La peinture selon Pierre Soulages

Publié le 11 janvier 2019

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Pierre Soulages est l’un des plus grands peintres nés au début du XXe siècle. Son travail n’a rien à envier à ceux de Bacon, de Tapiès ou encore de Pollock. Figure majeure de l’abstraction et plus grand peintre de la scène artistique française, la manière de peindre de Pierre Soulages a évolué au fil du temps. On le connait surtout pour son travail particulier qualité d’Outrenoir. Mais avant de mettre au point cette manière de peindre unique, les peintures pierre soulage ont connue différentes évolutions.

Pierre Soulage Art moderne

La peinture de Soulages : de la figuration vers l’abstraction

Pierre Soulages commence à se tourner vers l’art après l’obtention de son bac et en apprend les bases dans l’École des beaux-arts de Paris. Étonnement, il refuse de poursuivre sa scolarité dans l’établissement estimant que les enseignements y étaient abominables. Il se lance alors dans la recherche et s’éloignant petit à petit des sentiers battus. Soulages ne peindra à rythme quotidien qu’à partir du milieu des années 30. Ses premiers thèmes furent, les paysages, les portraits, et les arbres sans feuilles.

Puis, il y découvre l’art moderne et l’art actuel et s’imprègne des pensées de grands auteurs tels que Rimbaud, Apollinaire ou encore Mallarmé. Après la guerre, il rompt totalement avec la figuration et se met à peindre avec du brou de noix. Il expose ses brous de noix en 1947 et ses larges tracés bruns se font très vite remarquer : la différence avec la peinture néo-fauviste était trop flagrante. Mais surtout, le dépouillement de ses constructions, la sobriété de son geste et l’énergie que renvoient ses œuvres font gagner à Soulages une notoriété internationale.

Les inspirations, les influences

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© Laurent Dupuis


Très jeune, Soulages apprécie l’art roman et l’art pariétal. Les peintures rupestres surtout que l’on retrouve dans la grotte de Lascaux et Chauvet le fascinent particulièrement. L’utilisation de la technique Eau forte chez Soulages en est la parfaite représentation. Certaines caractéristiques de cet art brut se retrouvent dans bon nombre des peintures de Pierre Soulage, surtout l’attention donnée à la texture. Soulages est également influencé par les peintures romanes (médiévales).


En effet, dans ces dernières, on note l’absence de recherche du mimétisme par rapport au réel : la notion de perspective n’est pas utilisée. De même, Soulages ne passe pas « par le détour de la représentation ». Comme il le dit si bien : « je ne représente pas, je présente. Je ne dépeins pas, je peins ». C’est aussi pour cette raison que l’artiste ne donne pas de nom à ses œuvres. Enfin, le travail de Soulages est bien évidemment influencé par d’autres artistes tels que Picasso ou encore Cézanne.

La technique, la démarche de création


Soulages n’est pas un peintre comme les autres tant par son style que par ses techniques de peinture. Sa technique se différencie tout d’abord par son utilisation de larges brosses, de couteaux et de plumeaux. Pour tout dire, Pierre Soulages estimait que les ustensiles du bâtiment étaient plus adaptés aux effets qu’il recherchait. À part cela, il se démarque également par l’utilisation de la peinture industrielle et du brou de noix. Autre particularité, le fait de poser la toile directement au sol pour peindre.


En ce qui concerne le processus de création de Soulages de ses peintures, il se résume en 3 mots : recherche et exploration. L’approche picturale de Soulages n’est pas guidée par des choix prédéfinis, elle se base plutôt sur « l’interaction entre le peintre et sa réalisation lors du processus de création… » Rien de plus explicite que les mots de Pierre Soulages pour définir le processus qu’il suit quand il crée une œuvre : « Je ne crois apprendre ce que je cherche qu’en peignant ; cela n’exclut pas que ma peinture soit précédée d’une envie, d’un besoin de certaines formes plutôt que d’autres, mais ce n’est que peintes que ces formes me renseignent sur cette envie. C’est à ce moment-là que j’en tire les modifications, les précisions qui me paraissent nécessaires, et aussi les formes suivantes qui m’obligent à remettre les premières en question. »