Chu TEH-CHUN

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1920-2014

Peintre Chinois

Né en 1920 à Hangzou en Chine, Chu Teh-Chun est un peintre abstrait franco-chinois. Cet artiste a été à l’origine, notamment après son passage à l’école National School of Fine Arts, de l’intégration de techniques de peinture chinoise traditionnelle dans l’art occidental. L’orientation du peintre vers l’art abstrait vient avant tout du désir de ressentir une certaine liberté d’expression. D’une technique et d’une fluidité sans pareil, l’artiste maîtrise le mouvement et crée des combinaisons de touches de couleurs comme dans Lumière éternelle. Son œuvre, dont la force et la richesse réside dans la rencontre de deux cultures, rencontre ses premiers succès à Paris. Elle va ensuite s’étendre à l’étranger et attestera d’un héritage fort dont l’expression artistique témoignera de cette liberté créatrice si prononcé. En ses qualités d’expert Barnie’s rachète immédiatement et sans commission toutes huiles de cet artiste majeur.

Faire face à l’exode

Au delà de l’école, c’est à peu près cinq cent aquarelles de paysages du lac de l’ouest que le peintre va réaliser. Il va tout d’abord passer son temps à peindre dans un style purement traditionnel avant d’opter pour la peinture occidentale. Cependant, secoué par la guerre sino-japonaise, le système d’enseignement va le pousser à suivre l’exode des universités dans l’Ouest de la Chine. Cet exode ne l’empêchera nullement d’obtenir son diplôme avec brio, il deviendra par la suite professeur assistant. Durant cette période Chu Teh-Chun va continuer à créer de nombreuses œuvres.

L’influence de grands maîtres

Mais Chu Teh-Chun c’est aussi des rencontres. Celles de Wu Guanzhong et Zao Wou-Ki vont être déterminantes. Surnommés les trois mousquetaires de l’art moderne chinois, ces artistes vont faire preuve d’une très grande inventivité et ainsi influencer le monde de l’art. Mais l’artiste se laisse également influencer par Nicolas De Staël, grand peintre Russe à la peinture constamment en évolution. De Staël va encourager le peintre à s’éloigner peu à peu de la peinture figurative.

Toiles abstraites au dégradé de bleu

La carrière de l’artiste s’est également forgée au grès des voyages. En 1955, le peintre part pour Paris, il voyagera par la suite entre Taïwan, Hong Kong, Saïgon, Marseille, Ceylan… Des voyages formateurs et des trajets inspirants le mèneront notamment à se confronter à l’immensité de la mer, à son bleu intensif, aux dégradés des couchers de soleil pointant à l’horizon. Tous ces éléments vont imprégner son œuvre et notamment lui permettre de réaliser une série de 22 peintures abstraites, dont « Amour Océan » ou encore « Heures sans ombres ». Ces toiles abstraites au dégradé de bleu si travaillées, dont les gestes fluides vont transporter le spectateur au delà des frontières, créeront le lien entre la peinture traditionnelle chinoise et l’art pictural rencontré en occident. N’hésitez pas à contacter Barnie’s pour l’expertise et l’achat comptant d’œuvre abstraite de cet artiste chinois.

Expertise et estimation des œuvres de Chu Teh-Chun

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L’artiste chinois a proposé tout au long de sa carrière des tableaux plus aériens les uns que les autres. Un voyage des sens et une aventure visuelle à nulle autre pareille. L’une de ses pièces les plus marquante demeure encore aujourd’hui peinture « CARTÉS PAISIBLES” qui reprends tous les codes de la peinture occidentale, avec une technique de peinture traditionnelle chinoise. Des œuvres plus sophistiquées et précieuses ont également marqué sa carrière, comme la très structurée composition No. 51 – Mille Vies Se Cachent Dans Le Bois.

Œuvres réalisées par CHU Teh-Chun

Peinture

Lithographie

Chu Teh-Chun, la représentation au-delà des frontières

Expositions 

  • 1954, première exposition personnelle, Taipei, Taïwan
  • 1960, exposition Galerie Legendre, Paris, France
  • 1962, exposition à la Galerie Legendre à Paris, à la Galerie Baier à Mayence, et à la Galerie Creuse à Paris
  • 1963, exposition collective, Carnegie Art Museum de Pittsburgh, États-Unis
  • 1963, exposition à la Maison internationale de la Cité universitaire, Paris, France
  • 1969, exposition à la 10e Biennale de Sao Paulo, Brésil
  • 1982, exposition Musées des Beaux-Arts André Malraux, Le Havre, France
  • 1982, exposition à l’Orangerie de Bagatelle, Paris, France
  • 1984, exposition au Théâtre municipal d’Esch-sur-Alzette au Luxembourg
  • 1985, exposition à la Maison des Arts et loisirs, Sochaux, France
  • 1985, exposition au Centre Culturel Municipal, Gentilly, France
  • 1986, exposition à l’Institut de Hong Kong pour la promotion de la culture chinoise, Hong Kong, Chine
  • 1988, exposition au Musée d’Art moderne, Liège, Belgique
  • 1994, exposition au Musée Amérindien de la point bleue, au Musée d’Art de Juliette, et à la Maison de la culture Mercier, région de Québec, Canada
  • 1997, exposition itinérante à travers les pays d’Extrême-Orient
  • 1998, exposition au Musée municipal des Beaux-Arts de Taipei, Taïwan
  • 2000, exposition « Chu Teh-Chun peintures », Hôtel de Ville, Sochaux, France
  • 2000, exposition «  Chu Teh-Chun. », Musée de Shanghai, Chine
  • 2004, triple exposition à Cannes, à la Malmaison, à l’Espace Miramar et à la Villa Domergue, France
  • 2007, exposition au Musée royal de Ueno, Tokyo, Japon
  • 2009, exposition « De neige, d’or et d’azur », Musée Guimet, Paris, France
  • 2009, exposition Musée Suzhou, Chine
  • 2010, exposition Musée N.AM.O.C, Pékin, Chine
  • 2010, exposition « Da Neve ; do Ouro e do Céu Azul » Musée d’Art contemporain de Macao, Chine
  • 2013, exposition à la Pinacothèque de Paris « les chemins de l’abstraction », Paris, France
  • 2015, exposition « Amours océanes », Fondation Monticelli, Marseille, France

Rétrospectives 

  • 1971, rétrospective au Musée national d’Histoire de Taipei, Taïwan
  • 1978, rétrospective à la Maison de la culture de Saint-Étienne, France
  • 1987, rétrospective Musée national d’Histoire de Taipei, Taïwan
  • 1997, rétrospective, Musée des Beaux-Arts de Pékin, de Hong Kong, de Kaohsiung, et Taipei
  • 2008, rétrospective au Musée national d’Histoire de Taipei, Taïwan
  • 2010, rétrospective au Musée national de Chine, Pékin, Chine

Musées 

  • Musée d’art contemporain, Liège, Belgique
  • Musée National Dhaka, Bangladesh
  • Bibliothèque Nationale, Bogota, Colombie
  • Art Collection of Saint-Louis University, Saint-Louis, États-Unis
  • Musée d’Art Moderne, Paris, France
  • Musée d’art contemporain, Dunkerque, France
  • Musée Bertrand, Châteauroux, France
  • Musée de Pierrefeu, Nice, France
  • Musée des Beaux-Arts André Malraux, Le Havre, France
  • BNF, Paris, France
  • Fonds national d’art contemporain, Paris, France
  • Maison de la culture de la société des eaux, Marseille, France
  • Musée Cernuschi, Paris, France
  • Musée d’art contemporain du Val-de-Marne
  • Fonds du musée d’art contemporain, Bourg-en-Bresse
  • Musée Hyacinthe Rigaud, Perpignan
  • Musée d’Art moderne, Troyes
  • Musée du Cuauhtémoc, Chihuahua, Mexique
  • Musée Olympique, Lausanne, Suisse
  • Musée national historique de Taipei, Taïwan
  • Taipei Fine Art Museum, Taipei, Taïwan
  • Taïwan Museum of Art, Taichung, Taïwan
  • Musée d’Art moderne, Belgrade, Serbie Monténégro
  • Musée national d’art contemporain, Pékin Chine

Fondations

  • Fondation Septentrion, Marcq-en-Barœul, France
  • Fondation d’éducation culturelle de Hou Chenting, Taipei, Taïwan
  • Fondation Chu Teh-Chun, Genève, Suisse
  • Fondation Monticelli, Marseille, France

Les principaux livres sur Chu Teh-Chun

  • JUIN Hubert, Chu Teh-Chun, éd. Le Musée de Poche, 1979, 101 p.
  • CABANNE Pierre, Chu Teh-Chun, éd. Cercle d’art, 1993, 200 p.
  • CABANNE Pierre, Chu Teh-Chun, éd. Flammarion, 2000, 246 p.
  • CABANNE Pierre et RESTELLINI Marc, Chu Teh-Chun : les chemins de l’abstraction, éd. Pinacothèque de Paris et éd. Gourcuff/Gradenigo, 2013, 149 p.
  • CHU Yvon et CHU Anne-Valérie, Chu Teh-Chun, Amours océanes, 2015, 48 p.
  • DESROCHES Jean-Paul, De neige, d’or et d’azur : l’œuvre céramique de Chu Teh-Chun, éd. La Martinière, 2009, 255 p.
  • LEFEBVRE Eric, Chu Teh-Chun : Œuvres sur papier, éd. Gourcuff Gradenigo, 2016, 80 p.
  • RÉMY Pierre-Jean, LAMBRICHS Colette, CLERC-RENAUD Jacques, Chu Teh-Chun, éd. La Différence, 2006, 395 p.

Biographie complète : Chu Teh-Chun, la quête artistique

 Le destin hors-norme d’un artiste chinois

L’artiste franco-chinois, Chu Teh-Chun est né le 24 octobre 1920 dans la province côtière du Jiangsu, en Chine. Issu d’une famille aisée de médecins, et adepte de peintures traditionnelles chinoises, Chu Teh-Chun suit une scolarité classique, avant d’entrer à l’École nationale des Beaux-Arts de Hangzhou. Il suit alors les cours de l’un des plus célèbres peintres modernes, Lin Fengmian.

Au départ, le jeune artiste privilégie l’aquarelle pour ses réalisations dans un style soit occidental ou traditionnel chinois. Cependant, l’École nationale des Beaux-Arts ne proposant pas cette spécialité, il décide de se spécialiser dans la peinture à l’occidentale. Là, il est captivé par les reproductions des toiles des artistes modernes, comme Pablo Picasso ou Paul Cézanne, issus des ouvrages rapportés de France par ses professeurs.

En 1937, la guerre sino-japonaise éclate et l’école doit déménager constamment ses locaux. Les étudiants suivent un périple de plusieurs milliers de kilomètres à travers la Chine et s’inspirent des paysages évoluant sous leurs yeux. Ces souvenirs le marqueront toute sa vie. Diplômé en 1941, il devient professeur assistant à l’École des Beaux-Arts, puis professeur au département d’architecture de l’Université centrale de Nankin.

Dix ans plus tard, Chu Teh-Chun part retrouver sa mère, veuve depuis 1940 et épouse Liu Hanfu, avec qui il aura une fille, Kate. Ils partent pour Taipei, où Chu Teh-Chun devient professeur de la section architecture à l’École d’industrie.

Poursuivant ses activités créatrices, le Musée national d’histoire de Taipei à Taïwan lui commande une composition sur le thème de l’évolution de la Chine au XXe siècle, depuis la révolution de Sun Yat Sen en 1911.

Quelques années plus tard, en 1954, Chu Teh-Chun réalise sa première exposition personnelle à Taipei. Il y présente des œuvres très liées à la nature, s’inspirant notamment des montagnes d’Ali Shan, une mine d’or pour les yeux selon l’artiste.

À la poursuite de son rêve : la France comme destinée

Le bouleversement de sa vie artistique et sentimentale arrive en 1955, lorsque l’artiste décide de partir pour un long voyage ayant pour destination la France. Là, il contemple de ses propres yeux l’art occidental. Ce long voyage lui inspirant bon nombre de ses œuvres dans les tons bleus, reflet notamment de ses traversées en bateau.

Ce voyage est également marqué par la rencontre avec Ching-Chao, une ancienne élève, partie étudier la peinture espagnole à Madrid, qui deviendra l’amour de sa vie. Arrivés à Marseille le 5 mai 1955, ils prennent le train et arrivent à Paris. Chu Teh-Chun passe alors le plus clair de son temps au Louvre et apprend le français.

L’artiste oscille entre figuration et abstraction au milieu des années 1950. Après être parti en Espagne, et avoir admiré les œuvres de Francisco de Goya et du Greco, il rentre en France et heurte sa vision artistique à celle de Nicolas de Staël. Très vite, l’artiste s’éloigne du réalisme académique, pour poursuivre sa propre ambition artistique qui est la représentation spirituelle de la peinture, inspirée de l’art chinois.

En 1958, à Paris il fait la rencontre d’artistes et de personnalités du monde de l’art comme le sculpteur Albert Féraud, Corneille, ou encore Francis Bott. C’est cette année-là que Chu Teh-Chun réalise alors sa première exposition personnelle à Paris.

Cette première exposition parisienne lui vaut un franc succès auprès des amateurs, qui lui achètent ses toiles, exposées dans plusieurs galeries parisiennes, dont la galerie Legendre, qui lui propose un contrat exclusif de 6 ans.

En 1960 il épouse Tung Ching-Chao, avec qui il aura un fils, prénommé Yi-Hwa, puis un second, Yvon, né huit ans plus tard. L’artiste présente ses toiles dans les galeries parisiennes, ainsi que dans de nombreuses expositions collectives et personnelles en Europe et aux États-Unis.

Chu Teh-Chun voyage en Haute-Savoie et notamment à Chamonix, où il s’inspire des paysages enneigés de l’Aiguille du Midi.

Ses voyages le conduisent à admirer l’œuvre de Rembrandt en Hollande, ce qui bouleversera son travail autour de la couleur. Les œuvres de Chu Teh-Chun sont connues et admirées dans le monde entier. Les expositions personnelles se succèdent en Europe, et une première rétrospective de son œuvre est présentée à la maison de la culture de Saint-Étienne en 1978.

Les années 1980 : l’artiste français, au sommet de sa carrière

Chu Teh-Chun acquiert la nationalité française en 1980 et poursuit une carrière artistique sans faille. Il est exposé au musée des Beaux-Arts André Malraux au Havre et à l’Orangerie de Bagatelle. Il devient membre du jury de fin d’études pour le département des Beaux-Arts de l’Université chinoise de Hong-Kong. Voyageant à travers la Chine sur plusieurs semaines, il retourne à ses premiers amours et à son inspiration initiale quelque peu perdue.

De retour en France en 1986, il expose ses œuvres au cours d’importantes expositions notamment au théâtre municipal d’Esch-sur-Alzette, ainsi que dans de nombreuses galeries en France et en Suisse.

L’année suivante, une rétrospective de son œuvre est présentée au Musée national d’Histoire de Taipei, Chu Teh-Chun expose également au musée d’Art moderne de Liège, au Musée de Taïwan, ainsi qu’à l’Hôtel de Ville de Paris pour l’exposition « La passion de Dunkerque ».

L’artiste connait un grand succès et expose à travers tout le pays. La passion du voyage continuera d’inspirer l’artiste tout au long de sa carrière. Parti pour l’Italie en 1991, il découvre les œuvres de Tintoret, de Giorgione, de Véronèse, etc. Avant de partir pour un long voyage aux États-Unis, puis en Europe du Nord (Postdam, Dresde, Weimar).

L’artiste franco-chinois aux multiples facettes de création

Le 17 décembre 1997, Chu Teh-Chun est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France. Ses domaines de créations varient et l’artiste s’intéresse de plus en plus à la céramique à la fin des années 1990. Puis son activité s’étend au domaine de la lithographie.

Nommé chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet 2001 par le président de la République française, Chu Teh-Chun, poursuit sa création artistique avec de nouveaux projets plus modernes les uns que les autres, notamment une création monumentale pour l’opéra de Shanghai intitulée « Symphonie festive », qui sera exposée le 27 aout 2003.

Les expositions personnelles et collectives se multiplient en Europe pour souligner le talent de l’artiste. Il devient officier de l’ordre national du Mérite et médaille d’or du Mérite européen à Luxembourg, en 2007.

Cette même année, Chu Teh-Chun entame une collaboration avec la manufacture de Sèvres pour la création d’une série d’œuvres originales en céramique, qui seront exposées au musée Guimet à Paris puis au musée de Suzhou en Chine au mois de décembre.

De nombreuses expositions rétrospectives lui sont consacrées en septembre 2008 au Musée national d’Histoire de Taipei, à Taïwan, puis au musée N.A.M.O.C de Pékin en 2010.

Cet artiste inclassable, figure marquante de l’art contemporain occidental et oriental, s’est éteint en mars 2014, à l’âge de 93 ans.