Albert MARQUET

thumb-blog

(1875-1947)

Peintre français

Photo : © Georges Besson

Né à l’époque où les peintres impressionnistes s’emparèrent du paysage comme motif et adoptèrent la peinture de plein air, Albert Marquet renouvela à son tour ce genre pictural. Son œuvre, rattaché au courant fauve, est composé pour l’essentiel de paysages, naturels ou urbains, souvent articulés autour d’un point d’eau.  

Une amitié indéfectible

Albert Marquet est né à Bordeaux en 1875. Peu enclin aux études, Marquet montra assez tôt des prédispositions au dessin.

En 1890, sa mère décida, contre l’avis de son mari, de s’installer à Paris afin que son fils puisse étudier l’art. En ce sens, le jeune homme intégra l’École des Arts décoratifs où il se lia d’amitié avec Henri Matisse (1869-1954). Diplômés en 1894, les deux camarades rejoignirent l’École des Beaux-Arts de Paris au sein de l’atelier du maître symboliste Gustave Moreau (1826-1898), jusqu’à la mort de ce dernier survenue en 1898. Ils y rencontrèrent les futurs fauves Henri Manguin (1874-1949) et Charles Camoin (1879-1965).

Par la suite, Marquet et Matisse suivirent brièvement des cours à l’Académie Julian auprès de Fernand Cormon (1845-1924) puis à l’Académie Camillo avec Eugène Carrière (1849-1906). 

À cette époque Albert Marquet peignit des paysages illustrant des vues de la Seine, des quais et des ponts (La Seine et le chevet de Notre-Dame, 1902).

1900-1907 : la « cage aux fauves »

Au début du XXe siècle, Albert Marquet et plusieurs anciens de l’atelier de Gustave Moreau développèrent un style en marge des règles académiques. Ils prônèrent des formes simplifiées ainsi que des couleurs pures cloisonnées et posées en aplats. 

Ensemble ils exposèrent au Salon d’automne de 1905. Les œuvres des exposants — Matisse, André Derain (1880-1954), Raoul Dufy (1877-1953), Maurice de Vlaminck (1876-1958) — furent qualifiées de « fauves » par le critique Louis Vauxcelles (1870-1943). 

Les œuvres d’Albert Marquet représentaient alors des formes cernées de noir, des portraits, des plages normandes et des scènes animées (Vue d’Agay, 1905). Sa première exposition personnelle eut lieu en 1907 à la galerie Druet.

1908-1914 : le premier séjour au Maghreb

Albert Marquet voyagea régulièrement tout au long de sa vie, d’abord en Normandie et sur les côtes françaises, puis en Norvège et au Maghreb.

L’artiste débarqua pour la première fois sur les côtes africaines en 1908. Accompagné par Matisse, il découvrit Tanger et Dakar. Marquet effectua un second séjour en 1911 à Casablanca puis un troisième en 1913 où il explora le sud du Maroc. 

De cette période naquirent peu d’œuvres : quelques croquis des rues, des dessins à l’encre, gouaches et tableaux peints depuis sa chambre d’hôtel (La Citadelle de Tanger, 1913).

1920-1939 : entre Paris et Alger

En raison du conflit armé, Albert Marquet dut attendre 1920 pour visiter de nouveau l’Afrique du Nord. C’est à cette occasion que l’artiste rencontra la jeune écrivaine Marcelle Martinet qu’il épousera trois ans plus tard. 

Durant vingt-six ans, Albert Marquet passa les mois d’hiver à Alger et dans ses environs. L’artiste fut en effet saisi par la lumière et les paysages du Maghreb. Marquet réalisa de très nombreuses compositions illustrant le port d’Alger reconnaissable par les toits rouges de ses entrepôts, les grues et remorqueurs, la gare maritime, les paquebots, les docks et les ciels grisâtres (La Baie d’Alger, 1932).

Préférant l’Algérie, Albert Marquet visita toutefois à plusieurs reprises la Tunisie et le Maroc. En ce sens il se rendit en 1923 dans le village de Sidi-Bou-Saïd près de Tunis ainsi qu’à trois reprises au Maroc entre 1930 et 1935. Plus largement, le couple fit de nombreux voyages en Europe et autour de la Méditerranée : Stockholm, Cadix, Venise, Copenhague, etc.

1939-1947 : un retour à Paris expéditif

En 1939, à la déclaration de guerre, Albert Marquet se rendit à Paris afin de mettre ses œuvres à l’abri. L’artiste retourna ensuite rapidement à Alger.

En 1941, Marquet organisa une exposition de ses œuvres à la galerie du Minaret lui permettant d’acheter la propriété Djenan-Sidi-Saïd à la végétation luxuriante (Alger vu depuis Bab-el-Oued, 1944). 

Albert Marquet résida à Alger jusqu’en 1945 puis passa les deux dernières années de sa vie retiré à La Frette-sur-Seine.

L’apport d’Albert Marquet à l’histoire de l’art

Grand peintre de l’eau, Albert Marquet est reconnu comme maître incontesté de la peinture française. Sa vie fut rythmée par les voyages, avec une prédilection pour l’Afrique du Nord, Alger notamment. Ces dernières destinations lui fournirent des vues et des motifs qu’il s’empressa de représenter.

Rivières, océans ou mers ; Albert Marquet sut représenter le motif avec authenticité. De ses paysages modernes de Paris ou d’Alger se dégage une véritable émotion.

Œuvres d’Albert Marquet

Les musées qui exposent Albert Marquet

En France, les œuvres d’Albert Marquet sont principalement exposées au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ainsi qu’au Musée d’Art Moderne André Malraux du Havre.

Il est également possible d’admirer les œuvres du maître à l’étranger : Metropolitan Museum of Art de New York, Art Institute de Chicago, Musée Pouchkine de Moscou, Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.

Les principales expositions de l’artiste

  • Albert Marquet, Musée des Beaux-Arts de Pouchkine, Moscou, 2016 
  • Albert Marquet. Peintre du temps suspendu, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 2016 
  • Albert Marquet. Les bords de Seine, de Paris à la côte normande, Musée Tavet-Delacour, Pontoise, 2013 
  • Albert Marquet. Itinéraires maritimes, Musée national de la Marine, Paris, 2008 
  • Marquet. Vues de Paris et d’Ile de France, Musée Carnavalet, Paris, 2004 

Les principaux ouvrages sur Albert Marquet

  • KREBS Sophie, Albert Marquet, peintre du temps suspendu, éd. MAM de la Ville de Paris, 2016
  • WILDENSTEIN Guy et MARTIN Jean-Claude, L’Afrique du Nord, catalogue de l’œuvre peint, éd. Skira, 2002

Expertise et Estimation des œuvres d’Albert Marquet 

Certaines œuvres d’Albert Marquet sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres d’Albert Marquet afin d’établir une estimation de votre pièce.