Jean-Michel Frank, précurseur du minimalisme
Jean-Michel Frank, designer français des années 20 et 30, s’est adapté à son époque en quête de simplicité et d’apaisement.
Artiste rigoureux, créateur intransigeant mais d’une grande sensibilité, ses objets et les matières qu’il utilise inspirent l’harmonie, évoquent la paix revenue. Les intérieurs sont hauts de plafond et les meubles séjournent près du sol.
Les matières choisies évoquent le monde animal. La nature, humble mais luxueuse, est mise en valeur après avoir été décharnée. Les tons neutres sont privilégiés.
Ses intérieurs, où les objets du passé sont écartés, révèlent la lumière.
La décoration, un remède à la mélancolie
Il grandit dans un quartier chic de Paris auprès de sa mère, atteinte de dépression. Son père s’est donné la mort après la perte de ses deux premiers fils durant la Grande Guerre. Jean-Michel Frank est habité par la mélancolie et souffrira toute sa vie d’un mal-être.
Il s’épanouit pourtant dans la création où il se sent à l’abri. Sa personnalité se lit dans ses décors.
Jean-Michel Frank était un grand mondain et avait une clientèle de milliardaires, mais il était sensible à l’idéal communiste. Les considérations sociales sont cependant absentes de son Œuvre.
Des créations inspirantes
Jean-Michel Frank a imaginé un univers décoratif inspirant aujourd’hui l’habitat contemporain.
Son canapé Confortable gainé de cuir chez Hermès est désormais décliné chez les grands éditeurs de design.
La chaîne Ikéa a imposé son vase, un bac à accumulateur en verre que Jean-Michel Frank s’était procuré chez un électricien pour décorer l’appartement de Pierre Drieu La Rochelle en 1921.
La table basse en forme de U inversé imaginée en 1925 a aussi été reprise par de nombreux designers. Seul le matériau change : le chêne, le galuchat ou le mica laissent place au verre, au plastique, aux résines et à d’autres matériaux composites.
Ses créations sont aussi influencées par l’art africain et océanique, il a commandé de nombreuses pièces à Alberto Giacometti, précédant la tendance ethnique.
Cote des œuvres de Jean-Michel Frank
Mobilier
La valeur d’un mobilier créé par Jean-Michel Frank dépend en grande partie de sa rareté et des matériaux utilisés. Les pièces signées « J.M.F. » peuvent être un signe d’authentification important pour les experts.
Les pièces ayant appartenu à une personnalité, comme Pierre Bergé et Yves Saint Laurent ou Nelson Rockefeller, voient leur cote s’envoler.
Le prix d’achat d’un mobilier signé Jean-Michel Frank commence autour de 600 euros avec des réalisations assez simples comme des chaises de jardins en fer ou certaines tables basses. La plupart de son mobilier excède néanmoins largement ce prix.
Le prix d’une chaise conçue par Jean-Michel Frank débute en général autour de 5 000 euros. Ces chaises se négocient entre 10 000 et 30 000 euros la paire. Le prix d’un fauteuil débute à 15 000 euros. Une paire de fauteuils en sycomore, datant de 1930 a été attribuée au prix de 65 632 euros cette année. Les fauteuils constitués de matériaux peu communs, plus rares, peuvent atteindre des prix records. Ainsi des fauteuils en bois de galuchat ont atteint le prix de vente de 1 300 000 euros en 2019.
Les cabinets sont aussi très prisés. Cette année, un cabinet en bois s’est vendu 666 196 euros. En 2014, un cabinet en bronze patiné a été attribué au prix de 3 200 000 euros.
Le prix d’une table démarre autour de 9 000 euros, en général pour une console, bien qu’il soit arrivé que des modèles de tables très simples soient beaucoup plus abordables. Certaines tables dépassent largement cet ordre de prix. Ainsi, cette année, une table octogonale en hêtre noirci et marbre jaune de Sienne a été attribuée à 60 000 euros, des consoles en fer à 125 000 euros, un guéridon en bois et en marbre s’est vendu plus de 150 000 euros. En 2017, une table basse en érable, sycomore et galuchat a trouvé acheteur à 420 000 euros.
Luminaires
Les luminaires créés par Jean-Michel Frank sont très prisés par les acheteurs. L’estampille “J.M.F.” ou la rareté de la pièce contribuent à leur valeur.
Les lampes avec un pied en obsidienne et en cristal de roche sont très recherchées et se vendent autour de 150 000 euros. Un record de 300 000 euros a eu lieu en 2016.
Les lampes Art déco des années 20 et du début des années 30 se négocient entre 10 000 et 100 000 euros. Le record a eu lieu en 2019 pour une lampe de table en laiton de 1929 qui a été adjugée 130 000 euros.
Les lampes créées à la fin des années 1930 et en 1940 s’estiment entre 3 000 et 35 000 euros selon le matériau utilisé et la rareté de la pièce.
Les estimations et prix d’achat d’un lampadaire s’échelonnent en moyenne entre 30 000 et 50 000 euros à l’unité. En 2016, une paire de lampadaires en bronze, verre et aluminium de 1928 a été adjugée 113 316 euros aux enchères.
Expertise et vente d’une pièce créée par Jean-Michel Frank
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