Georges SEURAT

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1859-1891

Peintre français

Photo : © Archive familiale

Artiste majeur du XIXe siècle, Georges Seurat est l’un des peintres post-impressionnistes les plus importants. S’il est l’auteur d’une œuvre restreinte, il n’en demeure pas moins essentiel au regard de l’histoire de l’art en raison de l’élaboration de sa technique dite « divisionniste » ou « pointilliste ».

Une enfance bourgeoise

Georges Seurat est né à Paris en 1859 au sein d’une famille bourgeoise. Son goût pour le dessin apparu dès son enfance. Son talent se développa au contact de son oncle maternel Paul Haumonté-Faivre commerçant en tissu et peintre amateur.

1875-1879 : une formation néo-classique auprès d’Henri Lehmann

En 1875, Seurat suivit des cours de dessin dans l’école municipale dirigée par le sculpteur Jules Lequien.

C’est en 1878 que Seurat fut admis à l’École des Beaux-Arts de Paris où il étudia auprès d’Henri Lehmann (1814-1882), élève du maître néo-classique Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867). Mais peu réceptif à l’enseignement académique, le jeune artiste quitta les Beaux-Arts en 1879.

La même année Seurat partit à Brest effectuer son service militaire. À cette occasion il exécuta de nombreux dessins de marines.

1879-1884 : une approche scientifique

Georges Seurat découvrit les artistes impressionnistes en 1879 à l’occasion de leur quatrième  exposition. Il eut dès lors pour ambition de dépasser leur approche intuitive de la peinture par une démarche scientifique.

De retour à Paris en 1880, il étudia deux années durant le dessin en noir et blanc et s’intéressa notamment au peintre symboliste Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898).

Seurat fut admis à exposer pour la première fois au Salon officiel en 1883. L’année suivante, son célèbre tableau Une baignade à Asnières (1883-1884) fut refusé par le jury. L’artiste l’exposa alors au Salon des Indépendants de 1884. Une telle œuvre impliqua de la part de Seurat la réalisation de nombreuses études préalables. Les personnages simplifiés sont baignés dans une étrange lumière. Ce tableau est radicalement différent des œuvres impressionnistes de l’époque.

1884 : la création du Salon des Indépendants

Le Salon des Indépendants fut créé en 1884 à l’initiative des artistes refusés par le Salon officiel. De nombreux artistes majeurs exposèrent à ce salon : Georges Seurat, Paul Signac (1863-1935), Henri-Edmond Cross (1856-1910), Odilon Redon (1840-1916), Charles Angrand (1854-1926).

Ce Salon, animé par la Société des Artistes Indépendants, fonctionnait sans jury ni récompense, mais avec pour seule ambition de libérer les artistes.

1886 : la naissance du pointillisme

Seurat se rendit souvent en compagnie de Paul Signac sur l’Ile de la Grande Jatte à Asnières où il exécuta de nombreuses études. L’artiste souhaita réaliser un tableau selon le principe de la division des couleurs en petits points, lesquels se mélangent par effet d’optique. Les recherches de Seurat ont été grandement influencées par les travaux du chimiste Eugène Chevreul (1786-1889).

Après deux années de travail, Georges Seurat aboutit, à seulement 25 ans, à la création du tableau Un dimanche après-midi à la Grande Jatte (1884-1886), œuvre fondatrice du pointillisme.

De manière générale, les artistes impressionnistes furent assez critiques à l’égard de cette nouvelle technique. Seul Camille Pissarro (1830-1903) s’exerça au pointillisme durant un temps. L’artiste fit également admettre Seurat et Signac à la huitième et dernière exposition du groupe des impressionnistes en 1886, provoquant le retrait de Claude Monet (1840-1926), Alfred Sisley (1839-1899) et Pierre-Auguste Renoir (1841-1919).

La Grande Jatte suscita un vif intérêt lors de l’exposition impressionniste, mais également au Salon des Indépendants de la même année. Le critique d’art Félix Fénéon (1861-1944), fervent défenseur du divisionnisme de Seurat, requalifia la technique de « néo-impressionniste ».

1885-1891 : peintre de la côte

Sur les conseils de son ami Paul Signac, Seurat passa régulièrement ses étés en bord de mer à partir de 1885. Ainsi, l’artiste dépeignit la côte Normande : Grandcamp, Honfleur, Port-en-Bessin, Crotoy et Gravelines. Seurat s’intéressa à reproduire la luminosité de l’atmosphère par le biais de sa technique pointilliste.

De santé fragile, Georges Seurat s’éteignit brutalement en 1891 à l’âge de 31 ans seulement.

L’apport de Georges Seurat à l’histoire de l’art

Si l’œuvre de Georges Seurat est restreinte en raison d’une mort précoce, l’artiste eut le temps d’élaborer une nouvelle technique picturale majeure.

Le pointillisme suppose de peindre en juxtaposant de petites touches de couleurs. L’harmonie de l’œuvre dans son ensemble sera perceptible à distance seulement. Par ailleurs, seules les couleurs primaires (jaune, rouge et bleu) sont autorisées. Les autres couleurs seront obtenues par effet d’optique : chaque touche de couleur ne pouvant plus être perçue à distance par le spectateur.

Dessinateur d’exception, Georges Seurat dessine ses personnages et délimite rigoureusement les contours. Ses compositions sont équilibrées, respectent la perspective et la luminosité est atténuée. Enfin, la technique pointilliste implique la présence d’une atmosphère particulière, sorte de halo résultant de l’association optique des points et traits de couleurs utilisés.

Œuvres de Georges Seurat

Les musées qui exposent Georges Seurat

Les six œuvres majeures de Georges Seurat sont exposées à la National Gallery de Londres (Une baignade à Asnières, 1883-1884), à l’Art Institute de Chicago (Un dimanche après-midi sur l’Ile de la Grande Jatte, 1884-1886), à la Fondation Barnes de Philadelphie (Les Poseuses, 1886-1888), au Metropolitan Museum of Art de New York (Parade de Cirque, 1887-1888), au Musée Kröller-Müller d’Otterlo (Le Chahut, 1890) et au Musée d’Orsay de Paris (Le Cirque, 1891).

Les principales expositions de l’artiste

  • Henri-Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse, Musée Marmottan-Monet, Paris, 2012
  • Georges Seurat, Kunsthaus Zurich, 2009
  •  Seurat, Musée d’Orsay, Paris, 1991

Les principaux ouvrages sur Georges Seurat

  • IMBERT Maurice, Georges Seurat. Catalogue raisonné de l’œuvre imprimé anthume, éd. L’Échoppe, 2016
  • DUCHTING Hajo, Seurat, éd. Taschen, 1999
  • CACHIN Françoise, Seurat : le rêve de l’art-science, éd. Gallimard, 1991
  • REWALD John, Seurat, éd. Flammarion, 1990

Expertise et Estimation des œuvres de Georges Seurat 

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