Robert RAUSCHENBERG

Robert Rauschenberg est né en octobre 1925 au Texas et décédé en mai 2008 en Floride à l’âge de 82 ans. Après avoir entamé des études de pharmacologie puis servi comme technicien neuropsychiatre pendant la Seconde Guerre mondiale, Robert Rauschenberg a intégré le Kansas City Art Institute puis l’Académie Julian à Paris. Malgré sa contribution à un bon nombre de mouvements d’après-guerre, Robert Rauschenberg a souhaité garder son indépendance en refusant d’être affilié. L’artiste a néanmoins été l’auteur d’une œuvre prolifique comprenant des peintures, des sculptures, des estampes ou encore des photographies. Au cours de sa carrière, Robert Rauschenberg a de nombreuses fois été récompensé pour son talent.

Les peintures monochromes

Dans les années 1950, Robert Rauschenberg se lance dans la production de White Paintings, ces compositions monochromes dont le but est de se concentrer sur l’essence de la peinture. Rauschenberg présentait ses White Paintings comme des écrans hypersensibles « affectés par les conditions ambiantes ». À la même période, l’artiste réalise également des Black Paintings auxquels il incorpore cette fois ci des morceaux de papier journal tantôt visibles tantôt recouverts par la peinture. Enfin, sa série de Red Paintings est le résultat d’associations complexes sur ses toiles de matériaux comme du bois, du papier journal ou encore des clous.

Une approche Néo-Dada

Robert Rauschenberg a été rendu célèbre grâce à ses séries Combines. Attaché à l’expressionisme abstrait, il se l’approprie en y introduisant des objets du monde réel pour interroger sur la différence entre objets d’art et objets du quotidien. Progressivement, il intègre à ses œuvres de nouveaux éléments comme des images et travaille sur la reproductibilité de l’œuvre. Doué pour la pratique de plusieurs médiums, il a ainsi rendu floues les divisions préalablement établies entre eux en renforçant les dialogue entre peinture, photographie et sculpture, l’usage du fait-main et le ready-made. Le travail de Robert Rauschenberg est reconnaissable grâce à son coup de pinceau très gestuel et aux images ainsi produites mécaniquement.

Œuvres de Robert Rauschenberg

ESTAMPE-MULTIPLE

  • Accidents, 105 x 75 cm, 1963
  • Fast Slip, 39 x 57,5 cm, 1964
  • Breakthrough II, 122,9 x 86,4 cm, 1965
  • Booster, from Booster and Seven Studies, 182,9 x 90,2 cm, 1967
  • Water Stop, 1377 x 80,5 cm, 1968
  • Sky Garden, 225,6 x 106,5 cm, 1969
  • Signs, 88,9 x 67,9 cm, 1970
  • Kitty Hawk, 100 x 198 cm, 1974
  • Plus Fours, 170,2 x 241,3 cm, 1974
  • Lilldevil Hill, 68 x 202,5 cm, 1974/75
  • All Abordello Doze I, 142,2 x 66,7, 1982
  • Samarkand Stitches, 152,4 x 139,7 cm, 1988
  • Swin, from Roci Usa (Wax fire works), 185,1 x 245,8 cm, 1990
  • Tribute 21, 104,4 x 68,5 cm, 1994

PEINTURE

  • Red Interior, 143 x 156,5 cm, 1954/55
  • Reus, 243,8 x 332,7 cm, 1955
  • Bride’s Folly, 146 x 98,4 cm, 1959
  • Winter Pool, 229 x 151 x 10 cm, 1959
  • Photograph, 117,8 x 138,7 x 7 cm, 1959
  • Studio Painting, 191,8 x 185,4 x 15,2 cm, 1960/61
  • Johanson’s Painting, 142,2 x 122,5 x 17,5 cm, 1961
  • Exile, 151,1 x 90,2 cm, 1962
  • Crocus, 152,4 x 91,4 cm, 1962
  • Transom, 142,2 x 127 cm, 1963
  • Overdrive, 213,4 x 152,4 cm, 1963
  • Buffalo II, 243,8 x 183,8 cm, 1964
  • Trapeze, 304,8 x 121,9 cm, 1964
  • Drawings for Dante’s 700th birthday, 38,1 x 81 cm, 1965

DESSIN-AQUARELLE

  • Cage, 47,7 x 59,2 cm, 1958
  • Complete relaxation, 57,8 x 73 cm, 1958
  • I Swear, 58,4 x 73,6 cm, 1959
  • Drawing for President of the USA with Dante, 57,5 x 73 cm, 1960
  • Vacation, 57,8 x 73 cm, 1961
  • Spring Clearance, 58,4 x 73,7 cm, 1961
  • For the Living Theatre, 37,2 x 58,5 cm, 1961
  • Headline, 94,6 x 114,9 cm, 1962
  • Dowery, 57,4 x 75,8 cm, 1968
  • Red Body, 57,2 x 75,8 cm, 1969
  • Orange Body, 55 x 73,5 cm, 1969
  • Rose Clay, 212,8 x 91,4 cm, 1979
  • Intersection, 244 x 122 cm, 1989
  • Parade, 153,4 x 242,9 cm, 1996

Robert Rauschenberg, un artiste exposé à l’international

EXPOSITIONS

  • Out of the Crate, New acquisitions of Contessa Gallery, Contessa Gallery, Ohio, 2007
  • Pop Art and Its Affinities, Philadelphia Museum of Art, Pennsylvania, 2006-2008
  • From Picasso to Warhol – Avant-Garde Artist’s Jewellery, Portikus, 2009
  • Five Decades of Passion. Part Two: The Founding of the Center, 1989-1991, Fisher Landau Center For Art, New York, 2009-2010
  • Robert & Ethel Scull: Portrait of a Collection, Acquavella Galleries, New York, 2010
  • Modern Masters, Polk Museum of Art, Florida, 2010
  • Postmodernism: Style and Subversion 1970-1990, V&A London, Londres, 2011-2012
  • Explosion: Painting as Action, Moderna Museet, Stockholm, 2012
  • The Artist and the Poet, The Art Institute of Chicago, 2013
  • Artists and Lovers, Ordovas Gallery, Londres, 2016
  • The Sonaabend Collection, Remai Modern, Saskatchewan, 2019-2020
  • A Drawing Show, Paula Cooper Gallery, Floride, 2021-2022

MUSÉES

  • Museum of Modern Art, New York
  • Musée d’Art Moderne de San Francisco
  • Hirshhom Museum and Sculpture Garden, Washington
  • San Francisco De Young Museum
  • Académie Américaine de Design, New York
  • Musée d’Art contemporain de Los Angeles
  • The Wadsworth Atheneum Museum of Art, Connecticut

FONDATIONS

  • Robert Rauschenberg Foundation
  • Fondation Maeght

Principaux ouvrages sur Robert Rauschenberg

  • Rauschenberg photographe, Éditions du Centre Pompidou, 1981
  • Fondation Maeght, Robert Rauschenberg, Fondation Maeght, 2000
  • Sam Hunter, Robert Rauschenberg : Œuvres, écrits, entretiens, Éditions Hazan 2006
  • Daniel Klébaner, Robert Rauschenberg : La rumeur du monde, Éditions Ides et Calendes, coll. « Polychrome », 2007
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, éditions Gründ, janvier 1999

Expertise et Estimation des œuvres de Robert Rauschenberg

Certaines œuvres de Robert Rauschenberg sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Robert Rauschenberg afin d’établir une estimation de votre pièce.

Martial RAYSSE

Martial Raysse est né en février 1936 à Golfe-Juan sur la Côte d’Azur. Le jeune homme grandit dans une famille d’artisans céramistes et réalise ses premiers poèmes et peintures à l’âge de 12 ans. Il pratique l’athlétisme de haut niveau pendant un temps,  avant de se tourner définitivement vers la peinture en 1945. Raysse s’est distingué grâce à son approche protéiforme et libre de l’art. Son œuvre prolifique de plus de 350 œuvres révèle son infatigable esprit d’expérimentation. En 2011, Martial Raysse est devenu en 2011 « l’artiste français le plus cher du monde » suite à la vente aux enchères d’une de ses œuvres à Londres.

Une esthétique très personnelle

Après avoir réalisé essentiellement des peintures et des dessins à l’encre de Chine, à la fin des années 1960, Martial Raysse se tourne vers une multitude de matériaux et de techniques. On retrouve alors dans ses compositions du plastique, du plexiglas, des néons, des photographies, des jouets ou encore de la peinture. Il monte, assemble, découple ou floque ces éléments dans le but de créer des tableaux abstraits qui s’inscrivent dans la continuité du mouvement du Nouveau Réalisme auquel il adhère avec Arman, Yves Klein et d’autres artistes. C’est à cette période que les œuvres de Martial Raysse commence à se faire connaître en dehors du territoire français.

Une œuvre très diversifiée

En 1970, Martial Raysse décide d’abandonner « l’esthétisme formel ». Il se consacre désormais au travail collectif notamment à travers sa participation au film Le Grand Départ et à son adhésion à un groupe d’artistes produisant rituellement des dessins, des peintures ou encore des photographies. Durant les années 1980, les œuvres de l’artiste font l’objet de nombreuses expositions et plusieurs commandes publiques lui sont confiées. Progressivement, Martial Raysse s’oriente vers de grandes compositions dont les scènes de carnaval et de fêtes s’inscrivent dans son nouvel imaginaire burlesque. Les thèmes évoqués par l’artiste dans ses œuvres ont varié tout au long de sa carrière.

Œuvres de Martial Raysse 

DESSIN-AQUARELLE

  • Portrait de France, 25,5 x 17 cm, 1961
  • Sylvie Vartan, 32 x 26 cm, 1963
  • Portrait de France à la houppette, 29 x 19,5 cm, 1963
  • Green on Green, 33 x 21,6 x 6,4 cm, 1964
  • Suzanne and the Elders, 192 x 142 cm, 1964
  • Un élément œil, 48 x 63 cm, 1967
  • Bel été concentré, 192 x 49,5 cm, 1967
  • L’originalité d’une forme, 60 x 45 cm, 1968
  • Les siamois et les siamoises, 32 x 24 cm, 1974
  • Image IV, 120 x 150 cm, 1975
  • L’homme amoureux, 29 x 25 cm, 1975
  • La dame blanche, 80 x 120 cm, 1979
  • Vivre libre, 46 x 37 cm, 1989

PEINTURE 

  • Tête de jeune fille, 16 x 16 cm, 1962
  • Nu Jaune et Calme, 97 x 130 cm, 1963
  • Sur 3 Roses, 32 x 21 cm, 1963
  • La France Orange, 83,2 x 62,5 cm, 1963
  • Espace zéro, 102,5 x 83,5 x 8,3 cm, 1963
  • La France tricolore, 32,8 x 16 x 11 cm, 1963
  • Quinze août, 92 x 127 x 8 cm, 1964
  • Tableau cassé, 130 x 97 cm, 1964
  • Tableau presque cuvé, 23 x 25,5 cm, 1964
  • Conversation printanière, 228,5 x 127 cm, 1964
  • Le Justicier – Tableau de mauvais goût, 146 x 114,2 cm, 1964
  • Tableau New Yorkais, 129 x 196 x 17 cm, 1965

ESTAMPE-MULTIPLE

  • Le Grand Départ – Martial Raysse, 76 x 57 cm, 1960  
  • Portrait de France, 30 x 20 cm, 1963
  • Bel Été Concentré, 190 x 49 cm, 1967
  • Xerox pour Homero Presto, 22,5 x 25 cm, 1967
  • Proxima Centauri, 79 x 60 cm, 1969
  • La petite forme, 17 x 17 cm, 1969
  • Six images calmes, 59,8 x 74,8 cm, 1972
  • Quatre petits pas dans les nuages, 79 x 63,5 cm, 1972
  • Elaine Sturtevant, 81 x 48 cm, 1980
  • L’enlèvement d’Europe, 76 x 56,4 cm, 1989
  • Visage vert, Galerie Alexandre Iolas, 78,5 x 49 cm

Martial Raysse, un artiste réputé

EXPOSITIONS

  • Nouveau Réalisme. Revolution des Alltäglichen, Sprengel Museum Hannover, 2007-2008
  • Mapping the Studio : Artists from the François Pinault Collection, Palazzo Grassi, Venise, 2009-2010
  • Pop Art Design, Moderna Museet, Stockholm, 2013
  • Typography as an act of art, Momus Modern, Thessaloniki, 2016
  • Lignt in/as Image, Daimler Contemporary, Tiergarten, Daimler Contemporary, 2018
  • Martial Raysse: Les Statues !, Galerie Kamel Mennour, Paris, 2020
  • The Light House, Fondation Boghossian, Bruxelles, 2020-2021
  • Galerie de Portraits, Galerie le Minotaure, Paris, 2021
  • New Realism = New Perceptive Approaches of the Real, Galerie Vallois, Paris, 2021
  • Vedo Rosso, Collezione Giancarlo e Danna Olgiati, Lugano, 2022

MUSÉES

  • Centre Pompidou, Paris
  • Musée d’Arts de Nantes
  • Musée Picasso, Antibes
  • Musée des Beaux-Arts, Grenoble
  • Ludwig Museum, Cologne
  • Musée des Beaux-Arts, Montreal
  • Hirschhorn Museum, Washington

FONDATIONS

  • Fondation Gandur pour l’Art
  • Fondation Pinault

Principales publications sur Martial Raysse 

  • Martial Raysse, Édition Galerie Nationale du Jeu de Paume, Paris et Carré d’Art, 1992
  • Martial Raysse, catalogue, sous la direction de Catherine Grenier, Éditions du Centre Pompidou, 2014
  • Julien Bertron, Un Saint pêcheur : deux statues de Martial Raysse, Kamel Mennour, 2014

Expertise et Estimation des œuvres de Martial Raysse

Certaines œuvres de Martial Raysse sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Martial Raysse afin d’établir une estimation de votre pièce.

Roberto MATTA

Roberto Matta est né en novembre 1911 à Santiago du Chili et décédé en novembre 2002 à Rome à l’âge de 91 ans. Après avoir commencé des études d’architecture au Chili, il finit par s’installer en France pour étudier sous la direction de Le Corbusier. Ses rencontres successives avec de grands artistes en Europe lui permettent de se faire connaître. C’est d’ailleurs Salvador Dalí qui l’incite à montrer ses dessins à André Breton et l’intègre au groupe des Surréalistes. Quelques années plus tard en 1938, Roberto Matta séjourne à New York où il se lie d’amitié avec plusieurs artistes américains avant de regagner l’Europe. Il est considéré comme un des peintres surréalistes les plus influents.

Le surréalisme et l’inconnu au centre de son œuvre 

Roberto Matta est connu pour son œuvre conçue comme un véritable pont entre le surréalisme et l’expressionisme abstrait. En effet, l’artiste a réussi à créer son propre univers dans lequel il explore l’inconscient à travers l’automatisme surréaliste. Fasciné par l’énergie fluctuante, il expérimente un univers riche en couleurs et en formes organiques flottantes. Roberto Matta crée des peintures dynamiques et complexes grâce à ses coups de pinceau fluides. Les peintures de l’artiste sont également caractérisées par sa capacité à varier les techniques et les procédés de création. Pendant un temps, Roberto Matta travaille d’ailleurs avec des pigments phosphorescents afin de faire varier la longueur d’onde de l’éclairage de ses créations.

En 1948, lorsque Roberto Matta retourne au Chili, et fait évoluer son style artistique. Ses toiles, ses sujets et ses supports sont désormais plus larges. Il aura même l’occasion de travailler avec des peintures murales, des céramiques et des photographies. Désormais, Roberto Matta utilise son art pour produire des œuvres d’un surréalisme politiquement engagé et prosocialiste. Il devient alors un soutien incontournable du gouvernement socialiste d’Allende. Roberto Matta sera à de multiples reprises récompensé pour sa contribution à l’art, comme en 1985 lorsqu’il reçoit la Médaille d’or et du mérite des Beaux-Arts décernée par le Ministère de l’Éducation, de la Culture et des Sports d’Espagne.

Œuvre de Roberto Matta

ESTAMPE-MULTIPLE

  • The New School, 20 x 15 cm, 1943
  • Les Oh ! Tomobiles, 66 x 50,5 cm, 1972
  • La danse de la mort de Strindberg, 1972
  • Centre Nœuds, 35,6 x 26,7 cm, 1974
  • Los 5 destagados, 38,7 x 29,7 cm, 1975
  • L’arc, obscure des heures, 96 x 66,5 cm, 1975
  • Étoile des Jardins, 101 x 101 cm, 1995
  • L’œuf du verbe voir, 99,1 x 99,1 cm, 1995
  • Redness of Blue, 109 x 96 cm, 1996
  • The Eld of the World, 122 x 104 cm, 2002
  • La Dulce Aqua Vita, 122 x 104 cm, 2002
  • II Alberto Giovanne, 119 x 104 cm, 2002
  • La source du calme, 119,5 x 103 cm, 2002

PEINTURE

  • L’eau, 72 x 90,5 cm, 1939
  • Morphologie psychologique, 72,5 x 92 cm, 1939
  • The socket, 65 x 53,5 cm, 1941
  • The Initiation, 74,5 x 95 cm, 1941
  • L’unité absolue, 71,1 x 91,4 cm, 1942
  • The Disasters of Mysticism, 97,5 x 130,5 cm, 1942
  • Tige verte, les possessions, 110,3 x 141,2 cm, 1943
  • Prince of Blood, 76,2 cm, 1943
  • La révolte des contraires, 96,5 x 127 cm, 1944
  • The Ecclectrician, 139,7 x 195,6 cm, 1945-1946
  • Let Any Flowers Bloom, 199 x 302 cm, 1955
  • Le lit du printemps, 139,7 x 198 cm, 1955
  • L’interrompu, 207 x 405,1 cm, 1958

DESSIN-AQUARELLE 

  • The horoscope, 31,4 x 49,2 cm, 1937
  • Personnages and automobile, 30,8 x 48,3 cm, 1938
  • Les nerfs-volant, 51 x 66 cm, 1938
  • Au clair de terre, 109,5 x 75 cm, 1988
  • The Red Sun, 50 x 65 cm, 1938
  • A Elizabeth, 49,5 x 65 cm, 1938
  • Projection hermaphrodite horizontale, 32,5 x 49,8 cm, 1938
  • Nuit frontière, 34 x 50,3 cm, 1939
  • Endless muse, 25,7 x 33,5 cm, 1940
  • I want my Jam, 35,6 x 48,3 cm, 1940
  • Femme jouant à la balle devant un volcan, 28 x 38 cm, 1940
  • Le glaive et la parole, 86 x 60 cm, 1944

Roberto Matta, un artiste très connu 

EXPOSITIONS

  • Arte Americas La foire d’art latino-améro, Trésart, Floride, 2008
  • Du cubisme au surréalisme, partie 1, Galerie d’Art Pasquale Iannetti, San Francisco, 2008
  • Constellations : peintures de la collection MCA, Musée d’Art contemporain de Chicago
  • Art, médias et témoignage matériel : art contemporain de la collection du musée de Harn, Musée d’Art de Harn, Floride, 2009-2010
  • Pourquoi êtes-vous né ? Galerie Charest-Weinberg, Floride, 2010
  • Approcher le surréalisme, Musée d’Art Contemporain, Andros, 2012
  • Terre italienne, Galleria d’Arte Maggiore, Bologne, 2014
  • Collection Musée Tamayo, Musée Tamayo, Mexico, 2016-2017
  • Roberto Matta : gravures choisies, Galeries Davidson, Seattle, 2018
  • L’irrationnel et le merveilleux, Centre d’art des Moines, Iowa, 2017-2018

MUSÉES

  • Museum of Modern Art, New York
  • Musée d’art moderne, San Francisco
  • MAC Lima, Lima
  • Art Institute of Monaco
  • Museum of Latin America, Long Beach
  • Centre Pompidou, Paris
  • Musée Cantini, Marseille
  • Moderna Museet, Stockholm

FONDATIONS

  • Fondation Maeght
  • Fondation Clément
  • Fondation des Treilles

Les principaux ouvrages sur Roberto Matta

  • Michel Fardoulis-Lagrange, Sur Roberto Matta, Belfond, 1970
  • Fabrice Flahutez, « Biologie cellulaire et fonctions mathématiques dans l’œuvre de Robert Matta », Art Présence, n°51,  2004, p.32-37.
  • Fabrice Flahutez, « Lecture labyrinthe et espaces spiralés : la revue Instead », Les Revues d’art, 2011.
  • René Passeron, The Concise Encyclopedia of Surrealism, trans. J. Griffiths, Omega Books, 1984
  • Roland Sabatier, L’œuvre gravée de Matt, Catalogue raisonné, 1943-1974, édition Sonet-Visat, 1975

Expertise et Estimation des œuvres de Roberto Matta

Certaines œuvres de Roberto Matta sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Roberto Matta afin d’établir une estimation de votre pièce.

Albert MARQUET

Né à l’époque où les peintres impressionnistes s’emparèrent du paysage comme motif et adoptèrent la peinture de plein air, Albert Marquet renouvela à son tour ce genre pictural. Son œuvre, rattaché au courant fauve, est composé pour l’essentiel de paysages, naturels ou urbains, souvent articulés autour d’un point d’eau.  

Une amitié indéfectible

Albert Marquet est né à Bordeaux en 1875. Peu enclin aux études, Marquet montra assez tôt des prédispositions au dessin.

En 1890, sa mère décida, contre l’avis de son mari, de s’installer à Paris afin que son fils puisse étudier l’art. En ce sens, le jeune homme intégra l’École des Arts décoratifs où il se lia d’amitié avec Henri Matisse (1869-1954). Diplômés en 1894, les deux camarades rejoignirent l’École des Beaux-Arts de Paris au sein de l’atelier du maître symboliste Gustave Moreau (1826-1898), jusqu’à la mort de ce dernier survenue en 1898. Ils y rencontrèrent les futurs fauves Henri Manguin (1874-1949) et Charles Camoin (1879-1965).

Par la suite, Marquet et Matisse suivirent brièvement des cours à l’Académie Julian auprès de Fernand Cormon (1845-1924) puis à l’Académie Camillo avec Eugène Carrière (1849-1906). 

À cette époque Albert Marquet peignit des paysages illustrant des vues de la Seine, des quais et des ponts (La Seine et le chevet de Notre-Dame, 1902).

1900-1907 : la « cage aux fauves »

Au début du XXe siècle, Albert Marquet et plusieurs anciens de l’atelier de Gustave Moreau développèrent un style en marge des règles académiques. Ils prônèrent des formes simplifiées ainsi que des couleurs pures cloisonnées et posées en aplats. 

Ensemble ils exposèrent au Salon d’automne de 1905. Les œuvres des exposants — Matisse, André Derain (1880-1954), Raoul Dufy (1877-1953), Maurice de Vlaminck (1876-1958) — furent qualifiées de « fauves » par le critique Louis Vauxcelles (1870-1943). 

Les œuvres d’Albert Marquet représentaient alors des formes cernées de noir, des portraits, des plages normandes et des scènes animées (Vue d’Agay, 1905). Sa première exposition personnelle eut lieu en 1907 à la galerie Druet.

1908-1914 : le premier séjour au Maghreb

Albert Marquet voyagea régulièrement tout au long de sa vie, d’abord en Normandie et sur les côtes françaises, puis en Norvège et au Maghreb.

L’artiste débarqua pour la première fois sur les côtes africaines en 1908. Accompagné par Matisse, il découvrit Tanger et Dakar. Marquet effectua un second séjour en 1911 à Casablanca puis un troisième en 1913 où il explora le sud du Maroc. 

De cette période naquirent peu d’œuvres : quelques croquis des rues, des dessins à l’encre, gouaches et tableaux peints depuis sa chambre d’hôtel (La Citadelle de Tanger, 1913).

1920-1939 : entre Paris et Alger

En raison du conflit armé, Albert Marquet dut attendre 1920 pour visiter de nouveau l’Afrique du Nord. C’est à cette occasion que l’artiste rencontra la jeune écrivaine Marcelle Martinet qu’il épousera trois ans plus tard. 

Durant vingt-six ans, Albert Marquet passa les mois d’hiver à Alger et dans ses environs. L’artiste fut en effet saisi par la lumière et les paysages du Maghreb. Marquet réalisa de très nombreuses compositions illustrant le port d’Alger reconnaissable par les toits rouges de ses entrepôts, les grues et remorqueurs, la gare maritime, les paquebots, les docks et les ciels grisâtres (La Baie d’Alger, 1932).

Préférant l’Algérie, Albert Marquet visita toutefois à plusieurs reprises la Tunisie et le Maroc. En ce sens il se rendit en 1923 dans le village de Sidi-Bou-Saïd près de Tunis ainsi qu’à trois reprises au Maroc entre 1930 et 1935. Plus largement, le couple fit de nombreux voyages en Europe et autour de la Méditerranée : Stockholm, Cadix, Venise, Copenhague, etc.

1939-1947 : un retour à Paris expéditif

En 1939, à la déclaration de guerre, Albert Marquet se rendit à Paris afin de mettre ses œuvres à l’abri. L’artiste retourna ensuite rapidement à Alger.

En 1941, Marquet organisa une exposition de ses œuvres à la galerie du Minaret lui permettant d’acheter la propriété Djenan-Sidi-Saïd à la végétation luxuriante (Alger vu depuis Bab-el-Oued, 1944). 

Albert Marquet résida à Alger jusqu’en 1945 puis passa les deux dernières années de sa vie retiré à La Frette-sur-Seine.

L’apport d’Albert Marquet à l’histoire de l’art

Grand peintre de l’eau, Albert Marquet est reconnu comme maître incontesté de la peinture française. Sa vie fut rythmée par les voyages, avec une prédilection pour l’Afrique du Nord, Alger notamment. Ces dernières destinations lui fournirent des vues et des motifs qu’il s’empressa de représenter.

Rivières, océans ou mers ; Albert Marquet sut représenter le motif avec authenticité. De ses paysages modernes de Paris ou d’Alger se dégage une véritable émotion.

Œuvres d’Albert Marquet

Les musées qui exposent Albert Marquet

En France, les œuvres d’Albert Marquet sont principalement exposées au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ainsi qu’au Musée d’Art Moderne André Malraux du Havre.

Il est également possible d’admirer les œuvres du maître à l’étranger : Metropolitan Museum of Art de New York, Art Institute de Chicago, Musée Pouchkine de Moscou, Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.

Les principales expositions de l’artiste

  • Albert Marquet, Musée des Beaux-Arts de Pouchkine, Moscou, 2016 
  • Albert Marquet. Peintre du temps suspendu, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 2016 
  • Albert Marquet. Les bords de Seine, de Paris à la côte normande, Musée Tavet-Delacour, Pontoise, 2013 
  • Albert Marquet. Itinéraires maritimes, Musée national de la Marine, Paris, 2008 
  • Marquet. Vues de Paris et d’Ile de France, Musée Carnavalet, Paris, 2004 

Les principaux ouvrages sur Albert Marquet

  • KREBS Sophie, Albert Marquet, peintre du temps suspendu, éd. MAM de la Ville de Paris, 2016
  • WILDENSTEIN Guy et MARTIN Jean-Claude, L’Afrique du Nord, catalogue de l’œuvre peint, éd. Skira, 2002

Expertise et Estimation des œuvres d’Albert Marquet 

Certaines œuvres d’Albert Marquet sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres d’Albert Marquet afin d’établir une estimation de votre pièce.

Henri LEBASQUE

Henri Lebasque est un peintre français dont l’œuvre est rattachée au mouvement postimpressionniste. L’artiste est principalement connu pour ses scènes de genre familiales ancrées dans un cadre méditerranéen.   

Une enfance dans la nature

Joseph Henri Baptiste Lebasque est né au Champigné, village situé dans le Maine-et-Loire en 1865. Il est issu d’un milieu modeste, ses grands-parents étaient cultivateurs et son père marchand de bois. Dès son plus jeune âge Lebasque connut les forêts où son père se procurait les coupes de bois. La nature occupera par la suite une place prépondérante dans son œuvre.

Le jeune homme étudia à l’École des Beaux-Arts d’Angers avant de déménager à Paris en 1886. Lebasque s’inscrivit à l’Académie Colarossi dite « Académie de la Grande Chaumière » qui avait succédé à l’Académie Suisse en 1870. Moins couteuses et moins sélectives que l’École des Beaux-Arts de Paris, ces écoles privées dispensèrent une formation artistique à de nombreux futurs maîtres. Si les Beaux-Arts de Paris étaient dominés par l’académisme régnant de l’époque, les écoles artistiques privées proposaient des formations plus libres permettant ainsi aux jeunes artistes d’exprimer leur talent et de trouver leur voie.

Les années 1880 : des débuts académiques

Henri Lebasque fréquenta durant deux ans l’atelier de Léon Bonnat (1833-1922), grand maître de l’académisme, à l’École des Beaux-Arts de Paris. Par la suite, le jeune artiste exposa ses premières œuvres au jeune Salon des Indépendants créé en 1884 par des artistes ne souhaitant ni jury ni récompense.

À partir de 1888, Lebasque collabora durant six ans avec le peintre Ferdinand Humbert (1842-1934) lui-même issu des Beaux-Arts et élève d’Eugène Fromentin (1820-1876) et d’Alexandre Cabanel (1823-1889). Ensemble ils exécutèrent des fresques du Panthéon.

Les années 1890 : des émois pointillistes

Trop jeune pour être véritablement rattaché au groupe des impressionnistes, Henri Lebasque s’est toujours montré sensible à la luminosité, à l’instar de ces derniers, tout en restant attaché au dessin et à la composition rigoureuse.

En 1893, Lebasque fit la rencontre des pointillistes Maximilien Luce (1858-1941) et Paul Signac (1863-1935) avec lesquels il se lia d’amitié. Lebasque adopta leur technique sans pour autant se plier au rigorisme scientifique de Georges Seurat (1859-1891), peintre théoricien du divisionnisme. 

Le peintre épousa Catherine Fisher en 1894 avec laquelle il eut trois enfants. Dès lors, une grande partie de l’œuvre de Lebasque fut consacrée à décrire des scènes familiales empreintes de sérénité dans un cadre naturel (jardin, terrasse, etc. comme dans le Goûter sur l’herbe, 1903).

Les années 1900 : la découverte du Midi

Henri Lebasque quitta Paris au début du XXe siècle en raison de problèmes de santé. C’est à Montévrain dans la Marne qu’il s’installa durant quatre ans avant d’emménager à Lagny. À cette occasion Lebasque réalisa de nombreux paysages illustrant des scènes fluviales, coins de villages ensoleillés, forêts, etc. (Rives de la Marne, près de Montévrain, 1900).

Durant la décennie, Lebasque séjourna également dans d’autres régions (Vendée, Normandie, Bretagne) et voyagea à l’étranger (Londres en 1904 et Madrid en 1905).

L’artiste exposa au Salon d’automne — dont il fut l’un des membres fondateurs — dès 1903. L’État se rendit acquéreur cette année-là du Goûter sur l’herbe.

En 1906, Henri Lebasque découvrit le Midi de la France. Après plusieurs séjours prolongés, l’artiste décida de s’y installer définitivement. Il séjourna successivement à Saint-Tropez (1906), Sanary (1911), Nice (1913), Sainte-Maxime (1914) et Cannes (1918). Lebasque se fixa définitivement au Cannet en 1924. Sa découverte du Midi ainsi que sa rencontre avec les artistes fauves — Henri Matisse (1869-1954) notamment — opéra un véritable bouleversement pictural dans son œuvre. 

Au Cannet, Lebasque fréquenta régulièrement le nabi Pierre Bonnard (1867-1947) qui vivait à proximité. Les paysages, portraits et scènes familiales de l’époque, sont caressés par la lumière méditerranéenne et la douceur du climat de la région (Le Cannet au printemps, 1927). Lebasque exécuta également de nombreux nus (Nu à la fenêtre, 1926). 

L’apport d’Henri Lebasque à l’histoire de l’art

Artiste estampillé « néo-impressionniste », Henri Lebasque a connu le succès de son vivant pour ses scènes de genre familiales au décor méditerranéen. Ses personnages — féminins pour la plupart du temps — prennent place dans des jardins, sur des terrasses environnées d’une végétation luxuriante. Les œuvres de Lebasque illustrant ses proches sont une véritable ode à la joie de vivre.

À partir de 1906, les compositions de l’artiste se caractérisent par un traitement subtil de la lumière, une touche plus libre et des couleurs pastels vaporeuses. 

L’œuvre de Lebasque, quantitativement importante, se compose de paysages, portraits, natures mortes et nus. 

S’il côtoya les impressionnistes, pointillistes, fauves et nabis, Henri Lebasque resta en réalité en marge des courants picturaux de l’époque. C’est pourquoi il est difficile de rattacher cet artiste à un courant pictural particulier. 

Œuvres de Henri Lebasque 

Les musées qui exposent Henri Lebasque

Les œuvres d’Henri Lebasque sont principalement exposées en France : au Musée des Beaux-Arts d’Angers, au Musée Faure d’Aix-les-Bains, à Aubusson, au Musée Fabre à Montpellier, au Musée de l’Annonciade de Saint-Tropez, à la Fondation Bemberg de Toulouse.  

Il est également possible d’admirer les œuvres de l’artiste à l’étranger : Musée Thyssen-Bornemisza (Madrid), Wallraf-Richartz Museum (Cologne) ou Musée d’Art de Ponce (Porto Rico).

Les principales expositions de l’artiste

  • Henri Manguin : un fauve chez Bonnard, Musée Pierre Bonnard, Le Cannet, 2015 
  • Henri Lebasque, 1865-1937, Musée des Ponchettes, Nice, 1957 

Les principaux ouvrages sur Henri Lebasque

  • COLLECTIF, Henri Manguin, un fauve chez Bonnard, éd. Musée Pierre Bonnard, 2015
  • COLLECTIF, Palette impressionniste en Méditerranée, éd. Musée de Roanne, 2009
  • BAZETOUX Denise, Henri Lebasque, éd. Arteprint, 2008

Expertise et Estimation des œuvres de Henri Lebasque

Certaines œuvres de Henri Lebasque sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Henri Lebasque afin d’établir une estimation de votre pièce.

René MAGRITTE

L’artiste belge René Magritte est l’un des principaux représentants du mouvement surréaliste. À la fois peintre, graveur, sculpteur, photographe et cinéaste, Magritte fait partie de la jeune génération qui s’est révoltée après les morts de la Première Guerre mondiale. Ensemble, ces artistes surréalistes regroupés autour de l’écrivain André Breton (1896-1966) peignirent l’étrange au travers d’objets réels, placés dans un monde imaginaire et irrationnel.

Une enfance ponctuée de drames

René Magritte est né à Lessines en Belgique en 1898. La famille déménagea à plusieurs reprises avant de s’établir à Charleroi en 1913, un an après le suicide de Régina Magritte, la mère de René. 

En raison de l’occupation de Charleroi par l’armée allemande, la famille Magritte retourna à Châtelet. René Magritte réalisa ses premières peintures au début de l’année 1915. La même année le jeune homme abandonna ses études et s’installa à Bruxelles.

En 1916, Magritte s’inscrivit à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il fréquenta alors de nombreux artistes avant-gardistes et s’intéressa successivement aux mouvements Dada et Surréaliste.

1922-1927 : le surréalisme belge

Introduit dans le milieu dada, René Magritte eut son premier déclic artistique lorsqu’il découvrit Chant d’amour (1914) de Giorgio de Chirico (1888-1978). Grâce au peintre italien, Magritte réalisa Le Mariage de minuit (1926) et L’homme du large (1927).

René Magritte épousa Georgette Berger en 1922. Afin de subsister, l’artiste dessina des papiers peints ainsi que des motifs publicitaires pour les maisons de mode.

En 1926, René Magritte réalisa Le Jockey perdu, sa véritable première œuvre surréaliste illustrant un jockey galopant dans une forêt de quilles. Dans la foulée, Magritte adhéra au groupe des surréalistes belges qui venait de se constituer. 

Deux ans plus tard, le surréaliste belge exposa une soixantaine d’œuvres à la galerie Le Centaure à Bruxelles, sans succès. Il décida alors de quitter la Belgique et s’installa en banlieue parisienne où il réalisa Le Joueur secret (1927) et Le Sang du monde (1927).

1927-1939 : le surréalisme parisien

René Magritte séjourna en banlieue parisienne de 1927 à 1930. À cette occasion il rencontra les surréalistes français André Breton, Paul Eluard (1895-1952), Max Ernst (1891-1976) et Salvador Dalí (1904-1989).

L’artiste belge participa aux activités des surréalistes français et exposa ses œuvres. Toutefois, René Magritte se brouilla avec André Breton en 1930. Préocupé par la montée du nazisme, Magritte retourna en Belgique. 

En 1936, René Magritte exposa ses œuvres pour la première fois à New York à la galerie Julien Levy. Deux ans plus tard, l’artiste exposa ses créations à Londres.

1939-1948 : les recherches picturales

Au début de l’Occupation de la Belgique, René Magritte séjourna à Carcassonne durant quelques mois avant de revenir à Bruxelles. 

Durant la guerre, Magritte réalisa Le Retour (1940), point de départ de l’apparition de l’oiseau et du bleu Magritte dans ses compositions. 

En 1943, il entama sa « période plein soleil » ou « période Renoir » en s’inspirant des artistes impressionnistes. 

Quelques années plus tard, en 1948, René Magritte débuta une nouvelle phase artistique : sa « période vache ». Les œuvres issues de cette période déroutèrent les marchands parisiens et furent décriées par la critique.

1952-1967 : une notoriété mondiale

À partir de 1952, René Magritte multiplia les expositions à Londres, Paris et New York. En 1954 c’est à Bruxelles et à Liège que l’artiste surréaliste dévoila ses œuvres. 

En 1956, son œuvre fut récompensée par le prix Guggenheim. La même année, le Palais des Beaux-Arts de Charleroi lui commanda une fresque murale (La Fée Ignorante). 

Dans les années 1960, la notoriété de René Magritte ne cessa d’augmenter, notamment aux États-Unis où plusieurs rétrospectives eurent lieu à Minneapolis, Houston et New York.

Avant son décès, René Magritte réalisa une dernière œuvre magistrale : La Page blanche (1967).

L’apport de René Magritte à l’histoire de l’art

L’œuvre de René Magritte est composée de tableaux et dessins illustrant des objets de la vie courante ainsi que l’homme et la femme. Il usa de motifs récurrents (la pomme, l’oiseau, l’homme au chapeau melon) à la signification subtile. Parfois une image en cache une autre, et plusieurs niveaux de lecture entre le visible et l’invisible sont possibles.

René Magritte aima jouer sur le décalage entre un objet et sa représentation. En ce sens, La Trahison des images (1928-1929) illustrant une pipe où est indiqué « Ceci n’est pas une pipe » eut pour ambition d’inciter le spectateur à considérer l’objet tel qu’il est, indépendamment de sa fonction. 

Les œuvres de l’artiste du surréel sont tout à la fois teintées d’humour et de poésie. Ses compositions, mêlant objets du réel dans un monde imaginaire, ont fait de René Magritte l’un des artistes surréalistes les plus recherchés.

Œuvres de René Magritte

Les musées qui exposent René Magritte

Les œuvres de René Magritte sont exposées dans le monde entier. Depuis 2009, il existe un Musée Magritte à Bruxelles exposant des œuvres issues de la Fondation Magritte et de collectionneurs privés. La riche collection de ce musée permet de retracer chronologiquement les différentes périodes picturales de l’artiste.

Les principales expositions de l’artiste

  • Magritte/Renoir. Le surréalisme en plein soleil, Musée de l’Orangerie, Paris, 2021 
  • Magritte, Musée National Thyssen-Bornemisza, Madrid, 2020 
  • Magritte. La trahison des images », Centre Pompidou, Paris, 2016 
  • Dalí, Magritte, Miro — Le Surréalisme à Paris, Fondation Beyeler, Bâle, 2011 

Les principaux ouvrages sur René Magritte

  • DRAGUET Michel, Magritte : son œuvre, son musée, éd. Hazan, 2009
  • CANONNE Xavier, Le surréalisme en Belgique, 1924-2000, éd. Actes Sud, 2007
  • SYLVESTER David, Magritte, éd. Flammarion, 1992

Expertise et Estimation des œuvres de René Magritte

Certaines œuvres de René Magritte sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de René Magritte afin d’établir une estimation de votre pièce.

André LANSKOY

D’origine russe, André Lanskoy s’installa à Paris en 1921. Son œuvre d’abord figurative, évolua progressivement vers l’abstraction. Les gouaches et peintures de Lanskoy sont représentatives de la nouvelle École de Paris.

Une carrière militaire prédestinée

André Lanskoy est né à Moscou en 1902. Fils du comte Lanskoy, le jeune homme était destiné à une carrière militaire. En ce sens, il étudia à l’École des Pages en 1908 avant d’intégrer l’École des Cadets de Saint-Pétersbourg en 1917.

Dès son enfance, André Lanskoy fut attiré par les manifestations visuelles de la couleur, notamment à travers la vie quotidienne et les objets de la culture populaire russe.

Le jeune homme se réfugia à Kiev en 1919. Durant deux mois Lanskoy s’exerça au dessin. Il s’engagea par la suite dans l’Armée blanche qu’il suivit en Crimée puis à Constantinople.

1921 : l’arrivée à Paris

André Lanskoy arriva à Paris en 1921 pour ne plus jamais repartir. Dès lors le jeune homme se consacra pleinement à la peinture. 

Il rencontra également les nombreux peintres russes présents dans la capitale et apprit quelques rudiments de la peinture auprès de Sergueï Soudeïkine (1882-1946). Mais c’est surtout en fréquentant les galeries de la rue de La Boétie et Le Louvre que Lanskoy perfectionna sa formation. Au musée il étudia Vélasquez, Le Greco, les primitifs italiens, les Vénitiens. Mais le véritable choc artistique fut celui de sa rencontre avec le Portrait du peintre avec sa palette du Douanier Rousseau (1844-1910). 

Lanskoy s’intéressa à la correspondance de Vincent van Gogh (1853-1890) avec son frère Théo. L’œuvre du Néerlandais suscita une grande admiration de la part du peintre russe.

En 1922, André Lanskoy fréquenta l’Académie de la Grande Chaumière située près du quartier de Montparnasse. À cette époque, il s’adonna aux paysages, natures mortes et portraits. 

1924 : la rencontre avec les collectionneurs Wilhelm Uhde et Roger Dutilleul

André Lanskoy exposa ses œuvres au Salon d’Automne à partir de 1923. Sa participation en 1924 fut remarquée par le collectionneur allemand Wilhelm Uhde (1874-1947). C’est grâce à ce dernier que Lanskoy signa son premier contrat avec la galerie Bing, lieu où il fit la rencontre déterminante avec le collectionneur Roger Dutilleul (1872-1956). La première exposition particulière d’André Laskoy eut lieu à la galerie Bing en 1925.

Dutilleul, qui acheta pour la première fois une œuvre de Lanskoy en 1925 (Intérieur dans un salon), soutint l’artiste russe entre 1928 et 1944 lui permettant de continuer à peindre.

1922-1937 : un peintre figuratif

De ses débuts de peintre jusqu’en 1937, André Lanskoy exécuta des œuvres figuratives. Cette première période de son œuvre évolua tant au niveau technique qu’au niveau de la palette de couleurs utilisées. Les intérieurs figés sont marqués par une perspective très « à plat ». 

1937-1941 : vers l’abstraction

L’année 1937 marqua un tournant dans l’œuvre de Lanskoy. En effet, l’artiste présenta un intérêt grandissant pour les œuvres des peintres abstraits Paul Klee (1879-1940) et Vassily Kandinsky (1866-1944). Progressivement, Lanskoy s’éloigna de l’objet avec lequel il rompit définitivement en 1941. 

Cette phase intermédiaire se manifesta par la réalisation de gouaches figuratives, semi-figuratives et abstraites. Au fur et à mesure Lanskoy libéra son travail de la représentation, décomposant les formes, transformant les personnages de jadis en assemblage de tâches douces. 

Ses œuvres de transition furent exposées à la galerie Berri-Raspail en 1942.

Les années 1940 : l’amitié avec Nicolas de Staël

André Lanskoy atteignit l’abstraction pure dans les années 1940. En 1944, l’artiste exposa ses œuvres récentes à la galerie Jeanne Bucher. Cette même année fut celle de sa rencontre — grâce à Dutilleul — avec la galerie Louis Carré (1897-1977). S’ensuivit une collaboration qui dura seize ans.

L’année suivante, Lanskoy rencontra son compatriote Nicolas de Staël (1914-1955). Une profonde amitié lia les deux artistes, si bien que l’œuvre de de Staël fut influencée par Lanskoy.

En 1948, la galerie Louis Carré présenta une exposition sur André Lanskoy, mêlant œuvres figuratives et abstraites.

Les années 1950-1970 : le temps des expositions

Dans les années 1950, André Lanskoy fut exposé dans de nombreuses galeries parisiennes : Palmes (1956), Claude Bernard (1958), Charpentier (1960), Kriegel (1962). 

En parallèle, dès 1953, les expositions personnelles se multiplièrent en province et à l’étranger : Albert Loeb (1959), Kaplan (1961), Knoedler (1965).

André Lanskoy participa également à de nombreuses expositions collectives organisées dans le monde entier.

Enfin, s’il s’adonna au dessin et à la peinture, André Lanskoy réalisa des cartons pour la tapisserie ainsi que des illustrations d’ouvrages.

L’apport d’André Lanskoy à l’histoire de l’art

André Lanskoy fait partie de ces artistes russes formant la nouvelle École de Paris. Son œuvre d’abord figurative évolua progressivement vers l’abstraction.

Après une phase intermédiaire entre 1937 et 1941, André Lanskoy rompit avec la figuration. Une plastique graphique et visuelle particulièrement identifiable se mit alors en place. Un réseau de lignes courbes (oblique, ellipse, spirale) parcourut ses compositions. À cela s’ajouta une palette colorée où les tons froids (bleu, vert, violet, rose) s’alternèrent avec les tons chauds (vermillon, jaune, ocre, brun). La matière est riche et généreuse, aux couches picturales posées en larges aplats répondent l’apparence grumeleuse et le relief inégal dû à la fragmentation de la touche sous l’effet d’une brosse.

Œuvres d’André Lanskoy

Les musées qui exposent André Lanskoy

Les œuvres d’André Lanskoy sont exposées au Centre Pompidou et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ainsi qu’à Colmar, Grenoble, Le Havre, Lille, Maubeuge, Mulhouse, Saint-Étienne, Tourcoing et Villeneuve-d’Ascq. 

À l’étranger les œuvres de Lanskoy sont également visibles aux États-Unis à New York ainsi qu’en Espagne à Tolède. 

Les principales expositions de l’artiste

  • Lanskoy, un peintre russe à Paris, LAM, Villeneuve-d’Ascq, 2011 
  • André Lanskoy 1902-1976, Musée des Beaux-Arts de Pouchkine (Moscou) et Musée national russe (Saint-Pétersbourg), 2006 

Les principaux ouvrages sur André Lanskoy

  • DRON Pascaline et PITTIGLIO Angelo, André Lanskoy, éd. Pittiglio, 1900
  • GRENIER Jean, André Lanskoy, éd. Hazan, 1960

Expertise et Estimation des œuvres d’André Lanskoy 

Certaines œuvres d’André Lanskoy sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres d’André Lanskoy afin d’établir une estimation de votre pièce.

Roy LICHTENSTEIN

Roy Lichtenstein est l’un des principaux représentants du mouvement Pop Art américain inspiré par la culture populaire entre les années 1955 et 1970. Les œuvres de l’artiste puisent leur inspiration dans le monde de la publicité et de la bande dessinée. 

Des études artistiques interrompues

Roy Lichtenstein est né à Pittsburg aux États-Unis en 1923, au sein d’une famille aisée de la classe moyenne new-yorkaise. Sa mère était elle-même une pianiste accomplie. 

C’est durant son adolescence que le jeune homme commença à s’intéresser à l’art et au design ainsi qu’à la musique jazz. En 1939, à l’occasion de sa dernière année de lycée, Lichtenstein s’inscrivit aux cours d’été de la Art Students League de New York. 

En 1940, Roy intégra l’Université d’État de l’Ohio où il suivit des cours de dessin, notamment ceux du professeur Hoyt L. Sherman (1903-1981) lequel eut une influence importante sur son œuvre. 

Toutefois, le jeune homme dut interrompre ses études au bout de trois ans, afin d’intégrer l’armée américaine et soutenir l’effort de guerre. Nommé officier il fut envoyé en Europe : en Angleterre (1944), en France (1945), en Belgique, en Allemagne et au Luxembourg. Lichtenstein profita de ses permissions pour visiter les musées des capitales et dessiner.

1946-1950 : de l’étudiant au professeur

Son père gravement malade, Roy Lichtenstein fut rapatrié à New York en 1946. Libéré de ses obligations militaires, le jeune homme bénéficia du G.I. Bill — loi américaine fournissant aux soldats démobilisés le financement de leurs études universitaires — lui permettant de reprendre ses études. 

Diplômé en 1949, Lichtenstein fut engagé comme professeur de dessin. Il enseigna par la suite dans les universités d’Oswego et Rutgers.

Les années 1950 : entre cubisme et expressionnisme, trouver sa voie

La première exposition personnelle consacrée à l’œuvre de Roy Lichtenstein eut lieu en 1951 au Canada.

La même année l’artiste déménagea à Cleveland pour une durée de six ans. À cette époque Lichtenstein exerça plusieurs métiers : dessinateur, décorateur de vitrines, etc. D’un point de vue artistique, son travail oscilla entre cubisme et expressionnisme. 

Dès 1952, Lichtenstein rejoignit la galerie John Heller à New York et exposa des interprétations ironiques et post-cubistes de célèbres peintures américaines du XIXe siècle.

En 1957, l’artiste s’installa à New York et commença à enseigner à l’Université d’État de New York l’année suivante. En parallèle, Lichtenstein intégra ses premiers personnages de comics dans ses œuvres.

Les années 1960 : artiste phare du Pop art américain

C’est en 1960 que Roy Lichtenstein commença à enseigner à l’Université de Rutgers où il fut très influencé par son collègue Allan Kaprow (1927-2006). En ce sens, Lichtenstein s’intéressa à l’imagerie proto-pop. Puis en 1961 ses toiles représentèrent pour la première fois des planches de bandes dessinées. 

La première œuvre représentative de l’art de Lichtenstein intégrant un personnage aux contours soulignés et utilisant les points de trame est Look Mickey (1961). 

Une exposition individuelle eut lieu dans la galerie Leo Castelli de New York en 1962. Tous les tableaux trouvèrent acquéreurs avant l’inauguration. 

Par la suite, les œuvres de Roy Lichtenstein firent l’objet de nombreuses expositions. De fait, il devint l’un des artistes les plus importants du mouvement Pop Art américain. 

L’une des œuvres les plus connues de l’artiste est probablement Whaam ! (1963). L’œuvre illustrant un avion de combat tirant une roquette sur un avion ennemi s’inspire de l’univers de la bande dessinée DC Comics All-American Men of War. L’explosion jaune et rouge est marquée par l’onomatopée « Whaam ! ».

L’apport de Roy Lichtenstein à l’histoire de l’art

L’œuvre de Roy Lichtenstein est représentative du mouvement Pop Art américain. Ce courant inspiré par la culture populaire des années 1955-1970 désigne les productions artistiques — anglaise et américaine — représentant les clichés et stéréotypes de la société de consommation.

Lichtenstein puisa son inspiration dans la publicité et la bande dessinée. L’artiste utilisa un système de trame, particulièrement reconnaissable, pour la réalisation de ses œuvres. Le trait est épais, les couleurs vives. Il traita différents sujets variés : paysages, natures mortes, intérieurs.

Roy Lichtenstein sut se renouveler tout au long de sa carrière. En ce sens, il utilisa de nouvelles techniques (imitation des points d’impression « ben-day ») ainsi que de nombreux matériaux (peinture acrylique, peinture à l’huile, porcelaine émaillée, céramique vernissée, bronze peint).

Œuvres de Roy Lichtenstein

Les musées qui exposent Roy Lichtenstein

Les œuvres de Roy Lichtenstein sont principalement exposées aux États-Unis : Museum of Modern Art et Whitney Museum of American Art de New York, National Gallery of Art de Washington, Yale Université Art Gallery.

Il est également possible d’admirer des œuvres de l’artiste à la Tate Modern de Londres, au Musée Ludwig de Cologne, au Centre Pompidou de Paris ou au Kunstmuseum de Bâle.

Les principales expositions de l’artiste

  • Roy Lichtenstein, Centre Pompidou, Paris, 2013 
  • Roy Lichtenstein, Blanck & White, Albertina, Vienne, 2011 
  • Roy Lichtenstein – Evolution, Pinacothèque de Paris, 2007 
  • Roy Lichtenstein, Fondation Beyeler, Bâle, 1998 

Les principaux ouvrages sur Roy Lichtenstein

  • HENDRICKSON Janis, Roy Lichtenstein, éd. Taschen, 2016
  • COLLECTIF, Roy Lichtenstein au Centre Pompidou, éd. Centre Pompidou, 2013
  • CORLETT M.L., The prints, 1948-1997, éd. Hudson Hills Press, 2002
  • ADELMAN Bob et TOMKINS Calvin, L’art de Roy Lichtenstein, éd. Altinéa, 1994

Expertise et Estimation des œuvres de Roy Lichtenstein

Certaines œuvres de Roy Lichtenstein sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Roy Lichtenstein afin d’établir une estimation de votre pièce.

Jean LAMBERT-RUCKI

Arrivé en France en 1911, le peintre et sculpteur polonais Jean Lambert-Rucki fait partie de ces artistes à la touche reconnaissable qui traversèrent le XXe siècle. Lambert-Rucki est principalement connu pour ses sculptures du Christ en croix au faciès de type africain.

Une enfance en Pologne

Jean Lambert-Rucki est né à Cracovie en Pologne en 1888. Suite au décès de son père survenu lorsqu’il avait onze ans, le jeune garçon aida sa famille en exécutant des portraits de bourgeois de Cracovie.

Lambert-Rucki intégra l’École des Beaux-Arts de sa ville où il côtoya Moïse Kisling (1891-1953) qu’il retrouvera par la suite à Paris. Le jeune homme s’imprégna de l’influence munichoise alors prédominante à Cracovie. 

La jeunesse de Lambert-Rucki fut ponctuée de séjours réguliers en Russie, par la fréquentation des Tziganes et l’apprentissage des danses russes. Tous ces éléments eurent une influence sur l’œuvre de l’artiste.

Enthousiasmé par le cubisme puis par une exposition des œuvres de Paul Gauguin (1848-1903) à Cracovie, Jean Lambert-Rucki s’installa à Paris en 1911. Il y fut aussi incité par son maître Josef Pankiewisz (1866-1940) qui y avait lui-même séjourné et rencontré les impressionnistes Pierre Bonnard (1867-1947) et Édouard Vuillard (1868-1940).

1911-1913 : l’École de Paris

À son arrivée à Paris, Jean Lambert-Rucki s’inscrivit à l’Académie Colarossi. À cette époque il fréquenta Montparnasse, le Dôme, la Rotonde. Ces lieux lui permirent de rencontrer de nombreux artistes issus de l’immigration — symbole de l’École de Paris — tel son compatriote Moïse Kisling, l’italien Amedeo Modigliani (1884-1920), les Russes Chiam Soutine (1893-1943) et Marc Chagall (1887-1985), le japonais Tsugouharu Foujita (1886-1968) ainsi que les écrivains Blaise Cendrars (1887-1961) et Max Jacob (1876-1944). 

À cette époque, Lambert-Rucki gagna sa vie en jouant la comédie à l’Odéon et en faisant de la retouche photographique. 

En 1913, l’artiste polonais s’installa dans un atelier situé dans le 14ème arrondissement. L’année suivante il s’engagea dans l’armée française au sein du Bataillon des Volontaires Étrangers. C’est également à ce moment qu’il francisa son nom.

1914-1918 : guerre et archéologie

Affecté au Service Archéologique de Salonique durant la durée du conflit, Jean Lambert-Rucki procéda à de nombreuses fouilles. Il participa à la création d’un Musée archéologique à Athènes et fit des copies de mosaïques de Sainte Sophie de Salonique pour le Musée du Louvre. Lambert-Rucki se lia avec les artistes hongrois Joseph Csaky (1888-1971) et Gustave Miklos (1888-1967). 

1918-1920 : le groupe de la Section d’Or 

De retour à Paris en 1918 après avoir été démobilisé, Jean Lambert-Rucki s’installa dans le quartier de Montparnasse. Il rejoignit alors le groupe de la Section d’Or formé en 1911 par des artistes avant-gardistes qui avaient pour ambition d’étendre l’esthétique cubiste et de systématiser la nouvelle vision établie par Georges Braque (1882-1963) et Pablo Picasso (1881-1973).  

Jean Lambert-Rucki exposa au Salon des Indépendants et au Salon des Artistes Décorateurs. Ses œuvres de jeunesse illustrent des étoiles, la lune, des iris, des lauriers, etc.

Les années 1920 : la collaboration avec Jean Dunand

Les années 1920 sont marquées par sa rencontre avec le dinandier Jean Dunand (1877-1942). Les deux artistes se lièrent d’amitié en 1923. S’ensuivit une collaboration de plus de vingt ans. Ensemble ils réalisèrent de nombreux objets décoratifs en laque de Chine : paravents, boîtes à cigarettes, bijoux, vases, etc. Jean Lambert-Rucki refusa d’apposer sa signature à côté de celle de Dunand au motif qu’il ne s’agissait pas de ses créations, mais de commandes.

À partir de 1925 et jusqu’à la fin de sa vie, Lambert-Rucki multiplia les expositions de ses œuvres tandis que les commandes affluèrent. Enfin il collabora avec le décorateur Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933) et Jean Dunand à l’occasion de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris en 1925.

Les années 1930 : pionnier de l’Art Sacré Moderne

À partir des années 1930, Jean Lambert-Rucki s’orienta vers l’Art Sacré. Concrètement, ses sculptures adoptèrent des lignes pures, exprimant son art avec un minimum de moyens.

En parallèle, l’artiste rejoignit l’Union des artistes modernes (UAM) en 1931 où il exposa aux côtés des architectes et designers Le Corbusier (1887-1965) et Robert Mallet-Stevens (1886-1945).

Lors de l’Exposition universelle de 1937, Lambert-Rucki exposa au Pavillon de la Lumière son Bonhomme Lambert exécuté à l’aide de balles de tennis, fil de fer, boîtes de conserve et ampoules électriques.

Les années 1940-1960 : le temps des commandes

Durant les deux dernières décennies de sa vie, Jean Lambert-Rucki exécuta de nombreuses commandes, pour l’Église notamment : sculptures et chemin de croix des chapiteaux et de la crypte de l’église Saint Thérèse de Boulogne-Billancourt en 1941, statues de Saint-Jacques et de Saint-Jean pour l’église de L’Aigle en 1946, décoration du pourtour du chœur de la Basilique de la Trinité à Blois en 1948, christs pour la Chapelle Notre-Dame de la Consolation de Costebelle en 1952, décoration pour la chapelle Juvénat des Frères Saint-Joseph en 1961, etc.

Jean Lambert-Rucki s’est éteint en 1967 des suites d’une longue maladie vasculaire.

L’apport de Jean Lambert-Rucki à l’histoire de l’art

À la fois peintre et sculpteur, Jean Lambert-Rucki est principalement connu pour ses représentations du Christ. Ses œuvres sont le résultat d’influences diverses : cubisme, Art brut, Art nègre ou encore Art byzantin.

L’artiste travailla la tôle, le fer forgé, soudé, battu et repoussé ainsi que le cuivre. Ces matériaux bruts furent mis au service de son expression artistique. Dans son œuvre les vides sont aussi importants que les pleins. 

Œuvres de Jean Lambert-Rucki

Les musées qui exposent Jean Lambert-Rucki

En France, les œuvres de Jean Lambert-Rucki sont notamment exposées au Musée d’Évreux ainsi que dans de nombreuses églises dont l’église Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus de Boulogne-Billancourt. 

Principal ouvrage sur Jean Lambert-Rucki

  • COLLECTIF, Jean Lambert-Rucki (1888-1967), éd. Galerie Jacques de Vos, 1988

Expertise et Estimation des œuvres de Jean Lambert-Rucki

Certaines œuvres de Jean Lambert-Rucki sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres Jean Lambert-Rucki de afin d’établir une estimation de votre pièce.

Jules-Émile LELEU

Ébéniste et décorateur français, Jules-Émile Leleu s’illustra durant la période Art déco. Ce mouvement artistique né au lendemain de la Première Guerre mondiale s’épanouit durant les années 1920 avant de décliner progressivement à partir des années 1930 et de prendre fin avec la Seconde Guerre mondiale.

Une famille d’entrepreneurs

Jules-Émile Leleu est né à Boulogne-sur-mer en 1883. Sa mère était couturière tandis que son père, entrepreneur en peinture, l’initia dès son plus jeune âge au métier. 

Le jeune homme étudia à l’École d’arts appliqués Saint-Gildas de Bruxelles avant d’intégrer l’École des Beaux-Arts de Boulogne. Leleu suivit des cours de dessin et de sculpture, lesquels lui permirent d’acquérir une connaissance intime des matériaux qu’il utilisera par la suite dans ses créations mobilières.

En 1910, Jules-Émile Leleu et son frère, Marcel, succédèrent à leur père à la tête de l’entreprise de peinture fondée en 1882. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, et sous l’impulsion de Jules, la société « Leleu Frères » fut dotée d’une filiale spécialisée dans la création de meubles (essentiellement des copies de style à l’époque). En ce sens, les frères Leleu ouvrirent leurs premiers ateliers à Boulogne en 1920.

1922 : les premières expositions

Les frères Leleu firent une première percée sur la scène parisienne en participant au Salon de la Société des Artistes français en 1922.  À cette occasion ils exposèrent un cabinet qui suscita l’intérêt de la critique. De même, au Salon d’automne les frères Leleu présentèrent une salle à manger qui deviendra leur faire-valoir. 

Fort de ce succès, la maison Leleu décida d’opérer un tournant majeur dans sa production. D’une clientèle boulonnaise bourgeoise et locale, les frères Leleu décidèrent d’orienter leur marché à destination d’une clientèle luxueuse et fortunée.

1924 : l’installation à Paris

Désireux de développer son activité alors en plein essor, Jules Leleu s’installa à Paris en 1924. Il était, déjà à cette époque, considéré comme le principal concurrent du décorateur Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933) surnommé le « Riesener de l’Art déco ».

Lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs à Paris en 1925, la maison Leleu saisit l’occasion de déployer ses créations au fil de nombreuses sections et pavillons. La salle à manger exposée leur valut le Grand prix. 

Les années 1920 : Leleu, ensemblier-décorateur

Dans les années 1920, Jules Leleu développa une nouvelle activité dans le cadre de sa maison de création de meuble : l’aménagement de paquebots (salon de lecture Ile-de-France, salons d’Atlantique).

Doté du statut « ensemblier-décorateur », Jules Leleu opéra sa première grande décoration entre 1927 et 1928. Le décorateur aménagea l’appartement de l’homme d’affaires Michaël Winburn dans un style épuré et moderniste. Dès lors les commandes prestigieuses affluèrent (ambassades françaises et étrangères, sanatoriums, siège d’entreprises etc.).

Les années 1930 : une entreprise familiale avant tout

Les créations des années 1930 revêtent des formes simples. Les meubles sont dépourvus d’ornementations tandis que les éléments métalliques disséminés sur les meubles restent discrets (socles, serrures, poignée). 

À cette époque, Jules Leleu chargea sa fille Paule de la création des textiles et tapis de la maison familiale. Son fils André fut quant à lui chargé de surveiller les chantiers.

Les années 1940-1950 : l’ouverture à l’international

C’est à la fin des années 1940 que des commandes prestigieuses furent exécutées : aménagement de la salle à manger privée du Palais de l’Élysée (1948) ; du train présidentiel (1954) ; résidence française du président américain ; bibliothèque, salon de lecture et salon de bridge du paquebot France

À cette époque Jules Leleu décida de conquérir la clientèle américaine. En ce sens, le décorateur ouvrit une boutique dans le quartier newyorkais de l’Upper East Side à côté de la maison Baccarat. 

L’apport de Jules Leleu à l’histoire de l’art

D’une entreprise familiale et locale, la maison Leleu parvint à s’inscrire en tant que dynastie spécialiste de l’aménagement et de la décoration d’intérieur. Jules Leleu sut s’adapter aux besoins de sa clientèle prestigieuse et plurielle.

Les créations modernes de Leleu s’illustrent par un style épuré et sans fioritures. La maison parvint à allier sobriété et fonctionnalité à travers l’utilisation de matériaux de qualité. 

Malgré les bouleversements engendrés par la Seconde Guerre mondiale puis le décès de Jules Leleu survenu en 1961, les activités perdurèrent jusqu’en 1973. En effet, André et Paule Leleu, les enfants de Jules, prirent les rênes de la firme et poursuivirent les activités de l’entreprise familiale au style et à l’identité propre.

Les musées qui exposent Jules Leleu

Les créations de Jules Leleu sont principalement exposées au Musée des Arts Décoratifs de Paris, au Musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt, à La Piscine de Roubaix et au Metropolitan Museum of Art de New York.

Principale exposition de l’artiste

  •  La maison Leleu, 50 ans de mobilier et de décoration, 1923-1973, Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt, 2007 

Les principaux ouvrages sur Jules Leleu

  • SIRIEX Françoise, Leleu, décorateurs ensembliers, éd. Monelle Hayot, 2007
  • COLLECTIF, Leleu : 50 ans de mobilier et de decoration, 1920-1970, catalogue d’exposition, éd. Somogy, 2007
  • JUTHEAU Viviane, Jules et André Leleu, éd. Vecteurs, 1989

Expertise et Estimation des œuvres de Jules Leleu

Certaines œuvres de Jules-Émile Leleu sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Jules-Émile Leleu afin d’établir une estimation de votre pièce. 

Pierre DUNAND

Né en 1914 et décédé en 1996, Pierre Dunand est le fils du célèbre décorateur français Jacques Dunand. Après un parcours scolaire peu prometteur, le jeune homme décide d’abandonner ses études et de se consacrer à l’artisanat pour suivre les traces de son père. À l’âge de 17 ans, Pierre décide donc de rejoindre l’entreprise familiale. S’intéressant d’abord à la dinanderie donc aux objets fabriqués en cuivre jaune et en laiton puis se tournant finalement vers les réalisations de laque, Pierre Dunand est formé à ces disciplines par les artisans employés par son père. Il est connu pour avoir rendu hommage à l’œuvre de son père à travers son travail, mais aussi pour avoir réussi à se l’approprier en la modernisant. 

Un hommage à l’œuvre de Jacques Dunand

Jacques Dunand, le père de Pierre Dunand, s’est fait connaître pour son œuvre pluridisciplinaire et sa capacité à la faire naviguer entre les différents styles et courants artistiques. Malgré ses capacités à créer des pièces indépendantes, Pierre Dunand s’est toujours efforcé de mettre en valeur l’œuvre de son père et de faire valoir le « style Dunand » même après la mort de ce dernier. Ainsi, on retrouve dans son travail les mêmes incrustations de fils d’or, d’argent, ainsi que quelques éléments de dinanderie. Il n’a d’ailleurs jamais signé une seule de ses œuvres de manière personnelle. Dunand va appliquer cette logique jusque dans ces collaborations puisqu’il travaille étroitement avec les décorateurs et ébénistes autrefois sollicités par son père.

Une carrière riche en expériences

Malgré son fervent hommage à l’œuvre de son père, Pierre Dunand a su s’approprier le travail de ce dernier en proposant plusieurs inventions et perfectionnements techniques. Passionné par les arts décoratifs, il n’hésite pas à faire appel à sa créativité pour y laisser son empreinte et va même jusqu’à breveter ces innovations. Mais l’œuvre de Pierre Dunand ne se résume pas au prolongement de celle de son père. Il a également réalisé une série de créations personnelles, dont certains vases abstraits. Ces productions n’ont néanmoins jamais rencontré le succès attendu et Pierre Dunand a fini par quitter l’atelier familial quelques années plus tard pour se consacrer à la production de caravanes automobiles. Après sa mort, on a tout de même pu observer un regain d’intérêt pour les paravents qu’il avait réalisé.

Œuvres de Pierre Dunand

PEINTURE

  • Baigneuse à la cascade, 192 x 59,5 cm, 1943
  • Deux panthères apaisant leur soif, 153 x 190 cm, 1945
  • Panthère au point d’eau, 167,7 x 153,4 cm, 1945/50
  • Le lac, 1945/50
  • Moutons à la barrière, 217 x 91,5 cm, 1950
  • Chevaux caracolant, 180 x 250,2 cm, 1950
  • Chevaux cabrant, 180 x 254 cm, 1950
  • Femme nue portant des bijoux, 1950
  • Grue survolant un lac, 34,5 x 54 cm, 1950
  • Chasseur à l’arc et antilope, 246 x 55,5 x 26 cm
  • Canards, roseaux et ajoncs, 147 x 201 cm
  • Vol de canards, 185 x 50 cm

OBJETS

  • Double portes, 285 cm, 1940
  • Paravent à quatre pans, décor de biches dans un paysage, 165 x 200 cm, 1940
  • Les Pierres, paravent unique, 174,5 x 237 x 39,5 cm, 1945
  • Paravent : le Lac, 165 x 200 cm, 1945/50
  • Vase sphérique, décor de poissons japonais, 26 cm, 1950
  • Paravent à 6 feuilles, 125 cm, 1950/55
  • Paravent 4 feuilles, décor d’un chiot assis sur les pavés, 143,5 cm
  • Les Biches. Paravent à 4 feuilles, 165 cm
  • Vase ovoïde, 11 cm

MOBILIER

  • Deux figures : l’une nue, l’autre drapée — vol de canards et lotus, 200 x 120 cm, 1942/48
  • Portes d’intérieur à six feuilles : Fond marin et la chasse aux antilopes, 247 cm
  • Portes d’intérieurs à six feuilles : Paysages et biches, 247 cm

N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Pierre Dunand pour en savoir plus sur sa cote.

Pierre JEANNERET

L’architecte et designer suisse Pierre Jeanneret joue un rôle majeur dans l’évolution de l’habitat au cours du XXe siècle. Moins connu du grand public que son cousin Le Corbusier (1887-1965), de 12 ans son aîné, avec lequel il a collaboré à de nombreuses reprises, Jeanneret marqua pourtant le XXe siècle par ses créations architecturales modernes et ses pièces de design innovantes.

Une famille d’architectes

Pierre Jeanneret naît en Suisse, à Genève, en 1896. Il est le cousin germain du célèbre artiste — peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, designer — Charles-Édouard Jeanneret-Gris dit « Le Corbusier ».

Le jeune homme étudie à l’École des Beaux-Arts de Genève où il obtient le premier prix d’architecture, de sculpture et de peinture. Jeanneret s’installe à Paris en 1921 où il travaille au sein de l’agence des frères architectes Gustave (1876-1952) et Auguste (1874-1954) Perret, notamment grâce au soutien de son cousin.

Malgré l’entente entre les collaborateurs, des divergences concernant l’urbanisme et le logement de masse poussent Jeanneret à quitter l’agence en 1922, au bout d’un an seulement.

1923 : la collaboration Le Corbusier-Jeanneret

Après avoir quitté l’agence, Pierre Jeanneret décide de s’associer avec son cousin. Ensemble, ils créés leur propre agence en 1923 : « Le Corbusier et Pierre Jeanneret ».

Les deux architectes partagent une vision commune de l’architecture ainsi que du design. Ils conçoivent de nombreux projets, de l’habitat jusqu’au mobilier. Le rôle de Pierre Jeanneret, loin d’être un simple exécutant, fut très important.

Fort de leur collaboration, Le Corbusier et Pierre Jeanneret publient un manifeste en 1926 : Cinq points vers une nouvelle architecture. Cet essai détaille les partis-pris des 2 architectes en termes d’habitat qu’ils s’évertuent à mettre en pratique à travers leurs créations (pilots, toit-terrasse, plan libre). La Villa Savoye (1928-1931) construite par la suite à Poissy est une parfaite illustration de l’esthétique architecturale de Pierre Jeanneret et du Corbusier. 

1929 : du design au Salon d’Automne

En parallèle de leur activité d’architectes, les cousins Jeanneret élaborent ensemble des meubles modernes innovants. 

À l’occasion du Salon d’Automne de 1929, les 2 cousins exposent une gamme réalisée en collaboration avec la jeune designer Charlotte Perriand (1903-1999). Cette gamme, composée de créations — chaises, tabourets, étagères modulaires — en acier tubulaire, fit sensation. Aujourd’hui, cette collection est éditée par la maison Cassina.

Plus timide et discret que son cousin Le Corbusier, Pierre Jeanneret était en retrait. Pour autant, l’implication des deux associés a toujours été égale.

1936 : la collaboration avec Charlotte Perriand

Pierre Jeanneret entame une collaboration importante avec Charlotte Perriand en 1936. Ensemble ils dessinent différents meubles à l’esthétique résolument moderne.

Au-delà du mobilier, Perriand et Jeanneret innovent la notion d’habitat. En ce sens, ils conçoivent en 1937 le Refuge Bivouac. Il s’agit d’un refuge pour montagnards aux allures de chalet futuriste. L’œuvre est présentée à l’Exposition internationale de cette même année.

1938 : la fin de la collaboration Le Corbusier-Jeanneret

Les deux cousins mettent fin à leur collaboration en 1938. Pierre Jeanneret souhaite en effet à cette époque se concentrer sur la reconstruction d’immeubles dans le sud de la France. Il rejoint le projet développé par Georges Blanchon : le Bureau Central de Construction (BCC).

Durant cette collaboration qui dure officiellement jusqu’en 1949, Pierre Jeanneret dessine une série de bâtiments fabriqués ainsi que du mobilier mobile.

1939-1945 : la Résistance

Le Corbusier ferme son agence en 1940 en raison de la Seconde Guerre mondiale. Il quitte Paris avec sa femme et son cousin Pierre Jeanneret pour rejoindre Ozon, un petit village des Pyrénées.

À la fin de l’année, Pierre Jeanneret rejoignit Grenoble où il entre dans la Résistance sous le nom de code de « Guidondevélo ». L’architecte suisse transporte en effet de nombreux messages cachés dans son guidon de vélo.

1950-1965 : le projet Chandigarh

Au début des années 1950, Pierre Jeanneret et Le Corbusier entament une nouvelle collaboration : le projet de construction de Chandigarh en Inde, nouvelle capitale du Penjab depuis la création du Pakistan en 1947.

Ce projet, résolument moderne, est particulièrement éprouvant, si bien que Le Corbusier abandonne au bout de quelques années. Pierre Jeanneret reprent alors le rôle d’architecte en chef et demeure en Inde durant 15 ans afin de suivre le projet. Chandigarh devint par la suite une véritable référence de l’architecture moderne.

Pierre Jeanneret s’éteint en 1967, peu de temps après son retour à Genève.

L’apport de Pierre Jeanneret à l’histoire de l’art

Pierre Jeanneret est souvent réduit à ses collaborations avec Le Corbusier et Charlotte Perriand. Pour autant, l’architecte possédait des qualités sans lesquelles la réputation du Corbusier n’aurait pas été la même. En effet, Pierre se rendit indispensable à son cousin. D’une part, il sut apporter une contradiction nécessaire sur certains projets, ce qui incita son génie à se dépasser. D’autre part, Pierre Jeanneret était le chef d’atelier et avait à cet égard le goût du travail manuel et plastique des matériaux bruts.

Pierre Jeanneret dessinait les premiers croquis de plans avant de les retoucher et de les affiner avec Le Corbusier. Ainsi, il stimulait l’imagination de son cousin, ou au contraire la modérait par son propre réalisme. 

L’imagination de Jeanneret pouvait également se montrer prolifique et se traduisait par l’élaboration de nombreux dessins à l’architecture engagée.

Dans la lignée de l’Union des artistes modernes (UAM) créée en 1929, les architectes et designers eurent pour ambition de proposer des bâtiments socialement utiles pouvant être fabriqués rapidement, notamment au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Parmi ses membres figuraient Pierre Jeanneret, Le Corbusier, Charlotte Perriand, Jean Prouvé (1901-1984) et Robert Mallet-Stevens (1886-1945).

Œuvres de Pierre Jeanneret

Les musées qui exposent Pierre Jeanneret

En France, il est possible de découvrir les œuvres de Pierre Jeanneret au Centre Pompidou et à la Maison La Roche (1923-1925) à Paris ou à la Villa Savoye (1928-1931) à Poissy. Le Musée Pierre Jeanneret a également été inauguré en 2017 à Chandigarh.

Les principales expositions de l’artiste

  • UAM. Une aventure moderne, Centre Pompidou, Paris, 2018 
  • Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier — une œuvre collective, Cité de l’architecture et du patrimoine de Paris, 2015 

Les principaux ouvrages sur Pierre Jeanneret

  • DWORCZAK Jacques, Catalogue raisonné du mobilier : Jeanneret Chandigarh, éd. Assouline, 2019
  • SEGUIN Patrick, Le Corbusier — Pierre Jeanneret — Chandigarh, India, éd. Patrick Seguin, 2014

Expertise et Estimation des œuvres de Pierre Jeanneret

Certaines œuvres de Pierre Jeanneret sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Pierre Jeanneret afin d’établir une estimation de votre pièce.

Juan GRIS

Peintre espagnol, Juan Gris vécut en France durant la moitié de sa vie. Moins connu que ses contemporains Georges Braque (1882-1963) et Pablo Picasso (1881-1973), Gris est pourtant considéré comme l’un des maîtres du cubisme. 

Il participa notamment au développement de la seconde phase de la peinture cubiste : le cubisme synthétique.

Une enfance madrilène

José Victoriano González Pérez — connu par la suite sous le nom de Juan Gris — est né à Madrid en 1887. Fils de commerçants aisés, il est le treizième d’une fratrie de quatorze enfants.

Le jeune homme entama des études scientifiques dans le génie civil qu’il abandonna en 1904. Il préféra en effet à cette époque exécuter des dessins qu’il envoya à des journaux locaux, au grand désarroi de son père. 

Juan Gris étudia un temps la peinture à l’École des Arts et Manufactures de Madrid. Ses œuvres de jeunesse étaient alors influencées par le « Jugendstil » — courant allemand de l’Art Nouveau — en plein essor à Madrid. Mais à cette époque Gris ne rêvait que d’une chose : rejoindre Paris tout comme l’avait fait avant lui son compatriote Pablo Picasso.

1906-1910 : des débuts d’illustrateur

Avec l’aide de sa sœur, Juan Gris vendit ses effets personnels afin de quitter de manière définitive son pays. C’est ainsi que le jeune homme âgé de dix-neuf ans arriva à Paris en 1906.

Gris vécut à Montmartre et prit un atelier au Bateau-Lavoir. L’espagnol se lia rapidement d’amitié avec son voisin Pablo Picasso mais également avec Georges Braque et Fernand Léger (1881-1955).

Afin de gagner sa vie, Gris commença une carrière de dessinateur de presse. Ainsi, il vendit ses dessins humoristiques et satiriques à divers journaux : Fou-Fou, Rire, Charivari, L’Assiette au Beurre.

1911-1913 : ses premières œuvres cubistes

Juan Gris se consacra exclusivement à la peinture à partir de 1911. À l’instar de Braque et Picasso, Gris s’intéressa aux principes du cubisme, renouvelant les genres traditionnels du portrait et de la nature morte.

Les premières compositions de Gris illustrent des sujets fracturés en éléments individuels, sans perspective traditionnelle (Cruche, bouteille et verre, 1911). Ses tableaux cubistes jouent sur les tonalités de gris, sa couleur fétiche.

L’artiste exposa Hommage à Pablo Picasso au Salon des Indépendants de 1912. L’œuvre témoigne de l’affection que Gris portait pour son maître. 

En 1913, Gris signa un contrat d’exclusivité avec le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1979). L’année suivante, l’Espagnol se lia d’amitié avec Henri Matisse (1869-1954).

1914-1918 : vers le cubisme synthétique

Juan Gris atteignit sa maturité artistique entre 1914 et 1918. S’il fut d’abord sous l’influence du cubisme analytique élaboré par Braque et Picasso, lequel consistait en une fragmentation croissante des objets, Gris développa par la suite un style cubiste personnel. En ce sens l’artiste espagnol donna une dimension plus intellectuelle et constructive à ses œuvres. Cette rigueur presque géométrique des compositions donna naissance au cubisme synthétique (La Jalousie, 1914).

1919-1927 : une mort soudaine

En 1922, Juan Gris dessina les premiers décors et costumes pour les ballets russes de Serge Diaghilev (1872-1929). L’année suivante, des expositions majeures sur l’œuvre de l’artiste furent organisées à la Galerie Simon (Paris) et à la Galerie Flechtheim (Berlin).

La santé de Juan Gris se détériora rapidement, si bien que l’artiste mourut soudainement en 1927 à l’âge de quarante ans seulement. 

L’apport de Juan Gris à l’histoire de l’art

Dans les compositions de Juan Gris, les ombres donnent forme à des objets tandis que les objets eux-mêmes sont distordus et perdent leur forme naturelle. Tout le talent de l’artiste réside de sa faculté de traiter son sujet selon des angles multiples. Gris réintroduisit une forme de réel, tout en jouant d’une ambiguïté entre apparence et essence du réel.

Les œuvres de Juan Gris sont construites de façon géométrique. Dès 1913, l’artiste abandonna sa palette de gris — couleur caractéristique du cubisme analytique — au profit de couleurs plus variées (rose, violet, bleu, vert). Par ailleurs, les aplats ne correspondent pas aux formes des objets pleins, constituant ainsi des formes nouvelles et abstraites au sein du tableau.  

À la suite du cubisme analytique, une autre branche inspirée du cubisme fut également développée : l’orphisme. 

Œuvres de Juan Gris

Les musées qui exposent Juan Gris

Les œuvres de Juan Gris sont exposées en France (Centre Pompidou à Paris, Musée des Beaux-Arts de Dijon) ainsi que dans des musées étrangers (Musée des Beaux-Arts de Boston, Musée Reina Sofia de Madrid, Statens Museum for Kunst de Copenhague). 

Les principales expositions de l’artiste

  • Juan Gris. Rimes de la forme et de la couleur, Musée Paul Valéry, Sète, 2011
  • Juan Gris. Dessins 1915-1921, Centre Pompidou, Paris, 1991

Les principaux ouvrages sur Juan Gris

  • GANTEFUHRER-TRIER Anne, Cubisme, éd. Taschen, 2015
  • COLLECTIF, Juan Gris : Rimes de la forme et de la couleur, éd. Beaux-Arts, 2011
  • MOLLARD Claude, Juan Gris, éd. Cercle d’Art, 2006
  • COLLECTIF, Juan Gris — Peintures et dessins, éd. Musées de Marseille, 1999

Expertise et Estimation des œuvres de Juan Gris

Certaines œuvres de Juan Gris sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de  Juan Gris afin d’établir une estimation de votre pièce.

Paul JOUVE

Actif au XIXe siècle, Paul Jouve fait partie de ces sculpteurs animaliers qui révolutionnèrent le genre. L’artiste s’adonna également à la peinture, à l’illustration ainsi qu’à la céramique dans un style parfois orientaliste.

Croquer la nature

Né en 1878, Paul Jouve est le fils d’Auguste Jouve (1846-1905) — portraitiste et paysagiste, médaillé d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1899 — qui lui transmit sa passion pour l’art.

Naturellement doué pour le dessin, Jouve fut encouragé par son père de sorte qu’il intégra l’École des Arts décoratifs. Toutefois, lassé de la théorie le jeune homme quitta sa formation au bout d’une année seulement. Jouve s’inscrivit par la suite en tant qu’élève libre à l’École des Beaux-Arts de Paris.

À cette époque, l’artiste fréquenta régulièrement le Jardin des Plantes et le Muséum national d’Histoire naturelle, principales sources d’inspiration pour ses œuvres futures.

1894-1900 : les premières expositions

Paul Jouve se fit remarquer pour la première fois au Salon de la Société des Artistes français de 1894 pour ses lions de Ménélik dessinés au Jardin des Plantes.

Pour l’Exposition universelle de 1900, l’architecte René Binet (1866-1911) lui commanda une frise de fauves représentant tigres, ours, lions, taureaux et mouflons. Des bas-reliefs issus de cette frise furent ensuite édités et commercialisés jusqu’en 1914.

1901-1904 : la rencontre avec Bing et Bugatti

À partir de 1901, Paul Jouve publia des dessins dans la revue L’Assiette au beurre illustrant divers animaux.

L’année suivante, l’artiste reçut le soutien du célèbre marchand Samuel Bing (1838-1905) qui lui permit d’exposer ses œuvres dans sa galerie L’Art Nouveau. 

En 1904, Jouve fit la rencontre du sculpteur animalier Rembrandt Bugatti (1884-1916) avec lequel il se lia d’amitié. 

1905-1906 : une notoriété grandissante

À partir de 1905, Paul Jouve participa régulièrement à tous les grands salons de l’époque. La même année, Marcel Bing, fils de Samuel, organisa la première grande exposition personnelle de l’artiste. Fort de ce succès, la Société du Livre contemporain commanda à Jouve l’illustration du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling. 

1907-1922 : entre guerre et voyages

L’artiste séjourna à Alger en 1907. De ce voyage il réalisa quantité de dessins et peintures. À son retour à Paris les expositions se succédèrent. 

Après la guerre 1914-1918 où il fut mobilisé, Paul Jouve obtint de nombreuses commandes grâce au succès rencontré par la publication du Livre de la Jungle

En 1922, il effectua un long périple en Extrême-Orient. Les années qui suivirent son retour furent marquées par ce séjour, Jouve se servit notamment de ses études pour illustrer Un pèlerin d’Angkor de Pierre Loti.

1925-1973 : un artiste reconnu

En 1925, à l’apogée de son art, Paul Jouve fut récompensé par une médaille d’or à l’Exposition internationale des Arts Décoratifs. Par la suite, le dessinateur illustra Les Fables de La Fontaine, La Chasse de Kaa de Kipling, Les poèmes barbares de Leconte de Lisle, Un pèlerin d’Angkor de Pierre Loti et Les Paradis Terrestres de Colette.

Après un séjour en Afrique, au pays des Touaregs, Jouve participa à l’Exposition coloniale internationale de Paris. L’artiste présenta deux grandes peintures illustrant des fauves ainsi que La jungle et la faune qui lui valurent une médaille d’or.

En 1935, Paul Jouve exécuta deux grandes toiles pour le salon de correspondance des premières classes du Normandie. L’année suivante, l’État passa commande de vastes panneaux décoratifs pour la Chambre des députés du Luxembourg.

Paul Jouve fut nommé membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1945. Tout au long de sa vie, les zoos et fauveries de France et du monde entier constituèrent une source inépuisable d’inspiration.

L’apport de Paul Jouve à l’histoire de l’art

L’œuvre de Paul Jouve s’inscrit dans ce XIXe siècle renouvelant l’art animalier, et notamment la sculpture. Longtemps considéré comme un art mineur, la sculpture animalière connut un renouveau à l’occasion du Salon de Paris de 1831 où la sculpture Tigre dévorant un gavial d’Antoine-Louis Barye (1795-1875) suscita l’admiration du public. Par la suite de nombreux sculpteurs firent du répertoire animalier leur spécialité : Pierre-Jules Mène (1810-1879), Emmanuel Frémiet (1824-1910), François Pompon (1855-1933), Rembrandt Bugatti (1884-1916), François-Xavier Lalanne (1927-2008).

De son côté Paul Jouve ne se cantonna pas simplement à la sculpture, mais investit divers mediums. Ses illustrations et ses peintures rendent compte de l’influence de ses différents voyages à Alger et en Extrême-Orient. De même, les corps mouvants de ses animaux ainsi leur réalisme sont le résultat de nombreuses heures d’études au Jardin des Plantes de Paris, dans les abattoirs et au marché aux chevaux.

Œuvres de Paul Jouve

Les musées qui exposent Paul Jouve

Les œuvres de Paul Jouve sont exposées dans de nombreuses institutions publiques françaises : Musée du Louvre, Musée d’Orsay, Centre Pompidou, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Institut de France, Musée des Arts décoratifs de la Ville de Paris, Musée de l’Armée, Musée Carnavalet, Musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt, Musée de la Chasse et de la Nature, Musée d’Art et d’Industrie de Roubaix, Musée des Beaux-Arts de Lyon.

À l’étranger, il est possible de découvrir des œuvres de l’artiste au Metropolitan Museum of Art de New York et au Fine arts Museum de San Francisco.

Les principales expositions de l’artiste

  • Masterpieces of French Art Deco, The Metropolitan Museum of Arts, New York, 2011 
  • Fierce Friends : Artists and Animals, Van Gogh Museum, Amsterdam, 2005 

Les principaux ouvrages sur Paul Jouve

  • PENTCHEFF Giulia, Paul Jouve, l’âme animale, éd. Pentcheff, 2019
  • ELUDUT Christian, Le monde animal dans l’art décoratif des années 30 — Paul Jouve, Gaston Suisse, éd. B.G.O., 2007
  • MARCILHAC Félix, Paul Jouve, éd. de l’Amateur, 2005
  • VIDAL-BUE Marion, L’Algérie du sud et ses peintres, éd. Paris Méditerranée, 2003

Expertise et Estimation des œuvres de Paul Jouve

Certaines œuvres de Paul Jouve sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Paul Jouve afin d’établir une estimation de votre pièce.

Henri FANTIN-LATOUR

Méconnu du grand public, Henri Fantin-Latour est un peintre français dont l’œuvre résolument moderne peut être rattachée aux mouvements réaliste, impressionniste et symboliste. L’artiste excella dans l’art du portrait et de la nature morte.

Portraitiste de père en fils

Henri Fantin-Latour est né à Grenoble en 1836. Sa famille installée à Paris, Fantin-Latour reçut un premier enseignement auprès de son père, Théodore Fantin-Latour (1805-1872), portraitiste. Le jeune homme rejoignit l’atelier du peintre Horace Lecoq de Boisbaudran (1802-1897) en 1851. Fantin-Latour apprécia l’enseignement dispensé, lequel laissa une grande liberté dans le développement d’un style personnel.

En 1854, Henri Fantin-Latour fréquenta l’École des Beaux-Arts de Paris, aux côtés d’Edgar Degas (1834-1917) notamment. 

En parallèle, le jeune artiste compléta son apprentissage en réalisant de nombreuses copies d’œuvres anciennes exposées au Louvre (Titien, Véronèse, Van Dyck, Watteau).

1859-1864 : les premiers salons

Henri Fantin-Latour fit son premier envoi au Salon de 1859. Toutefois, son Autoportrait fut écarté par le jury. L’artiste dut attendre deux ans avant d’être exposé au Salon. Néanmoins, après un nouvel échec survenu en 1863, Henri Fantin-Latour participa au Salon des Refusés de la même année auquel participèrent notamment Édouard Manet (1832-1883), Camille Pissarro (1830-1903), James Abbott McNeill Whistler (1834-1903) et Johan Barthold Jongkind (1819-1891).

À partir de 1864, Fantin-Latour figura à chaque Salon. L’artiste brilla aussi bien par ses portraits individuels (Édouard Manet, 1867), ses doubles portraits (Les Deux sœurs, 1859) que par ses portraits collectifs (L’Atelier des Batignolles, 1870).

Les années 1860 : Fantin-Latour et les natures mortes

Henri Fantin-Latour fit la rencontre du peintre américain James Abbott McNeill Whistler en 1859 au Louvre. Ensemble les deux artistes effectuèrent plusieurs séjours à Londres entre 1859 et 1881.

Dans les années 1860, les natures mortes jouèrent un rôle essentiel dans la carrière d’Henri Fantin-Latour, lui assurant notamment un revenu régulier. Et c’est en Angleterre que l’artiste trouva un marché propice à la vente de ses natures mortes. En effet, contrairement à la France où la mouvance impressionniste était encore peu appréciée, l’Angleterre regorgeait d’amateurs avides de collectionner des compositions florales. 

Mis en relation avec le graveur Edwin Edwards (1823-1879) grâce à Whistler, Fantin-Latour s’exerça à l’art de la gravure. En 1862, l’une de ses natures mortes fut exposée pour la première fois à la Royal Academy de Londres. Par la suite, Fantin-Latour exposa régulièrement plusieurs natures mortes au sein de l’institution londonienne. Dès lors les commandes se succédèrent assurant la réussite commerciale de Fantin-Latour (Nature morte avec fleurs et fruits, 1866).

Les années 1870 : Fantin-Latour et les portraits de groupe

Tout au long de sa carrière, Henri Fantin-Latour exécuta des portraits. Il réalisa des autoportraits dans un premier temps puis des portraits individuels, des doubles portraits et enfin des portraits de groupe.

Fantin-Latour révolutionna les portraits collectifs, faisant de ces derniers de grands tableaux-manifestes (Hommage à Delacroix, 1864 ; Un coin de table, 1872).

Son œuvre la plus connue est très certainement Un atelier aux Batignolles (1870) illustrant les liens qu’Henri Fantin-Latour entretenait alors avec les artistes impressionnistes. Édouard Manet au centre de la composition est entouré d’Otto Scholderer (1834-1902), Auguste Renoir (1841-1919), Zacharie Astruc (1833-1907), Émile Zola (1840-1902), Edmond Maître (1840-1898), Frédéric Bazille (1841-1870) et Claude Monet.

L’apport d’Henri Fantin-Latour à l’histoire de l’art

Étroitement lié aux impressionnistes qu’il retrouvait au Café Guerbois et qu’il admirait, Henri Fantin-Latour s’est pourtant dissocié du mouvement en proposant une œuvre intimiste composée de portraits et natures mortes où dominent des harmonies sombres.

Fantin-Latour remit au goût du jour l’art du portrait de groupe à partir de 1865. Véritables manifestes, ces compositions eurent pour ambition de défendre les artistes, les écrivains et les musiciens dont Fantin-Latour admirait le travail. Peu fréquents au XIXe siècle, les portraits de groupe de l’artiste puisèrent leur inspiration dans les modèles de l’âge d’or de la peinture néerlandaise du XVIIe siècle, les combinant aux grands formats destinés à la peinture d’histoire.

Afin de s’assurer des revenus réguliers, Henri Fantin-Latour réalisa de nombreuses natures mortes. Il conçut ces œuvres comme de véritables « portraits de fleurs ». Les bouquets composés par l’artiste sont traités avec une simplicité efficace, faisant écho aux œuvres de Jean-Siméon Chardin (1699-1779). Ce genre, jugé mineur dans la hiérarchie académique, connut un véritable engouement dans la deuxième moitié du XIXe siècle. 

Tout au long de sa carrière, Fantin-Latour eut pour principe d’exécuter des compositions réalistes, d’imiter la nature tout en se mesurant aux maîtres anciens.

Œuvres d’Henri Fantin-Latour

Les musées qui exposent Henri Fantin-Latour

En France, les œuvres d’Henri Fantin-Latour sont exposées à Paris (Musée du Louvre, Musée d’Orsay, Musée du Petit Palais) ainsi que dans de nombreux musées de province (Fondation Bemberg de Toulouse, La Piscine de Roubaix, Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, de Lyon, de Reims, de Rouen, de Lille). 

À l’étranger, les œuvres de l’artiste figurent également dans les musées londoniens (National Gallery, Tate Gallery, Victoria and Albert Museum) et américains (Clark Art Institute de Williamstown, Detroit Institute of Arts, National Gallery of Art de Washington, Philadelphia Museum of Art).

Les principales expositions de l’artiste

  • Fantin-Latour. A fleur de peau, Musée du Luxembourg, Paris, 2016 
  • Henri Fantin-Latour, Grand Palais, Paris, 1982

Les principaux ouvrages sur Henri Fantin-Latour

  • COLLECTIF, Fantin-Latour. A fleur de peau, éd. Réunion des musées nationaux, 2016
  • CHEVREUIL Claude, Un coin de table, éd. de Fallois, 2010
  • WHITE Harrison et WHITE Cynthia, La carrière des peintres au XIXe siècle : du système académique au marché des impressionnistes, éd. Flammarion, 2009
  • CRESPELLE Jean-Paul, La vie quotidienne des impressionnistes : 1863-1883, éd. Hachette, 1981

Expertise et Estimation des œuvres de Henri Fantin-Latour

Certaines œuvres de Henri Fantin-Latour sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Henri Fantin-Latour afin d’établir une estimation de votre pièce.

Émile GALLÉ

Pionnier de l’Art Nouveau, Émile Gallé est le fondateur de l’École de Nancy née en 1901. Le maître verrier et ébéniste est connu pour sa maîtrise de la pâte de verre, ses marqueteries innovantes ainsi que son répertoire décoratif inspiré de la nature.

Une entreprise familiale

Émile Gallé est né en 1846 à Nancy. Fils d’un maître verrier, il fut très tôt en contact avec le monde de l’art et du commerce.

Après l’obtention de son baccalauréat, le jeune homme effectua un apprentissage des métiers du verre à Meisenthal puis de la céramique à la Faïencerie de Saint-Clément. 

À partir de 1867, Gallé fut associé à l’entreprise de négoce et de décoration de faïence et de verrerie de son père. La même année il représenta l’entreprise familiale à l’Exposition universelle à Paris où il fut récompensé d’une mention honorable pour la verrerie. Lors de l’Exposition universelle et internationale de Lyon en 1872, il obtint une médaille d’or. 

1871-1873 : voyages et apprentissage

Émile Gallé partit à Londres en 1871 où il travailla au musée de Kensington et au jardin botanique de Kew Gardens. Ceci lui permit notamment d’approfondir ses connaissances en la matière tout en constituant un répertoire décoratif qui lui servirait dans son travail futur de la verrerie.

Gallé effectua par la suite une série de voyages en Italie, en Suisse ainsi qu’à Paris où il découvrit l’art des cristaux anciens et le style rococo. 

1873-1878 : la reconnaissance d’un artiste verrier

De retour dans l’Est, Émile Gallé ouvrit son propre atelier de verrerie en 1873. L’année suivante, il reprit la manufacture de verre et céramique de son père à Nancy. Officialisé en 1877, le changement de direction impliqua le développement d’une nouvelle production pour la décennie à venir.

Les verreries élaborées de Gallé reçurent une reconnaissance internationale lors de l’Exposition universelle de 1878. Cette reconnaissance fit d’Émile Gallé un artiste verrier reconnu. 

1884 : la première usine Gallé

Émile Gallé fit construire sa première usine en 1884. Par le recours à la machine, le maître verrier souhaita produire à moindre coût des objets destinés à une plus large clientèle. Ainsi, Émile Gallé réalisa deux types de production : les pièces uniques ou petites séries ainsi que les pièces de grandes séries destinées à une large diffusion. Un tel procédé contribua à la reconnaissance internationale d’un foyer lorrain d’art décoratif industriel. 

1889-1901 : la naissance de l’École de Nancy

La maîtrise technique d’Émile Gallé ainsi que son répertoire décoratif innovant en fit rapidement un ambassadeur du cristal en France et à l’étranger, notamment à partir de l’Exposition universelle de 1889. 

Gallé perfectionna sa maîtrise de l’art verrier et mit au point de nouvelles techniques décoratives. En ce sens il élargit la gamme des couleurs, épaissit la pâte de verre, ajouta poudres, paillettes, feuilles d’or et bulles, grava à l’acide, etc.

En collaboration avec les artistes et industriels de l’Est (Louis Majorelle, René Lalique, les Frères Daum, Baccarat), Émile Gallé fonda l’École de Nancy en 1901. Le but étant de rassembler les artistes, artisans et industriels lorrains appartenant au mouvement Art Nouveau.

Après son décès survenu en 1904, la verrerie Gallé poursuivit sa production jusqu’à sa fermeture en 1936.

L’apport d’Émile Gallé à l’histoire de l’art

L’Art nouveau est un mouvement artistique qui s’est développé entre 1885 et 1915. Ce style élégant et décoratif se cantonna pour l’essentiel aux arts appliqués. Inspiré de l’histoire et lié à la Révolution industrielle, ce style présentant des caractéristiques communes revêtit des noms différents selon les pays : « Art nouveau » en France et Belgique, « Jugendstil » en Autriche, « Liberty » en Italie, « Modernismo » en Espagne ou encore « Modern Style » en Angleterre, chaque terme faisant en réalité référence à un même courant artistique. 

La libre esthétique de l’Art Nouveau se caractérise par l’utilisation de motifs floraux, des lignes animées et sinueuses ainsi que le recours au fer forgé.

Émile Gallé s’intéressa à la fois à la verrerie, à l’ébénisterie et à la céramique. L’industriel est connu pour ses techniques innovantes : verre multicouche travaillé à l’acide, verre taillé, gravé et émaillé mais également marqueterie mêlant bois (chêne, noyer, frêne, prunier) et matières diverses (nacre, métal).

Œuvres d’Émile Gallé

Les musées qui exposent Émile Gallé

Les œuvres d’Émile Gallé sont exposées dans de nombreux musées en France et à l’étranger : Musée d’Orsay et Petit Palais à Paris, Musée de l’École de Nancy, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Musée des Beaux-Arts de Reims, Musée Fin de Siècle de Bruxelles, Walters Art Museum de Baltimore.

Les principales expositions de l’artiste

  • Émile Gallé : Nature et symbolisme — Influence du Japon, Musée Georges de la Tour, Vic-sur-Seille, 2009 
  • La main aux algues et aux coquillages, le testament artistique d’Émile Gallé, Musée d’Orsay, Paris, 2004 

Les principaux ouvrages sur Émile Gallé

  • THIEBAUT Philippe, Émile Gallé : le magicien du verre, éd. Gallimard, 2004
  • LE TACON François, Émile Gallé, Maître de l’art nouveau, éd. Nuée Bleue, 2004
  • COLLECTIF, Émile Gallé et le verre. La collection du Musée de l’École de Nancy, éd. Somogy, 2004
  • DEBIZE Christian, Émile Gallé et l’École de Nancy, éd. Serpenoise, 1998

Expertise et Estimation des œuvres d’Émile Gallé

Certaines œuvres d’Émile Gallé sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres d’Émile Gallé afin d’établir une estimation de votre pièce.

Rudolf ERNST

Rudolf Ernst est né en février 1854 à Vienne et décédé en février 1932 à Fontenay-aux-Roses à l’âge de 78 ans. Fils de Léopold Ernst, architecte membre de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, il décide de suivre les pas de son père et prend des cours de peinture auprès d’Anselme Feuerbach dès l’âge de 15 ans. En 1876, le jeune homme quitte Vienne et séjourne en Italie puis à Paris où il rencontre plusieurs artistes de renom dont Osman Hamdy Bey qui l’incite à se tourner vers le sujet orientaliste. Rudolf Ernst expose à plusieurs reprises à Paris avant de multiplier des voyages qui enrichissent incontestablement son iconographie. Aujourd’hui, il est considéré comme le peintre orientaliste autrichien le plus célèbre.

Une peinture orientaliste

Durant toute sa carrière, Rudolf Ernst s’est consacré presque exclusivement à la peinture orientaliste. Ses voyages en Espagne, au Maroc ou encore en Orient ont alimenté sa fascination pour la culture orientale. À l’époque, on compte parmi ses thèmes favoris les gardiens nubiens, les fumeurs, les joueurs d’échecs ou encore le harem. Rudolf Ernst aura également l’occasion de réaliser des portraits d’illustres membres de la cour ottomane. À partir de 1900, il élargit ses compositions à des sujets davantage tournés vers la culture hindoue et représente alors des temples hindous, l’Étang sacré ou encore Le Temple souterrain. Aussi, il n’est pas rare de retrouver dans les compositions de Rudolf Ernst des objets ou des artefacts provenant d’autres cultures.

Une grande maîtrise technique

L’œuvre de Rudolf Ernst se distingue en grande partie grâce à son traitement particulier de la couleur. En effet, le peintre met en valeur les architectures, les personnages et les textiles qu’il représente grâce à son grand sens du détail et à ses talents de coloriste. Il réussit à transmettre à travers ses œuvres l’ambiance exotique des scènes orientales. Ses compositions sont également reconnaissables à l’éclat de la lumière solaire qu’il parvient à représenter. Rudolf Ernst est connu pour avoir produit des œuvres à la fois poétiques et virtuoses dont la qualité a rarement été égalée. Il a d’ailleurs été plusieurs fois primé pour ses toiles, en 1889 et en 1900 à l’occasion de l’Exposition Universelle.

Œuvres de Rudolf Ernst 

PEINTURE

  • La Charité chez les derviches à Scutari, 62,9 x 80 cm, 1883
  • Un Sage arabe, 61 x 50,2 cm, 1886
  • Les Musiciens, 50 x 61,5 cm, 1886
  • La Filature de la laine dans le harem, 61 x 51,2 cm, 1886
  • La Diseuse de bonne aventure, Le Caire, 73 x 58,5 cm, 1888
  • Le Fumeur, 31,7 x 40,8 cm, 1888
  • Dans la Mosquée, 61 x 49,5 cm, 1888
  • La Fontaine d’Ahmed III, Istanbul, 63,5 x 81,9 cm, 1892
  • Le Retour de la chasse au tigre 71,8 x 92,1 cm, 1896
  • Tombeau du Sultan Mehmed, 73,5 x 58 cm

DESSIN-AQUARELLE

  • Le concert oriental, 58 x 43,5 cm, 1888
  • Les Musiciens, 56 x 39,5 cm, 1888
  • Courtisane, 49 x 27,5 cm, 1889
  • Les écuries du Sultan, 41,5 x 32 cm
  • Deux arabes assis, 17 x 22,5 cm
  • Femme nourrissant un paon 51 x 28,5 cm
  • Élégante sur un banc, 47 x 31 cm
  • Joueur de flute et ibis du Nil, 30 x 42 cm
  • La favorite du harem, 61 x 42 cm
  • La marchande d’oranges, 53 x 40 cm
  • Conversation devant le Bosphore, Constantinople, 60 x 90 cm

CÉRAMIQUE

  • Femme fleur, 21,5 x 21,5 cm
  • Portrait de femme, 21,5 x 21,5 cm
  • Femme fleurs. Carreau, 21,5 x 21,5 cm

Rudolf Ernst, un artiste connu à l’international

EXPOSITIONS

  • Exposition Universelle, Paris, 1889
  • Exposition Universelle, Paris, 1900
  • Révolution vers le romantisme : la liberté d’expression dans la peinture européenne du XIXe siècle, Musée d’Art culturel Bowers, Californie, 2013-2014
  • Orientalisme : l’attraie de l’Afrique du Nord et les chefs-d’œuvre du Proche-Orient du musée d’Art Dahesh, Musée d’Art de Huntsville, Alabama, 2019-2020

MUSÉES

  • Musée des Beaux-Arts, Montréal
  • Musée des Beaux-Arts, Nantes
  • The San Francisco Fine Arts Museum
  • The Dahesh Museum of Art, New York

FONDATION

  • Fondation Achenbach

Les principales publications sur Rudolf Ernst 

  • Bénézit E., Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Éditions Gründ, 1999
  • Haja & Wimmer, Les Orientalistes des Écoles Allemande et Autrichienne, ACR éditions, 2000
  • Schurr Gérald, Cabanne Pierre, Dictionnaire des Petits Maîtres de la peinture (1820-1920), Éditions de l’Amateur, 1996
  • Thornton Lynne, Les Orientalistes, Peintres voyageurs, ACR éditions, 2001

Expertise et Estimation des œuvres de Rudolf Ernst

Certaines œuvres de Rudolf Ernst sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. 
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Louis MAJORELLE

Louis Majorelle est né en septembre 1859 à Toul et décédé en janvier 1926 à Nancy à l’âge de 66 ans. Fils du célèbre concepteur de meubles Auguste Majorelle, il démontre très tôt un intérêt particulier pour l’artisanat et le dessin. Le jeune homme intègre donc l’École des Beaux-Arts de Nancy où il reçoit un enseignement académique avant de rejoindre l’atelier d’Aimé Millet à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1977. À la mort d’Auguste Majorelle, ses fils Louis et Jules décident de reprendre l’entreprise familiale, à l’époque spécialisée dans la conception et la fabrication de meubles et de faïences. Après avoir pris la tête de la direction artistique de la fabrique, Louis Majorelle décide plus tard de créer son magasin à Nancy. Aujourd’hui encore, il est connu pour son immense contribution au mouvement de l’Art Nouveau de Nancy.

Reprise des techniques traditionnelles

Au début de sa carrière, lorsqu’il reprend la fabrique familiale, Louis Majorelle acquiert de solides connaissances grâce à la formation que lui dispensent les ouvriers de son père. Quelques années plus tard, il est prêt à prendre la direction artistique de la maison. Dès lors, Majorelle rend hommage aux meubles de son père et réalise essentiellement des copies de style Louis XV qui rencontrent un immense succès. Louis Majorelle expose ses créations à plusieurs reprises et reçoit même une médaille d’argent dans la catégorie « meubles à bon marché de luxe » lors de l’Exposition universelle de Paris de 1889.

Vers un style plus personnel

Très vite, Louis Majorelle réussi à s’affranchir de ces influences et à s’orienter vers une esthétique plus personnelle. Dès la fin des années 90, l’artiste s’intéresse ainsi au travail d’Émile Gallé, célèbre verrier et ébéniste français et commence à appréhender le style « Art Nouveau ». Il opte alors pour une esthétique fluide, naturaliste et symboliste et intègre des éléments comme des plantes en tiges, des nénuphars, des chardons et des libellules, qui parfois s’entrelacent. Si Louis Majorelle est avant tout connu pour son travail d’ébéniste, il fait construire dès 1897 un atelier spécialisé dans le travail du métal afin de réaliser des bronzes pour orner son mobilier, mais également ses luminaires. Au cours de sa carrière, il aura également l’occasion de présenter des céramiques et des verreries. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente des œuvres de Louis Majorelle pour en savoir plus sur sa cote.

Œuvres de Louis Majorelle

MOBILIER

  • Cabinet La cascade, 169,5 x 78 x 39 cm, 1898
  • Lit Aux orchidées, 183,8 x 165,4 x 230,5 cm, 1899/1900
  • Meuble de collectionneur, 190 x 86 x 45 cm, 1900
  • Table à thé Art Nouveau à fleurs, 79 x 71 x 41 cm, 1900
  • Table à deux étages Art Nouveau avec orchidées, 71 x 78 x 60 cm, 1900
  • Guéridon Aux nénuphars, 80 x 74 cm, 1902
  • Table Aux nénuphars, 87,6 x 92,7 cm, 1902
  • Chaise Nénuphars, 76,8 x 78,7 x 65,7 cm, 1900/03
  • Bureau Nénuphars, 98,1 x 139,4 x 79,4 cm, 1900/03
  • Vitrine Nénuphars, 252 x 236,2 x 72,7 cm, 1903
  • Fauteuil à structure végétale, 75,8 x 66,5 x 60 cm, 1904
  • Chambre Aux nénuphars, 1905
  • Manteau de cheminée Nénuphars, 117 x 177 cm, 1905
  • Armoire Aux Algues, 231,2 x 210,9 x 53,3 cm, 1906
  • Vitrine fleurs de tabac, 193 x 80 x 43 cm, 1910

OBJET

  • Miroir Art Nouveau avec pommes de pin, 69 x 53 x 3 cm, 1900
  • Chenets à décor figurant une fleur ouverte, 37 x 70 x 50 cm, 1900/10
  • Miroir, décor de clématite, 152 x 160 x 14 cm, 1902
  • Porte-plante, motifs floraux, 40 x 33,5 x 33,5 cm, 1910
  • Horloge à boîtier long Chicoré, 219,7 x 37,5 x 29,8 cm, 1910
  • Vase forme cloche, décor de feuilles d’or, 30 cm, 1920

LUMINAIRE

  • Applique à trois lumières, 50,1 x 60,6 x 21 cm, 1900
  • Socle de lampe, 59,7 cm, 1900
  • Lampadaire 219, 170 cm, 1900
  • Applique murale, 50,1 x 60,6 x 21 cm, 1900
  • Lustre à six bras de lumière, 160 x 155 x 62 cm, 1900
  • Pieds de lampe stylisé Art Nouveau, 50 x 24 cm, 1900
  • Lustre à décor de motifs végétaux, 119 cm, 1900
  • Lampe de table Pissenlit, 62 x 22,7 x 24,6 cm, 1902
  • Lampe à poser Monnaie du pape, 68,7 cm, 1903
  • Candélabre Nénuphars, 70,5 cm, 1903
  • Lampe Magnolias, 46 cm, 1904
  • Lampe de table Chatons, 65, 5 x 29 cm, 1905
  • Suspension à motifs floraux Art nouveau, 76 cm, 1910

Louis Majorelle, un artiste exposé partout dans le monde

EXPOSITIONS

  • Exposition d’Art Décoratif et Industriel, Nancy, 1894
  • Exposition Universelle, Paris, 1900
  • Salon des Artistes Décorateurs, Paris, 1906
  • Art Nouveau, MoMA, New York, 1960
  • Recent Acquisitions : Design Collection, MoMA, New York, 1975-1976
  • Shaping Modernity: Design 1880-1980, MoMA, New York, 2009-2010
  • Art Nouveau : The great utopian Vision, MKG, Hamburg, 2015-2016
  • 501: Motion and Illumination, Collection gallery, MoMA, New York, 2022

MUSÉES

  • Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
  • Dallas Museum of Art
  • Detroit Institute of Art
  • Cleveland Museum of Art
  • Columbia Museum of Art 
  • Musée d’Art d’Indianapolis
  • Musée des Beaux-Arts de Virginie
  • Musée national des Beaux Arts du Québec

FONDATION

  • Fondation Yves Saint Laurent

Principales publications sur Louis Majorelle

  • Roselyne Bouvier, Majorelle. Une aventure moderne, avant-propos de Christian Debize, Bibliothèque des arts, Éditions Serpenoise, 1991
  • Roselyne Bouvier et Valérie Thomas, Majorelle, un art de vivre moderne, Éditions Nicolas Chaudun, 2009
  • Victor Arwas, Paul Greenhalgh, Dominique Morel et Marc Restellini, L’Art Nouveau, la Révolution décorative, Édition Pinacothèque de Paris/Skira, 2013

Expertise et Estimation des œuvres de Louis Majorelle

Certaines œuvres de Louis Majorelle sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Louis Majorelle afin d’établir une estimation de votre pièce.

Georges MATHIEU

Georges Mathieu est né en janvier 1921 et décédé en juin 2012 à Paris à l’âge de 91 ans. Issu d’une famille de banquiers, le jeune homme se consacre dans un premier temps à des études de philosophie et de littérature avant de se tourner définitivement vers la peinture. C’est donc en autodidacte que Georges Mathieu expérimente les styles et réalise ses premières compositions artistiques. L’artiste expose pour la première fois en 1946 au Salon des moins de trente ans. Dans les années 1940 à 1950, Georges Mathieu a joué un rôle déterminant en faveur de l’expansion du mouvement de l’abstraction. Aujourd’hui encore, il est considéré comme un des pères de l’abstraction lyrique.

Une esthétique et une technique très personnelle

Georges Mathieu se distingue des artistes de son temps en mettant au centre de ses préoccupations artistiques la forme et le geste. Grâce à ce procédé artistique très personnel, le peintre propose un nouveau langage visuel au travers duquel il développe sa créativité. Georges Mathieu crée ainsi « L’abstraction lyrique ». Certaines de ses œuvres font d’ailleurs écho à la qualité calligraphique et rythmique de Jackson Pollock. Mathieu utilise pour ce faire de longs pinceaux et applique directement la peinture des tubes sur la toile. La rapidité de l’exécution des compositions de Georges Mathieu est un élément clé de sa technique et illustre parfaitement la liberté avec laquelle il définit son travail.

Un artiste qui peint devant son public

Georges Mathieu est également connu pour être un des premiers artistes à avoir pratiqué le dripping, l’action painting ou encore des happenings en proposant au public d’assister à la réalisation de ses œuvres en direct. Il s’est d’ailleurs souvent produit à la télévision française en créant rapidement des œuvres face à la caméra ou alors dans des évènements théâtraux. L’artiste confiera avoir un intérêt particulier pour la peinture en public qui lui permet de partager sa joie et de communier avec les autres. Georges Mathieu a également eu l’occasion d’effectuer des tournées internationales. Véritable théoricien de l’art, il est considéré par Clément Greenberg comme le peintre européen le plus influent. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente des œuvres de Georges Mathieu pour en savoir plus sur sa cote.

Œuvres de Georges Mathieu

PEINTURE

  • Capitulation du Vali Abou Thor, 248 x 151 cm, 1956
  • Hugues de Payens fonde l’ordre du Temple, 200 x 400 cm, 1958
  • Mariage de Marie de Blois, 180,3 x 297,1 cm, 1960
  • Le Grand Dauphin, 200 x 220 cm, 1960
  • Hommage à Watteau, 150 x 500 cm, 1974
  • La Passion retrouvée, 97 x 162 cm, 1976
  • La libération d’Orléans par Jeanne d’Arc, 50 x 129,5 cm, 1982
  • Le temps a laissé son manteau, 130 x 250 cm, 1987
  • Silence apaisé, 81 x 100 cm, 1988
  • Espoirs cruels, 146 x 114,5 cm, 1988
  • Désespoir de lumière, 130 x 97 cm, 1988/89
  • Forêts attentives, 1989
  • Folie sans appui, 114 x 146 cm, 1989

DESSIN-AQUARELLE

  • Composition fond noir, 50 x 65 cm, 1956
  • Composition to Pat and Maggy Reilly, 47 x 63 cm, 1956
  • Composition blanc et rouge, 70 x 99 cm, 1957
  • Composition noir et jaune, 54 x 72 cm, 1958
  • Composition, abstraction lyrique, 64,5 x 79,5 cm, 1958
  • Composition brune, 82,5 x 62 cm, 1959
  • Pour Elisabeth d’Autriche, 83,5 x 64 cm, 1959
  • La grande tache rouge, 77,5 x 56 cm, 1968
  • Pont Alais, 49 x 64 cm, 1972
  • Malvre, 50 x 65 cm, 1979
  • Errances, 55 x 75,5 cm, 1983
  • Mémoire vagabonde, 1994
  • Hommage à la pureté, 56,7 x 76,3 cm, 2004

ESTAMPE-MULTIPLE

  • Schwarz auf Rot, 23,5 x 31,5 cm, 1957
  • Exposition Musée de l’Athénée Genève, 1959
  • Abstraction lyrique, 75,5 x 53,5 cm, 1960
  • La Victoire de Denain, 60 x 100 cm, 1964
  • Affiche pour la Galerie Charpentier, 51 x 70 cm, 1965
  • Paris, Capitale des Arts, 48 x 100 cm, 1966
  • Air France, 100 x 60 cm, 1967
  • Air France — Amérique du Sud, 100 x 60 cm, 1967
  • Japon Air France, 100 x 62 cm, 1967
  • Mexico Air France, 100 x 60 cm, 1967
  • France, Rhône-Alpes, 99 x 61 cm, 1984

Georges Mathieu, un artiste particulièrement apprécié

EXPOSITIONS

  • Sujets d’abstraction, Musée Rath, Genève, 2011
  • Rendez Vous : Chefs-d’œuvre de la collection Essl, Musée Essl, Autriche, 2016
  • Peindre comme je bouge, Les Abattoirs, Toulouse, 2017
  • Exposition collective, Galerie Dellupi Arte, Milan, 2018
  • Rue du Moulin Vert, Galerie d’Art Kwai Fung Hin, 2018
  • Un Art Autre, Galerie Omer Tiroche, Londres, 2018
  • Georges Mathieu : Peintures Monumentales, Nahmad Contemporain, New York, 2019
  • Etel Adnan et Les Modernes, Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, Luxembourg, 2019
  • Le chemin de Georges Mathieu, Galerie Dellupi Arte, Milan, 2019
  • Signifiants de l’informel 2020, Galerie d’Art Kwai Fung Hin, Hong Kong, 2020

MUSÉES

  • Tate Gallery, Londres
  • Seattle Art Museum
  • Phillips Collections, Washington
  • Centre Pompidou, Paris
  • Musée de Grenoble
  • Musée Picasso, Antibes
  • Musée d’Art de Nantes
  • Museum of Fine Arts, Belgique
  • Art Museum of Ohara, Japon

Les principaux ouvrages sur Georges Mathieu

  • Patrick Grainville et Françoise Poiret, Georges Mathieu, éditions du Château-musée de Boulogne-sur-Mer, 1992
  • Patrick Grainville et Gérard Xuriguera, Georges Mathieu, Nouvelles Éditions françaises, 1993
  • Jacqueline Aimée, L’Aventure prométhéenne de Georges Mathieu, Paris, éditions du Garde-Temps, 2005
  • Lydia Harambourg, Georges Mathieu, éditions Ides et Calendes, coll. « Polychrome », 2002 
  • Michel Mourlet, Méditation sur Mathieu, Une Vie en liberté, éditions Séguier, 2016

Expertise et Estimation des œuvres de Georges Mathieu

Certaines œuvres de Georges Mathieu sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Georges Mathieu afin d’établir une estimation de votre pièce.

Jacques MAJORELLE

Jacques Majorelle est né en mars 1886 à Nancy et décédé en octobre 1962 à Paris à l’âge de 76 ans. Issu d’une famille artistique, le jeune homme se familiarise avec le courant de l’Art Nouveau dès son plus jeune âge. Il fréquente régulièrement les ateliers de son père, Louis Majorelle, mais c’est à partir de 1901 qu’il commence à recevoir un enseignement académique en intégrant l’École des Beaux-Arts de Nancy dans la section architecture et décoration. Plus tard, Jacques Majorelle s’installe à Paris en tant que peintre et étudie dans l’atelier de Schommer et Royer à l’Académie Julian. L’artiste est connu pour avoir perpétué la tradition familiale, mais également pour sa passion du Maroc.

Un réel intérêt pour le Maroc 

Lorsqu’il se rend au Maghreb, Jacques Majorelle est rapidement séduit par la ville de Marrakech. Il y intègre alors les milieux européens comme les milieux arabes et dépeint leur quotidien, dans une ville lumineuse et pleine de contrastes. Le peintre représente les souks, les habitants et l’architecture marocaine et reflète leur authenticité. Il sera particulièrement intrigué par les Kasbahs de l’Atlas qu’il peint à de multiples reprises et constituent un de ses thèmes favoris. À travers ses compositions, le peintre met la lumière sur des villages perdus et parfois même oubliés. Après quelques années, Jacques Majorelle sera d’ailleurs surnommé « le peintre du sud marocain » tant sa contribution à l’iconographie artistique du pays a été importante. 

La villa et les jardins Majorelle

Après avoir acheté une palmeraie en 1922, Jacques Majorelle y construit 9 ans plus tard une villa de style Art Déco conçue par l’architecte Paul Sinoir. Dans la continuité de son attachement au Maroc, Jacques Majorelle introduit de nombreuses références à l’art marocain dans son intérieur. L’artiste dessine les motifs des zelliges et privilégie les couleurs bleu dur, vert et rouge sombre. Jacques Majorelle conçoit ensuite un jardin pensé comme une véritable oasis avec des espèces rares et extraordinaires. En plus des onze bassins, on retrouve dans ce jardin des fleurs tropicales, des bananiers ou encore des fougères géantes. Restauré par la Fondation Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, ce lieu est désormais ouvert au public.

Œuvres de Jacques Majorelle

PEINTURE

  • Portrait du pacha el Glaoui, Marrakech, 100 x 81 cm, 1918
  • La Kasbah rouge, 100 x 80 cm, 1924
  • Bab el Khemis, zaouia Sidi Khanem, 75,5 x 106 cm, 1940
  • La halte du soir ou le faucon, 77,5 x 98,5 cm, 1940
  • Bab el Khemis, zaouia Sidi Khanem, 75,5 x 106 cm, 1940
  • La Kasbah d’Anemiter, vallée d’Ounila, 57,5 x 72,5 cm, 1941
  • Les deux amies, 110 x 139 cm, 1941
  • Les terrasses de Tazouda, 68 x 98 cm, 1949
  • Marché à M’Zamer, 75 x 95 cm, 1950
  • Les dattes à Marrakech, 77 x 89 cm, 1950
  • Marché à Macenta, 78 x 107 cm, 1952
  • Scène de marché à Saint-Louis, 60 x 73 cm, 1952

DESSIN-AQUARELLE

  • Kasbah d’Anemiter, vallée de l’Ounila, 68 x 54,5 cm, 1928
  • Ouarzazate, 52 x 72 cm, 1928
  • La Segula, Aït Ben Addou, Grand Atlas, 57 x 75 cm, 1929
  • Tinghir Todra, 46 x 62 cm, 1931
  • Kasbah de l’Atlas, 89 x 108 cm, 1939
  • Marchands de dattes dans le souk, Marrakech, 1940-1945
  • Village in the Atlas, 77,5 x 89 cm, 1946
  • Aïcha, 74 x 65 cm, 1952
  • Africaine au pagne rouge, Côte d’Ivoire, 79 x 46 cm, 1952
  • Le village, Aït Bou Guemmez (Anti-Atlas), 65 x 80 cm, 1953
  • Aït Bou Quemmez, 65 x 81 cm, 1953
  • Kasbah d’Aït Bou Guemmez, 71,5 x 58 cm, 1953

ESTAMPE-MULTIPLE

  • Le Haïk, 34,5 x 19,5 cm, 1920
  • Marchandes de tapis à Marrakech, 25 x 35 cm, 1920
  • Fédération des Syndicats d’initiative et de tourisme. Le Maroc Le Grand Atlas, Vallée d’Ounila, 100,5 x 63 cm, 1923
  • Tanger/Son Site/Son Climat, 102 x 72 cm, 1924
  • Le Maroc par Marseille, 108 x 79 cm, 1926
  • Tasgah, vallée de Telouet, Grand Atlas, 19,5 x 26 cm, 1927
  • Kasbah de l’Ounila, 25 x 42,5 cm, 1927
  • Anemiter grand Atlas, 27 x 37 cm, 1928
  • Golf Club Fedhala, Maroc, 25 km de Casablanca, 97 x 60 cm, 1929
  • Les Kasbahs de l’Atlas, 28 x 37 cm, 1930
  • Les Kasbahs du Maroc, 29 x 30 cm, 1930

Jacques Majorelle, un artiste réputé 

EXPOSITIONS

  • Société des Artistes Français, Paris, 1908
  • Jacques Majorelle, rétrospective, Musée des Beaux-Arts de Nancy, 1999-2000
  • Bernhard Brungs — Slawomir Elsner: Muse Muse, Dittrich & Schlechtriem, Berlin, 2015
  • Le Maroc de Jacques Majorelle, Musée Yves Saint Laurent, Marrakech, 2017-2018

MUSÉES

  • Musée des Beaux-Arts de Nancy
  • Musée de l’École de Nancy
  • Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris

FONDATIONS

  • Fondation Yves Saint Laurent
  • Fondation Jardin Majorelle

Les principales publications sur Jacques Majorelle

  • Chantal Destrez, Jacques Majorelle – Un rêve jamais atteint, Mohammédia, Senso Unico, 2017
  • Félix et Amélie Marcilhac, Jacques Majorelle, Norma, 2017
  • Alain Leygonie, Un jardin à Marrakech. Jacques Majorelle, peintre-jardinier (1886-1962), Michalon, 2007
  • Chantal Destrez, Jacques Majorelle – L’envoûtement du Maroc, L’Estampille — L’Objet d’art
  • Chantal Destrez, Jacques Majorelle : Carnet de route d’un peintre dans l’Atlas et anti-Atlas — 1922, Péristyles, 14, 1999
  • Collectif, Jacques Majorelle, rétrospective, Réunion des musées nationaux, 1999
  • Félix Marcilhac, La Vie et l’œuvre de Jacques Majorelle (1886-1962), ACR Éditions, 1988

Expertise et Estimation des œuvres de Jacques Majorelle

Certaines œuvres de Jacques Majorelle sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de ventes de Jacques Majorelle pour en savoir plus sur sa cote.

Konstantin Egorovic MAKOVSKIJ

Konstantin Egorovic Makovskij est né en juin 1839 à Moscou et décédé en septembre 1915 à Petrograd. Fils de Yegor Ivanovich Makovsky, peintre russe de renom, Konstantin baigne très tôt dans un univers artistique. Dès l’âge de 12 ans, il intègre l’école de peinture, de sculpture et d’architecture de Moscou et étudie sous la direction de Vasily Tropinin et Karl Bryullov. Passionné de musique classique, Konstantin Egorovic Makovskij s’installe en France dans l’espoir de faire carrière dans la musique, mais choisit finalement la peinture. En 1858, l’artiste rejoint l’Académie des Arts de Saint-Pétersbourg puis une association coopérative du nom de l’Artel des artistes. Malgré les années, Konstantin Egorovic Makovskij reste un peintre influent connu pour sa grande contribution à l’art académique.

Une œuvre riche et diversifiée

Dès le début de sa carrière, Konstantin Egorovic Makovskij s’est intéressé à de nombreux styles de peinture. Il a navigué entre plusieurs genres, techniques et constructions compositionnelles et développe un intérêt particulier pour l’impressionnisme russe. Sa capacité à maîtriser autant de styles lui a permis de produire une œuvre diversifiée et uniforme. D’ailleurs en 1863, lui et treize autres étudiants de l’Académie impériale des Arts de Saint-Pétersbourg quittent l’établissement pour protester contre la décision de l’Académie de n’autoriser que les œuvres d’art traitant de la mythologie scandinave à son concours pour la grande médaille d’or. Cet évènement est connu sous le nom de la « Révolte de Quatorze ». C’est dans ce contexte que Konstantin Egorovic Makovskij s’est spécialisé dans la peinture de scènes du quotidien.

Des thèmes sociaux aux peintures historiques

Alors que Konstantin Egorovic Makovskij s’intéresse surtout à des thématiques psychologiques et sociales, au milieu des années 70, une série de voyages va venir modifier ses centres d’intérêt. En effet, l’artiste se rend en Égypte puis en Serbie, ce qui entraîne un changement stylistique très important. Désormais, Konstantin Egorovic Makovskij réalise des compositions davantage tournées vers un travail de couleur et de forme. Pendant les années 80, l’artiste se réinvente de nouveau et réalise des portraits, mais aussi des peintures historiques. Certaines comme La Mort d’Ivan le Terrible ou encore Le Jugement de Paris pour lesquelles il a reçu une médaille d’or le rendront particulièrement célèbre. Konstantin Egorovic Makovskij devient ainsi un des artistes russes les plus célèbres et les mieux payés de son époque.

Œuvres de Konstantin Egorovic Makovskij

PEINTURE

  • Oriental funeral procession in Cairo, 18 x 32,5 cm, 1870
  • Two ladies looking at prints, 89 x 53 cm, 1872
  • Haymaking, 54 x 63 cm, 1873
  • The old boyar Proposing a toast, 126 x 98 cm, 1873
  • Peasant Children at Rest, 46 x 37,5 cm, 1875
  • Girl in a National Costume, 88,6 x 70,8 cm, 1879
  • Garden in bloom, 65 x 93 cm, 1880
  • Interior with mother and daughter, 128 x 167 cm, 1884
  • Portrait of the artist’s wife, 94 x 72 cm, 1884
  • Russian Beauty, 94 x 66 cm, 1885
  • The Judgement of Paris, 244 x 396 cm, 1889
  • Portrait of a young wearing a blue Ribbon, 34,9 x 27 cm, 1889
  • Happy Arcadia, 220 x 364 cm, 1889-1890
  • Ivan Susanin, 301 x 464 cm, 1914
  • Portrait of an Elegant Gentleman, 104 x 82 cm, 1914

DESSIN-AQUARELLE

  • The last temptation of Christ, 50 x 38 cm, 1854
  • Salome with the head of John the Baptist, 45,2 x 56,1 cm, 1855
  • Tribal dancers, 38 x 55 cm, 1874 
  • North African mother, 49 x 35 cm, 1875
  • A sitting boy, 9 x 11 cm, 1882
  • Minin in Nizhny Novgorod, 52,7 x 39,4 cm, 1885
  • Icon-Painter, 34 x 25,1 cm, 1891
  • Katya and Olga Makovsky, 22 x 29 cm, 1894
  • Lady Portrait, 65,2 x 54 cm, 1900
  • Study of a Female Nude, 31 x 23,5 cm, 1912
  • Boyarina dancing, 49,5 x 33 cm, 1914
  • Russian girl in traditional dress, 48 x 32 cm, 1914
  • Seated nude looking in a mirror, 66,6 x 52,8 cm
  • Tsar Nicholas II on Horseback, 55 x 46 cm

ESTAMPE-MULTIPLE

  • The Boyar Wedding Feast, 58 x 99 cm, 1883

Konstantin Egorovic Makovskij, un des artistes russes les plus célèbres

EXPOSITIONS

  • Konstantin Makovskij : Le peintre du Tsar, Musée d’Art de Ponce, Porto Rico, 2017
  • Photos de l’histoire russe, Galerie Tretiakov, Moscou, 2018
  • Konstantin  Makovsky. Ivan Susanine. 1914, Nouvelle Galerie Tretiakov, Moscou, 2018-2019
  • Konstantin Egorovic Makovskij : Contact, Musée des Beaux-Arts de Volgograd, 2021

MUSÉES

  • Hillwood Estate, Museum & Gardens, Washington
  • Fine Arts Museums of San Francisco
  • Tretyakov Gallery, Moscou
  • Hermitage Museum, Saint-Pétersbourg, Russie
  • Metropolitan Museum of Art, New York
  • Musée d’Orsay, Paris
  • Irkutsk Regional Art Museum, Russie
  • Joslyn Art Museum, Nebraska
  • National Gallery of Armenia, Yerevan

FONDATIONS

  • Adamovskiy Foundation
  • Russian Cultural Foundation

N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Konstantin Egorovic Makovskij pour en savoir plus sur sa cote.

Robert FALK

Robert Falk est né en octobre 1886 à Moscou et est décédé en octobre 1958 dans la même ville à l’âge de 71 ans. Issu d’une famille aisée, il apprend à jouer au piano et s’apprête à intégrer le Conservatoire de musique de Moscou. Au dernier moment, le jeune homme change d’avis et décide d’étudier le dessin, activité pour laquelle il avait déjà démontré des aptitudes dès son plus jeune âge. Robert Falk va ainsi renforcer ses compétences artistiques sous la direction de Konstantin Yuon, d’Ivan Dudin et d’Ilya Mashkov, avant d’intégrer en 1905 l’École de peinture, de sculpture et d’architecture de Moscou. Aujourd’hui encore, sa contribution à l’art russe en fait un artiste particulièrement apprécié.

Les premières influences du peintre

En 1910, Robert Falk est avec d’autres camarades l’initiateur du Valet de carreau. Ce groupe d’artistes dont il est le représentant majeur est un des premiers courants d’avant-gardes russes. En effet, ils rejettent l’académisme et le réalisme du XIXe siècle. Pour le Valet de carreau, le seul peintre qui mérite d’être suivi est Paul Cézanne. À ce titre, Robert Falk devient un de ses plus grands admirateurs et s’intéresse de plus en plus au courant postimpressionniste. Mais les premières œuvres du peintre révèlent également sa profonde admiration pour les paysagistes russes du XIXe siècle comme Apollinaire Vasnetsov ou encore Isaac Levitan. Le paysage a donc été un thème central de l’œuvre de Robert Falk, tout comme le portrait.

Maturité artistique et développement d’un style personnel

Au cours de sa carrière, Robert Falk précise de plus en plus son style. Ses œuvres sont notamment reconnaissables grâce à sa manière d’appliquer la peinture qu’il étale en couche épaisse afin de sculpter et d’accentuer les formes. Cette technique de peinture permet d’apprécier ses coups de pinceau énergiques et esthétiques. Les peintures de l’artiste sont denses et complexes et certains les qualifient même d’art trivial et bourgeois. Dans les années 50, Robert Falk s’approprie le style néo-impressionniste et produit une série de toiles très proches des peintures de Valentin Serov qui fut pendant un temps son professeur.

Un artiste peu apprécié

De son vivant, l’œuvre de Robert Falk n’a été que très peu appréciée. En effet, il vit à l’époque un isolement sévère et peine à vendre ses œuvres. Falk sera même qualifié par certains « d’artiste bourgeois ». Durant la déstalinisation, de plus en plus de jeunes peintres l’admirent et le considère comme celui qui a su associer les traditions artistiques russes et l’art moderne français. Néanmoins, pour le grand public, Robert Falk reste aujourd’hui encore un artiste très peu connu.

Œuvres de Robert Falk

PEINTURE

  • Village landscape. After haymaking, 55 x 110 cm, 1909
  • Begonia et fruits sur une table, 69,5 x 59,5 cm, 1910/12
  • Landscape with Stones, 70 x 71 cm, 1911
  • Woman with a pink Fan, 124,7 x 90,2 cm, 1922
  • Oak tree, 96,5 x 96,5 cm, 1923
  • House on the embankment, 80,5 x 60 cm, 1929
  • Portrait of Maria Shabshai, 116,5 x 89 cm, 1929
  • Still Life with Bust and African Sculpture, 90 x 70,5 cm, 1931
  • Portrait of Gabriel, 65,5 x 54,5 cm, 1931
  • Self-portrait with Gray Hat, 65 x 54 cm, 1931
  • Village Landscape with Tall Trees, 90 x 58,5 cm, 1934/35
  • Portrait of Farizet Gilels, 72,5 x 59,5 cm, 1951
  • Greek woman (Portrait of Inna Costakis), 73 x 59,5 cm, 1955
  • Portrait of a Man with a red Necktie, 135,4 x 84 cm

DESSIN-AQUARELLE

  • Self-Portrait, 19,5 x 15 cm, 1906
  • Nude, 26,8 x 54,8 cm, 1920
  • The nude. The work is double-sided, 49,7 x 26,7 cm, 1920
  • Houses and trees, 38 x 28 cm, 1925/35
  • House along the Road, Paris, 37 x 51,5 cm, 1926
  • Poplars and the house with a pink roof, 50 x 37 cm, 1930
  • Flowers in a Blue Vase, 30 x 38 cm, 1930
  • Paris Street Scene/Bridge in Paris, 1932/35
  • View of a River, 38,1 x 44,5 cm, 1934
  • A naked woman, 28 x 51 cm, 1934
  • House along the Road, 37 x 51 cm, 1936
  • Boulevard Paris, 26 x 31,5 cm, 1937
  • Autumn Leaves, 43,5 x 60 cm, 1942
  • View of a Country House, 64 x 46 cm, 1954

Robert Falk, une notoriété assez limitée

EXPOSITIONS

  • Alexandre Manussov, Le Musée d’État Russe, Saint-Pétersbourg, 2009
  • Tatiana Selvinskaya, Jouer des classiques, Musée d’Art Moderne de Moscou, 2009
  • Lands/Scapes : sur la peinture et la géographie juive, Le Musée Judah L. Magnes, Californie, 2013
  • Modernisme russe : courants croisés dans l’art allemand et russe, 1907-1917, Neue Galerie New York, Musée d’Art Allemand et Autrichien, New York, 2015
  • Sentiments simples, Centre National des Arts contemporains, Nizhny Novgorod, 2017
  • Liberté pour tous ? L’histoire d’un peuple dans les années de la Révolution, Musée juif et centre de tolérance, Moscou, 2017-2018
  • Robert Falk : privé et spécial, Galerie Kournikova, Moscou, 2020
  • Robert Falk, Nouvelle Galerie Tretiakov, Moscou, 2020-2021
  • Chercheurs d’art, Musée de l’Impressionnisme russe, Moscou, 2021

MUSÉES

  • Musée d’art régional d’Ivanovo, Russie
  • Musée d’Art Tretiakov, Moscou

FONDATION

  • Fondation Beyeler

Expertise et Estimation des œuvres de Robert Falk

Certaines œuvres de Robert Falk sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Robert Falk pour en savoir plus sur sa cote.

Lin FENGMIAN

Lin Fengmian est né en novembre 1900 à Xian de Mei en Chine et est décédé en août 1991 à Hong Kong à l’âge de 91 ans. Fils d’un artisan, il découvre très tôt l’univers de la peinture et de la calligraphie chinoise pour lesquelles il se passionne. En 1918, Lin Fengmian s’installe à Dijon puis à Paris et devient un des premiers artistes chinois à étudier en France. Le jeune homme intègre l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et fait la connaissance de plusieurs artistes de renom. Après avoir visité quelques pays européens, Lin Fengmian retourne en Chine en 1926 et devient directeur de l’École nationale des Beaux-Arts de Pékin avant de créer sa propre école : le Hangzhou National College of Art.

Union entre l’art occidental et l’art oriental

Dès le début de sa carrière, la découverte par Lin Fengmian des pratiques artistiques occidentales impacte son travail. Enchanté par l’art français et allemand, le peintre s’intéresse à l’audace des peintres européens comme Henri Matisse. Fort des enseignements qu’il a ainsi reçus, lorsque Lin Fengmian modernise, à son retour en Chine, un art chinois qu’il considère être en difficulté en insufflant des idées européennes. Ainsi, l’artiste a longtemps travaillé sur la fusion de ces deux styles en utilisant aussi bien les techniques du pinceau d’encre et la peinture traditionnelle chinoise que l’empâtement et les couleurs vives de la peinture occidentale. Lin Fengmian a donc participé à la promotion d’un nouveau style panasiatique en incitant les artistes chinois à innover et à expérimenter de nouvelles pratiques.

Création de l’Art Movement Society

Dans un contexte de défis économiques pour la Chine et de transformation sociale, Lin Fengmian s’unit avec d’autres artistes dont Lin Wenzheng et Li Puyuan afin de créer l’Art Movement Society. Il s’agit d’un mouvement d’art moderne fondé « sur la base d’une amitié absolue et de l’union du nouveau pouvoir du monde de l’art ». Les artistes du mouvement ont donc mis leurs œuvres en avant ainsi que certaines peintres avant-gardistes européennes dans le magazine Apollo. C’est entre autres grâce à cela que le travail de Lin Fengmian s’est fait connaître et a attiré l’attention de grands maîtres de la peinture chinoise comme Wu Guanzhong, mais également de peintres européens de renom. Ce mouvement d’art est donc devenu une source d’inspiration très importante.

Œuvres de Lin Fengmian

DESSIN-AQUARELLE

  • Wild Geese, 205 x 81 cm, 1929
  • Sparrows, 165,7 x 40,5 cm, 1932
  • Beauty defies Tyranny, 68,5 x 65,2 cm, 1947
  • Opera figures, 70 x 66 cm, 1950
  • Lotus lantern, 65,9 x 66,4 cm, 1950/60
  • The Fiery Battle of Red Cliffs, 68,9 x 68,7 cm, 1953
  • Opera figures, 66,5 x 66,5 cm, 1957
  • Five beauties, 66 x 66,5 cm, 1961
  • Two sparrows in wisteria, 70 x 46 cm, 1974
  • The Cockscomb, 68 x 44 cm, 1977
  • Blooming flowers, 67,8 x 68,5 cm, 1979
  • Lady in blue, 67,5 x 67,7 cm, 1979
  • Lotus, 69 x 137,5 cm, 1980
  • Two beauties, 69 x 68 cm, 1985
  • A Beauty Paying Music, 68 x 68 cm, 1988
  • Lady in red, 69 x 69 cm, 1989

PEINTURE

  • The reminiscence, 109 x 78 cm, 1920
  • Opera Series: Beauty defies tyranny, 58 x 47 cm, 1950
  • Harvest at Dawn, 85,8 x 123,8 cm, 1950
  • Fishing village, 80 x 78 cm, 1950/60
  • Green Willows, West Lakee, 69 x 69 cm, 1950/60
  • The Sea, 68,5 x 69 cm, 1953
  • Fisherwomen, 60,5 x 72,5 cm, 1955
  • Opera Series: Zhang Fei, 53,5 cm x 45 cm, 1956
  • Opera figures, 57 x 42 cm, 1960
  • The bountiful catch, 78 x 78 cm, 1960
  • Pensive lady, 66,5 x 65,5 cm, 1963
  • Lotus pond, 73,6 x 74,5 cm, 1965
  • Two aigrets, 43 x 76 cm, 1965
  • Chinese Opera series -Madame Snake White, 1959/69
  • Mountain landscape, 68,6 x 138,4 cm, 1975
  • Harvest of maids, 49,8 x 61,7 cm, 1980

ESTAMPE-MULTIPLE

  • Still life – Fish, Plate and Flowers Vase, 56 x 46 cm
  • Three fish, 46 x 57 cm

Lin Fengmian, un artiste réputé

  • Art and China’s Revolution, Asia Society and museum, New York, 2008-2009
  • Cultivation and Dedication – Donated Works of Wu Guanzhong, National Art Museum of China, Beijing, 2009
  • Pure Tao – Flower – and – bird painting of Zhu Yingren, National Art Museum of China, Beijing, 2009
  • Traces of Painting: The Art of Shiy De-Jinn, National Taiwan Museum of Fine Arts, Taichung, 2009
  • The Grandeur of Chinese Art Treasures : Min Chiu Society Golden Jubilee, Hong Kong Museum of Art, 2010-2011
  • The Warm Rivers of Spring, Soka Art Center, Beijing, 2013
  • A Window to the World – Asia’s New Trend, Soka Art Center, Taipei, 2015
  • L’étranger mélancolie, Long Museum, Pudong, 2018
  • A Century of Brillance : Special Exhibition of Modern Paintings and Calligraphy, Long Museum, Xuhui, 2021

Expertise et Estimation des œuvres de Lin Fengmian

Certaines œuvres de Lin Fengmian sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Lin Fengmian pour en savoir plus sur sa cote.

Paul DUPRÉ-LAFON

Paul Dupré-Lafon est né en juin 1900 à Marseille et décédé en décembre 1971 à Deauville à l’âge de 71 ans. Issu d’une famille d’artisans, il débute son éducation dans une école de Jésuites avant d’intégrer l’École des Beaux-Arts de Marseille. En 1923, le jeune homme s’établit à Paris où il se consacre à l’architecture et au design. Paul Dupré-Lafon montre alors un talent précoce et ses œuvres font sensation. Les commandes pour de célèbres sociétés comme Hermès se multiplient et en 1929, il achève la construction d’un hôtel particulier de quatre étages avec ses apprentis. Paul Dupré-Lafon s’est fait connaître pour son goût exquis et pour son sens de l’esthétisme, et sera d’ailleurs surnommé par certains « le décorateur des millionnaires ».

Une appropriation du style Art Déco

Dans un premier temps, l’artiste exerce sa profession de décorateur en adoptant un style Art Déco austère et bourgeois. En effet, l’esthétique qu’il développe est caractérisée par son attachement aux matières naturelles comme le cuir, qu’il associe à des matériaux comme la céramique ou le métal. Paul Dupré-Lafon s’approprie donc les bases de ce mouvement pour créer des meubles qui lui ressemblent et qui allient son sens de l’élégance parfaite à sa recherche du confort. Il conçoit des accessoires de bureaux et des meubles volumineux dont il prend soin de confier la réalisation aux meilleurs artisans du faubourg Saint-Antoine. Pour l’ensemble de ses créations, Paul Dupré-Lafon a toujours tenu à travailler avec des artisans de qualité qui savent mettre en valeur les matériaux nobles. 

Un architecte d’intérieur très prisé

Paul Dupré-Lafon a également occupé la fonction d’architecte d’intérieur au cours de sa carrière. S’il a commencé par la construction de l’hôtel de la rue Rembrandt, de nombreux clients prestigieux ont ensuite fait appel à son expertise pour la réalisation de leur intérieur. En 1938, Dupré-Lafon s’est de nouveau attelé à la mise en place d’un nouveau projet d’hôtel particulier surplombant le parc Monceau. De nombreux projets comme celui-ci ont suivi jusqu’à l’achèvement d’une dernière maison de campagne à Deauville jute avant sa mort. Encore aujourd’hui, le style de Paul Dupré-Lafon continue d’influencer les nouveaux architectes d’intérieur.

Une immense notoriété

Si le talent de Paul Dupré-Lafon est en grande partie responsable de son succès, on ne peut nier que ses prestigieuses collaborations ont également contribué à sa notoriété. En effet, il a au cours de sa carrière enchaîné les associations avec Marc Jacobs ou encore Hermès. Ses œuvres ont d’ailleurs été collectionnées par des personnalités comme Andy Warhol et Elton John. Aujourd’hui, il est très difficile de mettre la main sur les pièces conçues pour l’artiste, car on ne les retrouve que dans des hôtels privés ou dans des maisons luxueuses où elles ont été transmises de génération en génération. Paul Dupré-Lafon a d’ailleurs toujours refusé de participer à des expositions ou à des salons.

Œuvres de Paul Dupré-Lafon

MOBILIER

  • Cartonnier, 100,5 x 91,5 x 29 cm
  • Coffre, 79 x 115 x 66 cm, 1929
  • Guéridon circulaire cubiste, 58 x 78,5 cm, 1929
  • Meuble d’appui, 85 x 100 x 35,5 cm, 1930
  • Meubles de rangement, 50 x 116 x 44 cm, 1935
  • Console, 71,8 x 319,4 x 65,4 cm, 1935
  • Enfilade dans l’esprit des malles de voyage, 88 x 228 x 59,5 cm, 1935
  • Bureau ministre, 71 x 180 x 100 cm, 1937/39
  • Commodes à corps quadrangulaire, 91,5 x 115 x 37 cm, 1940/45
  • Chaises, 91,4 x 114,9 x 36,8 cm, 1940/45
  • Table basse, 50,2 x 160 x 39,4 cm, 1950
  • Meuble à pans, 95 x 121 x 117 cm, 1950

OBJETS

  • Globe lumineux, 43,2 x 24,1 cm, 1927
  • Cendrier moderniste, 6,5 x 16 cm, 1930
  • Cendrier, 6 x 15 x 15 cm, 1930
  • Corbeille à corps cubique, 50 x 25,5 x 33,5 cm, 1936
  • Horloge de table, 19 x 19 x 14 cm, 1940
  • Valet de nuit, 137 x 44 x 44 cm, 1940
  • Globe 24 heures et son éphéméride, 1940
  • Boîte à couvercle, 8 x 25 x 16 cm, 1940
  • Cadre, from Hermes, 30 x 25 x 15 cm, 1950
  • Boîte à cigarettes, 4,5 x 15,5 x 11 cm, 1950
  • Nécessaire de bureau, 1950

LUMINAIRES

  • Appliques modernistes à ailettes, 20 x 33 x 23 cm, 1930
  • Lampe de table, 27 x 49 x 10 cm, 1935
  • Lampe, 75 x 22 cm, 1940
  • Lampe de table Nautical, 28 cm, 1940
  • Applique, 22 x 101 cm, 1945
  • Lampadaire, 184 cm, 1945
  • Lampes à fût quadrangulaire, 59,5 cm, 1950
  • Console d’appui, 79 x 116 x 45 cm, 1950
  • Appliques formant torches, 174 cm, 1950
  • Suspension à quatre lumières, 128 x 23,5 cm

Paul Dupré-Lafon, un artiste réputé

EXPOSITIONS

  • Synesthesia, M+B, Los Angeles, 2012
  • Le Cabinet de travail personnel de Paul Dupré-Lafon, Espace Tajan, 2021

Publication sur Paul Dupré-Lafon

  • Thierry Couvrat-Desvergnes, Dupré-Lafon, Décorateur des millionnaires, Les éditions de l’Amateur, 1996

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Salvador DALÍ

Artiste de nationalité espagnole, Salvador Dalí est considéré comme l’un des principaux représentants du mouvement surréaliste. Il est très certainement l’artiste le plus connu du XXe siècle aux côtés de Pablo Picasso (1881-1973).

Un artiste tempétueux

Salvador Dali vit le jour à Figueras en Espagne en 1904. Son père encouragea très tôt son fils à suivre la voie artistique.

En 1916, Dali rencontra le peintre impressionniste Ramón Pichot (1871-1925) à l’occasion d’une visite de famille. Sur les conseils de ce dernier, le père de Dali l’inscrivit aux cours de peinture de l’école municipale.

Diplômé en 1922, Salvador Dali s’orienta définitivement vers la carrière artistique et rejoignit l’Académie royale des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid. En avance sur ses professeurs encore empreints d’impressionnisme, Dali s’essaya à la peinture cubiste. C’est également à cette époque qu’il fit la rencontre du poète et dramaturge Federico García Lorca (1898-1936) et du réalisateur Luis Buñuel (1900-1983). Ensemble les étudiants s’intéressèrent au dadaïsme alors en plein apogée à Paris. Expulsé en 1922 pour avoir remis en cause la compétence de ses professeurs, Dali réintégra l’école l’année suivante.

La première exposition personnelle de Salvador Dali eut lieu en 1925 à la Galerie Dalmau de Barcelone (Jeune fille à la fenêtre, 1925 et Portrait de mon père, 1925). Les œuvres exposées montrèrent d’ores et déjà l’étendue de la maîtrise des techniques picturales de Dali.

1926 : le premier séjour parisien

Salvador Dali effectua un premier séjour à Paris en 1926 et rencontra Pablo Picasso. À cette époque Dali mêla différents styles avant de trouver sa propre touche picturale. En ce sens il s’essaya au futurisme puis au cubisme. À ces influences contemporaines, Dali puisa dans les répertoires du classicisme et de l’académisme. Les grands maîtres anciens Raphaël, Bronzino, Zurbarán, Vermeer et Velázquez exercèrent une influence indéniable dans l’œuvre de Dali.

1929 : l’adhésion au surréalisme

À la suite d’un second voyage à Paris en 1929, Joan Miró introduisit Dali dans le groupe des surréalistes. L’artiste espagnol rencontra alors l’écrivain André Breton (1896-1966) à l’initiative du mouvement ainsi que les peintres et sculpteurs Hans Arp (1886-1966), Max Ernst (1891-1976), Yves Tanguy (1900-1955), René Magritte (1898-1967), le photographe Man Ray (1890-1976) et le poète Paul Éluard (1895-1952) dont l’épouse Helena dite « Gala » deviendra la femme de Dali.

1930-1939 : un style inédit

Dali débuta sa liaison avec Gala dès 1929. Cette dernière devint une véritable muse pour l’artiste (Métamorphose paranoïaque du visage de Gala, 1932). Le couple resta à Paris de 1930 à 1932.

Durant cette période, les toiles de Dali se vendaient peu et le couple vivait difficilement. Dali continua de fréquenter les diners mondains et cercles surréalistes. C’est en 1931 qu’il réalisa l’une de ses œuvres les plus connues : Persistance de la mémoire (ou Les Montres molles). Cette œuvre illustre le style unique de l’artiste à la touche picturale inédite, fruit de son imagination débordante et reflétant l’influence de la psychanalyse.

À cette époque Dali continua d’exposer régulièrement avec les surréalistes. Il se maria avec Gala en 1934. La même année Dali effectua un séjour aux États-Unis, asseyant sa notoriété au niveau international.

Peu avant l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, Salvador Dali séjourna en Espagne puis en Italie fasciste, période durant laquelle il peignit Construction molle avec des haricots bouillis — Prémonition de la guerre (1936) et Espagne (1938).

Salvador Dali fut exclu du groupe des surréalistes en 1939 pour avoir tenu des propos en faveur d’Hitler et de Franco.

1940-1960 : un artiste complet

Dali et Gala quittèrent l’Europe durant la Seconde Guerre mondiale et allèrent s’installer à New York où ils vécurent durant huit ans. À cette époque le style de Dali évolua vers un retour à une expression picturale plus classique, tout en conservant sa fantaisie personnelle (Crucifixion, 1954).

L’artiste s’intéressa également aux nombreuses découvertes scientifiques de son époque et les inséra dans ses œuvres (ADN, tesseract, etc.). Artiste touche à tout, Dali expérimenta de nombreuses techniques et divers supports tout au long de sa carrière (pointillisme, trompe-l’œil).

1960-1980 : le Théâtre-musée, hommage à l’œuvre de Dali

À partir des années 1960, la notoriété de Dali fut telle de son vivant qu’elle lui permit de vivre une vie luxueuse. À la même période, le peintre réfléchit à la conception d’un théâtre-musée à Figueras en Espagne. Ce projet d’envergure occupa le peintre jusqu’à la fin de sa vie.

Dali choisit les ruines du théâtre de Figueras. Le Théâtre-musée Dali fut inauguré en 1974. Véritable œuvre d’art surréaliste, ce lieu rend hommage à l’œuvre de Salvador Dali. L’artiste continua d’améliorer son théâtre au cours des années qui suivirent.

1980-1989 : le marquis de Pubol

Atteint de la maladie d’Alzheimer à partir des années 1980, veuf en 1982, Dali se retira dans son château de Pubol acquis en 1969 pour Gala. Juan Carlos I, roi d’Espagne, nomma Dali marquis de Pubol.

Le château ayant pris feu en 1984, Dali retourna vivre dans son théâtre-musée. L’artiste surréaliste mourut en 1989 et fut inhumé dans la crypte de son théâtre-musée.

L’apport de Salvador Dali à l’histoire de l’art

Salvador Dali marqua le XXsiècle par sa personnalité excentrique et fantasque. Le style de Dali est le résultat de nombreuses influences : impressionniste, futuriste et cubiste d’une part, et de la Renaissance italienne d’autre part.

Artiste phare du mouvement surréaliste, Dali développa une œuvre unique aux espaces oniriques et fantasmatiques peuplés d’éléments symboliques (montres molles, béquilles, animaux fantastiques, personnages distordus). Ses thèmes de prédilections furent ceux de la femme, du sexe et de la religion.

Les musées qui exposent Salvador Dali

Les œuvres de Salvador Dali sont exposées dans le monde entier. Ainsi, l’artiste figure dans les collections des Musée Reina Sofia et Thyssen-Bornemisza de Madrid, du Centre Georges Pompidou de Paris, du Museum of Modern Art et du Metropolitan Museum of Art de New York, du Musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam.

Également, deux musées sont exclusivement dédiés à l’œuvre de Salvador Dali. Il s’agit du Salvador Dali Museum situé en Floride aux États-Unis et du Théâtre-musée Dali de Figueras.

Les principales expositions de l’artiste

  • Salvador Dali, Centre Pompidou, Paris, 2012
  • Dali, Magritte, Miró – Le surréalisme à Paris, Fondation Beyeler, Bâle, 2011
  • Du Greco à Dali — Les grands maîtres espagnols, La collection Perez Simon, Musée Jacquemart-André, Paris, 2010
  • Une image peut en cacher une autre — Arcimboldo, Dali, Raetz, Grand Palais, Paris, 2009

Les principaux ouvrages sur Salvador Dali

  • GRENIER Catherine, Salvador Dali – The making of an artiste, éd. Flammarion, 2012
  • AGUER Montse, Le monde de Dali, éd. Larousse, 2010
  • MICHLER Ralf et LOPSINGER Lutz, Dali : Lithographies et bois graves 1956-1980, éd. Prestel Verlag, 1995
  • MICHLER Ralf et LOPSINGER Lutz, Dali : Gravures et techniques mixtes 1924-1980, éd. Prestel Verlag, 1994

Expertise et Estimation des œuvres de Salvador Dali 

Certaines œuvres de Salvador Dali sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Salvador Dali afin d’établir une estimation de votre pièce.

Ferdinand BARBEDIENNE

Méconnu du grand public, Ferdinand Barbedienne joua pourtant un rôle essentiel dans l’histoire de l’art du XIXe siècle. L’industriel français fut en effet à l’origine de l’une des plus grandes fonderies d’art aux côtés des fonderies Susse et Hébrard.

Industriel dans l’âme

D’origine modeste, Ferdinand Barbedienne est né en Normandie à Saint-Martin-de-Fresnay en 1810. Il fit fortune pour la première fois dans une affaire de papiers peints située à Paris.

En parallèle, un jeune ingénieur, Achille Collas (1795-1859), mit au point un procédé mécanique de réduction des sculptures en ronde-bosse, en améliorant notamment le pantographe  des sculpteurs— instrument de dessin permettant de reproduire un motif à l’échelle exacte —. Collas déposa le brevet de son invention en 1837.

1838 : l’association fructueuse entre un industriel et un inventeur

L’association entre Barbedienne et Collas eut lieu en 1838. La société Collas & Barbedienne se voua à la reproduction et à la commercialisation de copies réduites de sculptures dans divers matériaux (albâtre, bois, bronze, ivoire, stéatite). Grâce au procédé révolutionnaire de réduction mathématique élaboré par Achille Collas, les associés ouvrirent les portes à une production sans précédent.

Barbedienne et Collas se spécialisèrent dans les reproductions d’après l’antique tout en élaborant de nouveaux procédés chimiques destinés à colorer et à patiner les bronzes. Les associés eurent ainsi pour ambition de démocratiser l’art en réalisant de nombreuses copies d’antiques et en diffusant des œuvres contemporaines.

Ensemble ils présentèrent une réduction de la Vénus de Milo (150-130 a. v. J. C.) à l’Exposition des produits de l’industrie française de 1839. Leur travail fut salué par l’obtention d’une médaille d’argent.

Les années 1840 : les contrats d’édition

S’il s’intéressa aux antiques, Ferdinand Barbedienne alla plus loin encore. En effet, il conclut des contrats d’édition avec de nombreux sculpteurs contemporains. Parmi eux figurèrent François Rude (1784-1855), les sculpteurs animaliers Antoine-Louis Barye (1795-1875) et Emmanuel Frémiet (1824-1910) ainsi que Jules Mène (1810-1879) et Henri Chapu (1833-1891).

Par le biais de ces contrats d’édition, le sculpteur cédait ses droits au fondeur, lequel exécuta des éditions d’œuvres originales limitées. Notons qu’en France, depuis 1981, les éditions sont considérées comme originales dans la limite de huit tirages issus du même moule auxquels s’ajoutent quatre épreuves d’artiste.

Par la suite, Barbedienne et Collas perfectionnèrent leur procédé de reproduction afin de copier une sculpture d’un seul bloc. Cette nouvelle innovation leur valut une médaille d’argent à l’Exposition des produits de l’industrie française de 1844.

Les années 1850 : vers la production d’objets décoratifs

En 1955, Achille Collas reçut la grande médaille d’honneur à l’Exposition universelle de Paris. La même année, Barbedienne collabora avec l’ornemaniste Louis-Constant Sévin (1821-1888).

Le sculpteur ornemaniste travailla pour Barbedienne jusqu’à la fin de sa vie. Il renouvela notamment les formes d’objets du quotidien, les transformant en véritables objets d’art. Les œuvres de Sévin illustrent le style néo-grec en vogue à l’époque.

Les années 1860 : la mort d’Achille Collas

En 1859, la mort de l’ingénieur Achille Collas fit de Barbedienne le seul propriétaire de la fonderie. La qualité de sa production fut récompensée par la nomination du fondeur à la tête du Comité des industries du bronze en 1865.

Barbedienne collabora avec l’émailleur Alfred Serre (1837-1906) lequel développa une gamme d’émaux cloisonnés qui firent sensation à l’Exposition universelle de Londres en 1862.

Les années 1870 : la guerre franco-allemande

Le conflit entre la France et l’Allemagne en 1870 entraina une pénurie des métaux bruts provoquant la suspension de l’activité de fondeur de Barbedienne.

Ferdinand Barbedienne reprit son activité à la fin du conflit et augmenta ses productions. Avec Alfred Serre il réalisa entre 1878 et 1889 l’Horloge monumentale de style Renaissance ornée d’émaux qui est aujourd’hui conservée à l’Hôtel de Ville de Paris.

1892 : la maison Leblanc-Barbedienne

À la mort de Ferdinand Barbedienne en 1892, son héritier Gustave Leblanc-Barbedienne (1849-1945) reprit la fonderie qui devint alors la maison Leblanc-Barbedienne. Spécialisée dans les sculptures monumentales la fonderie resta active jusqu’à la moitié du XXe siècle. La maison collabora notamment avec le très célèbre Auguste Rodin (1840-1917).

L’apport de Ferdinand Barbedienne à l’histoire de l’art

Bien que n’étant pas un artiste, Ferdinand Barbedienne renouvela le domaine de la sculpture. En effet, grâce à son association avec l’ingénieur Achille Collas qui mit au point le procédé révolutionnaire de réduction des sculptures, il stimula la diffusion des œuvres antiques et contemporaines. Spécialisée dans les éditions de sculptures et d’objets d’art, la maison Barbedienne atteignit rapidement une grande renommée et associa son nom à celui de grands artistes (Sévin, Serre, Dumas).

Les musées qui exposent Ferdinand Barbedienne

La maison Barbedienne collabora avec plus de 45 sculpteurs tandis qu’à la fin des années 1880 son catalogue proposait près de 500 sujets déclinés en plusieurs dimensions. Par conséquent, les sculptures issues des fontes Barbedienne sont très nombreuses et sont exposées dans les plus grands musées nationaux et internationaux.

Les principales expositions de l’artiste

À ce jour, il semblerait qu’aucune exposition d’ampleur rassemblant les œuvres issues de la fonderie Barbedienne n’ait eu lieu.

Les principaux ouvrages sur Ferdinand Barbedienne

  • RIONNET Florence, Les Bronzes Barbedienne : l’œuvre d’une dynastie de fondeurs (1834-1954), éd. Athena, 2016
  • RIONNET Florence, La Maison Barbedienne. Correspondances d’artistes, 2008
  • RIONNET Florence, Barbedienne ou la fortune de la sculpture du XIXe siècle, Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 2002

N’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix de vente de Ferdinand Barbedienne pour en savoir plus sur sa cote.

Marcel DUCHAMP

Inclassable, Marcel Duchamp est un artiste incontournable du XXe siècle. Le plasticien est principalement connu pour ses ready-mades. Le travail artistique de Duchamp eut un réel impact sur l’art contemporain en général. Son style unique, cassant les codes en vigueur, n’eut de cesse d’inspirer les générations à venir.

Une famille d’artistes

Marcel Duchamp est né à Blainville-Crevon en 1887. La fratrie de sept enfants fut initiée très tôt aux arts. En effet, leur mère musicienne était la fille du peintre amateur Emile Frédéric Nicolle (1830-1894) qui enseigna l’art à ses petits-enfants.

Troisième enfant de la fratrie, Marcel Duchamp grandit avec ses frères et sœurs, les futurs peintres et graveurs Jacques Villon (1875-1963), Raymond Duchamp-Villon (1876-1918) et Suzanne Duchamp (1889-1963).

Le jeune homme réalisa un parcours brillant : récompensé du prix de mathématiques au collège, jeune peintre en devenir, joueur d’échecs amateur, bachelier à seize ans, médaillé des « Amis des Arts ».

Fort de ses réussites, Marcel Duchamp partit s’installer à Paris dans le quartier de Montmartre en 1904 avec son frère Jacques Villon. Le jeune homme rejoignit alors l’Académie Julian. Mais lassé des cours théoriques, Duchamp quitta l’académie au bout d’un an.

1904-1910 : le groupe de Puteaux

Marcel Duchamp échoua au concours d’entrée de l’École des Beaux-Arts de Paris. Devant par la suite effectuer son service militaire, le jeune homme parvint à réduire son service à une année au lieu de trois en obtenant un diplôme d’imprimeur de gravures.

Afin de subsister, Duchamp réalisa des caricatures satiriques qu’il proposa à divers journaux. Hésitant un temps entre la carrière de caricaturiste ou de peintre, Marcel Duchamp opta pour la seconde.

L’artiste exposa ses œuvres au Salon d’Automne de 1908 (Cerisier en fleurs). Ses œuvres de jeunesse étaient alors marquées par l’influence impressionniste. À partir de l’année suivante, Marcel Duchamp commença à fréquenter les peintres cubistes Fernand Léger (1881-1955), Jean Metzinger (1883-1956) et Albert Gleizes (1881-1953) ainsi que le poète Guillaume Apollinaire (1880-1918). En effet, tous ces artistes faisaient partie du groupe de Puteaux. Ce groupe constitué vers 1911 par divers artistes s’apparentant au « post-cubisme » (à distinguer du cubisme originel de Picasso et Braque) se regroupait régulièrement chez les Duchamp dans une petite maison à Puteaux.

1910-1915 : les années de mutation

Au début du XXe siècle, Marcel Duchamp explora durant quasiment une décennie différents styles artistiques (impressionnisme, fauvisme, cubisme).

C’est en 1913 à l’occasion de l’Armory Show de New York que Marcel Duchamp se fit véritablement remarquer. Le Nu descendant l’escalier (1912) qu’il exposa constitue une œuvre éloignée des problématiques cubistes. En effet, l’artiste s’intéressa à la décomposition du mouvement, préoccupation des artistes futuristes italiens.

1915-1917 : les ready-mades

Marcel Duchamp s’écarta de la peinture aux alentours de 1915 et réalisa ses premiers ready-mades, à savoir des objets bruts choisis pour leur neutralité artistique. Fontaine (1917) est très certainement l’œuvre la plus connue de l’artiste. Il s’agit d’un urinoir renversé sur lequel Duchamp a simplement apposé sa signature.

Les années 1920 : Duchamp et les dadaïstes

Proche du mouvement dada, Duchamp refusa toutefois de s’associer au Salon Dada organisé par l’écrivain Tristan Tzara (1896-1963) en 1922. En particulier, Duchamp était proche des artistes Man Ray (1890-1976) et Francis Picabia (1879-1953).

Les années 1930 : Duchamp et les surréalistes

Marcel Duchamp s’est davantage impliqué dans le mouvement surréaliste. En cela, il collabora à la revue Le Surréalisme au service de la Révolution (1930-1933) de l’écrivain André Breton (1896-1966).             

Les années 1950 : la consécration

Mondialement connu, Marcel Duchamp influença de nombreux jeunes artistes américains. L’artiste obtint même la nationalité américaine en 1955. Ses ready-mades furent réédités à partir de 1954.

Durant les dernières années de sa vie, Duchamp réalisa son œuvre Etant donnés (1946-1966) en secret pour le Philadelphia Museum of Art. L’œuvre fut révélée au public en 1969, un an après le décès de l’artiste.

L’apport de Marcel Duchamp à l’histoire de l’art

Marcel Duchamp bouleversa radicalement l’art du XXe siècle. Avec ses ready-mades (objet « already-made »), l’artiste ouvrit la voie aux démarches avant-gardistes les plus extrêmes.

Les mouvements s’appropriant des objets de la vie courante tel le Surréalisme, le Pop art et le Nouveau réalisme sont redevables à Duchamp pour avoir transgressé les règles académiques et mis en avant de nouveaux médiums.

Artiste touche à tout, Marcel Duchamp s’intéressa également à l’art cinétique, au cinéma et participa à de nombreuses compétitions d’échecs.

Les musées qui exposent Marcel Duchamp

Les œuvres de Marcel Duchamp sont principalement exposées au Philadelphia Museum of Art aux États-Unis.

Les principales expositions de l’artiste

  • ABCDuchamp, Musée des Beaux-Arts de Rouen, 2018
  • Marcel Duchamp. La peinture, même, Centre Pompidou, Paris, 2014

Les principaux ouvrages sur Marcel Duchamp

  • LAROCHE Hadrien, Duchamp Déchets, les hommes, les objets, la catastrophe, éd. Éditions du Regard, 2014
  • DECIMO Marc, Marcel Duchamp mis à nu. À propos du processus créatif, éd. Les presses du réel, 2004
  • MEREDIEU Florence de, Duchamp en forme de ready-made, éd. Blusson, 2000
  • LEBEL Robert, Sur Marcel Duchamp, éd. Centre Pompidou, 1996

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Henri de TOULOUSE-LAUTREC

Henri de Toulouse-Lautrec est un peintre et illustrateur du XIXe siècle principalement connu pour ses portraits et caricatures. Atteint d’une maladie génétique rare et alcoolique durant la plus grande partie de sa vie, Toulouse-Lautrec disparut à l’âge de trente-six ans seulement.

Le dessin pour tromper l’ennui

Fils de comte, Henri de Toulouse-Lautrec est né à Albi en 1864. Il est issu d’une famille appartenant à la grande noblesse provinciale. Ses parents se séparèrent dès 1865 et le jeune Henri fut placé sous la garde de sa mère.

Ils déménagèrent à Paris en 1872. L’enfance heureuse de Toulouse-Lautrec bascula en 1874 lorsqu’une maladie affectant le développement de ses os fut décelée.

Successivement en 1878 et 1879, l’adolescent se cassa les jambes consécutivement à une chute. En raison de sa pycnodysostose, une calcification défectueuse entraina un arrêt de sa croissance. Malgré les divers soins qui lui furent prodigués, Toulouse-Lautrec ne grandit plus et ne dépassa pas la taille de 1,52 mètre.

Élève du lycée Condorcet, Toulouse-Lautrec échoua au baccalauréat à Paris. Bien qu’il fut admissible à la session de Toulouse, le jeune homme décida d’arrêter ses études. Il choisit d’opter pour la voie artistique après avoir perfectionné ses talents de dessinateur lors de ses périodes d’immobilisme.

1882-1886 : une formation académique

Après avoir convaincu sa mère, Henri de Toulouse-Lautrec étudia la peinture à Paris auprès de René Princeteau (1843-1914). Il rejoignit par la suite l’atelier du maître académique Léon Bonnat (1833-1922) puis de Fernand Cormon (1845-1924) où il resta jusqu’en 1886. Chez Cormon le jeune homme se lia d’amitié avec Louis Anquetin (1861-1932) et Albert Grenier (1858-1925). Lautrec fit également la rencontre d’Emile Bernard (1868-1941) et de Vincent Van Gogh (1853-1890) (Portrait de Vincent Van Gogh, 1887).

Son immersion dans le quartier de Montmartre où étaient situés les ateliers forgèrent le style moderne de Toulouse-Lautrec lequel n’eut de cesse de puiser son inspiration dans la vie de bohème montmartroise dont il fut le témoin privilégié.

1887-1899 : une vie de bohème

Après avoir quitté l’atelier de Cormon, Henri de Toulouse-Lautrec mena une vie de bohème. Il travailla pour le cabaret Le Mirliton. Il fréquenta les lieux de plaisir dont notamment Le Moulin Rouge, le Moulin de la Galette et les music-halls.

Lautrec profita de la vie nocturne parisienne, il poussa la porte des cabarets, mais également celles des maisons closes. Les danseuses et chanteuses La Goulue (La Goulue arrivant au Moulin Rouge, 1892), Jane Avril (Jane Avril dansant, 1892) et Yvette Guibert (Yves Guibert salue le public, 1894) devinrent ses modèles favoris.

1899-1901 : la fin d’une vie décadente

Menant une vie décadente, Henri de Toulouse-Lautrec fut alcoolique une grande partie de sa vie. En 1899, sa mère le fit interner dans une maison de santé de Neuilly afin de commencer une cure de désintoxication. À sa sortie, le peintre se retira à Bordeaux et raréfia ses séjours parisiens.

Henri de Toulouse-Lautrec mourut en 1901 après avoir fait un accident vasculaire cérébral suivi, quelques mois plus tard, d’une attaque d’apoplexie.

L’apport d’Henri de Toulouse-Lautrec à l’histoire de l’art

Henri de Toulouse-Lautrec laissa une œuvre abondante malgré une disparition précoce. L’artiste réalisa de nombreuses peintures, mais également des illustrations pour des revues (Le Figaro illustré, Le Rire) ainsi que des affiches (Le Divan Japonais, Jardin de Paris, Le Chat Noir).

Dans son œuvre, Toulouse-Lautrec s’adonna à représenter la vie nocturne parisienne de la Belle Époque à travers les cabarets, théâtres, bordels, cirques, foires, etc. Il aima dépeindre les acteurs du monde du spectacle avec une certaine ironie.

L’influence du japonisme est très marquée dans l’œuvre de Lautrec. Au milieu de XIXe siècle, le Japon s’ouvrit à l’international en signant des traités commerciaux avec les États-Unis et les principaux pays européens. Les œuvres d’Utamaro (c.1753-1806) et d’Hokusai (1760-1849) suscitèrent l’enthousiasme des artistes français (Edouard Manet, Claude Monet, Vincent Van Gogh, Paul Gauguin). Dès lors, les estampes et objets d’art japonais influencèrent la peinture, l’architecture et les arts décoratifs occidentaux. Le mouvement impressionniste, l’École de Pont-Aven, les Nabis et le style Art Nouveau puisèrent leurs motifs dans le répertoire japonais.

Les talents en dessin de Toulouse-Lautrec le conduisirent à l’illustration de revues puis à l’art de la lithographie. Henri de Toulouse-Lautrec excella en tant qu’affichiste. À travers son travail, l’artiste donna de l’importance aux arts jugés mineurs.

Les musées qui exposent Henri de Toulouse-Lautrec

En France, les œuvres d’Henri de Toulouse-Lautrec sont exposées au Musée Toulouse-Lautrec d’Albi, au Musée d’Orsay et au Musée de Montmartre de Paris ainsi qu’à la Fondation Bemberg et au Musée des Augustins de Toulouse.

Les œuvres de l’artiste figurent également sur les cimaises des musées étrangers, notamment aux États-Unis (Dallas Museum of Art, National Gallery of Art de Washington, Cleveland Museum of Art, Art Institute of Chicago, Museum of Modern Art de New York).

Les principales expositions de l’artiste

  • Toulouse-Lautrec – Résolument moderne, Grand Palais, Paris, 2019
  • Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec — La Vie au quotidien, Palais des Lumières, Evian, 2011

Les principaux ouvrages sur Henri de Toulouse-Lautrec

  • NOLAT André, Aspects de Toulouse-Lautrec, éd. Publibook, 2017
  • LORQUIN Bertrand, Toulouse-Lautrec et l’affiche, éd. Gallimard, 2002
  • ARNOLD Matthias, Henri de Toulouse-Lautrec, éd. Taschen, 2000
  • WITTROCK Wolfgang, Catalogue complet des Estampes, 2 volumes, éd. ACR et Éditions de l’Armateur, 1985

Expertise et Estimation des œuvres d’Henri de Toulouse-Lautrec

Certaines œuvres d’Henri de Toulouse-Lautrec sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres d’Henri de Toulouse-Lautrec afin d’établir une estimation de votre pièce.

Hans BELLMER

Artiste français d’origine allemande, Hans Bellmer s’illustra aussi bien en peinture qu’en photographie, gravure ou sculpture. Il est aujourd’hui reconnu comme l’une des figures majeures du surréalisme.

Une enfance tyrannique

Hans Bellmer est né à Katowice en Silésie (actuelle Pologne) alors sous domination allemande. Le jeune garçon grandit dans une famille dominée par un père tyrannique. Très jeune, Bellmer travailla dans une aciérie puis dans une mine de charbon.

En 1923, son père l’envoya étudier le génie au sein de la Technische Hoschule de Berlin. Mais Hans Bellmer s’intéressa surtout à la politique, aux œuvres de Karl Marx et Lénine ainsi qu’aux discussions des artistes dadaïstes.

Proche du peintre et caricaturiste George Grosz, Hans Bellmer suivit ses conseils et abandonna ses études afin de commencer une formation de typographe où il conçut des couvertures et illustrations pour livres.

1925-1938 : les années allemandes, la création de La Poupée

Hans Bellmer effectua un premier séjour à Paris en 1925. Il découvrit à cette occasion les œuvres de Jules Pascin (1885-1930) et Georges Seurat (1859-1891). Bellmer fréquenta également les milieux dadaïste et surréaliste de l’époque.

De retour à Berlin, l’artiste s’intéressa aux artistes de la Renaissance allemande (Albrecht Altdorfer, Hans Baldung, Matthias Grünewald).

Suite à l’arrivée des nazis au pouvoir en 1933, Hans Bellmer prit la décision de renoncer à tout travail qui pourrait être utile à l’État. Il réalisa son œuvre probablement la plus connue l’année suivante. La Poupée (1934), sculpture représentant une poupée grandeur nature inspirée des poupées mobiles de Dürer, fut qualifiée d’art « dégénéré » par le régime nazi. Cette œuvre fut conçue pour répondre à son besoin d’échapper à la réalité et de susciter du désir. Bellmer réalisa par la suite des séries de photographies où La Poupée fut mise en scène dans des situations érotiques, sadomasochistes, dramatiques.

Se sentant isolé, Hans Bellmer chercha le soutien des surréalistes. Il envoya des photographies de sa Poupée à André Breton (18 961 966) et Paul Éluard (1895-1952). Ces photographies furent publiées dans la revue surréaliste Le Minotaure en 1934 et suscitèrent un véritable émoi au sein du milieu artistique.

1938-1945 : la fuite du régime nazi

Fuyant le régime nazi, Hans Bellmer se réfugia en France en 1938. Il fut arrêté rapidement en tant que ressortissant allemand et par conséquent suspecté par les autorités françaises. Bellmer fut emprisonné près d’Aix-en-Provence aux côtés de Max Ernst (1891-1976), Ferdinand Springer (1907-1998) et Wols (1913-1951).

Bellmer parvint à s’échapper du camp dans lequel il était interné et rejoignit le Sud de la France en 1939. Sa première exposition personnelle eut lieu en 1943.

1945-1975 : l’illustration de textes érotiques

Après la Seconde Guerre mondiale, Hans Bellmer se consacra au dessin et à l’estampe. Il illustra les textes érotiques de nombreux écrivains (Marquis de Sadde, Heinrich von Kleist, Charles Baudelaire, Georges Bataille, Unica Zürn).

Dans son livre L’Anatomie de l’image (1957), Hans Bellmer expliqua les processus mentaux qui ont déterminé son travail.

Si de son vivant son œuvre fut sévèrement condamnée comme étant misogyne, le travail de Hans Bellmer fut également soutenu par la critique.

L’apport de Hans Bellmer à l’histoire de l’art

L’œuvre de Hans Bellmer est rattachable au mouvement surréaliste. Ce mouvement initié par André Breton en 1924 se définit comme la « représentation intérieure de l’image présente à l’esprit ». Ainsi les artistes s’apparentant à ce mouvement pratiquèrent l’écriture, le dessin automatique, le cadavre exquis, le collage et autres objets et sculptures à fonctionnement symbolique.

Hans Bellmer se distingua, au sein du groupe des surréalistes, par la création d’une œuvre érotique. Ses dessins et gravures expriment ses fantasmes à travers des corps et des sexes qui se métamorphosent. La Poupée, objet surréaliste par excellence, permit à Bellmer d’explorer les possibilités de l’anatomie du désir. Il apporta régulièrement des modifications à cet objet afin d’aller au-delà de la simple représentation naturaliste. Les photographies réalisées par Bellmer qui mirent en scène La Poupée dans diverses situations de souffrance révèlent l’influence des scènes de martyr illustrées par la Renaissance ainsi que du cinéma expressionniste allemand.

Hans Bellmer réalisa de nombreuses photographies de ses œuvres dans la mouvance de la « photographie plastique » survenue durant l’entre-deux-guerres. La photographie, art à part entier, doit susciter l’émotion. Les dadaïstes mirent au point des photomontages tandis que les surréalistes s’en servirent afin de proposer une conception radicalement nouvelle de la réalité. Les photographies de La Poupée de Hans Bellmer se veulent érotiques, dérangeantes, percutantes.

Les musées qui exposent Hans Bellmer

Les œuvres de Hans Bellmer sont exposées en France pour l’essentiel au Centre Pompidou à Paris. Les œuvres de l’artiste font également partie des collections publiques étrangères, notamment en Allemagne et aux États-Unis.

Les principales expositions de l’artiste

  • Double Sexus : Bellmer-Bourgeois, Neue Nationalgalerie, Berlin, 2010
  • Hans Bellmer, Anatomie du désir, Centre Pompidou, Paris, 2006
  • Masculin-Féminin, le sexe de l’art, Centre Pompidou, Paris, 1995

Les principaux ouvrages sur Hans Bellmer

  • ÉLUARD Paul, Les jeux de la poupée, éd. Dilecta, 2015
  • BEAUMELLE Agnès de la, Hans Bellmer, Anatomie du désir, éd. Gallimard, 2006
  • DOURTHE Pierre, Bellmer : le principe de la perversion, éd. Jean-Pierre Faur, 2000
  • FLAHUTEZ Fabrice, Les estampes 1938-1975, éd. Nouvelles Éditions Doubleff, 1999

Expertise et Estimation des œuvres de Hans Bellmer

Certaines œuvres de Hans Bellmer sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Hans Bellmer afin d’établir une estimation de votre pièce.

Edgar DEGAS

Artiste majeur du XIXe siècle à la personnalité colérique, Edgar Degas est principalement connu pour ses représentations de ballerines. En effet, si l’œuvre de l’artiste est rattachée au mouvement impressionniste, les compositions de Degas se démarquent de celles de ses compagnons de l’époque.

Une éducation privilégiée

Fils de banquier, Edgar de Gas — l’artiste abandonna sa particule pour signer ses œuvres — est né à Paris en 1834 au sein d’une famille aisée et cultivée. De 1845 à 1853, Degas étudia au lycée Louis-le-Grand, où il côtoya le célèbre industriel et collectionneur d’art Henri Rouart (1833-1912).

Après son lycée, Degas s’inscrivit à la faculté de droit, mais abandonna ses études en 1855. À cette époque le jeune homme préféra fréquenter le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale et le Musée du Louvre où il copia les œuvres des maîtres anciens (Dürer, Mantegna, Rembrandt).

Edgar Degas commença à suivre des cours à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1855. Cette même année il quitta le domicile familial, son père s’opposant à l’abandon de ses études de droit.

Entre 1856 et 1860, Degas fit de nombreux voyages en Italie où il rendit visite à sa famille (Naples, Florence, Rome). Ces séjours permirent à Degas d’acquérir une solide culture artistique.

Degas s’installa dans un atelier à Paris en 1859. Rapidement il se mit à fréquenter le café Guerbois à Montmartre, lieu de rencontre des nombreux artistes avant-gardistes : Edouard Manet (1832-1883), Claude Monet (1840-1926), Camille Pissarro (1830-1903).

1861-1873 : à la recherche d’un style pictural propre

Durant les années 1860 Edgar Degas s’essaya à différents styles en empruntant à l’académisme, au réalisme et au romantisme. À cette époque l’artiste réalisa de nombreux portraits (La famille Belleli, 1858-1867) et s’adonna à la peinture historique sans réelle conviction (Sémiramis construisant Babylone, 1861).

Contrairement aux autres artistes de l’époque, Degas eut la chance de bénéficier de la fortune familiale, ce qui lui permit de ne pas se soucier de l’aspect commercial de son œuvre.

L’artiste servit à Paris dans la Garde Nationale lors de la guerre franco-prussienne où il renoua avec Henri Rouart. Entre 1872 et 1873 il effectua un séjour à La Nouvelle-Orléans où vit sa famille maternelle (Le bureau de coton à la Nouvelle-Orléans, 1873).

1874-1896 : la mouvance impressionniste

En 1874 eut lieu la première exposition impressionniste organisée par les peintres Claude Monet, Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), Camille Pissarro, Edgar Degas et Berthe Morisot (1841-1895). Las des rejets constants du jury du Salon de l’Académie des Beaux-Arts, ces derniers fondèrent la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs destinée à permettre aux impressionnistes d’exposer librement leurs œuvres en marge du Salon.

Degas rejoignit ses contemporains bien que ses tableaux fussent régulièrement exposés au Salon officiel. Cet engagement esthétique marqua un renouvellement majeur dans l’œuvre du peintre.

À la même époque, la vision d’Edgar Degas commença à diminuer. Ses problèmes oculaires n’eurent de cesse de s’aggraver par la suite. Cherchant à protéger sa vision de son mieux, le peintre privilégia la représentation de scènes d’intérieur contrairement aux autres impressionnistes obnubilés par la peinture sur le motif.

Dans les années 1880, Degas s’intéressa davantage au pastel, à l’aquarelle et à la gouache. L’artiste pratiqua la technique du monotype. Il s’essaya également à la sculpture dont sa Petite danseuse de quatorze ans (1865-1881) fit scandale à l’exposition impressionniste de 1881.

1897-1917 : des dernières années solitaires

Edgar Degas ne s’est jamais marié et n’a pas eu d’enfant. Il entretint une relation artistique et amicale avec la peintre américaine Mary Cassatt (1844-1926), également issue de la haute bourgeoisie.

Irascible, Degas tint à plusieurs reprises des propos abrupts. Mais c’est avec l’affaire Dreyfus et sa position d’antidreyfusard que l’artiste se coupa de nombre de ses amis.

Les problèmes oculaires de Degas s’aggravèrent au début du XXe siècle. Il délaissa alors la peinture pour la sculpture. Degas vécut ses dernières années dans la pauvreté en raison de la faillite de son père survenue en 1874 et du fait qu’il n’avait plus de tableaux à vendre.

Il déménagea dans un petit appartement lui servant également d’atelier en 1912. Pratiquement isolé de tous, Degas s’éteignit en 1917.

L’apport d’Edgar Degas à l’histoire de l’art

L’œuvre d’Edgar Degas est riche et variée en termes de techniques et de styles. L’artiste s’adonna en effet à la peinture, à l’aquarelle, au pastel, au dessin, mais également à la sculpture. Degas s’intéressa à tous les genres : historique, religieux, mythologique, portrait, paysage et autres scènes de genre.

S’il fut formé par des artistes issus des mouvances classique et réaliste, c’est avec le groupe des impressionnistes qu’Edgar Degas rechercha une expression picturale originale. Néanmoins, ses compagnons impressionnistes s’intéressèrent aux paysages, à la lumière et à ses reflets. De son côté Degas se démarqua en privilégiant les scènes intimistes en intérieur au cadrage particulier. L’artiste représenta également de nombreuses ballerines durant sa carrière, s’intéressant au mouvement des corps (Danseuses, 1884-1885).

Les musées qui exposent Edgar Degas

En France, les œuvres d’Edgar Degas sont principalement exposées au Musée d’Orsay de Paris. L’artiste est également très présent sur les cimaises des musées américains : Metropolitan Museum of Art de New York, Philadelphia Museum of Art , Minneapolis Institute of Art, National Gallery of Art de Washington, Getty Center de Los Angeles, Clark Art Institute de Williamstown.

Les principales expositions de l’artiste

  • Degas à l’Opéra, Musée d’Orsay, Paris, 2019 
  • Degas, Danse, Dessin, Musée d’Orsay, Paris, 2018
  • Edgar Degas, Fondation Beyeler, Bâle, 2012
  • Degas et le nu, Musée d’Orsay, Paris, 2012
  • Degas sculpteur, La Piscine, Musée d’Art et d’Industrie de Roubaix, 2010

Les principaux ouvrages sur Edgar Degas

  • ZILLHARDT Madeleine, Monsieur Edgar Degas, éd. l’Echoppe, 2015
  • TERRASSE Antoine, Dans l’intimité de Degas, éd. Arthaud, 1993

Expertise et Estimation des œuvres de Edgar Degas

Certaines œuvres de Edgar Degas sont très demandées sur le marché de l’art et peuvent se vendre à des prix importants. N’hésitez pas à contacter nos experts dans le cadre d’une expertise ou à consulter notre page dédiée à la cote des œuvres de Edgar Degas afin d’établir une estimation de votre pièce.