Paul SÉRUSIER

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1864 – 1927

Peintre français

Photo © Musée de Pont-Aven

Moins connu du grand public que certains de ses contemporains, Paul Sérusier est pourtant une figure incontournable de l’histoire de l’art du XIXe siècle. Il est en effet considéré comme l’un des artistes fondateurs du mouvement Nabi.

Un jeune homme brillant

Né à Paris en 1864 au sein d’une famille de la classe moyenne aisée, Paul Sérusier reçut une éducation classique. Brillant, le jeune homme obtint un baccalauréat de philosophie en 1882 avant d’obtenir un baccalauréat de mathématiques l’année suivante.

En 1885, Paul Sérusier intégra l’Académie Julian où il rencontra Maurice Denis (1870-1943) avec lequel il se lia.

1888 : le premier séjour à Pont-Aven

Paul Sérusier partit passer l’été 1888 à Pont-Aven. Cette petite ville bretonne, située dans le Finistère, était à cette époque un centre d’attraction pour de nombreux peintres français et étrangers, en particulier les Américains.

Lors de son séjour, Sérusier fit la rencontre déterminante de Paul Gauguin (1848-1903) installé en Bretagne depuis 1886 et d’Émile Bernard (1868-1941). Gauguin influença instantanément Sérusier, lequel l’encouragea à s’éloigner de toute forme de réalisme et d’utiliser des couleurs pures. 

De cette leçon est né le très célèbre Talisman (1888). Ce tableau se caractérise par une représentation de la nature non plus telle qu’elle est, mais telle qu’elle est perçue et ressentie par l’artiste. Les couleurs sont en aplats, les formes schématisées et les détails rejetés. 

1889 : la naissance du nabisme

Paul Sérusier revint à Pont-Aven au cours de l’été 1889. À cette occasion il constitua le groupe des Nabis avec les peintres Pierre Bonnard (1867-1947), Maurice Denis, Henri-Gabriel Ibels (1867-1936) et Paul-Elie Ranson (1861-1909). Ce groupe, dont le nom signifie « prophète » en hébreu, s’intéressa à des considérations d’ordre spiritualiste, mêlant ainsi art, symbolisme, occultisme et ésotérisme.

Ce premier groupe fut par la suite rejoint par Édouard Vuillard (1868-1940), Ker-Xavier Roussel (1867-1944) et Armand Seguin (1869-1903). Les artistes se dispersèrent vers 1900.

1890-1927 : des voyages source d’inspiration

Dans les années 1890, Sérusier délaissa Pont-Aven pour Huelgoat d’abord, puis Châteauneuf-du-Faou. Des tons gris commencèrent à apparaître dans sa palette. À cette époque l’artiste passa ses hivers à Paris où il exposa régulièrement, notamment aux expositions impressionnistes et symbolistes.

En 1895, Sérusier effectua un voyage en Allemagne sur l’invitation du peintre symboliste néerlandais Jan Verkade (1868-1946). Par la suite, le nabi fit de fréquents séjours à Beuron jusqu’en 1907.

En 1908, Sérusier commença à enseigner à l’Académie Ranson fondée par son ami Paul-Elie. Il épousa l’une de ses élèves Marguerite Gabriel-Claude (1879-1950) en 1912. 

Sérusier décéda d’une crise cardiaque en 1927. Son épouse consacra le reste de sa vie à faire connaître l’œuvre de son mari.

L’apport de Paul Sérusier à l’histoire de l’art

Paul Sérusier est présenté comme l’un des artistes fondateurs des Nabis. L’École de Pont-Aven — Paul Gauguin en particulier — eut une grande influence sur la naissance de ce mouvement. Passionnés d’ésotérisme et de spiritualité, de jeunes peintres symbolistes et disciples de Paul Gauguin se sont réunis autour de Paul Sérusier en 1888.

Le terme « Nabi » traduit la quête spirituelle et le renouveau esthétique annoncé par les jeunes artistes. Prônant un retour à l’imaginaire et à la subjectivité, le mouvement nabi est considéré comme un mouvement postimpressionniste en rupture avec l’impressionnisme, à l’instar des symbolistes et de l’École de Pont-Aven. 

Les compositions nabis illustrent de grands aplats de couleurs pures où toute perspective est négligée. La ligne d’horizon est située très haut dans les paysages, laissant une place prédominante à la végétation, aux constructions et aux personnages.

L’œuvre Talisman (1888), unique dans la production de Sérusier, est par son approche nouvelle de la peinture, considérée comme ayant ouvert la voie à l’abstraction.

Œuvres de Paul Sérusier

Les musées qui exposent Paul Sérusier

Les œuvres de Paul Sérusier sont principalement exposées en France, notamment au Musée des Beaux-Arts de Brest, au Musée d’Art Moderne André Malraux du Havre, au Musée d’Orsay de Paris et à la Fondation Bemberg de Toulouse.

Les principales expositions de l’artiste

  • Le Talisman, une prophétie de la couleur, Musée d’Orsay, Paris, 2019
  • Le Talisman, une prophétie de la couleur, Musée de Pont-Aven, 2018
  • Les peintres de Pont-Aven autour de Gauguin, Atelier Grognard, Rueil-Malmaison, 2013 

Les principaux ouvrages sur Paul Sérusier

  • FOUTEL Virginie, Sérusier, un prophète, de Paris à Châteauneuf-du-Faou, éd. Locus Solus, 2014
  • FRECHES-THORY Claire et TERRASSE Antoine, Les Nabis, éd. Flammarion, 2003

Expertise et Estimation des œuvres de Paul Sérusier

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