Estimation d’une estampe

Vous avez en votre possession une lithographie que vous souhaitez vendre ? Vous trouverez ici tout ce qu’il faut savoir concernant l’estimation d’une estampe.

Les différentes techniques d’estampes

Il existe deux grandes familles d’estampes au sein desquelles on retrouve divers procédés. La première est l’impression en taille d’épargne (on encre les parties en relief de l’objet servant à imprimer) tandis que la seconde est celle en taille-douce (on encre à l’inverse les parties creuses). Il n’existe pas de type d’estampe spécialement plus recherché que d’autres, tout dépend en réalité de l’artiste et de ce qu’il aura produit au cours de sa carrière.

Par exemple, concernant les estampes de Pierre Soulages, ce sont ses eaux-fortes, technique issue de l’impression en taille-douce, qui sont les plus recherchées.

Pour citer les techniques d’estampe les plus connues, on a : la lithographie, sérigraphie, gravure sur bois, linogravure, l’eau-forte, l’aquatinte ou encore le pochoir.

Comment authentifier une estampe ?

Une estampe, quelle que soit sa nature, à des caractéristiques qui permettent de la différencier des autres types d’œuvres. Il convient de les avoir en tête afin d’être capable d’assurer l’authenticité d’une estampe.

La forme et le relief

Une œuvre multiple est réalisée via des techniques d’imprimerie, ainsi elle n’a pas de reliefs et de profondeur comme cela peut être le cas sur un tableau ou un dessin. En outre, les bords sont également francs et la représentation ne prend généralement pas tout l’espace. On peut remarquer ceci avec l’exemple ci-dessous.

estampe salto
Cerf par Axel Salto, lithographie estimée entre 180 € et 301 et vendue 392 € © Leski Auctions

La numérotation et signature

En outre, comme les estampes sont produite en un certain nombre de tirages (allant de quelques unités à plusieurs centaines), il y’a toujours le numéro de tirage d’écrit en bas de la représentation (49/100 par exemple), généralement à gauche. De l’autre côté on retrouvera la signature de l’artiste (généralement en bas à droite, donc). Attention, si l’œuvre est encadrée, ces deux éléments ne sont pas forcément apparents.

Il convient alors de la décadrer pour s’assurer qu’ils sont bien présents car ils prouvent l’implication de l’artiste.

Vous pouvez voir un exemple ci-dessous, avec la numérotation 32/180 à gauche et la signature de Fernand Léger à droite.

example signature et numérotation estampe

La justification hors commerce

Il faut savoir que l’artiste doit apposer son « bon à tirer » avant qu’une estampe puisse commencer à être imprimée. Une fois que le tirage a commencé, on garde très souvent quelques impressions réservées à l’artiste, l’imprimeur et les proches de l’artiste. Ces impressions supplémentaires, ne dépassant généralement pas 10% de la production totale, portent les mentions E.A. (épreuve d’artiste) ou H.C. (hors commerce).

exemple estampe justification E.A.

Comme elle ont généralement moins circulé que les impressions destinées à la vente, elles sont souvent en meilleur état et sont proposés à  la vente à des prix plus élevés.

Avec quels critères se fait l’estimation d’une estampe ?

Quand il s’agit de déterminer une fourchette de prix pour une estampe, plusieurs détails et critères peuvent faire augmenter ou baisser drastiquement le prix de cette dernière. Il convient alors à l’expert de les prendre rigoureusement en compte pour estimer au mieux le multiple qu’on lui confie.

 

Etat

Contrairement à des peintures et dessins, réalisés en un exemplaire unique, l’estampe fait partie d’une série. Ainsi, le moindre défaut sur le papier d’un multiple fera instantanément chuter son prix. Il est ainsi primordial de préserver le bon état de son estampe.

Artiste et technique utilisée

En fonction de la technique utilisé, le prix d’une estampe peut grandement varier. On sait par exemple que Zao Wou-Ki avait pour technique de prédilection l’aquatinte. Ainsi une aquatinte de cet artiste vaudra généralement plus qu’une autre de ses estampes employant un procédé avec lequel il était moins familier, ou qu’il appréciait moins. Il faut donc prendre en compte et connaitre le lien entre l’artiste et la technique utilisée.

Une œuvre réalisée avec la technique la mieux maitrisée par l’artiste va rendre son implication dans l’œuvre plus importante et ainsi faire grimper son prix.

Dimensions

En règle générale, la taille est proportionnelle au prix, et donc plus une estampe est grande, plus elle aura tendance à être estimée plus chère. Ce n’est cependant pas toujours le cas, en ce que le sujet représenté peut avoir plus d’impact que la taille.

Si par exemple l’estampe a pour sujet le thème de prédilection de l’artiste, et qu’elle est plus petite qu’une autre abordant un sujet plus commun, elle risque de valoir bien plus chère. Il s’agit donc d’appliquer cette règle toute chose égale par ailleurs.

eau forte soulages
Eau forte VIII, c.1957, vendue 20 000 € pour modèle de 59 x 43 cm (© Il Ponte Casa D’aste) et 21 000 € pour le modèle de 76 x 56 cm (© Calmels-Cohen)

Provenance

La provenance d’une œuvre d’art est le chemin qu’a emprunté l’œuvre avant de finir en votre possession. Elle peut augmenter la valeur de l’œuvre si elle est courte (de l’artiste à l’acheteur), facilement traçable ou exceptionnelle, si par exemple l’œuvre appartenait à un grand collectionneur. Elle peut cependant baisser la valeur de l’œuvre si elle est floue ou incomplète.

Soyez tout de même prudent aux provenances trop belles pour être vraies : certains vendeurs n’hésitent pas à les inventer de toute pièce.

Nombre de tirages

Une autre règle s’appliquant dans la majorité des cas est que moins il y a de tirages, plus la valeur d’une estampe sera élevée, en ce qu’elle sera naturellement plus rare. Mais là encore rareté ne signifie pas toujours grande valeur.

Bon à savoir : Pour une estimation d’une estampe japonaise, l’expert aura tendance à attribuer une valeur plus importante aux premiers tirages car la presse s’use au fur et a mesure qu’elle est utilisée et l’encre s’estompe. Ainsi, les derniers tirages d’une série d’estampes japonaises ont des traits moins précis et des couleurs souvent moins vives.

Dans la même veine, une estampe numéroté 1/50 ne vaudra pas plus chère que celle numérotée 50/50, même si le marché aura souvent comme biais de la surévaluer.

Les lithographies les plus recherchées sur le marché

Que se soit Zao Wou-Ki et ses aquatintes ou Andy Warhol et ses sérigraphies représentant des célébrités, certains artistes ont le vent en poupe sur le segment du marché de l’art destiné aux œuvres en plusieurs exemplaires. En voici les principaux ainsi que la moyenne des estimations de leurs œuvres multiples.

Moyenne des estimations
Pierre Soulages 50 – 35 000 €
Zao Wou-Ki 30 – 45 000 €
Fernand Léger 20 – 25 000 €
Andy Warhol  25 –  900 000 €

 

Estimer une lithographie avec Barnie’s

Les équipes de Barnie’s vous proposent une estimation gratuite de vos estampes et s’engagent à vous transmettre une offre d’achat au prix du marché (sans obligation de vente). Pour recevoir votre offre d’achat, il vous suffit de renseigner le formulaire en y joignant des photographies de votre ou vos pièce(s).