L’abstraction des peintures d’Alexander Calder

Publié le 14 janvier 2019

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Quand on parle d’Alexander Calder, la première chose qui vient à l’esprit est sans aucun doute ses mobiles. Le travail de cet artiste d’exception est cependant plus varié et plus complexe. Les peintures et les estampes qu’il a réalisées ont une place plus qu’importante dans de nombreux musées du monde entier. Et pourtant, Alxeander Calder ne s’est jamais considéré comme peintre. Il ne s’est engagé dans le travail en deux dimensions que pour l’exploration des couleurs et de l’espace. Mais même ainsi, le travail de peinture d’Alexander Calder manifeste avec brio ses idées sur le mouvement et les relations des objets au sein d’un « système d’univers ».


Les premières peintures d’Alexander Calder


Avant la peinture, Calder réalisait des sculptures. Il ne prend ses premiers cours de peintures qu’en 1925 à l’Art Student League de New York. Là, il peint des sujets réalistes, pour lesquels il présente un talent naturel. Ce talent va même lui permettre d’obtenir un emploi d’illustrateur de journal. En 1930, Calder a un déclic, après une visite de l’atelier du peintre Piet Mondrian. C’est là qu’il découvre l’abstraction. Il disait à ce sujet : « j’ai été particulièrement impressionné par certains rectangles de couleur qu’il avait collés sur son mur… Je suis rentré chez moi et j’ai essayé de peindre de manière abstraite ».


Un mélange de formes et de couleurs bien spécifique


Au fil de ses créations, Calder s’est rendu compte qu’il manquait quelque chose à ses œuvres. Elles n’atteignaient pas l’effet qu’il recherchait : créer du mouvement. À partir de là, il se consacra pleinement à travailler sur les sculptures. Et quand il peignait, il cherchait toujours à créer des compositions qui donnaient l’impression de mouvement. L’univers, les relations entre les corps dans l’espace, était les principales sources d’inspiration de Calder. C’est en partie pour cette raison que sa palette de couleurs se limitait au noir, au blanc et au rouge avec une préférence pour le rouge.


Pour lui : « les couleurs secondaires et les nuances intermédiaires ne servent qu’à confondre et brouiller la distinction et la clarté ». En ce qui concerne les formes, Calder utilisait principalement des cercles, des sphères ou encore des disques dans ces œuvres. Mais il a aussi réalisé des œuvres basées sur des formes ressemblant à des triangles des écumes et des boomerangs. La seule forme qu’il évitait d’utiliser était le rectangle. Il estimait que les rectangles « s’arrêtent ».

 

Une mince frontière entre le réalisme et l’abstraction

Si beaucoup d’experts considèrent les peintures d’Alexander Calder comme abstraites, l’artiste lui-même se considérait comme un peintre réaliste. Il affirmait : « si vous pouvez imaginer une chose, imaginez-la dans l’espace, une fois que vous y arrivez, vous êtes réaliste ». Malgré tout, Calder savait pertinemment que ses œuvres véhiculaient quelque chose d’abstrait. Il était plus que conscient des limites de l’espace « bidimensionnel » pour représenter ses idées.

Au fil de sa carrière artistique, Calder ne cessera jamais de faire des expériences avec les formes et les compositions dans ses peintures. Mais on peut toujours trouver une certaine flexibilité dans sa manière de peindre les formes. Cela se voit à travers une analyse de 2 de ses œuvres : Impartial Forms de 1946 et Il Serpente de 1961. Toutes 2 ont presque le même langage de formes. La seule différence c’est qu’on ne retrouve pas l’impartialité de la première dans la seconde.