Signatures et tampons des céramiques de Picasso

Publié le 14 février 2022

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Pablo Picasso a créé plus de 3600 pièces de céramiques à l’atelier Madoura entre 1947 et 1971. Environ 3000 d’entres-elles sont des œuvres uniques et 633 ont été éditées selon 2 techniques distinctes entre 25 et 500 exemplaires. Cet article vous apporte un éclairage quant à leurs différences.

Les « Éditions céramique de Picasso »

Picasso souhaitait que ses œuvres originales soient répétées en plusieurs exemplaires (principe de l’œuvre édité). Il s’est attaché à rendre leur réalisation la plus fidèle possible à leur original et à en garantir leur authenticité incontestable. La collection dite « Éditions céramique de Picasso » se fonde sur une volonté de produire des œuvres identiques à l’original et abordables.

Nous distinguons deux techniques d’édition : les répliques authentiques et le procédé nommé « Empreinte originale de Picasso ». Chacune de ces méthodes d’édition est authentifiée par une mention graphique, un tampon et parfois un numéro de série. L’ensemble de ces créations comporte également le cachet de l’atelier « Madoura plein feu ».

La réplique authentique

Ces œuvres sont la réplique authentique d’un original en termes de volume et de décor. Ce procédé consiste à poser sur la forme d’une pièce choisie pour modèle, un décor pleinement conçu par Picasso. On compte 273 modèles reproduits en plusieurs exemplaires. Les vases, pichets et cruchons sont pour la plupart issus de cette technique. Nous pouvons les distinguer grâce à trois tampons :

  • Madoura d’après Picasso Édition Picasso
  • Madoura Edition Picasso
  • Madoura Edition Picasso avec numérotation

L’empreinte originale 

Il s’agit là du transfert d’une pièce originale gravée sur une matrice en plâtre durci (« œuvre gravée céramique »), utilisée pour l’estampage sur une feuille de pâte de céramique fraîche. Cette technique s’apparente donc à une gravure. 360 œuvres ont été ainsi conçues en plusieurs exemplaires. Les décors muraux et les coupelles ont été édités par cette technique ainsi que beaucoup d’assiettes et de plats. Nous pouvons les reconnaître grâce à leur estampillage au revers de l’œuvre par l’un des trois tampons suivants :

  • Madoura Empreinte originale de Picasso
  • Madoura Empreinte originale avec numérotation
  • Poinçon original de Picasso avec numérotation

Les modèles destinés à l’édition ont tous été choisis par Pablo Picasso et Suzanne Ramié (fondatrice avec son mari, Georges Ramié, de l’atelier Madoura) pour leur facilité de reproduction et la régularité des pièces après leur tirage. La difficulté se loge dans la retranscription des propres gestes de l’artiste. Pablo Picasso a cédé l’exclusivité des droits d’édition et de diffusion de ces céramiques à l’atelier Madoura. Ces pièces sont à distinguer des créations originales uniques qui ont précédé les éditions.

Pièces uniques de l’atelier Madoura

Les pièces uniques, convenues d’appelées « œuvre céramique originale » de Picasso s’appliquent à chaque pièce issue de la main de l’artiste, sans intervention d’un tiers et sans intention de la reproduire. Elles sont en majorité datées de 1947 ou de 1948, Picasso a en effet créé 2000 pièces uniques à cette période avant de s’intéresser à l’édition. La réalisation des 1000 autres pièces uniques s’échelonne jusqu’en 1971. Elles sont toutes datées. À sujet et objet équivalent, leur cote dépasse souvent largement celles éditées.

Comment estimer une céramique de Picasso ?

Comme souvent en matière d’art, la rareté est recherchée. Ainsi que nous venons de l’évoquer, les œuvres uniques atteignent des niveaux de prix très élevés. Parmi les éditions, on ne note pas tellement de différences de prix entre les œuvres estampillées « Empreinte originale » et les répliques authentiques. Il faut plutôt se pencher sur le nombre d’exemplaires édités et la taille de l’objet pour commencer à entrevoir des écarts de prix. Bien sûr, la finesse de la céramique, son dessin et son esthétisme contribuent à lui apporter de la valeur. On peut ajouter que beaucoup d’acheteurs apprécient les sujets « picassiens » tels que les hiboux et les chouettes, les chèvres, les visages féminins.

Pour aller plus loin, retrouvez notre page dédiée à la cote des céramiques Picasso.