Line VAUTRIN

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1913-1997

Designer Française

Surnommée la “poétesse du métal”, Line Vautrin est une artiste française guidée par sa volonté de liberté. Dotée de multiples talents, elle dessine, crée des bijoux et des objets de décoration. Née en 1913 à Paris, elle marquera son époque par sa volonté de ne pas se plier aux conventions artistiques de l’époque. C’est en qualité d’expert que Barnie’s vous propose d’estimer gratuitement vos bijoux et objets signés Line Vautrin.

Des débuts prometteurs

Née peu avant la guerre, cette créatrice commence à réaliser ses premières œuvres avant ses 21 ans. C’est notamment grâce à sa présence à l’Exposition universelle de 1937 qu’elle obtient une certaine notoriété. En présentant une collection de bijoux très diversifiée dans son stand, elle gagne en renommée et ouvre l’année suivante une boutique sur les Champs Elysées. L’engouement suscité par ses pièces uniques va participer à sa renommée et lui offrir une visibilité auprès d’une clientèle nouvelle.

Une recherche de la matière

Designer hors pair, elle va se concentrer sur la recherche d’une nouvelle substance grâce à laquelle elle réalisera un nouveau matériau qu’elle baptisera le “talosel”. Cette nouvelle matière va susciter l’intérêt de nombreux amateurs d’art mais aussi développer son œuvre. Line Vautrin va façonner, créer, faire chauffer cette nouvelle matière à base d’acétate de cellulose pour réaliser une grande partie de ses plus grandes œuvres. Des œuvres telles que le miroir coiffeuse nommé “Poisson” ou encore sa série de miroirs sorcières, agrémentés de figures ciselées, parmi lesquels “Charlemagne” ou encore “Soleil à pointes”. Cette artiste au grand pouvoir créateur offre ainsi une série d’objets d’art forts et complexes. Taille, matière, place et importance dans la carrière de la créatrice sont autant d’éléments indispensables à une bonne expertise d’œuvre d’art.

L’élégance et le raffinement

En tant que créatrice de bijoux, Line Vautrin s’essaie à de nouvelles techniques. Elle laisse libre cours à son imagination. Dans les années 40, elle élargit sa gamme, diversifie ses créations en créant notamment des boîtes en bronze tels que poudriers et piluliers. Incarnation d’un esprit de l’élégance, elle use des mots et des poèmes sur ses compositions. Donnant aux couvercles de petites boîtes dorées le luxe de l’esprit, elle réussit à confectionner des accessoires empreints d’élégances voire même de lyrismes comme par exemple lors de la réalisation d’un poudrier dont les mots “Pour toi mon amour” ornent cet accessoire de manière circulaire et raffinée, donnant une impression d’intimité.

Expertise et estimation des œuvres de Line Vautrin

Fondée en 2010, Barnie’s a pour vocation l’achat comptant d’œuvres d’art. Pour cette raison, nous nous proposons d’effectuer une estimation de vos œuvres de Line Vautrin. Nos équipes se déplacent rapidement pour réaliser une expertise de qualité des œuvres de la célèbre designer française.
Line Vautrin et ses œuvres anticonformistes sont très recherchées, comme son superbe “Miroir Soleil à Pointes N°2” qui présente un important travail des matières qui entourent le miroir et forment les rayons du soleil, aux reflets cuivrés. C’est surtout « La Lampe de Table Ananas de 1960 » qui incarne toute la personnalité décalée de la créatrice.

Œuvres réalisées par Line Vautrin

Miroir

Sculpture – objet

Les plus belles expositions de Line Vautrin

Expositions 

  • 1937, Exposition universelle de Paris, France
  • 1939, exposition au Salon des artistes décorateurs, Paris, France
  • Fin des années 1980 et début des années 1990 série d’expositions dont une au Victoria & Albert Museum, Londres, Angleterre

Rétrospective 

  • 1999, rétrospective « Secret de bijoux, Line Vautrin et onze créateurs d’aujourd’hui », Musée des Arts Décoratifs, Paris, France

Musées 

  • Musée des Arts Décoratifs, Paris, France
  • Victoria & Albert Museum, Londres, Angleterre

Line Vautrin, destin d’une créatrice, d’une parurière, à la modernité inégalée

Line Vautrin résume sa passion ainsi : « Qu’il s’agisse du métal, de l’émail ou de tout autre chose, j’aimais me “coltiner” avec la matière. J’aimais surtout inventer des histoires et les matérialiser à travers des formes diverses. L’infini s’ouvrait à moi…, seul manquait le temps ».

L’obstination et la passion pour guides : Line Vautrin, les débuts difficiles

Créatrice de bijoux et d’objets de décoration, designer et artiste avant tout, Line Vautrin est née à Paris, peu de temps avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, le 28 avril 1913. Son père était fondeur et bronzier d’art au Faubourg Saint-Antoine à Paris. Elle explique avoir vécu dans l’odeur du cuivre et avoir eu envie de fondre de petits objets dès son plus jeune âge.

La question de son avenir ne se pose pas : Line Vautrin veut devenir artiste et créer de ses propres mains, loin de ses expériences professionnelles aliénantes comme chez Schiaparelli, une maison de création de mode.

Après d’autres expériences professionnelles comme la photographie industrielle, Line Vautrin réalise ses premiers bijoux fantaisie et décide de se mettre à son compte. Forte de l’expérience technique que lui a transmise son père, la jeune femme crée, cisèle, et dore ses premiers bijoux. L’artiste explique que son premier bracelet était un rond de serviette, agrandi et façonné à son goût.

Les premières années de création sont difficiles pour l’artiste. Line Vautrin fait du porte-à-porte dans les rues de Paris et de Londres pour présenter sa collection qui tient dans une petite valise. Ses modèles plaisent, mais on est encore loin du succès prêté à ses créations aujourd’hui. Souhaitant rester maître de son art, Line Vautrin refuse de travailler pour les grandes maisons.

Les débuts de la reconnaissance

L’Exposition universelle de 1937 a marqué un tournant dans la vie de la créatrice. Elle y présente ses créations qui plaisent au grand public. Parmi ses créations sont présentés des poudriers, boîtes, broches, colliers ou cendriers de bronze doré, gravés ou émaillés, appartenant à la fois à l’art du bijou, par leur délicatesse, et à la sculpture par leur figuration expressive.

Cette exposition est une vitrine formidable pour Line Vautrin qui commence à se faire un nom. Suite à ce succès, la créatrice décide d’élargir la gamme de ses bijoux et réalise des parures à apposer sur les vêtements de dames.

Ses bijoux évitent les registres traditionnels de la joaillerie. La parurière présente une alternative à l’aspect classique de la bijouterie qui prévaut depuis toujours.

Les créations de Line Vautrin fonctionnent par séries, par thèmes. L’un de ses thèmes phares est celui de l’amour. Dans une centaine de créations, comprenant des boîtes à cigarettes et des poudriers, l’artiste donne vie à des rébus. Ses rébus sont multiples et très inventifs, figurant par exemple « l’amour fait passer le temps, et le temps fait passer l’amour » ou encore « j’ai grand appétit de vous ».

En 1938, Line Vautrin ouvre sa première petite boutique, rue de Berri à Paris. La clientèle se presse pour acquérir les dernières tendances en matière de bijou. Line Vautrin crée sans relâche de nouveaux modèles, plus élégant les uns que les autres pour parer les dames d’un supplément d’élégance.

Line Vautrin effectue son premier grand voyage en Crète puis en Egypte où elle découvre et étudie l’art de la parure sous l’Antiquité. De retour à Paris, et malgré le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l’artiste expose au Salon des artistes décorateurs ses boites, piluliers et autres étuis, décorés des rébus, devenus en quelque sorte sa marque de fabrique.

De la guerre au faste de la création

Les temps difficiles et de restrictions de la guerre influencent le travail de Line Vautrin, qui tente, par des parures, de renouveler le style des dames, privées de nouvelles robes. Si l’artiste utilise toujours son matériau de prédilection qu’est le bronze, elle se laisse séduire par d’autres matériaux aux propriétés diverses comme le bois ou encore le verre.

Le succès est au rendez-vous. Line Vautrin ne s’est jamais laissée guider dans ses choix, elle crée pour elle et pour « elles ». Ses boîtes et ses bijoux, rendant grâce à la fantaisie, plaisent aux femmes de son époque, amenant un peu de légèreté en ces temps difficiles.

En 1942, Line Vautrin fait la rencontre de Jacques-Armand Bonnaud, peintre notamment spécialisé dans la réalisation de décors de théâtre. Ils se marient dans l’année et auront une fille Marie-Laure. Cependant Line Vautrin laisse peu de place à la vie familiale et sentimentale, tout investie qu’elle est dans son travail de création.

Line Vautrin commence à connaître la gloire et son mari l’aide en mettant ses talents de peintre à son service. Il lui confectionne des cartons d’invitation ou des brochures mettant en valeur ses collections.

À la sortie de la guerre, Line Vautrin exploite toujours le bronze, mais aussi la terre cuite et le plastique. Son succès est tel qu’elle achète au cœur du Marais, l’hôtel particulier Mégret de Sérilly, où elle s’installe avec son jeune époux.

Line Vautrin fait également l’acquisition d’une boutique plus grande que la précédente au 63 rue du Faubourg Saint-Honoré. Son mari et elle rénovent également leur hôtel particulier, souhaitant en faire un lieu de goût, en grands amateurs d’art qu’ils sont.

Jacques-Armand réalise des fresques, des statuts ou encore des vitrines murales pour mettre en valeur les objets anciens chinés par le couple. Du mobilier de Gilbert Poillerat, aux œuvres en bronze de Diego Giacometti, en passant par les tapisseries tissées à partir de modèles anciens, tout est réalisé avec goût et souci du détail pour recevoir des invités prestigieux lors de soirées mondaines.

C’est également dans cet hôtel particulier que Line Vautrin installe ses ateliers de création et présente ses collections. Employant cinquante personnes, l’artiste crée au moins un modèle par jour, qu’elle produit en série limitée. La petite boutique de la rue de Berri n’est plus qu’un lointain souvenir.

Line Vautrin, une créatrice à l’inspiration propre

La curiosité de Line Vautrin la pousse à créer et renouveler son art chaque jour. Ce leitmotiv, ainsi que sa soif de curiosité, l’amènent à suivre son mari qui lui propose de s’installer au Maroc.

Ils quittent la France en 1949 et, dès son arrivée, elle ouvre un magasin pour présenter ses créations à Casablanca. Les parures riches et originales de la créatrice attirent une clientèle riche. Elle revient à ses premiers amours : le travail solitaire, contrairement à son mari qui crée dans la joie et la désinvolture, fréquentant les lieux de vie avec leur fille, Marie-Laure.

Leurs visions de la vie finissent d’altérer l’équilibre déjà fragile du couple qui se sépare l’année suivante. Line Vautrin ne trouve plus son bonheur de l’autre côté de la Méditerranée et décide donc de retourner à Paris avec sa fille. Jacques-Armand Bonnaud, lui, décide de rester, après avoir reçu de nombreuses commandes, notamment du futur roi Hassan II.

De retour à Paris, Line Vautrin est en quête de renouveau, personnel et créatif. Elle décide de s’essayer à de nouveaux matériaux. Bien qu’elle continue de créer des objets en bronze doré, l’artiste utilise un tout nouveau matériau appelé « rhodoïd », une sorte de matière de synthèse innovante.

Ce matériau est à la hauteur de ses ambitions artistiques, et lui permet de ne pas limiter sa créativité. Elle développe le brevet pour une matière similaire et lui donne le nom de « Talosel ». Cette résine synthétique, malléable et facile d’utilisation permet de renouveler l’art de Line Vautrin. Avec ce matériau elle crée notamment ses fameux miroirs sorcières, de forme convexe, qui transforment l’image reflétée.

Cette nouvelle matière se prête également à la réalisation de plus petits objets qu’elle affectionne tout particulièrement depuis ses débuts : les bijoux. Les formes, libérées des contraintes matérielles, se développent pour le plus grand plaisir de la clientèle, en demande de renouveau créatif.

Line Vautrin a un besoin perpétuel de renouvellement dans sa vie, ce qui se vérifie une fois de plus lorsqu’elle ouvre une nouvelle boutique pour présenter sa collection. Elle s’installe rive gauche à Paris, loin des autres magasins de décoration. Le pari de l’emplacement est gagnant puisque son enseigne connait un franc succès. Cette expérience fut enrichissante pour la créatrice qui a développé sa clientèle au-delà du quartier habituel des décorateurs et auprès d’une clientèle très riche et célèbre de l’époque. Brigitte Bardot était notamment une habituée et se rendait régulièrement dans sa boutique.

Depuis quelques années déjà, les magazines d’art de vivre et de décoration intérieure lui consacrent des articles comme dans Art et Industrie, et Décor d’Aujourd’hui. Des articles encensent son œuvre en France, mais également à l’étranger comme en Espagne ou encore dans les pays anglo-saxons comme l’Angleterre et les États-Unis.

Les prémices d’un nouveau projet : l’enseignement

En 1967, Line Vautrin ouvre une école d’art pour transmettre son savoir-faire, au 29 quai des Grands Augustins à Paris. L’artiste fait notamment appel à sa meilleure ouvrière depuis de longues années, Thérèse Patchayan, ainsi qu’à sa fille Marie-Laure, qui enseignera le savoir-faire de sa mère en France et dans le monde entier.

Line Vautrin enseigne le découpage des plaques de talosel, le détourage des motifs, le modelage, le collage, l’enrobage, et les incrustations à chaud de toutes sortes. Les objets étaient de toutes les formes, les miroirs, oxydés, parfois craquelés, régénérés son art antérieur.

Line Vautrin s’est toujours revendiquée comme étant artisane, et enseigne aussi bien à des pairs installés dans la profession, soucieux d’améliorer leurs techniques, qu’à de jeunes artistes en devenir souhaitant apprendre auprès de cette importante créatrice.

L’artiste souhaita exposer ses pièces qui auraient pu « remplir trois ou quatre salles » d’un musée et se tourna vers les musées parisiens, qui ne donnèrent pas suite, malgré de nombreuses relances. Peu importe, l’artiste se consacra avec plus d’acharnement que jamais à son art.

N’interrompant jamais ses recherches sur les formes et les matières elle brevète un procédé : les « pellimorphoses ». Cette technique a été définie plus tard comme étant des « expansions de plastiques colorés prises entre deux surfaces transparentes ». Cette matière synthétique était incrustée de petits morceaux de miroirs de couleur. Les « pellimorphoses » expriment son expérience surréaliste. Les créations issues de ce processus connaissent un succès cependant moins important que ses précédentes créations.

Ses idées sont de plus en plus empreintes du surréalisme. Elle publie un livre en 1986, intitulé « À la rencontre du Dragon ». Ce livre lui permet d’exprimer les crises et les doutes qui la tiraillent de plus en plus. L’artiste exprime son art par l’assemblage ludique de formes obscures. De son œuvre émane une fantaisie tactile.

La même année, en 1986, un grand nombre de ses créations, toutes plus originales les unes que les autres furent vendues aux enchères. S’ensuivirent plusieurs autres ventes de ses objets dans les années 1990 auprès de maisons de vente aux enchères telles que la maison Poulain Le Fur en 1996 et 1998.

Entre renouveau et hommage : les années 1990

En 1987, l’artiste fait la connaissance de David Gill, un collectionneur d’art qui deviendra son mécène. Il se porte acquéreur d’un grand nombre de ses œuvres réalisées en bronze et mises en vente aux enchères cette année-là.

Grâce à David Gill, Line Vautrin est exposée à l’occasion de nombreux évènements artistiques de par le monde. Et notamment au Victoria & Albert Museum de Londres. Cette rencontre est une bonne chose pour la créatrice, car l’intérêt autour de ses créations se trouve renouvelé.

Line Vautrin réinvente de nouveaux modèles et objets de décoration grâce au détournement de ses premières créations, le décor d’une boucle de ceinture devient celui d’un bracelet par exemple. La plupart de ses créations d’objets du quotidien trouvent leur pendant dans ses créations de bijoux.

En 1992 que Line Vautrin est nommée Chevalier des arts et des lettres par Jack Lang, ministre de la Culture. Passionnée, l’artiste créera jusqu’à son dernier souffle le 12 avril 1997 lorsqu’elle meurt d’un arrêt cardiaque à bientôt 84 ans.

Une vie de création, voilà ce qui résume le mieux le parcours d’une artiste partie de peu et qui a accompli de grandes choses. Pour Line Vautrin, le renouvellement est le reflet de toute vie intérieure.