodore Rousseau se fixa définitivement à Barbizon en 1848. Durant les années qui suivirent, le paysagiste réalisa ses principaux chefs-d’œuvre travaillés de longues années durant et souvent repris et parfois surchargés de bitume et de couleurs chimiquement incompatibles (Gorges d’Apremont, huile sur toile, Musée de Limoges).

Après ses nombreux échecs, Théodore Rousseau entra en grâce et fut reconnu comme le chef de file de l’École de Barbizon. 

En l’absence de jury, l’artiste renoua avec le Salon dès 1849. Rousseau participa à l’Exposition universelle de 1855 où il obtint la médaille d’or.

1860-1867 : un artiste avant-gardiste

Rousseau imagina dans les années 1860 recréer la luminosité de l’air par la juxtaposition de touches de couleur pures en forme de virgules (Paysages de la forêt de Fontainebleau, huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Valenciennes). En cela, Rousseau annonça l’impressionnisme à venir.

De même, Rousseau céda à la mode du japonisme en 1862 et préfigura dans des ébauches monochromes l’art des Nabis (Effet de pluie, huile sur bois, Musée du Louvre, Paris).

L’apport de Théodore Rousseau à l’histoire de l’art

Influencé par la tradition hollandaise ainsi que par la touche picturale sensible et précise de Constable, Théodore Rousseau (1812-1867) donna au paysage français connut sa pleine expression romantique. Les œuvres de l’artiste dépeignent des compositions simples où les personnages sont suggérés par des touches de couleurs

La pensée et les innovations techniques de Rousseau influencèrent de nombreux artistes et annoncèrent les courants artistiques à venir.

Œuvres de Théodore Rousseau

PEINTURE

  • La Vallée tournante de Thiézac, Auvergne, 24,5 x 32,4 cm, 1830
  • Le Mont Saint-Michel, 20 x 33 cm, 1932
  • Paysage à la mare, 35 x 50 cm, 1842/50
  • Berger conduisant son troupeau, 41,3 x 63,2 cm, 1845/50
  • Paysage orageux, 19 x 34 cm, 1847/53
  • La Mare aux Fées, forêt de Fontainebleau, 59,1 x 114 cm, 1848
  • Les Marais, 33,7 x 55,3 cm, 1848/50
  • Lisière d’un bois, 48,5 x 72,5 cm, 1850/60
  • La plaine rocheuse de Barbizon, 42 x 64 cm, 1855/60
  • La Plaine de Chailly près de Fontainebleau, 40,6 x 62,9 cm, 1855
  • Sentier dans la clairière parmi les bruyères, 37,5 x 66,7 cm, 1855/60
  • Une chaumière dans le Berry, 23,5 x 32,5 cm, 1860
  • Le chêne de roche, 88,9 x 116,8 cm, 1860

DESSIN-AQUARELLE

  • Paysage et berger près d’un étang, 26,6 x 36,7 cm, 1932/35
  • Vue de lac de Genève du col de la Faucille, 14,5 x 25,5 cm, 1834
  • Promenade en bateau, 16 x 27,7 cm, 1834/40
  • Paysage à Thiers, 19 x 40,5 cm, 1837/38
  • Rochers en lisière de forêt, 64 x 94 cm, 1842
  • Étude pour le printemps, 20,5 x 13 cm, 1842
  • Marais dans les landes, 32 x 50,5 cm, 1844
  • Grand arbre dans une clairière, 12 x 8,5 cm, 1848/50
  • Personnage sous un arbre près d’une mare, 11,2 x 17,4 cm, 1860
  • Lac de Genève et mont-blanc, 15 x 45 cm, 1862/63
  • Pont sur une rivière, 26,7 x 20,2 cm, 1865

ESTAMPE-MULTIPLE

  • Un site du Berry, 1842
  • Vue du plateau de Bellecroix, 20 x 25,7 cm, 1848/49
  • Cerisier à Biau, 1850
  • La maison du Moulin, 1859
  • Chêne de Roche, 12,6 x 16,8 cm, 1861
  • Lisière de Claire-bois, 8 x 13 cm

Les musées qui exposent Théodore Rousseau

  • Metropolitan Museum of Arts, New York
  • National Gallery of Art, Washington
  • Musée des Beaux-Arts, Houston
  • Rijksmuseum Asterdam
  • Chrysler Museum of Art
  • The Mint Museum, Charlotte
  • Milwaukee Art Museum
  • Musée d’art de Baltimore

Les principales expositions de l’artiste

  • Théodore Rousseau, le renouveau de la peinture de paysage, Musée d’Art et d’Histoire de Meudon, 2013
  • In the Forest of Fontainebleau: painters and Photographers from Corot to Monet, Museum of Fine Arts, Houston, 2008
  • Northern Lights: Swedish Landscapes from the Nationalmuseum, Stockholm, The Barber Institute of Fine Arts, Birmingham, 2009
  • Life and Truth: French Landscapes from Corot to Monet, San Diego Museum of Art, California, 2011
  • From Paris : A Taste For impressionism, Royal Academy of Arts, Londres, 2012
  • The Age of Impressionism: Great French Paintings from the Clark, Clark Art Institute, Williamstown, 2013-2014
  • Théodore Rousseau : Unruly Nature, Glyptotek, Copenhagen, 2016-2017
  • The Drama of Life or the Drama of Representation, Jill Newhouse Gallery, New York, 2022
  • True to Nature: Open-air Painting in Europe 1780-1870, Fitzwilliam Museum, Cambridge, 2022

Les principaux ouvrages sur Théodore Rousseau

  • MIQUEL Pierre et Rolande, Théodore Rousseau 1812-1867, Paris, Somogy, 2010
  • SCHULMAN Michel, Théodore Rousseau 1812-1867, catalogue raisonné de l’œuvre graphique, Paris,  L’Amateur, 1998
  • TERRASSE Antoine, L’Univers de Théodore Rousseau, Paris,  Scrépel, 1976

Expertise et Estimation des œuvres de Théodore Rousseau

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