Juan GRIS

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1887-1927

Peintre espagnol

Peintre espagnol, Juan Gris vécut en France durant la moitié de sa vie. Moins connu que ses contemporains Georges Braque (1882-1963) et Pablo Picasso (1881-1973), Gris est pourtant considéré comme l’un des maîtres du cubisme. 

Il participa notamment au développement de la seconde phase de la peinture cubiste : le cubisme synthétique.

Une enfance madrilène

José Victoriano González Pérez — connu par la suite sous le nom de Juan Gris — est né à Madrid en 1887. Fils de commerçants aisés, il est le treizième d’une fratrie de quatorze enfants.

Le jeune homme entama des études scientifiques dans le génie civil qu’il abandonna en 1904. Il préféra en effet à cette époque exécuter des dessins qu’il envoya à des journaux locaux, au grand désarroi de son père. 

Juan Gris étudia un temps la peinture à l’École des Arts et Manufactures de Madrid. Ses œuvres de jeunesse étaient alors influencées par le « Jugendstil » — courant allemand de l’Art Nouveau — en plein essor à Madrid. Mais à cette époque Gris ne rêvait que d’une chose : rejoindre Paris tout comme l’avait fait avant lui son compatriote Pablo Picasso.

1906-1910 : des débuts d’illustrateur

Avec l’aide de sa sœur, Juan Gris vendit ses effets personnels afin de quitter de manière définitive son pays. C’est ainsi que le jeune homme âgé de dix-neuf ans arriva à Paris en 1906.

Gris vécut à Montmartre et prit un atelier au Bateau-Lavoir. L’espagnol se lia rapidement d’amitié avec son voisin Pablo Picasso mais également avec Georges Braque et Fernand Léger (1881-1955).

Afin de gagner sa vie, Gris commença une carrière de dessinateur de presse. Ainsi, il vendit ses dessins humoristiques et satiriques à divers journaux : Fou-Fou, Rire, Charivari, L’Assiette au Beurre.

1911-1913 : ses premières œuvres cubistes

Juan Gris se consacra exclusivement à la peinture à partir de 1911. À l’instar de Braque et Picasso, Gris s’intéressa aux principes du cubisme, renouvelant les genres traditionnels du portrait et de la nature morte.

Les premières compositions de Gris illustrent des sujets fracturés en éléments individuels, sans perspective traditionnelle (Cruche, bouteille et verre, 1911). Ses tableaux cubistes jouent sur les tonalités de gris, sa couleur fétiche.

L’artiste exposa Hommage à Pablo Picasso au Salon des Indépendants de 1912. L’œuvre témoigne de l’affection que Gris portait pour son maître. 

En 1913, Gris signa un contrat d’exclusivité avec le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1979). L’année suivante, l’Espagnol se lia d’amitié avec Henri Matisse (1869-1954).

1914-1918 : vers le cubisme synthétique

Juan Gris atteignit sa maturité artistique entre 1914 et 1918. S’il fut d’abord sous l’influence du cubisme analytique élaboré par Braque et Picasso, lequel consistait en une fragmentation croissante des objets, Gris développa par la suite un style cubiste personnel. En ce sens l’artiste espagnol donna une dimension plus intellectuelle et constructive à ses œuvres. Cette rigueur presque géométrique des compositions donna naissance au cubisme synthétique (La Jalousie, 1914).

1919-1927 : une mort soudaine

En 1922, Juan Gris dessina les premiers décors et costumes pour les ballets russes de Serge Diaghilev (1872-1929). L’année suivante, des expositions majeures sur l’œuvre de l’artiste furent organisées à la Galerie Simon (Paris) et à la Galerie Flechtheim (Berlin).

La santé de Juan Gris se détériora rapidement, si bien que l’artiste mourut soudainement en 1927 à l’âge de quarante ans seulement. 

L’apport de Juan Gris à l’histoire de l’art

Dans les compositions de Juan Gris, les ombres donnent forme à des objets tandis que les objets eux-mêmes sont distordus et perdent leur forme naturelle. Tout le talent de l’artiste réside de sa faculté de traiter son sujet selon des angles multiples. Gris réintroduisit une forme de réel, tout en jouant d’une ambiguïté entre apparence et essence du réel.

Les œuvres de Juan Gris sont construites de façon géométrique. Dès 1913, l’artiste abandonna sa palette de gris — couleur caractéristique du cubisme analytique — au profit de couleurs plus variées (rose, violet, bleu, vert). Par ailleurs, les aplats ne correspondent pas aux formes des objets pleins, constituant ainsi des formes nouvelles et abstraites au sein du tableau.  

À la suite du cubisme analytique, une autre branche inspirée du cubisme fut également développée : l’orphisme. 

Œuvres de Juan Gris

Les musées qui exposent Juan Gris

Les œuvres de Juan Gris sont exposées en France (Centre Pompidou à Paris, Musée des Beaux-Arts de Dijon) ainsi que dans des musées étrangers (Musée des Beaux-Arts de Boston, Musée Reina Sofia de Madrid, Statens Museum for Kunst de Copenhague). 

Les principales expositions de l’artiste

  • Juan Gris. Rimes de la forme et de la couleur, Musée Paul Valéry, Sète, 2011
  • Juan Gris. Dessins 1915-1921, Centre Pompidou, Paris, 1991

Les principaux ouvrages sur Juan Gris

  • GANTEFUHRER-TRIER Anne, Cubisme, éd. Taschen, 2015
  • COLLECTIF, Juan Gris : Rimes de la forme et de la couleur, éd. Beaux-Arts, 2011
  • MOLLARD Claude, Juan Gris, éd. Cercle d’Art, 2006
  • COLLECTIF, Juan Gris — Peintures et dessins, éd. Musées de Marseille, 1999

Expertise et Estimation des œuvres de Juan Gris

Certaines œuvres de Juan Gris sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de  Juan Gris afin d’établir une estimation de votre pièce.